dan pourquoi leur faire de la pub ? T'as décidé de remplacer Peyo ou quoi ?
(une affiche avec les marins de kronsdtatd cote à côte avec des drapeaux rouges et un groupe au nom de komintern 43 ... a vomir ... sans oublier le symbole des trois fleches, qui était celui des parti socialistes d'avant guerre ... (remplacé depuis par le poing à la rose) ... pathétique...
Concernant les trois fleches, ce symbole a un passif plutot lourd :
Il s'agit d'un symbole, inventé par Tchakotchine (1), adopté par la tendance "marxiste révolutionnaire" du Parti Socialiste français d'avant guerre (SFIO), la Fédération de la Seine de la SFIO et les Jeunesses Ouvrières regroupées autour de Marceau Pivert. (2)
Progressivement, les trois fleches devinrent le symbole de la SFIO (
http://www.lours.org/default.asp?pid=212), le parti qui a quand même fait le front commun avec les staliniens, fait reprendre le travail en 36 et pratiqué la "non intervention" pendant la guerre d'espagne, laissant franquiste, nazi et fascistes ecraser la révolution avec la complicité des communistes... (sans parler de la chambre du front popualire qui a voté les pleins pouvoirs à pétain ...)
Clairement, il s'agissait pour la tendance activiste du PS (les PRS de l'époque en qq sorte ...) de doter la SFIO de moyens d'intervention visuelle équivalent à ceux des adversaires fascistes, et de le combattre sur son propre terrain symbolique (trois fleches contre croix gammée)
Les techniques de Tchatochkine sont en opposition diamétrale avec les conceptions anarchistes. En effet Tchatochkine développe une conception hiérarchisée et élitiste, considérant que 90% des individus sont des "passifs", qui ne demandent qu'à être manipulés et violés par les "actifs" (
http://pros.orange.fr/ulysse_voyages/pages/modele.htm) On est donc bien loin de la conception anti autoritaire de la confiance dans la capacité propre des individus à être les acteurs conscients de leur destinée.
A ce titre, il est assez intéressant de voir ce que dit de Tchakhotine et se méthodes Daniel GUERIN (qui était lui même à l'époque membre de la tendance Pivert de la SFIO puis ensuite du PSOP et qu'on peut difficilement taxer de super réformiste ou mou du genou) :
"Guérin explique également qu’à ces manifestations, Marceau Pivert (le dirigeant de la Gauche révolutionnaire) utilisait également un prototype des faiseurs d’opinions, «
un hurluberlu dont le véritable nom est Serge Tchakhotine et qu’il introduisit à la Gauche révolutionnaire sous le pseudonyme du professeur Flamm. Ce cersonnage a vécu en Allemagne. Il a livré aux sociaux-démocrates,
qui assure-t-il, n’ont pas eu à s’en servir, le miraculeux symbole des trois flèches pourfendeuses de croix gammées. Il s’est mis à l’école du fascisme. Les hitlériens, selon lui, ont compris intuitivement la véritable nature de l’homme. La foule aspirerait à être violée. Il faut l’exciter par des toxiques visuels et sonores. Mussolini et Hitler ont employé ces artifices dans un but négatif, inhumain. Le socialisme doit répondre à ces armes « venimeuses » par des armes équivalentes et user contre le fascisme des mêmes méthodes « d’obsession provoquée21 ». Marceau Pivert, à demi convaincu, enrôle le professeur Flamm au service du
mythe Blum »22."
((21 Cf. Serge Tchakhotine, Le viol des foules par la propagande politique, 1939.
22 Daniel Guérin, Front populaire, révolution manquée, Paris, Maspero, 1976. Première édition, Paris, 1963. . 113.
23 Ibid., p. 52. in in dissidences
http://www.dissidences.net/documents/co ... 2_hall.pdf)
Pour conclure, cette utilisation symétrique des techniques de propagande nazi est symptomatique d'une politique basée sur des ressorts identitaires et communataristes, que l'universalisme anarchiste combat. "
Le spectaculaire succès dun geste comme le poing levé, la mise enscène de manifestations et de fêtes grandioses, la réappropriation massive de la tradition révolutionnaire natinale, autant d'expressions d'une activation symbolique qui donna au paysage politique des années 1934-1936 son visage particulier. Composante de la réalité vécue par de nombreux français, cette activation fut, ..., le produit d'une politique déklibérée de la part des partis ouvriers, une politique dont tout le propos était de resserrer la réunion des fidèles par le partage d'une identité et d'une finalité émotionnellement éprouvées, de réhausser la dimension communautaire plutôt qu'associative de leur engagement" (3)
Il est donc plus que pitoyable de voir que ces symboles, qui véhiculent des valeurs que nous combattons et une histoire faite plus de défaites que de victoires; soient repris à leur compte par des supposés "antifascistes radicaux". A croire qu'ils ne retiennent aucune leçon de l'histoire, juste les images ...
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(1) En ce qui concerne Tchakotchine, nos amis de Barricata (qui participent de l'organisation des concerts ci dessus) nous disent :
http://contre.propagande.org/pravda/mod ... storyid=16
"Ces insignes [poing fermé, bras tendu, un cri "Freiheit", et un insigne : trois flèches pointées vers le bas] sont crées par Victor Tchakhotine, un disciple social-démocrate de Pavlov qui essaye de transposer en politique les leçons de son maître. ). Ainsi ces braves gens ont repris à leur compte un symbole pavlovien, et s'en vantent ? En brave toutous qu'ils sont ?
La conclusion de cet article est pur lemoins pitoyable et montre un degré zé&ro de l'analyse politico-historique : "En clair, les marxistes de 1936 n'arrivent pas à concevoir l'existence d'un degré de lutte, et de violence, intermédiaire entre la grève et la révolution, même si les faits l'exigent..." Les agissement des "marxistes" de 36 [le texte fait référence à la SFIO et au PC], à Moscou comme à Barcelone, montre bien au contraire qu'ils arrivent tout à fait à concevoir l'existence d'un degré de lutte et de violence, mais que celle ci est toujours dirigé en priorité contre les révolutionnaires !
(2) il professait une espèce de marxisme anti stalinien, un peu à la manière du POUM. (tout comme ce dernier il n'était pas trotskyste contrairement à une légende tenace. Cf notamment "le PSOP et le trotskysme" ici
http://www.snuipp-ensemble.org/brochure ... pivert.pdf).
Comme tout bon marxiste léniniste, il clamait la nécessité d'un parti, peut être plus ouvert que les autres amis d'vanat garde quand même, dans un optique de prise du pouvoir d'Etat.
Pivert et ses amis aux trois fleches ont finis par rompre avec le Front Populaire et la SFIO en mars 37, c'est à dire bien après la fin des greves de juin 36 et bien après la décision de la politique de non intrevention en espagne du Front populaire ... (c'est à ce genre de "détails" qu'on reconnait ses amis ...)
(3) Philippe Burrin, " Poings levés et bras tendus. La contagion des symboles au temps du Front populaire ", Vingtième siècle. Revue d’Histoire, 11, juillet-septembre 1986, p. 5-20 ;