
La dialectique comme théorie des contradictions n'a cessé d'interroger la philosophie et la politique. De Héraclite à Hegel, de Marx à Lénine, "l'unité des contraires" ou la "coïncidence des opposés" a été considérée comme l'essence même du réel, mais aussi comme la méthode la plus apte - tant pour la théorie que pour la praxis - à saisir la mobilité, la complexité et l'historicité de ce réel dans ses incessantes altérations et métamorphoses. En prenant au sérieux le "noyau rationnel" de la dialectique de Hegel - que le marxisme de l'objet-sujet a refusé de traiter en "chien crevé" et qu'il s'est approprié de manière critique -, cet essai expose la totalité concrète des grandes catégories dialectiques telles qu'elles ont été développées et enrichies à la fois par la critique marxiste de l'économie politique du capital et par la philosophie de la praxis qui conjoint "l'unité dans la différence" : Rosa Luxemburg, Trotsky, Gramsci, Korsch, Lukâcs, Mao, Sartre, Kosik. Le principe d'identité revendiqué par l'idéologie néolibérale et les multiples variantes - structuralistes, postmodernes, technocratiques, social-démocrates - du positivisme n'a pas réussi à réduire la négativité dialectique qui reste "critique et révolutionnaire", y compris contre la fossilisation bureaucratique du marxisme
Biographie de l'auteur
Jean-Marie Brohm, docteur d'Etat ès-Lettres et Sciences humaines, est Professeur de sociologie à l'Université de Montpellier III Paul Valéry. Directeur de publication de la revue Prétentaine, il est également l'auteur de nombreux ouvrages consacrés aux sciences sociales