Mikis Theodorakis contre le memorandum anticommuniste

La lutte est globale... Solidarité a-nationale !

Mikis Theodorakis contre le memorandum anticommuniste

Messagepar goldfax » Lundi 26 Déc 2005 10:39

Lu sur le groupe de discussion Antiexploitation :

Déclaration du célèbre compositeur grec, Mikis Theodorakis, à propos du
mémorandum anticommuniste

« Les héros comparés aux criminels »

« Le Conseil de l'Europe a décidé de changer l'histoire. Il veut la
déformer en confondant les agresseurs avec les victimes, les héros avec
les criminels, les libérateurs avec les conquérants, les communistes
avec les nazis.
Il considère que les plus grands ennemis du nazisme, c’est à dire les
communistes, sont des criminels, qui égalent même les nazis ! Et il
s'inquiète et proteste aujourd’hui car, tandis que les hitlériens ont
été condamnés par la communauté internationale, rien de tel n’est
encore
arrivé aux communistes. C’est pourquoi il propose que cette
condamnation
ait lieu lors de la session plénière de l'assemblée parlementaire du
Conseil de l'Europe des 24-27 janvier prochain.

Il s'inquiète de ce que « la conscience publique envers les crimes
commis par les régimes communistes est très mince ». Et encore parce
que
« les partis communistes sont légaux et actifs dans certains pays et
même que, dans certains cas, ils ne se sont pas distanciés de ces
crimes ».

En d'autres termes, le Conseil de l'Europe annonce d'avance la
persécution future des communistes européens qui n'ont pas encore fait
de déclaration de repentance comme celle que demandaient les bourreaux
de la Gestapo et les tortionnaires de Makronisos[1].

Peut-être demain décideront-ils de mettre hors la loi les partis
communistes et d'entrouvrir ainsi la porte aux fantômes à des Hitler et
Himler qui, comme on le sait, ont débuté leurs carrières en interdisant
les partis communistes et en emprisonnant les communistes dans des
camps
de la mort.

Ces nazis ont été finalement noyés dans le sang de leurs propres
victimes, les 20 millions de morts de l'Union soviétique communiste et
les centaines de milliers de communistes qui ont donné leur vie, en
prenant la tête des mouvements de résistance nationale, en Grèce, comme
à travers toute Europe.

Pourtant, dans leurs souhaits de restaurer les méthodes condamnées par
la conscience de l'histoire et des peuples, ces Messieurs du Conseil de
l'Europe, viennent en second lieu, car ils ont déjà été dépassé par
leur
grand frère, les Etats-Unis, qui massacrent des peuples entiers avec
leurs méthodes hitlériennes, comme en Irak, qu'ils ont réduit à une
ruine jonchée de prisons américaines, où sont torturées tous les jours
de manière abominable des milliers victimes innocentes.

Face à ce grand crime contre l'humanité, tout comme celui du camp
hitlérien de torture moderne de Guantanamo, le Conseil de l'Europe n'a
rien à dire.

Comment donc pourrait-on croire que celui-ci se préoccupe des droits de
l'homme, lorsque chez lui, en Europe, il autorise les avions de la CIA
à
transporter des personnes privées de droits, pour les torturer dans des
prisons spéciales?

De tels citoyens ne peuvent être des accusateurs. Dans la Cour de
Justice de l'histoire, qui condamnera un jour les crimes innombrables
de
leur grand frère, du Viêt-nam au Chili et d'Amérique du sud en Irak,
ils
seront jugés pour avoir toléré ou s’être rendus complices de ces
crimes.

Malheureusement, aujourd'hui je suis obligé de parler davantage au nom
des morts qu'au nom des vivants. Au nom, donc, de mes camarades
communistes morts, de ceux qui sont passés par la Gestapo, les camps de
la mort et les lieux d'exécution pour que soit abattu le nazisme et
pour
célébrer la liberté, je n’ai qu’un seul mot à adresser à ces
« Messieurs » : HONTE ! »


Mikis Théodorakis.
Athènes, 22 décembre 2005

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[1] Ile grecque où ont été déportés et torturés les
communistes et résistants.
goldfax
 

Messagepar goldfax » Jeudi 29 Déc 2005 20:57

Vous en pensez quoi ??
Pas de réponses ?? :?:
goldfax
 

Messagepar Léa » Vendredi 30 Déc 2005 1:20

Faudrait élargir le débat :roll:
En première lecture, cela me fait penser à un texte du réseau Voltaire sur la Fondation Saint-Simon (je mettrais les liens en ligne par la suite). Le texte du reseau voltaire, datant de février 2004, a été récement republié sur Indy Paname, par Patrice Bardet (PC/CGT)... Ce qui a "ravivé" la tension entre le réseau voltaire et amnistia.net.

voici le texte initial :
La face cachée de la Fondation Saint-Simon
Cercles d’influence atlantistes en France

Issue des milieux anti-communistes de la Guerre froide, la Fondation Saint-Simon a discrètement rassemblé en France, dans les années 80 et 90, des personnalités politiques, économiques, culturelles et médiatiques. Entre autres membres éminents : Pierre Rosanvallon, Alain Minc, Francis Mer, Serge July, Laurent Joffrin, Luc Ferry, Alain Finkielkraut, ou encore Christine Ockrent. Membre du Club de La Haye, un réseau international de think-tanks animé par la CIA, la Fondation Saint-Simon a éclipsé les intellectuels de la gauche non-atlantiste et imposé une forme de pensée unique en France.


De 1982 à 1999, la Fondation Saint-Simon exerça un véritable magistère sur la vie intellectuelle et médiatique française. Dans le prolongement de la « Troisième voie » chère à Raymond Barre, Jacques Delors ou Michel Rocard, elle rassembla une centaine de personnalités issues des cercles libéraux et sociaux-démocrates et développa un discours « ni de gauche, ni de droite » [1], qualifié par ses détracteurs de « pensée unique ».

Son fondateur et premier président, l’historien François Furet, ne faisait pas mystère d’avoir noué des contacts avec la CIA après avoir rompu avec le Parti communiste. De plus, il se présentait comme le continuateur de l’œuvre de Raymond Aron, un intellectuel anti-communiste qui anima le Congrès pour la liberté de la culture, une vaste opération de la CIA pour manipuler les intellectuels ouest-européens et les enrôler dans la Guerre froide. Malgré ces indices, les liens éventuels de la Fondation Saint-Simon avec les services états-uniens ne furent jamais discutés. Notre enquête les a mis à jour.

La réactivation des réseaux de la « Troisième voie » anti-totalitaire

Pour comprendre comment la Fondation Saint-Simon a été créée, en 1982, il importe de se remémorer les efforts entrepris depuis la dissolution du Congrès pour la liberté de la culture, en 1975, pour faire vivre le courant intellectuel de la « Troisième voie ».

Dès la fin des années 70, les intellectuels libéraux et les sociaux-démocrates anti-communistes renouvellent leur alliance afin de lutter contre le Programme commun présenté par François Mitterrand. Ainsi, en 1978, Raymond Aron s’entoure de Jean-Claude Casanova [2] Alain Besançon [3] et Kostas Papaioannou pour créer Commentaire, une revue dont la problématique centrale est l’analyse critique du phénomène totalitaire [4]. Elle tire son nom de Commentary la revue mensuelle de l’American Jewish Committee et en inclut des rédacteurs dans son propre comité de rédaction.

Dans le sillage de Contrepoint, revue de Georges Liébert et Patrick Devedjan et de Preuves, publication quasi-officielle du Congrès pour la liberté de la culture, Commentaire rassemble des intellectuels et hommes politiques anti-communistes et pro-états-uniens. Ses réseaux s’étendent de l’IEP [5] (Jean-Claude Casanova, Michel Crozier, Alain Lancelot) à la Sorbonne (Raymond Boudon, Pierre Chaunu), en passant par l’EHESS [6] où François Furet mène une véritable politique de recrutement politique (il fera entrer Pierre Rosanvallon, pourtant diplômé d’une école de commerce, HEC).

Le comité de direction comprend deux aroniens, Pierre Manent, assistant de Raymond Aron au Collège de France et Marc Fumaroli, professeur à la Sorbonne puis au Collège de France. Le comité de rédaction est présidé par Raymond Aron et comprend des personnalités telles que Annie Kriegel, Alain Lancelot, Jean-François Revel, Georges Suffert...

Suivant la trace de Raymond Aron, les intellectuels du Congrès pour la liberté de la culture sont présents dans Commentaire : Manès-Sperber, Georges Vedel, le juriste du Club Jean Moulin, Michel Crozier, le sociologue officiel des planificateurs. L’ancien chef de Preuves, François Bondy, participe au comité de rédaction. De plus, le parrainage états-unien est assuré par l’intermédiaire de figures du Congrès pour la liberté de la culture, Irving Kristol [7] et Norman Podhoretz [8].

Dans une période de pacification relative des rapports Est/Ouest (ce moment prend fin avec la présidence Reagan), la revue constitue le maillon intermédiaire entre le Congrès pour la liberté de la culture et la Fondation Saint-Simon. Résolument pro-états-uniens, les membres de Commentaire contribuent à diffuser les auteurs libéraux américains tels que Allan Bloom, professeur de philosophie politique à Chicago qui annonce, dans L’Âme désarmée, la décadence en pointant du doigt les mouvements étudiants, et Francis Fukuyama, célèbre théoricien de la « fin de l’Histoire ». Dans la logique du réseau du Congrès pour la liberté de la culture, Commentaire consacre un dossier à l’œuvre de Friedrich von Hayek, le fondateur de l’ultra-libérale Société du Mont Pèlerin, un think tank qui contribue à la victoire de Margaret Thatcher en 1979.

La revue Commentaire, constituée des réseaux construits par Raymond Aron durant les deux premières décennies de la Guerre froide, regroupe des intellectuels anticommunistes de la première génération - les membres du Congrès pour la liberté de la culture, les élites des clubs de la « Troisième voie » (club Jean Moulin, club Citoyens 60) - et recrute des jeunes universitaires comme Pierre Rosanvallon ou François Furet. La revue a ainsi permis aux aînés de transmettre un capital de relations sociales à la nouvelle génération des intellectuels pro-états-uniens qui, en créant la Fondation Saint-Simon en 1982, reformulent l’idéal politique des pionniers de la « Troisième voie » (Pierre Mendès-France, Jacques Delors).

À la fin des années soixante-dix, l’école aronienne (Contrepoint, Preuves et Commentaire) est « concurencée » par la création d’un nouveau pôle de réflexion dit « réformiste » composé de jeunes intellectuels en quête de reconnaissance académique. En 1980, Pierre Nora, le patron des éditions Gallimard, et Marcel Gauchet, l’adversaire de Michel Foucault, lancent la revue Le Débat qui va constituer une tribune et un tremplin pour la jeunes génération incarnée par Alain Finkielkraut, Alain Minc, Gilles Lipovetsky, Luc Ferry... Cette équipe, qui plaide pour une « nouvelle gauche », libérale et sociale, rejoindra la Fondation Saint-Simon, en 1982.

Les fondateurs

La mise en place du réseau saint-simonien est le résultat de la rencontre entre deux intellectuels majeurs du courant anti-totalitaire, l’historien François Furet et le porte-parole de la CFDT Pierre Rosanvallon, et deux personnalités du monde économique, l’ultra-catholique Roger Fauroux et l’influent conseiller du patronat français Alain Minc.

L’itinéraire politique de François Furet met en perspective les liens unissant les saint-simoniens et les néo-conservateurs états-uniens qui, par l’intermédiaire des fondations, financent les carrières de nombreux intellectuels français. François Furet, soutenu par l’ultra-conservatrice fondation Olin [9] lance un programme de démantèlement de l’historiographie marxiste et parallèlement dénonce l’alliance avec les communistes en créant, avec le soutien états-unien, un think tank destiné à combattre le Programme commun.
Militant communiste jusqu’en 1956 [10], il obtient l’agrégation d’histoire en 1954 en se faisant le défenseur des thèses du marxisme orthodoxe. Il entre au CNRS en 1956, puis à l’EHESS ; après sa rupture avec le PCF, il tente de fabriquer une historiographie tendant à réfuter la doctrine marxiste. Il analyse la Révolution française comme un phénomène achevé avec la IIIe République et entreprend un travail de dénonciation du « totalitarisme » communiste [11]. En quittant le PCF, François Furet devient un libéral intransigeant dans la lignée de Raymond Aron. Confirmant cette filiation intellectuelle, il crée avec Luc Ferry l’Institut Raymond Aron, qu’il dirige jusqu’en 1992. Président de l’EHESS de 1977 à 85, il part à Chicago en 1982 ; la même année, il crée la Fondation Saint-Simon. Au moment de la commémoration du bicentenaire de la Révolution française, la Fondation Olin lui verse 470 000 dollars [12] afin de financer son programme de recherche sur les révolutions américaine et française. En 1995, il publie Le Passé d’une illusion, ouvrage qui lui permet de revenir sur la fascination des intellectuels pour le marxisme et d’ériger le communisme comme une forme de totalitarisme équivalente au nazisme. Anti-mitterrandien radical et agent des néo-conservateurs états-uniens, François Furet a construit une œuvre intellectuelle conforme à la volonté de ses mécènes.

Son protégé, Pierre Rosanvallon, appartient à la jeune génération des « anti-totalitaires » formés dans les cercles aroniens de Commentaire.
Pierre Rosanvallon est diplômé d’HEC. Ex-dirigeant des JEC (Jeunesses étudiantes chrétiennes), il entre à la CFDT et lance, avec Edmond Maire et Marcel Gonin, la revue CFDT-aujourd’hui. Très proche de Jacques Delors avec qui il crée le Centre Travail et Société, il participe à de nombreuses expériences de la « Troisième voie ». Il écrit dans Esprit, Le Nouvel observateur, Commentaire (dés 1978). Grâce à François Furet, il entre à l’EHESS et devient responsable des études politiques jusqu’à la consécration du Collège de France. Auteur d’essai à prétention sociologique et historique [13], Pierre Rosanvallon fut « l’éminence grise » d’Edmond Maire à la CFDT, puis le conseiller de Jacques Delors. Il détient une place clé dans les réseaux saint-simoniens ; il représente la Fondation au comité directeur du Club de la Haye.

Alain Minc, proche allié de Roger Fauroux, est le trésorier de la Fondation. Inspecteur des finances, major de sa promotion à l’ENA, son ami Fauroux lui offre le poste de directeur financier de Saint Gobain. Remercié après les pertes occasionnées par les opérations manquées de rachat de Bull et de la Générale des eaux, Alain Minc entre dans le groupe Carlo de Benedetti où ses échecs, comme vice-président de Cerus, ne l’empêchent pas d’empocher sept millions d’indemnités. Fort de ces expériences, il crée Alain Minc Conseil [14]. Parallèlement, il publie de nombreux livres dont un lui vaudra condamnation pour plagiat. Avec le soutien de grands patrons, il organise la recapitalisation du quotidien Le Monde, en 1994, et en préside depuis le Conseil de surveillance. Il coordonne l’écriture du rapport La France de l’an 2000 (Commissariat au Plan), commandé par Édouard Balladur dont il est l’un des soutiens les plus influents.

Ami et conseiller des patrons, Alain Minc a su tirer partie de ses relations et a joué un rôle de recruteur, notamment dans les milieux patronaux.

Le président de la Fondation, Roger Fauroux, est une personnalité au centre de réseaux multiples et étendus. Il est d’abord considéré comme un patron, il fut le Pdg de Saint-Gobain où il repéra son ami Alain Minc. Politiquement, il appartient à la « nouvelle gauche » incarnée par Raymond Barre et Michel Rocard. Ce dernier le désigna, dans son gouvernement, ministre de l’industrie. Il fut directeur de l’ENA. Il conseilla le Cardinal Lustiger et fit ainsi réaliser à l’Église catholique des profits spéculatifs inespérés. Patron ultra-catholique, Roger Fauroux a assuré une partie conséquente du financement de la Fondation en mettant à contribution des entreprises comme Saint-Gobain ou MK2 Production.

La convergence des intellectuels et des patrons

La Fondation Saint-Simon revendique son rôle de liaison entre les intellectuels de la « deuxième gauche » et les patrons de nombreuses entreprises publiques et privées. Cette vocation se traduit par la présence de François Furet et Pierre Rosanvallon au conseil d’administration de Saint-Gobain. Une telle alliance entre les technocrates de la fonction publique ou de l’entreprise et les élites culturelles donne une forme nouvelle au « rêve politique » de la « Troisième voie » incarnée dans les années 60 par le club Jean Moulin [15].

Les saint-simoniens sont des hauts fonctionnaires de la planification (Pierre-Yves Cossé, commissaire général au Plan), des journalistes médiatiques (Françoise Giroud de L’Express, Jean Daniel et Jacques Julliard du Nouvel observateur, Franz-Olivier Giesbert du Figaro, Serge July et Laurent Joffrin de Libération), des stars de la télévision (Anne Sinclair, Christine Ockrent), des philosophes (Alain Finkielkraut, Edgar Morin, Luc Ferry), des patrons d’entreprise et des banquiers (Francis Mer, directeur général d’Usinor, Jean-Claude Trichet, gouverneur de la banque de France), des éditeurs (Pierre Nora des éditions Gallimard, Yves Sabouret d’Hachette) et bien sûr des politiques (Martine Aubry, Robert Badinter, Jean-Paul Huchon, Bernard Kouchner), etc.

Jouant sur la connivence des élites, les membres de la Fondation Saint-Simon sont en mesure d’échanger des services symboliques et matériels. Les patrons viennent discuter avec les philosophes en vogue et financent les activités de la Fondation, dont les fonds sont exclusivement privés. Les membres donnent une cotisation symbolique (500 francs en 1997) ; la Caisse des dépôts, Suez, Publicis, la SEMA, le Crédit local de France, la banque Wormser, Saint-Gobain, BSN Gervais-Danone, MK2 productions, Cap Gemini Sogeti [16] financent les déjeuners et publications de la Fondation Saint-Simon (soit un budget de 2 500 000 francs).

La collaboration financière entre les entreprises et les intellectuels permet à Pierre Rosanvallon, proche de Jean Peyrelevade (un des auteurs des notes vertes de la Fondation avec d’autres patrons comme Raymond Lévy, Jean-Louis Beffa, Michel Bon), de créer La République des idées grâce aux contacts auprès de grandes entreprises comme Lafarge, Altadis, les AGF, EDF, Air France.

La face cachée de la Fondation Saint-Simon

En réalité, dès sa création et probablement à l’insu de la plupart de ses membres, la Fondation Saint-Simon est organiquement articulée aux réseaux atlantistes. Elle adhère en effet à un réseau de fondations animé par la CIA, puis indirectement par la National Endowment for Democracy : le Club de La Haye.

En 1964, la Fondation Ford, jouant le rôle de bras philanthropique de la CIA, avait organisé à Berlin un symposium en vue de la création en Europe de fondations à l’américaine. Quatre conférences internationales plus tard, les premières fondations européennes furent invitées, en 1969, à un séminaire de travail, sous les auspices des fondations Ford et Rockfeller, à la villa Serbeloni de Bellagio (Italie), à l’issue duquel fut créé un groupe de contact permanent, le Club de La Haye.

Depuis lors, le Club organise plusieurs rencontres annuelles. La première est consacrée à la recherche de financement et les suivantes à l’étude d’un ou deux thèmes de propagande qu’il appartiendra à chaque fondation membre de populariser dans son pays.

En 1982, la Fondation Saint-Simon à peine créée, reçoit le Club de La Haye à Paris. Deux thèmes sont abordés : le chômage et la société multiculturelle. Les réunions suivantes auront pour objet : le sens du travail (Bunnik, 1983) ; favoriser l’excellence à l’université (Londres, 1983) ; l’émergence de la société multiculturelle en Europe (Bruxelles, 1984) ; l’excellence contre l’égalitarisme dans les sociétés multiculturelles (Jérusalem, 1986) ; les implications de la croissance de la population mondiale (Athènes, 1991) ; la société civile (Séville, 1992) ; le financement de l’enseignement supérieure et de la recherche (Londres 1993) ; etc. On devine là la matrice de la rhétorique saint-simonienne où la société multiculturelle se substitue à la laïcité et où l’équité remplace l’égalité, pour ne citer que quelques exemples.

À chaque rencontre du Club de La Haye, les fondations membres envoient un délégué. La Fondation Saint-Simon est représentée, généralement par son secrétaire général, Pierre Rosanvallon. En outre, deux personnalités « extérieures » participent aux débats : James A. Joseph, président du Conseil des fondations des États-Unis et administrateur de la National Endowment for Democracy, et Yehuda Elkana, représentant George Soros.

Les grèves de 1995 : le moment de vérité

L’accès aux médias, presse écrite et audiovisuelle, constitue une autre facette du pouvoir des saint-simoniens. Après l’échec de la candidature d’Édouard Balladur à la présidence de la République, les grèves de 1995 posent à ce titre un véritable défi pour la Fondation Saint-Simon qui devient l’instrument de communication de la CFDT [17]. Le projet Juppé de réforme du système des retraites provoque une vague de manifestations ; Nicole Notat, la secrétaire générale du syndicat, décide d’appuyer le projet en apportant quelques critiques (projet Notat). Afin de soutenir la stratégie de la CFDT, des intellectuels répondent à l’appel des deux principaux animateurs d’Esprit, Joël Roman et Olivier Mongin, qui lancent une pétition pour soutenir les propositions Notat [18].

Les membres d’Esprit contactent la Fondation Saint-Simon dont les principaux théoriciens considèrent globalement que la réforme Juppé est une « révolution » (Alain Minc) indispensable. Pierre Rosanvallon et Alain Minc mettent en place un plan de soutien médiatique des propositions Notat. La CFDT, dans ce dispositif, défend ses positions en mobilisant les intellectuels du syndicat dispersés, notamment, dans le réseau Esprit et dans le groupe des saint-simoniens. Les relais médiatiques sont, grâce à la Fondation, assurés [19].

Malgré ce plan d’action, qui présuppose des capitaux relationnels importants, les défenseurs de Notat, qui signent l’appel Réforme, se heurtent au mouvement, lancé par Pierre Bourdieu, de soutien aux grévistes. Le sociologue multiplie les initiatives (pétitions, soutien public aux grévistes de la gare de Lyon...) afin de rallier les opposants au projet Juppé. Sur les plateaux de télévision, où Alain Touraine fait office de porte-parole des partisans de la réforme, certains n’hésitent pas à pointer du doigt la Fondation Saint-Simon.

Alain Touraine, normalien, débute sa carrière, après un passage à Harvard, en tant que « sociologue de gauche » en étudiant le travail des ouvriers des usines Renault. Ami et « rival » de Michel Crozier avec qui il crée la revue Sociologie du travail en 1959, Alain Touraine constitue un cas exemplaire d’intellectuel de la « Troisième voie » de gauche mais engagé sans nuance contre le communisme. Il est proche des planificateurs qui financent ses recherches par l’intermédiaire de l’Institut des sciences sociales du travail (ISST). Intellectuel engagé, il soutient le mouvement des étudiants en 1968 à Nanterre. Il est pourtant remercié l’année suivante au même titre que Michel Crozier qui, dans la lignée du maître Aron, s’est opposé sans nuance au « désordre » causée par la contestation. Durant les grèves de 1995, Alain Touraine est désigné officieusement porte-parole de la Fondation Saint-Simon. Ses contacts dans les médias lui permettent d’être l’invité omniprésent des débats politiques.

Le plan de manipulation médiatique imaginé par Pierre Rosanvallon aboutit à un double échec qui va justifier la dissolution du groupe des saint-simoniens : d’une part, les réformes prônées par Juppé et Notat sont bloquées, ce qui constitue une défaite des cadres intellectuels de la CFDT, et d’autre part, la Fondation, en mobilisant ses troupes sur le champ médiatique, a perdu son anonymat.

La dissolution du « temple de la pensée unique »

Désignée comme le « temple de la pensée unique », la Fondation Saint-Simon est la cible de nombreuses critiques. Dès 1992, Régis Debray réunit les opposants à Balladur en créant le club Phare & Balises. Avec Emmanuel Todd et Alexandre Adler, il attire des chevènementistes et des chiraquiens. L’expérience se renouvelle par l’intermédiaire de la Fondation Marc Bloch qui deviendra la Fondation du 2 Mars (Philippe Cohen, journaliste à Marianne, Régis Debray, Pierre-André Taguieff...). En 1996, un « appel pour sortir de la pensée unique » rassemble des opposants à la Fondation Saint-Simon. Concrétisant cette alliance des membres d’ATTAC, d’AC !, des universitaires syndiqués (CGT, FSU) créent, en 1999, aux côtés de l’historien Jacques Kergoat, le club Copernic.

La Fondation Saint-Simon, devenue trop visible, est dissoute en 1999 [20]. Certains saint-simoniens entrent dans le club En temps réel fondé par Zaki Laïdi et dirigé par Gilles Margerie (Directeur général adjoint du Crédit agricole) ; d’autres se tournent vers des clubs de réflexion réservés aux patrons, comme L’Institut de l’entreprise présidé par Michel Bon. La plupart des intellectuels de la Fondation intègrent La République des idées de Rosanvallon.

La permanence des réseaux saint-simoniens

En France, la Fondation Saint-Simon a permis la construction d’un réseau durable de relations et de soutien mutuel entre des élites culturelles, politiques et économiques. L’échec du soutien à la candidature Balladur à l’élection présidentielle de 1995 n’a pas pour autant disqualifié les membres de la Fondation comme le démontre la composition du gouvernement Raffarin dans lequel on trouve le philosophe Luc Ferry et le patron Francis Mer [21].

D’un point de vue diplomatique, la Fondation Saint-Simon, dans le sillage du Congrès pour la liberté de la culture, a permis de coordonner, pendant près de vingt ans, l’action des réseaux pro-états-uniens en France. L’ancrage néo-conservateur explique les orientations anti-communistes du début de la Fondation, au moment où l’administration Reagan redéfinit la politique étrangère des États-Unis, et les prises de positions libérales défendues après la chute de l’Union soviétique, notamment durant les évènements sociaux de 1995.

Il est éventuellement légitime pour des responsables politiques et des intellectuels d’avoir choisi, au cours de la Guerre froide, de se joindre au camp atlantiste contre le totalitarisme stalinien. Mais cet engagement change de sens après l’effondrement de l’Union soviétique. Il appartient à ceux qui ont prolongé ce compagnonnage d’expliquer aujourd’hui le sens de leur choix.

Denis Boneau - Réseau Voltaire


[1] Alain Minc, reformulant la rhétorique aronienne, parle d'une alliance entre « la gauche intelligente et la droite intelligente ». Laurent Vincent, « Les architectes du social-libéralisme », Le Monde diplomatique, septembre 1998.

[2] Jean-Claude Casanova, ancien membre du cabinet de Raymond Barre, sera l'un des membres les plus influents de la Fondation Saint-Simon. Disciple de Raymond Aron, il importe la rhétorique néo-conservatrice en vulgarisant des auteurs comme Léo Strauss et Allan Bloom.

[3] Alain Besançon est éditorialiste et administrateur de l'Institut d'histoire sociale (IHS).

[4] Rémy Rieffel, La tribu des clercs, Les intellectuels sous la Cinquième République, Calmann-Lévy, 1993.

[5] Institut d'études politiques de Paris, dit « Sciences-Po Paris ».

[6] École des hautes études en sciences sociales.

[7] Collaborateur de l'American Enterprise Institute où son salaire est financé par John M. Olin, Irving Kristol a dirigé Commentary de 1947 à 1952. Son fils William, actuel directeur du Weekly Standard, est un des théoriciens majeurs du néo-conservatisme. Il est à l'origine, avec Robert Kagan, du Project for a New American Century, le think tank électoral de George W. Bush installé dans les locaux de l'American Enterprise Institute.

[8] Norman Podhoretz a dirigé Commentary de 1960 à 1965. Il présida, de 1981 à 1987, le Comité consultatif des nouvelles directions de l'Agence d'information des États-Unis (USIA) contrôlant notamment La Voix de l'Amérique. Il est aujourd'hui chercheur au Hudson Institute. Son épouse, Midge Decter dirigea le Committee on Present danger, puis avec Donald Rumsfeld, la Coalition for the Free World. Leur fils, John Podhoretz, est éditorialiste du New York Post. Leur gendre, Elliott Abrams, est aujourd'hui en charge du Proche-Orient au Conseil de sécurité nationale.

[9] La Fondation Olin est créée en 1953 par l'industriel John Olin et finance, à partir de 1977, des carrières universitaires et politiques. Les fonds Olin ont ainsi permis le financement des activités de l'American Entrerprise Institute mené par Norman Podhoretz et Irving Kristol, deux anciens directeurs de Commentary. Le continuateur du philosophe Leo Strauss, Allan Bloom, auteur de The closing of the american mind, un des « classiques » de la littérature néo-conservatrice, a bénéficié du soutien de la fondation dont le bastion est l'université John M. Olin (Chicago). Par ailleurs, l'ultra-conservatrice Fondation Olin a contribué à former des membres de l'administration Reagan comme Murray Weidenbaum et Martin Feldstein.

[10] Au PCF, il rencontre Emmanuel Le Roy-Ladurie, Alain Besançon, Annie Kriegel et Jacques Ozouf.

[11] Ces deux entreprises intellectuelles sont intimement liées. Le travail historique de François Furet, compilé dans les deux tomes La Révolution, tend, par exemple à démontrer le caractère totalitaire de la Convention, régime de référence du Parti communiste français. François Furet en décrivant la Ière République comme un moment historique précurseur du totalitarisme contemporain, s'oppose aux historiographes marxistes et règle donc ses comptes avec les alliés d'hier. Il faut noter que ce programme ambitieux d'historien anti-communiste a été financé par la Fondation Olin.

[12] Cf. Laurent Vincent, Les Architectes du social-libéralisme.

[13] L'Age de l'autogestion, 1976 ; La Crise de l'État-providence, 1981 ; La République du centre, 1988 ; La Nouvelle question sociale : repenser l'État-providence, 1995...

[14] En 1999, Alain Minc conseillait Philippe Jaffré (Elf), Louis Schweitzer (Renault), Jean-Louis Beffa (Saint-Gobain), Philippe Bourguignon (Club Med), Gilles Pélisson (Eurodisney)... Avec quinze clients, Alain Minc Conseil perçoit, en 1999, vingt millions de francs.

[15] La filiation entre le club Jean Moulin et la fondation est clairement revendiquée par Roger Fauroux.

[16] Laurent Vincent, Les Architectes du social-libéralisme.

[17] Confédération française démocratique du travail, syndicat social-démocrate

[18] Parmi les intellectuels signant la pétition de soutien aux propositions Notat, on trouve les saint-simoniens Jean-Baptiste de Foucault, Alain Touraine, Alain Finkielkraut, Jacques Julliard, Olivier Mongin, Pierre Rosanvallon, Daniel Lindenberg, André Wormser, Yves Linchtenberger...

[19] Jean Drucker, Président de M6, Jean-Pierre Elkabbach d'Europe 1, Bernard Spitz de la direction de Canal +, Anne Sinclair, Christine Ockrent, entre autres, sont membres de la Fondation Saint-Simon.

[20] Pierre Rosanvallon déclare : « Face à ceux qui nous accusaient par paresse de pensée unique, nous avons plutôt essayé de penser librement et ouvertement, en restant absolument indépendants de tous les pouvoirs (sic) ». Pierre Rosanvallon, « La Fondation Saint-Simon, une histoire accomplie », Le Monde, 23 juin 1999.

[21] Les rapports entre Jacques Chirac et la Fondation Saint-Simon furent pourtant conflictuels, notamment durant la campagne présidentielle de 1995. Le 6 mars 1995, les saints-simoniens reçurent Jacques Chirac, « une rude altercation s'ensuivit » entre le candidat et Alain Minc qui soutenait Édouard Balladur. Cf. Weill Nicolas, « Les "saint-simoniens" tournent la page », Le Monde, Jeudi 24 Juin 1999.
:arrow: http://www.voltairenet.org/article12431.html#nb6

Il va de soit, que la publication de cet article de Denis Boneau sur La face cachée de la Fondation Saint-Simon sur le Réseau Voltaire offre des liens pour approfondir certain passages.

Toutefois, quand cet article a été republié sur Indy Paname, cela a suscité certaines polémiques en cours (voir les commentaires) :
:arrow: L'Oligarchie : La face cachée de la Fondation Saint-Simon

Après, pour simplifier, sans trop se prendre la tête, alors que d'autres priorités sont en cours (voir l'actualité) : C'est aussi la question sur quel genre de communisme voulons nous entre le coco-totalitaire ou le comunisme libertaire :wink:
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Messagepar lucien » Lundi 02 Jan 2006 12:56

En ce qui me concerne, ce texte me fait penser à celui-ci :

:arrow: C’ETAIENT PAS DES PATRIOTES... A UN ROYALISTE J’AURAIS OUVERT LA PORTE, MAIS PAS A UN ANARCHISTE ! :roll:

Quant à cette histoire avec le Conseil de l'Europe... Si elle s'avère véridique, doit-on en être surpris ? D'un coté, cette décision pourrait être motivée par une crainte des idées communistes, mais à qui fait peur le PCF ?! :lol: D'un autre coté, que l'UE passe un cran au-dessus dans la réaction me semblerait être une suite logique...
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Messagepar goldfax » Dimanche 08 Jan 2006 10:48

Une petite suite à ce qui se passe au parlement européen...
Les choses se précisent et deviennent un peu plus clair...

Nécessité d’une condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires

Certains militants jouent sur les mots... :evil: :evil:

J'ai répondu au gros nul qui a posté ça sur le groupe de discussion antiexploitation, amusez-vous bien !

Je pense qu'il faut être prudent avec ce genre d'information.
Que s'agit-il de défendre ? Les anciens régimes staliniens ou la
classe ouvrière ?
Le titre est clair : "Nécessité d'une condamnation internationale
des crimes des régimes communistes totalitaires". A priori, il
s'agit de condamner les régimes bolcheviks et non la classe
ouvrière. Mais là, je ne peux pas être totalement affirmatif puisque
j'ai à peine survolé le texte.
Alors, faut-il nous sentir visés lorsqu'on crache sur l'URSS
bolchevique, sur l'Allemagne de l'Est stalinienne ?... A ce que je
sache, ces anciens régimes ne sont pas la classe ouvrière et ne sont
pas plus le mouvement communiste. Que le parlement européen décide
de condamner les crimes du stalinisme, cela m'importe peu, ce n'est
pas mon affaire.
Là où cela devient mon affaire, c'est que l'on trouve que ces
régimes ont été communistes. Je trouve le raccourci un peu trop
facile. Ces régimes, évidemment, n'étaient pas communiste puisque le
communisme suppose l'abolition de fait (et non par décret ou par
loi) de l'état, du salariat, du travail et... des frontières ! Le
communisme ne peut exister qu'à la condition qu'il se soit répandu à
travers le monde.
Là où cela devient mon affaire, c'est lorsqu'on m'accusera de
défendre ce que je ne défends pas ! Je crois qu'il est facile de
jouer sur les mots autant d'un côté que d'un autre. Nos pro-
européens libéraux aiment cela et surtout de nous voir monter sur
nos grands chevaux dès que nous nous sentons attaqués !
Je crois de même que certaines personnes qui se prétendent
révolutionnaires jouent avec les mots en criant au loup alors qu'il
ne s'agit que d'un petit roquet ! Il faut être méfiant sans céder à
la paranoïa dans laquelle se complaisent certaines personnes.
S'attaquer aux staliniens et au stalinisme ne signifie pas
s'attaquer à la classe ouvrière entière et au communisme. D'une
part, le stalinisme n'a rien d'ouvrier, puisqu'il est le reflet
d'une idéologie basée sur l'élitisme, la bureaucratie, qu'il n'a
pas aboli l'esclavage salarié... D'autre part, il n'est pas
communiste pour les mêmes raisons, avec en plus le fait que le
stalinisme est nationaliste, raciste, antisémite, classiste,
capitaliste, dictatorial, anticommuniste...
Par ce rapport, je ne me sens pas vraiment concerné. Je peux encore
dormir tranquillement, tant que je ne défends pas les régimes
staliniens. Je pense qu'il vaudrait mieux, pour nous, emboîter le
pas aux capitalistes et dénoncer massivement ces régimes, leurs
représentants et leurs nostalgiques. Nous devons exprimer clairement
ce qu'est le communisme et ce qu'il n'est pas ! S'offusquer pour un
rapport antistal devient de la complaisance envers les régimes
concernés et les partis qui les ont soutenus et les soutiennent
encore. Battons-nous pour que les capitalistes (staliniens y
compris) n'aient pas le monopole et le privilège de définir ce
qu'est le communisme, à notre place, nous qui savons réellement
quelle est son essence ! Nous seuls pouvons définir le communisme,
réapproprions-nous-le !
goldfax
 

Messagepar Léa » Dimanche 08 Jan 2006 12:01

Ah OK, je comprends mieux pourquoi, il y a de l'effervescence chez les cocos en ce moment. :lol:
D’un autre côté, comme cette proposition de loi vient du PPE-DE, il n'est donc pas surprenant de retrouver les signataires de la droite chrétienne libérale :
Van der Linden, Pays-Bas, PPE/DC
Akçam, Turquie, PPE/DC
André, France, PPE/DC
Aguiar, Portugal, PPE/DC
Atkinson, United Kingdom, GDE
Berisha, Albanie, PPE/DC
Bušic, Croatie, PPE/DC
Cosarciuc, Moldova, LDR
Cubreacov, Moldova, PPE/DC
Figel, Slovakie, PPE/DC
Frunda, Roumanie, EPP/D
Herkel, Estonie, PPE/DC
Martínez Casañ, Espagne, PPE/DC
Mihkelson, Estonie, PPE/DC
Mintas-Hodak, Croatie, PPE/DC
Nemeth, Hongrie, PPE/DC
Ouzky, République tchèque, GDE
Patereu, Moldova, PPE/DC
Rochebloine, France, PPE/DC
Saks, Estonie, SOC
Sasi, Finlande, PPE/DC
Skarbøvik, Norvège, PPE/DC
Smorawinski, Pologne, PPE/DC
Surján, Hongrie, PPE/DC
Torbar, Croatie, PPE/DC
Toshev, Bulgarie, PPE/DC
Wilkinson, Royaume-Uni, GDE
van Winsen, Pays-Bas, PPE/DC

:arrow: François Rochebloine ??? Puis c'est drôle de voir un Socialiste Estonien signer avec la droite conservatrice, au niveau Européen à la ligne d'en dessous :twisted: Bref, pour plus d'info sur le PPE-DE :
:arrow: http://francepolitique.free.fr/PEPPE.htm
:arrow: http://francepolitique.free.fr/FEPPE.htm

Mise à part une volonté politique de la droite libérale de casser du coco au parlement européen, tout en dénonçant les crimes des régimes communistes totalitaires au même titre que le nazisme; ce qu'il y a de surprenant aussi est que, c'est que cette proposition de loi est partiellement fondée sur une seule source principale :
Source: "Le livre noir du communisme : crimes, terreur et répression" - Stéphane Courtois, Edition Robert Laffont, S.A. Paris 1997.
Ce livre offre une perspective différente (genre : tout ce que vous avez voulu savoir sur le communisme, sans jamais oser le demander à votre délégué CGT ou à votre élu PCF :lol: ), mais je ne pense pas que cela soit amplement suffisant pour établir l'ensemble des sources d'un projet de loi. J'ai bien peur qu'avant l'officialisation européenne de ce projet de loi, il n'y ait une série d'amendements :twisted:

La direction du PCF maintient le flou sur une candidature communiste en 2007

PARIS (AFP) - 06/01/2006 - La direction du PCF a adopté vendredi un texte définitif pour le 33ème Congrès du parti fin mars, rejetant des demandes d'annonce rapide d'une candidature communiste à la présidentielle, sur laquelle elle a préféré maintenir le flou.

Le Conseil national du PCF a confirmé à plus de 60% les orientations stratégiques adoptées le 9 décembre, a indiqué lors d'un point de presse Patrice Cohen-Seat, membre de la direction.

Le texte laisse la porte ouverte aux débats avec d'autres formations de la gauche antilibérale en vue d'un rassemblement, mais pose en même temps les jalons d'une candidature communiste à la présidentielle, présentée comme la "plus efficace" pour porter un projet commun.

Un courant, défendu par Nicolas Marchand et Yves Dimicoli, a bataillé pour un remaniement du texte afin qu'une décision ferme sur une candidature communiste soit prise dès le Congrès, qui lancerait alors le processus de sa "désignation".

Mais cette proposition a été rejetée car elle était "en forte contradiction avec la démarche proposée par le Conseil national" qui est celle du "rassemblement", a indiqué M. Cohen-Seat.

La direction de Marie-George Buffet, qui a accepté une rencontre unitaire de la gauche avec le PS et va mener la semaine prochaine des entretiens bilatéraux avec les Verts et avec la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), ne veut pas, par l'annonce prématurée d'une candidature communiste, casser une dynamique unitaire.

Cette option conforte les refondateurs, partisans du dialogue avec l'extrême gauche, qui, selon eux, a permis le succès de la campagne référendaire. Ce courant, défendu notamment par le député de Seine-Saint-Denis Patrick Braouezec et par Roger Martelli, avaient prévenu qu'il se désolidariserait de la direction si celle-ci faisait de la candidature communiste un "préalable" à un rassemblement de la gauche.

Mais les orthodoxes ne l'entendent pas de cette oreille et veulent mener une offensive au Congrès pour redonner au parti son identité, mise à mal, selon eux, par les réformes engagées par Robert Hue dès 1994 et auxquelles ils imputent le déclin du parti (3,3% à la présidentielle de 2002).

Outre le courant de M. Marchand, qui a décidé de présenter ses propositions comme document alternatif, deux autres courants "orthodoxes" ont déposé des textes: l'un défendu par Maxime Gremetz, député communiste de la Somme, et l'autre par André Gerin, député-maire de Vénissieux (Rhône).

Les deux réclament une candidature communiste à toutes les élections, notamment la présidentielle, critiquant les stratégies d'union avec la gauche ou avec l'extrême gauche.

Un dernier courant, défendu par des militants du 15ème arrondissement de Paris, a fait aussi son apparition vendredi et son texte, signé par plus de 200 militants, plaide aussi pour une approche plus identitaire.

Les adhérents du PCF seront saisis de tous ces documents et devront, lors d'un vote les 3 et 4 février, décider de celui qui sera retenu comme projet de "base" en vue du Congrès.
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Messagepar lucien » Dimanche 08 Jan 2006 13:18

goldfax a écrit:Une petite suite à ce qui se passe au parlement européen...
Les choses se précisent et deviennent un peu plus clair...

Nécessité d’une condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires

Certains militants jouent sur les mots... :evil: :evil:

J'ai répondu au gros nul qui a posté ça sur le groupe de discussion antiexploitation, amusez-vous bien !
Deux remarques :

- si le communisme signifie sans doute la fin du salariat, je suis plus reservé quand on écrit qu'il suppose l'abolition de fait du travail.

- condamner le communisme, les régimes bolcheviks, le communisme autoritaire, etc... ne signifie pas condamner la classe ouvrière : c'est clair ! mais on pourrait croire dans le propos que la classe ouvrière est... communiste ! :roll:

:arrow: La fin du travail ? (trouvé en cherchant une définition du "travail"... c'est marxiste !)

- Travail au sens anthropologique. Il est bien évident que pour bien comprendre l'enjeu du débat sur la fin du travail, il faut dans un premier temps, bien comprendre ce qu'on entend par travail de façon à bien cerner quelle nature de travail nous estampillons de ce fatalisme. Qu'entend-on par travail au sens anthropologique? Le travail est l'essence de l'homme. Voilà le premier postulat de de la théorie marxiste qui tient à démontrer que le travail, en ce qu'il est acte de création, est le propre de l'homme, c'est-à-dire un invariant de la condition humaine qui transcende l'histoire et qui défini le lien entre l'homme et la nature et entre l'homme et son prochain. En essence, c'est-à-dire à son état utopique (au sens d'état premier), le travail permet l'accomplissement, la réalisation de soi en même temps qu'il répond à une nécessité collective et sociale. Celle-ci est satisfaite dans la mesure où l'homme, sans entrave, apporte par son travail, au meilleur de ses capacités, sa contribution au bien-être et au développement social, en même temps qu'il ressent par un indéfectible lien qu'il a avec la société, une certaine dépendance (tout à fait salutaire, car non aliénante). Ainsi en collaboration avec l'ensemble des producteurs, il participe au même titre que tous, à la satisfaction des besoins et désirs collectifs en même temps qu'à la réalisation personnelle de tous. Ainsi se développe une réciprocité entre l'homme et l'homme, entre l'homme et la société. L'homme satisfait donc, sans obstacle, son caractère social.
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Messagepar Paul Anton » Dimanche 08 Jan 2006 18:02

lucien a écrit:
- si le communisme signifie sans doute la fin du salariat, je suis plus reservé quand on écrit qu'il suppose l'abolition de fait du travail.





Ce qu’affirme Lucien est assez juste…

L’activé d’un corps, d’une conscience en prise avec la matière…

C’est déjà du travail…

(Je risque de déborder du sujet initial… :oops: )
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
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Messagepar goldfax » Dimanche 22 Jan 2006 21:26

lucien a écrit:Deux remarques :

- si le communisme signifie sans doute la fin du salariat, je suis plus reservé quand on écrit qu'il suppose l'abolition de fait du travail.


Dans l'esprit j'avais la définition marxiste du travail... :D On ne se refait pas comme ça du jour au lendemain... :roll:
Certes l'homme continue à avoir une activité productive, mais pas dans le sens où il faut produire et surproduire. Le travail, actuellement, c'est la production de plus-value, ce qui revient à surproduire. Dans le cadre du communisme, nous abolirons les rapports de production hiérachiques et détruirons les forces productives matérielles (machines, usines, etc.) afin de produire de manière adaptée à nos besoins. Dès que le travail sera considéré comme activité surproductrice (cf. le fordisme, etc.), nous n'aurons pas aboli le travail, comme ce que je comptais faire comprendre à travers mon article...

lucien a écrit:- condamner le communisme, les régimes bolcheviks, le communisme autoritaire, etc... ne signifie pas condamner la classe ouvrière : c'est clair ! mais on pourrait croire dans le propos que la classe ouvrière est... communiste ! :roll:


Justement, tu n'as pas bien lu ce que j'ai écrit... J'ai bien fait attention de ne pas assimiler "classe ouvrière" et "communisme". On pourrait croire, mais j'estime avoir été assez prudent pour ne pas faire de raccourci idéologique...
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Messagepar lucien » Dimanche 22 Jan 2006 23:38

goldfax a écrit:
lucien a écrit:- condamner le communisme, les régimes bolcheviks, le communisme autoritaire, etc... ne signifie pas condamner la classe ouvrière : c'est clair ! mais on pourrait croire dans le propos que la classe ouvrière est... communiste ! :roll:


Justement, tu n'as pas bien lu ce que j'ai écrit... J'ai bien fait attention de ne pas assimiler "classe ouvrière" et "communisme". On pourrait croire, mais j'estime avoir été assez prudent pour ne pas faire de raccourci idéologique...
Ben je ne sais pas si j'ai "bien" lu ou pas mais un passage comme "S'attaquer aux staliniens et au stalinisme ne signifie pas s'attaquer à la classe ouvrière entière et au communisme" peut prêter à confusion.

Je continue les observations (!):

goldfax a écrit:Dans le cadre du communisme, nous abolirons les rapports de production hiérachiques et détruirons les forces productives matérielles (machines, usines, etc.) afin de produire de manière adaptée à nos besoins.
Détruire les machines, les usines ?? Pour quelqu'un qui défend la voiture, tu deviens difficile à suivre ! :lol:

Enfin, même en se référant à la définition marxiste du travail*, je ne vois pas comment on peut proclamer la fin du travail... mais là, j'avoue : je pinaille car je sais c'que tu veux dire !! :wink:

*Le travail est l'essence de l'homme. Voilà le premier postulat de de la théorie marxiste qui tient à démontrer que le travail, en ce qu'il est acte de création, est le propre de l'homme, c'est-à-dire un invariant de la condition humaine qui transcende l'histoire et qui défini le lien entre l'homme et la nature et entre l'homme et son prochain.
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Messagepar Léa » Lundi 23 Jan 2006 3:18

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Messagepar lucien » Lundi 23 Jan 2006 18:42

:lol: Sympa !!
T'as trouvé ça où ?!
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Messagepar goldfax » Lundi 23 Jan 2006 20:36

lucien a écrit:
goldfax a écrit:
lucien a écrit:- condamner le communisme, les régimes bolcheviks, le communisme autoritaire, etc... ne signifie pas condamner la classe ouvrière : c'est clair ! mais on pourrait croire dans le propos que la classe ouvrière est... communiste ! :roll:


Justement, tu n'as pas bien lu ce que j'ai écrit... J'ai bien fait attention de ne pas assimiler "classe ouvrière" et "communisme". On pourrait croire, mais j'estime avoir été assez prudent pour ne pas faire de raccourci idéologique...
Ben je ne sais pas si j'ai "bien" lu ou pas mais un passage comme "S'attaquer aux staliniens et au stalinisme ne signifie pas s'attaquer à la classe ouvrière entière et au communisme" peut prêter à confusion.

J'aurais peut-être dû écrire "ou" au lieu de "et"... Mais, là, comme tu dis plus loin... tu pinailles !... :lol:

lucien a écrit:Je continue les observations (!):

goldfax a écrit:Dans le cadre du communisme, nous abolirons les rapports de production hiérachiques et détruirons les forces productives matérielles (machines, usines, etc.) afin de produire de manière adaptée à nos besoins.
Détruire les machines, les usines ?? Pour quelqu'un qui défend la voiture, tu deviens difficile à suivre ! :lol:


Bah non ! Pas tant que cela... Les voitures ne sont pas forcément des machines qui aliènent les travailleurs (sauf dans les embouteillages), tandis que l'organisation des machines en chaines de montage par exemple aliène les travailleurs.

lucien a écrit:Enfin, même en se référant à la définition marxiste du travail*, je ne vois pas comment on peut proclamer la fin du travail... mais là, j'avoue : je pinaille car je sais c'que tu veux dire !! :wink:

Tu me cherches toi ! :lol:
Bon bah, je suis content, tu sais ce que je veux dire...

Léa a écrit:Image


Je suis d'accord avec toi !!! :lol: :twisted:
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Messagepar lucien » Lundi 23 Jan 2006 21:02

goldfax a écrit:
lucien a écrit:Je continue les observations (!):

goldfax a écrit:Dans le cadre du communisme, nous abolirons les rapports de production hiérachiques et détruirons les forces productives matérielles (machines, usines, etc.) afin de produire de manière adaptée à nos besoins.
Détruire les machines, les usines ?? Pour quelqu'un qui défend la voiture, tu deviens difficile à suivre ! :lol:


Bah non ! Pas tant que cela... Les voitures ne sont pas forcément des machines qui aliènent les travailleurs (sauf dans les embouteillages), tandis que l'organisation des machines en chaines de montage par exemple aliène les travailleurs.
Ben j'comprends toujours pas ! :lol:
Pourquoi veux-tu détruire les usines et comment feras-tu alors pour produire tes voitures ?! :wink: :arrow: C'est ça que j'comprends pas ! :lol:

Ps : la voiture, moins je la prends, mieux je me porte... :roll:
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Messagepar goldfax » Lundi 23 Jan 2006 21:20

Je crois qu'on tourne en rond, en fait... :roll:
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Messagepar lucien » Lundi 23 Jan 2006 21:26

:lol: :lol:
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Messagepar goldfax » Lundi 23 Jan 2006 21:29

Tu me fais tourner en bourrique et tu trouves ça drôle... :x








:lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
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