SYRIZA-Podemos

La lutte est globale... Solidarité a-nationale !

Re: SYRIZA-Podemos

Messagepar anarced » Lundi 20 Juil 2015 13:31

Contrairement à certains, je ne me prends pas pour le peuple.
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Re: SYRIZA-Podemos

Messagepar kuhing » Lundi 20 Juil 2015 13:37

Comme ce que tu dis en ton nom est parfaitement inutile, il vaut mieux que tu te taises.
On est pas dans une classe d'un collège de province où le petit prof se prend pour Dieu.

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Re: SYRIZA-Podemos

Messagepar kuhing » Lundi 20 Juil 2015 14:03

Un texte de Yannis Youlountas de ce jour.
On dira ce qu'on veut de ce gars là : qu'il soutient Tsipras , qu'il n'est pas dans la ligne juste en ayant participé au référendum etc ...
Ben moi je le trouve bien.



LE CHANGEMENT NE VIENDRA QUE DE NOUS-MÊMES
BY YANNIS YOULOUNTAS · 19/07/2015

Pas besoin de guide pour avancer dans l’inconnu. L’unique homme providentiel de chacun, c’est lui-même. Sa seule famille, c’est l’humanité. Sa seule patrie, c’est la Terre. Tous les gendarmes du monde n’y feront rien.

Un jour viendra l’an neuf. L’an neuf où les fœtus se débattront pour naître. L’an neuf où la vie sera dehors, partout et au-delà. L’an neuf où la parole, l’imaginaire, la révolte et la création seront libérés. L’an neuf où nous n’aurons plus peur.

La peur trouble, altère, ruine l’espoir. Mais nous n’avons pas besoin d’espoir pour entreprendre, pour lutter, pour résister. Conditionner nos actes à la perspective d’un résultat, c’est s’appliquer une logique de spéculateur. C’est reproduire les cercles vicieux que suivent les cycles coutumiers des troupeaux. C’est suivre, évaluer et attendre. Attendre une initiative d’envergure. Une initiative entraînante. Toujours attendre. Encore attendre. Tel est le piège du calcul de probabilité qui conduit à l’immobilisme et à l’impuissance. Tel est le sortilège qui repousse au lendemain la multiplication des pas-de-côté.

Il n’y a pas lieu d’espérer ni de désespérer, mais d’agir chacun sans attendre que le changement provienne d’ailleurs, de plus haut, de plus loin, de plus grand, de plus fort. Il n’y a rien de plus fort que la synergie des faibles en colère. Il n’y a rien de plus grand que le rassemblement des petits décidés à ne plus l’être. Il n’y a rien de plus loin que le dernier pas à accomplir, non pas en avant, mais de côté. Rien ne peut s’opposer à cette désobéissance, si les objecteurs se multiplient et se manifestent tour à tour, sans rien céder aux calculs désuets sur des perspectives insondables.

Le changement ne viendra que de nous-mêmes. L’inespéré n’adviendra que si l’on va au-delà de la pure spéculation à son sujet, si l’on se met vraiment en marche vers lui, si l’on choisit d’oser sans croire aux oiseaux – de bonnes comme – de mauvaises augures. Pas besoin de guide pour avancer dans l’inconnu. L’unique homme providentiel de chacun, c’est lui-même. Sa seule famille, c’est l’humanité. Sa seule patrie, c’est la Terre.

Tous les gendarmes du monde n’y feront rien. Le défi de La Boétie reste à accomplir. Quand nous serons résolus à ne plus servir, à ne plus nous servir, à ne plus nous asservir, nous serons libres.

Yannis Youlountas


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Messagepar anarced » Lundi 20 Juil 2015 17:02

Contrairement à certains, je ne me prends pas pour dieu non plus.
Et si je prends la peine d'intervenir de temps en temps, c'est juste pour signaler que tout ce que tu peux raconter (ou au moins une bonne partie) est complètement à côté de la plaque et n'est absolument pas à la hauteur de l'anarchisme.
Ce n'est peut-être pas très utile mais je le fais quand-même. La plupart des choses que l'on peut faire ne sont pas extrêmement utiles, sauf à se prendre pour dieu.
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Messagepar kuhing » Lundi 20 Juil 2015 17:46

Parce que être à la hauteur de l'anarchisme c'est défendre la loi de l'offre et de la demande comme tu le fais ?

Tu corresponds tout à fait à la dégénérescence du mouvement anarchiste tel qu'il se présente actuellement : des petits bourgeois libéraux qui veulent faire croire qu'ils sont rebelles.
Des défenseurs de l'antisémite, du suprémaciste et du sexiste Proudhon, comme Charles Maurras l'était et comme Alain Soral l'est.

C'est bon, tu me gaves.
On parle de la Grèce sur ce fil.
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Messagepar kuhing » Lundi 20 Juil 2015 17:56

Il suffit d'asservir pour que du jour au lendemain tout rentre dans l'ordre :

...
Un prêt de 7 milliards englouti par deux remboursements.

Mais grâce à un nouveau plan d’aide européen – le troisième depuis 2010 – Athènes a reçu un prêt d’urgence de 7 milliards d’euros, englouti immédiatement par deux remboursements : les 4,2 milliards d’euros dus à la Banque centrale européenne ce lundi, ainsi que le règlement au FMI.
Ce nouveau plan n’a été validé le 13 juillet entre Athènes et ses créanciers européens qu’en échange de mesures drastiques, dont une hausse de la TVA de 10 points sur une série de biens et services.

Le pays retrouve donc immédiatement un accès plein et entier aux ressources du FMI. Ce remboursement lève aussi un obstacle de taille à la participation du FMI au sauvetage financier du pays.




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Re: SYRIZA-Podemos

Messagepar anarced » Lundi 20 Juil 2015 21:46

Si tu pouvais parler de la Grèce autrement qu'en citant des articles de la presse bourgeoise, on aurait peut-être un sujet de discussion intéressant... mais j'en doute, parce que dès que tu essaies une analyse personnelle, c'est tout de suite du grand n'importe quoi, du genre " essayons une journée sans argent et après si ça convient, on voit pour continuer de cette façon"...
On ne peut se passer d'argent que quand on a déjà tout ce qu'il faut, que quand on est un petit bourgeois donc mais quand on a un loyer et des factures à payer, on ne peut pas s'en passer. Même si cela te dépasse.
Tu fais comme si la révolution était déjà faite, puis tu prétends nous imposer ton utopie, qui ne doit pas faire rêver grand monde, comme remède à tous les problèmes sociaux. Ton analyse personnelle s'arrête là, ensuite tu balances les articles de la presse bourgeoise.
Ce n'est pas cela un discours révolutionnaire.
Un discours révolutionnaire est d'abord méfiant vis-à-vis du discours porté par les journaux mondains, il l'analyse de façon critique pour porter une autre voix. Ensuite, son but n'est pas de se référer sans cesse à un monde imaginaire où les problèmes n'existent pas mais d'analyser le monde réel pour comprendre ses mécanismes (comme la loi de l'offre et de la demande par exemple). Le discours révolutionnaire est d'abord une grande négation de l'existant, pas seulement de l'argent mais de tout ce qui existe. Mais pour nier les choses, de façon intelligente et non comme un adolescent, il faut être capable de les contredire, de démontrer leur incohérence et pour cela, il faut d'abord les comprendre. Ce n'est qu'en comprenant suffisamment comment fonctionne le monde réel, qu'on peut se donner les moyens de le changer.
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Re: SYRIZA-Podemos

Messagepar kuhing » Mardi 21 Juil 2015 5:45

Vous êtes trop brillant, monsieur le professeur.
Alors je te laisse à vos "jeux d'enfants".
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Re: SYRIZA-Podemos

Messagepar kuhing » Mardi 21 Juil 2015 6:25

Nous sommes des utopistes, - c'est connu. Si utopistes, en effet, que nous poussons notre utopie jusqu'à croire que la Révolution devra et pourra garantir à tous le logement, le vêtement et le pain, - ce qui déplaît énormément aux bourgeois rouges et bleus, - car ils savent parfaitement qu'un peuple qui mangerait à sa faim serait très difficile à maîtriser.


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Re: SYRIZA-Podemos

Messagepar jeannetperz » Mardi 21 Juil 2015 9:04

je suis assez dac avec Anarced sur ce référendum , mais quelques fois tactiquement ont peut prendre l adversaire a son propre jeu est le retourner contre lui . Mais un référendum contre le plan d austérité visant le Grèce n est pas claire sur l idéologie qui le sous-tend , parce que si une majorité est contre l austérité cette majo est divisée sur la ligne économique d une redistribution ( qui paie). mais part-ont du point vue de Kunhing le référendum comme prise de conscience , je crains que la perte des illusions renforce le défaitisme et l ex-d? Ce référendum si tactiquement serait jouable il ne le peut que suivi d autres référendums: quitter l euro zone ( car aucune autre politique ne peut être dans ce cadre) rompre avec la système économique capitaliste ( car là aussi fédérés ou pas le problème de la Grèce vient de là) et je crois pas que tel est le but de syriza et je crains fort que syrisa conduis a l impasse si ce n est a la défaite.
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Re: SYRIZA-Podemos

Messagepar kuhing » Mardi 21 Juil 2015 10:06

On est toujours dans des situations d'équilibre instable qui peuvent pencher soit vers une prise de conscience qui va dans un sens positif, celui d'une alternative au système marchand et, la seule radicale et définitive est de supprimer les échanges monétaires, soit vers un repli identitaire et nationaliste.

C'est le risque à prendre.

S'exprimer clairement contre les mesures d'austérité et se rendre compte que le système et la classe politique au pouvoir ne peuvent finalement pas satisfaire à cette demande ne pouvait que faire réfléchir et c'est ce qui se passe mais toujours dans cet équilibre instable.

Je pense qu'il fallait tenir le pari que ça aille dans le bon sens au lieu de reprendre mécaniquement des principes qui ne s'appliquent pas à toutes les situations.
C'est d'ailleurs ce qu'une bonne partie des anarchistes et communistes libertaires a fait pour ce référendum grec, même s'il était proposé par Syriza à des fins politiciennes mais où il ne s'agissait pas d'élire des représentants ou de ratifier des instances mais de pouvoir dire finalement Non au système.
Et ça a été fait.

Et bien sur que Syriza ne peut qu'amener au désastre s'il garde les rênes du pouvoir comme tout autre organisation politique.
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Re: SYRIZA-Podemos

Messagepar kuhing » Jeudi 23 Juil 2015 7:21

Intéressant de constater que la réflexion progresse y compris dans les rangs de l'extrême-gauche française où l'on commence à douter de l'utilité d'une gauche de la gauche dans le cadre parlementaire.
Le gars qui écrit est un vieux militant du NPA ( que je connais un peu ) qui ne se reconnaît pas dans le trotskisme mais reste sur la ligne de la construction d'un " parti révolutionnaire ".

Re: Grèce
Message Copas Hier à 23:32

Prado a écrit:
Copas a écrit:
Sans parler de noms d'oiseau sauf pour la droite de SYRIZA qui s'est mise au service de la bourgeoisie grecque (ne pas les oublier, elle est toujours là et a plus de 100 milliards rien qu'en Suisse de ce que j'ai compris) et la troïka, on peut constater ce qui est dévastateur : la gauche de Syriza n'a pas pesé, s'est ralliée pour son groupe parlementaire, et surtout n'a pas offert une direction alternative au moment de la catastrophe pour le peuple grec.
Il est impensable de ne pas constater que la stratégie d'être dans SYRIZ est un désastre pour la classe ouvrière grecque et européenne, un très mauvais signal dans un contexte de grande crise.
Le groupe parlementaire de la gauche de Syriza s'est "rallié" ? Le 21 juillet, les 32 députés qui ont voté contre la loi présentée par le gouvernement, ils se sont "ralliés" à quoi ?

Le Parlement grec a voté 251 voix pour (sur un total de 300) le 10 juillet il me semble, la proposition du nouveau plan d'aide du gouvernement d’Aléxis Tsípras, qui reprenait dans les grandes lignes les exigences de la troïka.

De la gauche du parti et de la Plateforme de Lafazanis, à l’exception de deux députées, dont Ioanna Gaitani, de la Gauche Ouvrière Internationaliste (DEA), huit se sont abstenus, sept ont préféré être absents de l’hémicycle au moment du vote et les autres ont voté pour. Outre les deux parlementaires cités, les seuls à avoir voté « non » sont les quinze députés du PC grec (KKE) et les dix-sept parlementaires d’extrême droite d’Aube Dorée.

Oublier cet épisode dans le suivi des événements est dommageable.


Le 2eme vote du WE suivant a amené effectivement une réaction d'une trentaine de députés de la gauche . Mais le mal était fait. La logique du désastre était enclenchée.

Mais je le répète, la gauche de Syriza , n'en déplaise, n'a servi à rien dans cette situation. Si il est utile qu'il y ai eu un revirement en son sein, l’extrême gravité de sa soumission de départ pour l'essentiel a créé une situation difficile.
Cela n'est pas un hasard . La gauche de Syriza ne s'était pas préparée à assumer ses responsabilités et donc n'a pas constitué une direction réelle de rechange capable de peser et de mobiliser.

On verra la suite mais il est clair que soit une lutte sans pitié est engagée contre l'allié de la troïka en cherchant à mobiliser et donner le coup de fouet nécessaire à celle-ci soit cela va se passer mal pour cette gauche. Ca passe par une scission.


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Re: SYRIZA-Podemos

Messagepar kuhing » Samedi 25 Juil 2015 14:55

Ci-joint une réflexion récente et toujours intéressante de Yannis Younloutas , reflexion toujours "post traumatique".
Elle exprime bien, avec une analogie géologique pertinente, que la réflexion après l'acceptation du diktat "Merkoland" par le gouvernement Tsipras-Syriza
est en mouvement. Et, je crois que c'est ce qu'on devait espérer de l "OXY" contrarié. OXY qu'il fallait donc, je le maintiens, soutenir par tous moyens y compris celui d'aller voter au référendum.

Dans un billet précédent Yannis Youlountas, qui m'est sympathique puisqu'il se revendique utopique et que l'utopie est le seul espoir de sauver le monde, exprime sa grande désillusion vis à vis de ce qu'il considère être une trahison de l'individu Tsipras.
Mais je ne crois pas que la question soit là. La question est que rien ne peut être obtenu de positif par la voie parlementaire et législative.
Ce billet est consultable ICI


Et voici le billet " géologique " qui date d'hier :

Faille grecque et sous-sol politique
BY YANNIS YOULOUNTAS · 24/07/2015

En dépit des apparences et malgré ce qui est annoncé partout…

PAS SÛR QUE LE PEN SOIT LA GRANDE GAGNANTE, EN FRANCE, DE CE MYTHE GREC CONTEMPORAIN

Je vais peut-être vous étonner, mais j’ai l’impression que, suite aux événements désastreux en Grèce et contre toute attente, il pourrait se passer plus de choses positives en France qu’en Espagne.

Je veux dire par là que je remarque très peu de remises en question (pour l’instant) chez mes amis catalans ou andalous d’après mes retours (à l’exemple de Pablo Iglésias qui pour l’instant s’obstine avec l’euro), que ce que je relève depuis quelques jours dans l’hexagone : mes compagnons anars s’emparent du sujet et le dissèquent, d’autres mouvements radicaux également, et même une partie de la vraie gauche est en train de rouvrir plusieurs débats en sommeil ou tabous depuis des années. J’ai survolé divers rapports ici et là, et sincèrement, c’est mieux qu’ailleurs dans le sud, pour l’instant.

TIRER LA LEÇON

Je sais que certain-e-s s’en fichent, mais pas d’autres, et moi ça m’intéresse : le congrès du PG vient de rouvrir le débat sur la sortie de la zone euro. Et ce 22 juillet, Mélenchon vient de déclarer sur son compte FB : « Il faut sans détour tirer la leçon numéro un de la reddition de Tsipras. Le plus important tient à ceci : toute tentative de changer l’Europe de l’intérieur est vouée à l’impuissance si ceux qui l’entreprennent ne sont pas près à tirer instantanément et totalement la leçon d’un échec, en rompant le cadre. Autrement dit, aucun plan A n’a de chance sans plan B. Et quand vient l’heure du plan B, il ne faut pas avoir la main qui tremble. A l’heure actuelle, l’hypothèse la plus vraisemblable est que l’Allemagne et ses satellites ne permettront aucune évolution, aucune révision, ni du statut de la banque centrale européenne, ni des traités budgétaires. Il faut donc tranquillement mais méthodiquement préparer la réplique à ce refus. » Ça n’a peut-être l’air de rien comme ça, mais dans le même texte, vous avez : tirer la leçon + reddition de Tsipras actée + plan B/sortie de l’euro.

LE CHOC A ÉTÉ PROFOND

Plusieurs groupes alternatifs et révolutionnaires semblent également très actifs, surtout pour une période estivale. Beaucoup d’organisations, depuis des collectifs de luttes, ZAD, libertaires… jusqu’à Attac, ainsi que les rencontres nationales des SEL ou encore le congrès de l’ICEM (pédagogie Freinet) nous sollicitent avec Maud pour qu’on vienne discuter de tout ça, bien sûr avec le film « Je lutte donc je suis » qui sera prêt en septembre*. On est submergés de demandes. Pas seulement pour le film, mais aussi et surtout pour échanger des informations et des réflexions en complément de celui-ci.

Tout cela montre bien que ça bouge, que le choc a été profond, tant positif que négatif, et que ce séisme à tous les niveaux ne va sans doute pas s’arrêter là. Beaucoup de gens ont été touchés, même si assez peu se sont mobilisés. Oui mais…

PROFIL DE SOL POLITIQUE EN FRANCE

En voyageant beaucoup en France et ailleurs, dans ce qu’on appelle banalement le mouvement social, j’ai remarqué qu’en France en particulier, encore plus qu’ailleurs, coexistent plusieurs couches d’alternatives plus ou moins en sommeil, mais très riches et denses, comme peuvent l’être, par exemple, les couches d’un profil de sol. Voilà de mon point de vue le profil de sol politique en France :
– La végétation en surface, zone la plus visible et animé, est essentiellement le fait des collectifs de lutte, des ZAD, des lieux autogérés, des AMAP, des SELs, etc.
– Ensuite, juste en dessous, il y a l’humus, directement en connection avec ces initiatives de résistance ou de création, ce sont les collectifs à la fois théoriques et pratiques, comme peuvent l’être, par exemple, des groupes libertaires ou des associations comme Attac, car leurs membres sont très souvent multicartes et engagés dans de multiples actions simultanément, comme les fauchages d’OGM, les actions de solidarité, les actions d’éducation populaire, etc.
– Encore plus bas, il y a la couche arable, épaisse, minérale, souple et riche, ce sont nos cultures politiques, nos références idéologiques, la mémoire de nos savoir-faire, de nos luttes, de nos utopies.
– Puis, il y a le sous-sol, avec ses blocs de rochers et ses cavités : on est à la fois dans le dur et même temps dans des connections souterraines, ontologiques, fondamentales ou historiques. Par exemple, quand on a des valeurs en commun, même si on n’a pas forcément la même vision de la liberté, de l’égalité, de la solidarité, etc.
– Le dernier niveau, c’est la roche mère, c’est à dire la pensée, le dépassement de l’opinion, la remise en question des évidences, des certitudes, des dogmes et donc du sectarisme qui va souvent avec. La roche mère est la pure théorie qui n’a aucun intérêt en tant que telle, qui n’est pas une fin en soi, même si des sophistes et des philosophes de salon en font un but absolu pour mieux se voiler la face, occulter les réalités humaines et éviter la nécessaire confrontation qui, seule, peut éprouver la valeur des idées, hors du vase-clos. Au niveau de la roche mère, on peut s’amuser à tourner en rond : pas d’air, pas de vie, juste la pierre, la pierre philosophale et se gargariser de cela. La politique, c’est ça aussi, malheureusement.

UNE FAILLE, AU-DELÀ DES FRONTIÈRES

En France, par-delà les disparités régionales et locales, j’ai de plus en plus l’impression qu’on sous-estime la richesse du sol et du sous-sol politique. C’est-à-dire le potentiel politique et révolutionnaire. Les ressources pour renverser l’imaginaire social. Et je ne m’appuie pas seulement sur l’Histoire pour dire cela, mais surtout sur l’observation récente et comparée, ces dernières années, en France et ailleurs. Oui, méfions-nous de l’eau qui dort.

Le séisme grec a probablement poussé sa faille au-delà des frontières et peut-être jusqu’en France. Nos tyrans qui croyaient que l’affaire allait en rester là se sont, sans doute, mis le doigt dans l’œil. Quelque chose fermente, malgré tout ce qu’on nous raconte, ici et là, et par-delà la résignation et les fourvoiements. Peu importe si c’est encore modeste, tant que ça frissonne, que ça résonne, que ça tremble.

METTRE LES PROBLÈMES RÉCURRENTS SUR LA TABLE

Ces jours-ci, les mouvements plutôt révolutionnaires ont fort justement compris que c’était le moment de mettre les problèmes récurrents sur la table, notamment sur la question du pouvoir, et certaines associations et organisations de la vraie gauche ne semblent pas en reste. Chacun à sa façon, bien sûr. Tout ça me semble plutôt positif, même si ça concerne encore trop peu de monde. Mais en Grèce et ailleurs, on a également commencé comme ça. Toujours.

Au moment où Podemos chute dans les sondages en Espagne, pour diverses raisons (de 89 à 41 sièges), et où beaucoup de compagnons et camarades grecs sont encore K.O, il serait bon, en France, de se saisir de cet événement pour multiplier les débats un peu partout. Il serait judicieux, stratégiquement, de profiter du choc à l’envers pour une fois. C’est-à-dire en montrant du doigt nos tyrans et en évoquant nos désirs et nos hypothèses pour les renverser. Et, surtout, il est crucial d’agir pour que ça ne profite pas, encore une fois, à l’extrême-droite et à ses complices. Rien n’est terminé. Justement, parce que nos tyrans ne nous laissent plus le choix et nous poussent, malgré eux, à agir autrement. Cela va peut-être ouvrir des perspectives.

En dépit des apparences et malgré ce qui est annoncé partout, je ne suis pas sûr que Le Pen devienne, en France, la grande gagnante de ce mythe grec contemporain.

Utopie ou dystopie ? Cela dépendra aussi de nous.

Y.Y.

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et, pour rester positif :

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