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St Imier 2012

MessagePosté: Lundi 13 Aoû 2012 14:23
par Lambros
Bon ce glorieux rassemblement anarchiste international s'est terminé, j'ai (mal)heureusement pas pu y aller :lol:

Selon une compagne polonaise qui y est restée toute la semaine, elle est lessivée, parce que tenter de contrer du réformisme "anarchiste" pendant une semaine ça fatigue... J'avais regardé le programme, entre "Luttes de Libérations Nationales" par l'OCL, la CNT Vignoles et la CGT es qui vont nous parler de l'AIT et de la lutte des classes... et autres joyeusetés ça a du être des grands moments. Après il y a surement eu des débats très intéressants je suppose.

Des retours ?

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Lundi 13 Aoû 2012 14:54
par Bobcatshom
Eh ben t'aurais dû venir et participer au débat sur "anarchisme et luttes de libération nationale", t'aurais remarqué qu'on a pu largement dépasser les platitudes dogmatiques du "c'est interclassisteeeeeeee" et que leur position est à milles lieux de l'alliance avec la bourgeoisie au nom de la nation. Bien plus que le "réformisme anarchiste" que ta camarade a pu déceler (et j'attends des arguments), y avait largement plus gênant entre les anti-deutsch, les conspis, les individualistes bien tournés vers leur seule gueule et qui le revendiquent, la quantité infiniment faible de volontaires, les types bourré-e-s H24, les cantines vegans qui se retrouvent ruinées (20000 CHF récoltés pour 28000 CHF de dépense en ayant fait le pari du prix libre), etc.

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Lundi 13 Aoû 2012 15:15
par Lambros
J'ai lu, relu, et relu et relu des textes de l'OCL à ce sujet. Notre UL a une position dans notre charte locale : outre l'interclassisme, notre but est d'abolir frontières et Etats, pas d'en rajouter.

Le réformisme anarchiste est financé par l'Etat, appelle à voter, travaille avec les politicards, soit une grosse majorité des orgas invitées à St Imier.

Désolé pour tous les connards-asses sur place, j'ai lu dans la presse bourgeoise que "la bière coulait à flot" donc forcément ça aide pas non plus. Pour les cantines vegans ça ça m'emmerde aussi au plus haut point, étant végé... mais bizarre comme ça m'étonne pas non plus.

(j'ai pas de tovaritchs, j'ai des compagnes-ons :D )

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Mercredi 22 Aoû 2012 19:54
par JeanGuy
Salut à tous,

Pour avoir passer la semaine à St Imier et assisté au débat sur les luttes de libération nationales, je pense que le sujet est un peu plus complexe que cela.

Cela a été à juste titre rappelé au début du débat, c'est un sujet qui a toujours divisé les anar' depuis bien longtemps, entre les partisans des luttes de libération nationales qui y voient un progrès, une étape vers l'idéal libertaire et les opposants qui n'y voient que la reconstitution d'un nouvel Etat et de nouvelles frontières.
La problématique se trouve plutôt dans le rôle que jouent ( ou ne jouent pas ) les anarchistes dans ces luttes, et comment ils peuvent ( ou pas ) y trouver un espace d'expression pour propager leurs idées. Doit-on bannir toutes formes d'améliorations possibles sous prétexte de réformisme ? C'est là qu'un autre débat a amené une distinction intéressante : le distinguo entre réformisme et gradualisme. Le réformisme se contente de coopérer avec le système dominant pour obtenir des miettes, le gradualisme consiste à prendre chaque amélioration possible non pas comme un but, mais comme une étape vers l'idéal libertaire, une expérience humaine permettant d'augmenter notre préparation et notre conscientisation en vue d'une rupture à venir avec le modèle social que l'on combat.

Je trouve un peu facile de la part de certains de se permettre des jugements hâtifs sans être aller sur place, et juste en regardant la programmation et le nom des organisations présentes.

Second point: le retour presse. Globalement assez positif dans les quotidiens suisses, excepté Le Temps ( celui que tu cites Lambros et qui y dit que la bière coulait à flots ). Après discussion avec le bibliothéquaire de St Imier qui a reçu le journaleux en question, il y a une fête à St Imier tous les ans où l'on dépasse largement ce niveau de consommation et avec tous les problèmes qui vont avec. Certes il y a eu des excès, et même quelques soucis à ce niveau ( de violences de certaines personnes par exemple ), mais dans l'ensemble cela reste très positif pour un campement de 3000 personnes sur une semaine, allez donc demander à la mairie de St Imier et aux habitants ils vous le diront ( certains n'ont-ils pas demander si l'on revenait l'année prochaine ? :) )

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Mercredi 22 Aoû 2012 21:53
par Lambros
Merci des apports !

J'attends un compte rendu d'une pote qui y est allé aussi...

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Mercredi 22 Aoû 2012 23:10
par Léa
JeanGuy a écrit:Pour avoir passer la semaine à St Imier et assisté au débat sur les luttes de libération nationales, je pense que le sujet est un peu plus complexe que cela.

Cela a été à juste titre rappelé au début du débat, c'est un sujet qui a toujours divisé les anar' depuis bien longtemps, entre les partisans des luttes de libération nationales qui y voient un progrès, une étape vers l'idéal libertaire et les opposants qui n'y voient que la reconstitution d'un nouvel État et de nouvelles frontières.

Si tu argumentes plus, tu vas finir pas te faire traiter de faf ou d'apparenté facho par Mala :lol:

Ceci dit, il est vrai que la question a toujours été épineuse, cf par exemple le Batasuna et l'Euskadi Ta Askatasuna (ETA). Ce sont bien des mouvements indépendantistes de gauche, non ?


JeanGuy a écrit:C'est là qu'un autre débat a amené une distinction intéressante : le distinguo entre réformisme et gradualisme.

Pour ma part, je trouve qu'il est bien dommage que la question du réformisme dans le mouvement anarchiste soit encore d'actualité depuis la mort de Jean Jaurès, et la fin de l'époque de la SFIO, et des débats qu'il y a eut entre la charte d'Amiens et celle de Paris. Pensant sincèrement (mais naïvement) que le mouvement anar avait fait, depuis le temps, le tour complet de la question du réformisme.

Au lieu d'essayer de faire un distinguo inexistant entre le réformisme et le gradualisme (?), les deux concepts se définissant de toute manière en opposition à la rupture et à la logique révolutionnaire, et si le mouvement anar tendance réformiste/gradualisme (donc de gauche) voulait vraiment poser un réel débat sur la problématique des luttes de libérations nationale, aurait il mieux fallu aborder les distinguo entre les concepts politique d'autonomisme et d'indépendantisme, et aussi entre les différences de notion qu'il peut exister entre la séparation et la sécession en tant qu'acte politique. Mais évidement, en abordant un tel débat, certains iront prétendre que le mouvement anar se rapproche trop près des idées nationalistes des luttes de libération. Ce qui en fait, n'est qu'une simple question de sémantique, plus que de positionnement politique, encore faudrait il avoir le courage politique d'appeler un chat un chat, et non de tortiller autour de concept qui sont déjà existant, depuis les années 70. Exemple: Le "minarchisme" est une théorie politique appelant de ses vœux un État minimum ou État minimal, réduit dans de strictes limites de légitimité, mais là certains diront qu'on aborde les problématiques liés aux anarcho-capitalistes et autres libéraux.


Lambros a écrit:J'ai lu, relu, et relu et relu des textes de l'OCL à ce sujet. Notre UL a une position dans notre charte locale : outre l'interclassisme, notre but est d'abolir frontières et États, pas d'en rajouter.

Abolir les frontières étant aussi le but des libéraux et des capitalistes dans l'objectif de réduire les coût de masse salariale et de tirer vers le bas les moyens revenus. Il y avait aussi cette question sur le dumping social qui avait été abordé, un temps jadis.

Abolir les états... Vue ce qui se passe dans le monde et en ce moment, cela reste évidement un débat virtuel et purement théorique, une conception idéologique fantasmatique, un rêve illusoire, etc.. Bref rien qui puisse alerter les services antiterroristes de la DCRI qui s'amuserait à lire les branlettes intellectuelles sur ce forum publique. Enfin moi j'dis ça histoire d'éviter au mec qui héberge ce forum public (et qui est de surcroît fort sympathique) se retrouve avec une brigade du RAID lui défonçant la porte de son logement à 06h00.


Lambros a écrit:Le réformisme anarchiste est financé par l'Etat, appelle à voter, travaille avec les politicards, soit une grosse majorité des orgas invitées à St Imier.

Pas faux, puis comme c'est la gauche qui est aux commandes de l'Etat, je doute que.... Mais bon sait-on jamais, il suffit parfois d'une moindre distribution des subventions pour basculer dans l'ère de la Révolution circonstancielle et sans lendemain.

Enfin, sinon je me souviens d'un membre du forum qui prétendait qu'il serait plus facile de lutter et d'organiser la Révolution (ou le Grand Soir) sous un gouvernement de Gauche plutôt que de droite. Faudra que je retrouve cette discussion :lol: :lol: :lol:


Lambros a écrit:j'ai lu dans la presse bourgeoise que "la bière coulait à flot" donc forcément ça aide pas non plus.

Ah ben ça justement c'est typique de la gueule de bois du matin du Grand Soir. :lol: :lol:
- Chanson : le matin du Grand Soir :wink:

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Jeudi 23 Aoû 2012 12:52
par Lambros
Léa a écrit:Abolir les frontières étant aussi le but des libéraux et des capitalistes dans l'objectif de réduire les coût de masse salariale et de tirer vers le bas les moyens revenus. Il y avait aussi cette question sur le dumping social qui avait été abordé, un temps jadis.


Et non illes veulent pas abolir les frontières... pas pour les pauvres (on peut aller demander aux parents du bébé qui vient de mourir dans le Centre de Rétention de Mayotte... le changement on vous disait). Nous sortir ça en contre argument me rappelle le "faire le jeu de la droite". les luttes de libération nationale n'ont jamais abouties sur une quelconque révolution sociale, comme la prise de pouvoir étatique, et pourtant certain-es continuent de nous marteler que c'est possible. Elles se basent sur des identités, hors je n'en ai pas. Et n'en veut pas. Les frontières sont une création des pouvoirs, même les frontières d'antan. Exemple de ces connos d'occitaniste, genre l'Occitanie a toujours été terre d'accueil, elle fut aussi un peu terre d'esclavage comme les autres... Tierry y Libertad (la terre pas comme frontière mais comme espace à cultiver !)

Léa a écrit:Abolir les états... Vue ce qui se passe dans le monde et en ce moment, cela reste évidement un débat virtuel et purement théorique, une conception idéologique fantasmatique, un rêve illusoire, etc.

Certes mais dans ces cas-là on peut se résigner... D'ailleurs on va mener une réflexion sur l’État avec quelques compagnes-ons (anti-étatique la réflexion of course)

Pour la bière, c'est pas juste le journal bourgeois je pense, les anars français et l'alcool c'est, et d'ailleurs c'est à déplorer, une histoire d'amour...

Allez je déteste ce groupe, mais pour les paroles : http://www.youtube.com/watch?v=P2Lkec6-Sg4

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Jeudi 23 Aoû 2012 13:59
par Bobcatshom
Lambros a écrit:
Léa a écrit:Abolir les frontières étant aussi le but des libéraux et des capitalistes dans l'objectif de réduire les coût de masse salariale et de tirer vers le bas les moyens revenus. Il y avait aussi cette question sur le dumping social qui avait été abordé, un temps jadis.


Et non illes veulent pas abolir les frontières... pas pour les pauvres (on peut aller demander aux parents du bébé qui vient de mourir dans le Centre de Rétention de Mayotte... le changement on vous disait). Nous sortir ça en contre argument me rappelle le "faire le jeu de la droite".


Et pourtant, au jour d'aujourd'hui ou le marché est totalement mondialisé, les grands capitalistes ont intérêt à ce que les travailleurs et travailleuses soient mobiles au possible (mais si possible avec des statuts différents pour mieux diviser). Seulement, ils sont face à une contradiction importante : que faire face à la colère qui gronde ? Pointer le problème de l'étranger voleur de travail permet de détourner l'attention des prolos du vrai problème : la domination de classe.

Concernant le "les LLN ne mènent jamais à la LLS", c'est simpliste. Rien que pour donner un exemple positif : les zapatistes. Et un autre exemple qui risque de suivre le chemin des zapatistes, c'est le mouvement de libération kurde dont le "leader", Öcalan, actuellement en prison, s'est détourné du marxisme-léninisme pour mener une réflexion autour d'un "confédéralisme démocratique", sans Etat. Il s'est notamment inspiré de Kropotkine et Bakhounine parmi de nombreux autres. Voila deux exemples qui me semblent prouver que cracher sur les LLN en soi n'a rien d'anar.

Pour la bière, c'est pas juste le journal bourgeois je pense, les anars français et l'alcool c'est, et d'ailleurs c'est à déplorer, une histoire d'amour...


Effectivement, pour la bière ce n'est pas que le journal bourgeois, et ayant été au bar, j'ai pu constater l'étendue des dégâts, certain-e-s se permettant d'être particulièrement désobligeants à l'égard des bénévoles qui tenaient le bar. Après y a boire et boire je dirais. Certain-e-s buvaient certes pas mal mais conservaient un comportement tout à fait normal... Quand d'autres (mais en soirée exclusivement) finissaient totalement torché-e-s, lourd-e-s à souhait, voire raides par terre.

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Jeudi 23 Aoû 2012 15:08
par Lambros
Bobcatshom a écrit:Concernant le "les LLN ne mènent jamais à la LLS", c'est simpliste. Rien que pour donner un exemple positif : les zapatistes. Et un autre exemple qui risque de suivre le chemin des zapatistes, c'est le mouvement de libération kurde dont le "leader", Öcalan, actuellement en prison, s'est détourné du marxisme-léninisme pour mener une réflexion autour d'un "confédéralisme démocratique", sans Etat. Il s'est notamment inspiré de Kropotkine et Bakhounine parmi de nombreux autres. Voila deux exemples qui me semblent prouver que cracher sur les LLN en soi n'a rien d'anar.


Pour l'EZLN il y a deux tendances, une marxiste-léninste et une plutôt libertaire, mais les revendications de cette dernière me semblent moins attachées à une "identité". Pour Öcalan je ne savais pas... intéressant en effet ! Mais pour la question de frontières je reste septique...

Bobcatshom a écrit:Effectivement, pour la bière ce n'est pas que le journal bourgeois, et ayant été au bar, j'ai pu constater l'étendue des dégâts, certain-e-s se permettant d'être particulièrement désobligeants à l'égard des bénévoles qui tenaient le bar. Après y a boire et boire je dirais. Certain-e-s buvaient certes pas mal mais conservaient un comportement tout à fait normal... Quand d'autres (mais en soirée exclusivement) finissaient totalement torché-e-s, lourd-e-s à souhait, voire raides par terre.

Et c'est un réel problème, et là on parle que de drogues légales... même si on a "l'alcool bon", on ne se comporte pas comme normalement, et après on peut parler de l'utilisation de l'alcool par les 1e capitalistes :wink:

Sinon Bobcatshom tu tires un bilan positif de St Imier ?

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Vendredi 24 Aoû 2012 10:26
par lucien
Bien que pouvant être assimilée à du réformisme ou, justement, du gradualisme, la défense de la satisfaction des besoins fondamentaux s'oppose-elle à la logique révolutionnaire ? Les anarchosyndicalistes pensent que non, qu'elle peut même être un préalable au développement d'un mouvement de résistance, préalable durant lequel il ne faut pas pour autant ne pas porter une critique claire du capitalisme, y analyser les différentes formes de domination et, surtout, exiger de ce mouvement un fonctionnement qui soit conforme à l'éthique anarchiste.

Autant les anarchistes ne peuvent effectivement pas prétendre actuellement à la mise en œuvre d'un de leurs vœux les plus chers, l'abolition des'Etat, autant les risques de faillite, certes parfois simulés, que connaissent certains pays peuvent laisser croire qu'un écroulement d'une telle machinerie n'est pas complètement fantasmé. L'hypothèse a d'ailleurs fait l'objet de soirées-débat à Caen, entre militants et sympathisants de l'AIT - c'est dire si on est perchés - et ça amène des discussions très riches et très concrètes sur la façon de s'organiser, d'abord pour survivre, puis d’œuvrer à la mise en place d'un système plus humain. Sans trop se creuser la tête, on peut facilement trouver quelques exemples du XXe siècle où les gens ont du s'organiser rapidement, prendre les choses en main... Donc à mon sens, venir parler de minarchisme ou de libertarianisme sur ce forum me semble un brin déplacé !

De ce que j'en vois, les luttes de libération nationale mettent au second plan, quand elles ne les abordent pas du tout, les questions d'inégalités économiques, sociales, sexuelles. Untel cite Bakounine et veut mettre en place une zone sans Etat qui n'aura rien à voir avec la confédération helvétique et dont les frontières seront délimitées par des critères... ethniques ? Grand bien lui en fasse et pourvu qu'il ne tombe pas dans les idéologies précitées. Cela suffit-il pour donner du crédit à sa lutte (quid du livre vert de Kadhafi à son époque) ? Est-ce que l'éthique globale de son projet correspond à l'éthique anarchiste ? Ca doit pas être simple d'être anarchiste kurde vivant en Syrie aujourd'hui...

Et si on discutait plutôt des modalités de développement de la résistance populaire autonome en Europe ? Ca me semble plus urgent...

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Vendredi 24 Aoû 2012 10:29
par lucien
Lambros a écrit:on peut parler de l'utilisation de l'alcool par les 1e capitalistes

Pourquoi des premiers ? Entre l'alcool et les psychotropes, l'hexagone reste à la pointe.

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Vendredi 24 Aoû 2012 12:25
par Lambros
Lucien, je parle de la Révolution industrielle, qui vit, il me semble quand même, le développement du capitalisme moderne. Ce fut en Grande Bretagne, avec une exploitation qui a atteind un degrès des plus cyniques (j'aime le cynisme, mais là...). A l'entrée des usines, particulièrement de textiles où les conditions étaient les pires, on donnait ou vendait pour rien aux ouvriers du Gin afin de briser et d'anihiler une conscience de classe naissante, et le résultat fut celui attendu par les capitalistes... D'où les groupes ou ligues "anti-alcooliques" (contre l'alcool pas les alcooliques) des premiers anarchistes...

Sinon d'accord avec toi sur les LLN. On doit en effet parler de la Résistance Populaire et Autonome en Europe, mais même partout !!

viewtopic.php?f=13&t=6844

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Vendredi 24 Aoû 2012 12:33
par Lambros
Un commentaire d'une compagne qui y était :

"De plus, je dirais que si les gens ont quitté cette réunion avec la position d'être “toutes et tous uni-es” et de ne pas payer attention aux “différences mineures”, comme travailler avec les appareils repressifs d'Etat, être financièrement dépendant de l'Etat ou être sur des schémas corporatifs étatistes etc etc, alors nous aurons eu deux réunions historiques à St Imier : la première durant laquelle les anarchistes se sont levé-es pour des principes et se sont donc séparé-es des tendances plus autoritaires, et une seconde réunion durant laquelle les anarchistes peuvent abandonner les principes et s'unir avec des tendances plus autoritaires."

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Vendredi 24 Aoû 2012 13:27
par JeanGuy
Bien que pouvant être assimilée à du réformisme ou, justement, du gradualisme, la défense de la satisfaction des besoins fondamentaux s'oppose-elle à la logique révolutionnaire ?


Une petite phrase intéressante de St Imier à ce sujet :

" Sous prétexte que la lutte dans l'entreprise ne débouche pas sur l'abolition du salariat, doit-on l'abandonner ? "

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Vendredi 24 Aoû 2012 15:42
par Lambros
En effet j'aime bien celle là !

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Samedi 25 Aoû 2012 11:18
par anarced
A propos du sujet initial, je pense que c'est une grave erreur de penser que le capital et l'état peuvent s'opposer l'un l'autre car ils sont fondés tous les deux sur la même idée (la propriété) et que leur dissociation est artificielle, purement théorique. Défendre l'état (quel qu'il soit), c'est défendre le capital. Il s'agit des deux faces d'une même pièce. Les capitalistes sont forcément étatistes et réciproquement. Même s'ils prétendent le contraire!
Les états dits "communistes" ont tous été capitalistes. C'est inévitable: il faut bien que l'autorité de l'état se manifeste quelque part. Elle crée alors une classe privilégiée ou capitaliste au détriment du reste de la population.
Inversement, les capitalistes sont automatiquement étatistes: ils ne s'opposent jamais qu'à l'aspect social ou régulateur de l'état qui tente de limiter leurs privilèges mais ils savent aussi que c'est ce même état (aspect régalien) qui garantit leurs privilèges avec son armée, sa police, sa "justice", etc.
Plutôt que de faire l'inventaire des luttes nationalistes pseudo-révolutionnaires, il serait donc plus intéressant (à mon avis) de débattre sur la possibilité d'un état révolutionnaire ou communiste. Par contre, l'idée de nation est plus floue pour moi. Peut-elle être séparée de l'idée d'état et ne se manifester que culturellement? Dans ce cas, la compatibilité révolutionnaire ne me paraît pas impossible...

Sur la question du non-abandon de la lutte dans l'entreprise, j'espère au moins que tout le monde aura été d'accord là-dessus! Le principal étant de ne jamais se laisser faire... La véritable question, à mon avis, serait: "Sous prétexte que la lutte dans l'entreprise ne débouche pas sur l'abolition du salariat, peut-on lutter avec n'importe qui et n'importe comment? "

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Samedi 25 Aoû 2012 12:25
par Lambros
Tout à fait d'accord avec ce que dit Anarced !!

Sur l'idée de nation, elle implique un État pour moi, voire les guiding fictions : la création ou la consolidation de nations disons modernes (à partir de la fin du 18e, jusqu'à aujourd'hui, et c'est ce qu'ont également fait les nations issues de LLN), pour se justifier de leur existence, ont crée des guiding fictions. Ce sont des symboles de la nation nouvelle ou réincarnée qui ne sont vrais que dans la têtes de leurs inventeurs pour la plupart. L'exemple le plus frappant est le jour férié, il suffit de regardé qu'une des premières choses qu'on crée les nations sud-américaines après la libération du joug colonial fut une fête nationale et/ou un jour férié. Tous les États, les nations, ont des guiding fictions. "Nous" on a le bel exemple de Vercingetorix, les jours fériés cathos, les "armistices" qui ne furent pas vraiment l'intention première des bouchers etc etc. Une nation implique forcément un État pour moi (cf Pierre Clastres).

anarced a écrit:Sur la question du non-abandon de la lutte dans l'entreprise, j'espère au moins que tout le monde aura été d'accord là-dessus! Le principal étant de ne jamais se laisser faire... La véritable question, à mon avis, serait: "Sous prétexte que la lutte dans l'entreprise ne débouche pas sur l'abolition du salariat, peut-on lutter avec n'importe qui et n'importe comment? "

Absolument ! Et qu'a-t-il été dit à St Imier là-dessus ?

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Dimanche 26 Aoû 2012 13:15
par JeanGuy
Sur l'idée de la Nation, cela a été abordé à St Imier durant le débat sur les LLN, avec on pourrait dire une tentative collective de définition du concept de Nation.

Pour ma part, j'en ai retenu seulement quelques lignes directrices qui pourront peut être nous aider à y voir plus clair ( j'espère ^^ ):
- la Nation se définit tout d'abord comme un espace géographique partagé par des individus
- la Nation se définit par une culture commune, ce qui implique de partager la même langue, la même histoire, des habitudes de vie, des coutumes,...

Au final, peut être qu'il existe plus un sentiment d'appartenance à une Nation qu'une Nation en elle-même. Et c'est ce sentiment d'appartenance qui expliquerait le désir de certains individus de vivre ensemble, et donc le concept de LLN. Après, il est vrai que c'est pas évident à définir, cela reste un peu flou, et d'autant plus maintenant avec ce qu'on appelle " la mondialisation "...

Sinon à ce sujet il y a eu des projections et des débats très intéressant sur Elisée Reclus, avec notamment cette idée que les frontières sont toutes issues des différentes guerres qui eurent lieu dans le passé ( rien que le mot "front" dans frontière renvoie au langage militaire ). Les frontières sont donc artificielles, arbitraires et autant d'obstacles à la solidarité entre les peuples. Ce qui met un peu à mal le concept de Nation.

Ensuite :

anarced a écrit:Sur la question du non-abandon de la lutte dans l'entreprise, j'espère au moins que tout le monde aura été d'accord là-dessus! Le principal étant de ne jamais se laisser faire... La véritable question, à mon avis, serait: "Sous prétexte que la lutte dans l'entreprise ne débouche pas sur l'abolition du salariat, peut-on lutter avec n'importe qui et n'importe comment? "


Absolument ! Et qu'a-t-il été dit à St Imier là-dessus ?


Là dessus on peut dire que certains appelaient à l'unité du mouvement anarchiste, à faire cesser des clivages prétendus artificiels pour mettre en œuvre nos principes communs, l'action directe, l'autogestion,... Une fois de plus, la fameuse question du réformisme se retrouve en arrière-fond, et avec elle la question de qui sont nos alliés, avec qui peut-on lutter,... Tout le monde n'est pas d'accord là dessus.

AL et l'OCL, qui me semble-t-il sont issues de la même orga à la base, se revendiquent mouvementistes, autrement dit " un pied dedans, un pied dehors " pour citer le mec d'AL, on participe à tous les mouvements et on essaie de faire valoir nos idées libertaires, ce qui impliquent peut être des contacts avec des mecs comme SUD ou le NPA j'en sais rien. Très discutable en tout cas....

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Dimanche 26 Aoû 2012 14:10
par Lambros
Pour l'idée de nation intéressant le point de vue de Reclus, je prends bonne note !

AL et OCL sont en effet issues de la même orga mais n'ont rien à voir, il me semble que la question du syndicalisme fut dans les origines de la séparation (mais pas que). AL est clairement pour le syndicalisme à SUD et à la CGT, voire aux Vignoles. Les contacts sont non seulement avec le NPA (et avec la LCR avant), mais aussi les Alternatifs par exemple. Bref la "gauche de la gauche". Il suffit de lire les motions de congrès, et d'ailleurs insuffler les pratiques libertaires je n'ai jamais vu AL le faire... J'aime mieux la pratique de l'OCL par exemple.

Nous nos pratiques sont claires et n'ont rien à voir avec celles des orgas spécifiques, je vais d'ailleurs écrire un texte là dessus je pense...

Je renvois à ce qu'a dit la compagne polonaise !

Et comme disait un compagnon, la lutte des classes n'est pas compatible avec la collaboration de classe...

Re: St Imier 2012

MessagePosté: Dimanche 26 Aoû 2012 21:21
par JeanGuy
Merci pour les précisions sur AL et OCL, je m'y perds un peu avec ces orgas...