APOCALYPSE NOW ?

La lutte est globale... Solidarité a-nationale !

APOCALYPSE NOW ?

Messagepar zebulon » Samedi 12 Mar 2011 14:30

Le japon c'est la 3° puissance économique mondiale, non ?

Le vieux monde est en train de crever devant nos yeux...

Survivre ET Reconstruire !
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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar alleluyah » Dimanche 13 Mar 2011 20:23

ouaou, c'est brillant, une catastrophe naturelle à la base = le vieux monde crève sous nos yeux, réjouissons nous ! mystique de la révolution qui viendra par le déchaînement des éléments, bonjour ! c'est la fin du monde tel que nous le connaissons, le jour du jugement dernier approche, venez à moi sombres pêcheurs du vieux monde, que la force du vent et la puissance de la mer vous recouvre jusqu'au dernier !

Et demain, après le déluge, nous reconstruirons de notre arche un monde meilleur...

T'es taré mon pauvre.
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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar zebulon » Lundi 14 Mar 2011 8:20

alleluyah a écrit:ouaou, c'est brillant, une catastrophe naturelle à la base = le vieux monde crève sous nos yeux, réjouissons nous ! mystique de la révolution qui viendra par le déchaînement des éléments, bonjour ! c'est la fin du monde tel que nous le connaissons, le jour du jugement dernier approche, venez à moi sombres pêcheurs du vieux monde, que la force du vent et la puissance de la mer vous recouvre jusqu'au dernier !

Et demain, après le déluge, nous reconstruirons de notre arche un monde meilleur...

T'es taré mon pauvre.



Taré ça c'est sûr, je le suis, c'est pas nouveau...

Et toi tu es sans doute normal ?
C'est pire non ?

Bref je vais te répondre tranquillement puisque tu aspires à la pondération, comme beaucoup d'autres finalement...

Tu vois de la réjouissance là où j'évoque la gravité et le danger de la situation...
Il s'agit d'un transfert l'ami, tu transferts complet là. Dis-moi dans mon message court où il y a une once de réjouissance ?

Quand à l'apocalypse, et bien il s'agit d'une métaphore l'ami :
Attends je te fais l'explication de texte :
Non pas la fin du monde, comme ton esprit complexe l'a perçu, non mais j'évoque au risque il est vrai de me tromper, la fin du vieux monde...

Ça te semble si hors sujet que ça sur un forum anarchosyndicaliste, donc révolutionnaire, où des gens sont supposés œuvrer à la fin du Capitalisme et de la domination de l'humain sur l'humain...

Bon je me suis peut-être trompé de forum alors ?
Mais je ne crois pas.

C'est sûr que sur des forums dit "révolutionnaires" on en voit une ribambelle de ces pondérés qui de toute leur science s'évertue à te faire comprendre que c'est jamais l'heure, qu'il ne s'agit jamais d'une situation au potentiel révolutionnaire, que non, que pas maintenant, que si t'insistes tu te fais remarquer jusqu'à ce qu'un autre hypersensible du bocal plein de frustrations non-contenues viennent te dégobillé à la gueule que t'es taré, qu'heureusement que le ridicule ne tue pas, etc...
Tu sais l'ami ce comportement pour moi c'est de la Réaction.

Question santé : jusqu'à aujourd'hui l'ami le ridicule ne m'a jamais tué, j'y ai même plutôt bien survécu. J'en suis moins sûr pour toi, car finalement j'ai l'impression que par empathie, c'est toi qui pète ton p'tit câble...

Et je penses que tu seras pas le premier ces jours-ci à péter des câbles. Observe bien dans la rue et ailleurs l'ami, ça m'étonnerait pas qu'il y ait une recrudescence de pétages de câbles, et des sérieux dans les jours qui viennent... Ça correspond à un phénomène de décompensation collective.
En tout cas c'est mon idée, mais il est vrai que je peux me planter bien sûr. Et alors, il ne faut ici comme ailleurs que des certitudes, des idées avérées et surtout validées, mais validées par qui ? Par quel groupe d'experts ? Par quel orga ?

Non basta l'ami, basta de ces comportement de vieilles bigotes, laisse -les vivre l'ami, laisse-les vivre et fais gaffe à l'effet uniformisation du net... Peut-être que nous pensons différemment, et alors c'est sain non ? Tu voudrais peut-être dans ton inconscient que nous parlions tous d'une seule et même voix ? Pour moi ça c'est en dictature que ça arrive, et la dictature de la pensée est une grosse merde vois-tu...

Bref, à te lire...

Voire aussi la discussion ici : http://forum.anarchiste.free.fr/viewtop ... &sk=t&sd=a



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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar zebulon » Mardi 15 Mar 2011 13:49

Bon ben Compagnes et compagnons,
je crois qu'il va bientôt falloir qu'on commence à se rencontrer autrement que sur la simple toile du net...

Rencontrons-nous en chair et en os, commençons à nous mettre dans la tête que des évènements inédits dans l'histoire de l'humanité pourraient bien arrivé d'ici peu.

Auto-organisons nous.

Rassemblons-nous pour Survivre ET RECONSTRUIRE !

Pour la Liberté et La Justice Sociale !
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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar Anti » Mardi 15 Mar 2011 22:45

si seulement cette révolution virtuel d'internet pouvait sauvait le monde, mais sa y participe quant méme, a se poser des questions..., j'essais de m'auto organisé car je n'est pas grand chose a perdre, je n'ais qu'a subvenir a mes besoins vital de l' existance de ma petit famille, mais les lois nous interdisent de vivre autrement sans la participation au modéle capitaliste (crédit banquaire, assurance, accé a l' eau potable,modéle de construction, ect...) maintenant je passe a travers (je s'aurrais m'en expléquer car s'est folclorique !) j'en suis vacciné... toute celle et ceux, reconaissant la 1ére international (impérativement Bakouniniste) pourrons si intaler, (cabanne , caravanes, mobilhomme) il y a méme un barbecue en pierre que j'ai fait moi méme
Anti
 

Médias et société hiérarchique capitaliste techno-industriel

Messagepar zebulon » Mercredi 16 Mar 2011 18:47

En gros la même chose que ce qui est dit là en temps et en heure :
http://forum.anarchiste.free.fr/viewtop ... =29&t=5657
mais en plus soft et politiquement correct...

source : http://blog.mondediplo.net/2011-03-15-T ... s-controle

Séisme, tsunami et menace nucléaire
Tout est sous contrôle
mardi 15 mars 2011, par Hervé Le Crosnier


Alors que les secours continuent de risquer leur vie autour de la centrale de Fukushima, alors que les ouvriers et ingénieurs sur place ont déjà reçu des doses de radiations qui mettent leur avenir en danger et viennent d’abandonner le terrain, alors que les deux derniers réacteurs de la centrale, pourtant à l’arrêt, semblent prêts à rejoindre ceux dont le cœur a commencé à fondre, il est déjà temps de se poser quelques questions sur le fonctionnement de l’information et de la communication mondiale depuis cinq jours.

La « communication de crise » est un art difficile : comment éviter de paniquer les populations, tout en respectant l’exigence de vérité ? Comment anticiper suffisamment pour comprendre le fil des événements, tout en se référant aux faits établis ? Enfin, comment mesurer l’impact de l’information sur les récepteurs situés en dehors de la zone de crise ? Les secteurs industriels à l’origine de la crise craignent évidemment un impact durable de ce type d’accident.

A écouter les médias ces derniers jours, une première question vient à l’esprit : pourquoi la dénégation est-elle le modèle standard de l’information de crise ?

Dès ce vendredi 11 mars, par exemple, alors même que tournaient en boucle sur les écrans les terribles images du tsunami, cette langue furieuse de mer noire se dressant au dessus des villes, des habitations, balayant tout sur son passage, emportant véhicules et maisons, malaxant toutes les constructions comme des fétus de paille, les « commentaires » avaient besoin de « chiffrer » l’événement. Les images montraient l’engloutissement des efforts des humains par les forces de la nature... mais la voix n’évoquait que quelques dizaines de morts. Impossible à croire : il y a sous nos yeux bien des centaines de voitures, trains, bateaux devenus jouets des éléments. Cette disjonction entre ce que nous dit d’évidence le simple constat, le fruit de l’expérience du spectateur, et le côté lénifiant du discours doit nous inciter à réfléchir. Donnons-nous le soin de nous informer à des personnes qui auraient à ce point quitté le monde des réalités observables pour se réfugier dans la langue de bois ? Rappelons-nous que cette sous-estimation est un phénomène à répétition, que l’on a déjà connu pour le nombre de victimes du tsunami de l’Océan Indien (plus de 250 000 morts) ou le tremblement de terre d’Haïti (plus de 300 000 morts). Sans parler évidemment des « inquiétudes » pour les Français présents sur les lieux, chiffrage dérisoire (en nombre cumulé, c’est pour chaque famille touchée que cela importe, pas comme information « nationale ») en regard des humains, en l’occurrence japonais, victimes de la catastrophe. Pourtant, une fois annoncé, le premier « chiffre » va devenir une ancre à l’aune de laquelle vont se mesurer les évolutions. Ainsi, cinq jours après, le « bilan officiel » est-il toujours de 3 373 morts (site du Monde.fr, mardi 15 mars, 14 h 05). On appréciera la précision, qui, comme on le sait depuis Jules Verne, est une manière littéraire de donner un semblant de réalité à une fiction.

Image
Eric Besson sur TF1
« Lorsqu’ils se sont aperçus que sur le réacteur numéro 1 la pression était trop grande, ils ont fait volontairement exploser le bâtiment pour libérer de la vapeur faiblement radioactive ; donc, ils ont fait ce qu’ils devaient faire sur le bâtiment numéro 1. » TF1, dimanche 13 mars

La suite est à l’avenant. Tout était en germe dans cette terrible dénégation. C’est donc depuis cinq jours, alors que l’on recherche les survivants parmi les décombres et que l’on multiplie les découvertes morbides, alors que l’on parle de villes entières emportées, que le discours sur la « crise nucléaire » qui vient ponctuer l’épisode se rédige sur le mode mineur. Il s’agit d’euphémiser en permanence, de mettre en balance chaque information, chaque évidence portée par les images. Nous sommes plongés dans un discours à double détente : susciter l’attente (c’est bon pour l’audimat) et parler des résultats de l’heure précédente (quand la situation était « sous contrôle »). Et se réfugier derrière le discours des officiels, partant du principe qu’il est de la responsabilité des pouvoirs publics de gérer le discours de crise, afin de rassurer les populations, d’éviter les paniques, et de maintenir la Bourse (dont nul n’omet dans la circonstance de relever les hoquets).

Pourtant, toutes celles et tous ceux qui voulaient avoir une idée de la situation pouvaient dès vendredi soir (heure française) regarder les sites d’information des Etats-Unis et lire les analyses de spécialistes, à l’image de l’interview prémonitoire de Kevin Kamps publiée par The Institute for Public Accuracy et reprise rapidement par Joshua Holland, rédacteur du réseau d’information Alternet. Il y était dès ce moment-là clairement expliqué qu’avec les ruptures du courant électrique, la circulation des liquides de refroidissement de la centrale ne fonctionnait plus, et que les groupes électrogènes de secours étaient eux aussi en panne en raison du tsunami. Pas besoin d’être devin, avec cette information entre les mains, pour savoir que la menace était réelle. D’ailleurs, dès ce moment-là, la secrétaire d’Etat américaine, Mme Hillary Clinton, a fait envoyer des fluides de refroidissement.

Sur place va débuter un combat dramatique pour éviter la fusion. Songeons un instant au personnel des centrales : ils (elles) savent que leurs chances de s’en sortir sont devenues faibles, mais ils (elles) vont rester assumer leur mission : il faut confiner l’événement, limiter les dégâts, sauver ce qui reste au Japon, leurs familles, leurs proches, leur pays... et plus encore. Le SMS rendu public d’un travailleur demandant à sa famille de partir et leur disant adieu est le meilleur résumé de la situation.

Et comparons avec le « discours officiel » repris par les médias. Là encore, nous assistons dans les cinq jours à un hiatus énorme entre ce qui est dit et ce qui est fait. Dans la pratique, on instaure une zone d’évacuation, dont le diamètre va d’ailleurs grandir au fil du temps. On distribue de l’iode, on prépare les systèmes de mesure de la radioactivité... Dans le discours, nous aurons deux antiennes qui reviennent en permanence : « les doses reçues ne sont pas dangereuses pour les populations » et « on ne peut pas comparer avec Tchernobyl ». Sous une forme ou sous une autre, « experts », décideurs politiques et économiques et journalistes spécialisés vont s’efforcer de relayer ce message. Pour des raisons de court terme (au Japon notamment), mais surtout d’intérêts biens compris (éviter que l’accident n’ait des conséquences sur la filière en France et dans le monde). L’information qui va être délivrée ne sera jamais une image du réel impitoyable qui se met en place, mais une volonté permanente de « rassurer », au prix de tous les petits arrangements avec la réalité.

Mais peut-on rassurer avec des mensonges ? Les découvertes de Freud et de la psychanalyse sur l’impact du « secret » ne vaudraient-elle pas sur la scène des catastrophes ? Pire encore, comment convaincre un peuple qui connaît les conséquences des irradiations sur le long terme (les ibakushas, survivants d’Hiroshima, malades durant des années) avec des discours lénifiants ? Et pourtant, les discours des dirigeants japonais, repris par nos médias hexagonaux, ont oscillé en permanence entre le paternalisme et l’aveu que la situation n’est plus sous contrôle, entre la litote et l’appel aux institutions internationales.

Quant à la comparaison avec Tchernobyl, essayons de mesurer ce qu’elle représente. L’explosion de la centrale ukrainienne, l’éjection dans la stratosphère du nuage radioactif, et les retombées sur un continent entier serait-elle la seule forme de la catastrophe nucléaire ? Dès lors, tant que l’explosion n’aurait pas eu lieu, il n’y aurait pas de catastrophe nucléaire, comme l’affirmait sans rire samedi Eric Besson, ministre français de l’industrie. Ou cette déclaration hallucinante d’Anne Lauvergeon, présidente d’Areva et à ce titre en responsabilité sur la filière nucléaire :« Je crois qu’on va éviter la catastrophe nucléaire. »

Pendant ce temps, l’accident grimpe régulièrement sur l’échelle de l’International Nuclear and Radiological Event Scale (INES), d’une position 4, signe d’une situation « maîtrisée » et d’un relâchement de matière radioactive important mais limité à l’échelle locale, à la position 6, accident grave... tout près du maximum 7, accordé à Tchernobyl. Pendant ce temps, nous voyons, sur des vidéos diffusées en direct, des explosions dans la centrale. L’un après l’autre, les bâtiments sont soufflés en nuages, qui à chaque fois ne sont pas le grand champignon qui seul serait signe de catastrophe. On nous parle de l’enceinte de confinement comme du dernier rempart, et nous devons être convaincus qu’elle tient encore et tiendra toujours. Là encore, le fossé entre le discours et les faits laisse pantois.

Mais réfléchissons à cette focalisation sur « l’explosion ». Il s’agit d’un double mouvement médiatique : l’attente garde le spectateur en haleine, et les médias, tout comme leurs spectateurs, croient toujours que le monde est un film hollywoodien, avec happy end obligatoire. Mais il s’agit aussi de masquer la réalité de la situation de catastrophe telle qu’elle est déjà en place. Car même si l’expulsion de matière radioactive sur une large distance est évitée — ce qui semble de moins en moins probable au moment où j’écris ces lignes, car les ingénieurs viennent de quitter leur poste compte tenu de l’intensité de la radioactivité —, les matières radioactives sont déjà propulsées sur une large zone. Tokyo, avec ses 35 millions d’habitants, connaît une augmentation rapide de la radioactivité. Alors même que le gouvernement japonais se veut rassurant envers les populations, lundi 14, le porte-avion américain Ronald Reagan, pourtant situé à 150 km, se déplace pour éviter un nuage radioactif. Car le maintien, quand il était encore possible, de la température du cœur passait par des relâchements volontaires ou explosifs de vapeurs chargées de radionucléides, ce qui est signe de catastrophe, avec à l’évidence des conséquences, sur la santé humaine, l’agriculture, l’alimentation...

Cela n’empêchait pas les « experts » de l’Organisation mondiale de la santé, cette même institution qui voyait dans la grippe H1N1 une menace pour la planète, de déclarer : « D’après ce que l’on sait pour l’instant sur les niveaux de radioactivité, le risque de santé publique est minime pour le Japon. » On est alors le lundi 14 mars, et c’est repris dans une dépêche AFP de 18 h. Gregory Hartl, porte-parole de l’OMS, ajoute sans rire : « Cela veut dire que si quelqu’un est touché, les risques ne sont pas très grands. »

Devant la naïveté tant des experts patentés que des médias, nous sommes en droit de soulever quelques questions essentielles pour la société qui émergera de cette catastrophe en cours.

La première concerne la notion de conflit d’intérêt. Habituellement, cette notion désigne des individus devenus experts sur des sujets pour lesquels ils (elles) sont par ailleurs économiquement concernés. Mais dans la situation actuelle, la mansuétude médiatique et politique envers l’industrie nucléaire, la minimisation de la catastrophe, la langue de bois des cinq premiers jours (car gageons que cela va changer radicalement maintenant que la situation est clairement hors contrôle) sont les signes d’une connivence bien plus large, qui touche des secteurs industriels et politiques entiers. Dans cette connivence qui écrase les citoyens de la morgue du savoir élitiste, tout en refusant la confrontation avec d’autres spécialistes qui ne partagent pas le projet des industries concernées, c’est en miroir le signe de la faillite du système techno-industriel à satisfaire les besoins essentiels des populations et à leur assurer paix et sécurité.

La seconde a trait au statut de « protecteur de la nation » (pour ne pas dire « petit père des peuples ») que se donnent nos édiles politiques. La stratégie du secret, qui consiste à considérer que les populations ne peuvent pas comprendre et gérer les situations de crise, et que seules les hautes sphères vont disposer des informations et mener une politique de « communication » rassurante, voire lénifiante, va-t-elle toucher à sa fin ? Et comment les acteurs des médias vont-ils se comporter dans les jours qui viennent, et surtout lors de la prochaine crise majeure ? Les frémissements qui font que les médias peuvent oser reconstruire le fil des discours, dénégations et autres manipulations des décideurs, à l’image de cet article du Monde — « Japon : comment le discours du gouvernement français a évolué » — vont-ils continuer ?

(On appréciera que des médias commencent à se départir du discours programmé pour devenir des acteurs de la confrontation entre l’idéologie et la réalité, à l’image de ce clip audio, diffusé ce matin sur France Inter)

France Inter, 15 mars
Extrait de l’émission « Souriez, vous êtes informés ».


Terminons en admirant la façon dont on suppute dorénavant sur l’imminence de la pluie, sur le sens du vent, sur la force des vagues pour déterminer les risques encourus par les populations du Japon (et des pays de la zone Pacifique). Comme des augures de l’Antiquité, la société techno-médiatique en est réduite à espérer des signes du ciel pour conjurer le sort... Si l’humanité dispose de plus de connaissances, il est clair qu’elle n’a pas beaucoup plus de sagesse.

Dernière édition par zebulon le Mercredi 16 Mar 2011 19:17, édité 1 fois.
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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar zebulon » Mercredi 16 Mar 2011 19:07

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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar zebulon » Mercredi 16 Mar 2011 19:09

Hého alleluyah,

tu sais t'as un droit de réponse quand même... :)
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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar AnarSonore » Samedi 19 Mar 2011 1:33

Quand stopperons-nous cette course folle ?

Le Japon vient de subir le plus fort tremblement de terre de son histoire, suivi d’un puissant tsunami faisant des milliers de morts. Et bien sûr, ce pays, extrêmement peuplé et posé sur une cocotte minute (entre pas moins de quatre plaques terrestres !) est l’un des deux pays les plus nucléarisés du monde. Et ce qui devait arriver arriva : les centrales nucléaires touchées par le tremblement de terre et le tsunami ont leurs systèmes de refroidissement hors d’usage. La France étant l’autre pays le plus nucléarisé du monde, les journalistes se sont dépêchés de crier sur tous les toits que les centrales avaient été automatiquement arrêtées aux premières secousses. C’est faux ! Qui peut arrêter une centrale nucléaire tant qu’elle a du combustible dans son cœur ? PERSONNE. La seule chose qui peut être arrêtée, c’est la production d’électricité, certainement pas la centrale, dans le cœur de laquelle la réaction nucléaire se poursuit inexorablement. Au mieux, on peut la mettre au ralenti en plongeant ses barres de combustible le plus profondément possible dans leur piscine. Mais quand le système de refroidissement défaille, et quand le système de secours défaille aussi et pour les mêmes raisons, rien ne refroidit plus ce cœur en surchauffe.

Alors les journalistes se sont dépêchés de dire que les japonais prenaient toutes les mesures nécessaires dans ce qu’ils ont qualifié de course contre la montre. Encore une fois, c’est un discours fallacieux qui incite à croire que si l’on gagne cette course, on sera sauvé. Alors qu’on aura juste évité le pire : pour éviter la surchauffe (et la fonte du réacteur), la mesure à prendre est de se dépêcher de provoquer des fuites, évidemment radioactives ! Elle est magnifique, la technologie nucléaire de pointe : pour éviter que ça explose, pas d’autre solution que de contaminer l’environnement, et de soumettre les populations à des doses très largement hors normes... Et de déplacer des milliers de personnes et d’inviter les autres à se calfeutrer chez elles.

Mais même cette course folle contre la fusion du cœur est finalement perdue : malgré l’explosion de l’enveloppe extérieure d’un réacteur sous la pression de l’hydrogène (mais d’où sort-il donc cet hydrogène, si ce n’est du réacteur, sensé être hermétique ?), puis d’un autre, puis d’un troisième, on entend de plus en plus que les cœurs sont en fusion. L’eau de mer n’a pas réussi à refroidir suffisamment ces cocottes minutes dans lesquelles le feu couvait. Et maintenant, l’enceinte de l’un des réacteurs est touchée et la radioactivité s’échappe à plus grand flot. Comme d’habitude, les gouvernements ont commencé par raconter leurs histoires à dormir debout, affirmant qu’il n’y avait que très peu de rejets et qu’on allait bien laver les quelques personnes contaminées... Pourtant, à 50km de là, la radioactivité était déjà hors normes. Aujourd’hui, tout est hors normes et sur place, le taux de radio-activité est reconnu dangereux pour la population...

Osera-t-on nous dire aujourd’hui que le Japon n’est pas à la hauteur technologiquement parlant, ou que le système japonais est déliquescent, comme on nous l’expliqua de l’URSS après l’explosion du réacteur de Tchernobyl ? Ça ne va pas être facile, mais n’oublions pas que les journalistes comme les politiques ont une capacité sans borne à affirmer une chose un jour et son contraire le lendemain. En attendant, on entend déjà quelques énormités (comme en 1986), du style « C’est le tsunami qui a tout provoqué, ici, on ne risque pas le tsunami ». Quelle perspicacité ! Il n’empêche que cela prouve que les pays les plus avancés technologiquement ne prévoient pas de se protéger contre les risques qu’ils encourent. Tsunami, c’est bien japonais comme nom ?

Quand donc allons nous nous décider à arrêter ces fous dangereux que sont ces scientifiques qui jouent les apprentis sorciers, ces industriels qui se dépêchent de fabriquer et vendre des techniques dangereuses, ces banquiers qui les financent pour prendre leur part du gâteau, ces politiques qui nous font croire qu’ils sont nos dévoués serviteurs et qu’ils ont encore les commandes, ces journalistes qui relaient systématiquement leurs mensonges, tous, tous menés par un dangereux fantasme de toute puissance ? Attendrons-nous d’être dans le mur ? N’en sommes-nous pas déjà très près ? Ce sont des fous dangereux et nous, qui les suivons en faisant semblant de les croire, qui sommes-nous pour accepter tout ça ? Indignons-nous ! Arrêtons-les !

Georges Henein Grup
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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar zebulon » Samedi 19 Mar 2011 8:24

Ce sont des fous dangereux et nous, qui les suivons en faisant semblant de les croire, qui sommes-nous pour accepter tout ça ?

Très bonne question et très d'à-propos je trouve...


La remarque qui suit pourrait paraitre hors-sujet, mais pas tant que ça :

Il y a au moins trois raisons d'apparaitre fou aux yeux des autres :
1. Faire et dire régulièrement des choses insensées
2. Faire et dire des choses au contraires très sensées, mais à des gens qui trop peureux ne veulent surtout pas en entendre parler
3. Oser parler d'appréhensions et de perspectives révolutionnaires à des réacs


:)
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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar douddu » Samedi 19 Mar 2011 16:05

Bonjour ,

L'analyse que nous faisons au niveau de la CNT- AIT sur Toulouse c'est que les gens qui nous dirigent au niveau mondial ne sont pas des fous , ce sont des criminels .

Je ne sais pas où GHG a pu voir un jour dans l' Histoire ce type de personnage préoccupé de "protéger " des populations , en tout cas ce qui est clair c'est que dans l'actualité le Pouvoir cherche a se protéger des populations , et c'est une grosse nuance

Voyez les experts, voyez ces pseudo "fous " comme ils sont bien nourris par les financiers qui sont couverts par les politiciens , et tout ce beau monde a cogité des solutions de repli , relisez ce que nous avons écris sur la louisiane et la gestion des catastrophes . C'est une prévoyance qui prouve leur préméditation , pas leur "folie" .

Pour arréter ces sinistres sires il faut donc autre chose que s'inscrire dans une attente de la spontanéité des masses , et je crois que les anarchistes révolutionnaires doivent maintenant renoncer a cette illusion qui voudrait que tout d'un coup un Nous( "qu'attendons nous ?" écris GHG ) constitué d'individus repliés sur leur sphére privé soit capable d' élaborer une puissance collective et suffisemment intelligente pour parer a une infinité de problémes

Pour arriver a ce résultat il faut au contraire affirmer que l'on doit s'organiser en conséquence , que plus il y aura de groupes révolutionnaires capables de tenir des espaces de parole collective , d'y insufler des analyses ,des perpectives , plus les choses avanceront dans ce sens , et encore faudra t il se doter d'une bonne dose de patience .
Un compagnon m'écrivait ll y a peu que nous n'étions pas dans une telle situation de crise qu'il faille faire cela , qu'en pense t il maintenant ?
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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar Lambros » Mercredi 23 Mar 2011 15:10

Bien d'accord avec Doudou et les compagnes-ons toulousain-e-s, les dirigent-e-s (toutes et tous hein Chavez aussi :D ) sont des criminel-le-s !

Sinon Zebulon tu parles de se rencontrer ! C'est ce qu'on voudrait faire sur ces questions ! Hésite pas à nous contacter...
L'émancipation des chrétien-ne-s sera l'œuvre de Dieu lui même.
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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar AnarSonore » Samedi 09 Avr 2011 23:44

Japon : une vague marine provoque une catastrophe nucléaire mondiale

Tout est en ordre, tout est sécurisé. Vous ne risquez rien : l’énergie nucléaire n’est pas dangereuse. Tout est sous contrôle. Tous les risques sont prévus, même les tremblements de terre, même un avion qui se scratche… C’est ce que tous les gouvernements (de toutes couleurs) nous chantent en France depuis 50 ans  !

Pourtant, tout le monde le sait : le nucléaire est très dangereux. Sans parler même des dizaines de milliers de victimes qui l’ont payé au prix fort à Hiroshima ! Des accidents, il y en a eu. Tchernobyl (avec son fameux nuage qui a miraculeusement contourné la France) aurait dû être un signal fort. Pourtant, tout à continué encore pire qu’avant : encore plus d’investissements, plus de centrales, plus de projets démentiels.

Pourquoi ? Parce que, qui dit investissement dit production, dit rentabilité, action, bourse, dollar, bénéfices... Que la planète crève, que les cancers de la thyroïde ou d’autres organes se multiplient, que des zones entières deviennent invivables,... le lobbie du nucléaire et les responsables politiques à sa solde n’en ont strictement rien à faire. Alors qu’autour de Fukushima, la vie ne sera plus possible dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres (et peut être plus), que des nappes phréatique sont définitivement contaminées, que la mer elle-même est irradiée, qu’un premier nuage toxique a parcouru la planète… le lobby nucléaire n’en démord pas. Il continue sa propagande, il continue à vouloir nous faire croire qu’en France, nous ne risquons rien.

Même au Japon, si « zen », la colère commence à gronder, le 27 mars, en dehors de tous les partis et syndicats, complices du nucléaire, des centaines de japonais se sont réunis à Nakoya et à Tokyo en affirmant : « Nous ne voulons plus être irradiés », «  Nous pouvons choisir un autre type de vie », « Nous ne devons pas laisser des produits dangereux pour les générations futures » et bien d’autres revendications.... Une minorité qui se réveille et qui porte l’espoir que d’autres façons de vivre sont possibles.

Combien sommes-nous, au Japon comme ici, à ne plus faire confiance à ces politiques et à tous ces «  responsables » (dans la réalité, de parfaits irresponsables !), qui, grassement payés, sont dans l’incapacité de résoudre les problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés  ? Un nombre – notre nombre - qui augmente de jour en jour. Alors, reprenons confiance en nous-mêmes ! Nos mains, nos bras, nos têtes, peuvent servir à autre chose qu’à fabriquer de l’énergie de destruction massive. Nous n’avons pas besoin de chefs pour nous dire quoi faire. C’est à nous tous de reprendre notre destin en mains. Autogestion, autonomie, solidarité, égalité, et liberté, nous feront certainement sortir du nucléaire, et pas que de ça.....

CATASTROPHE NUCLÉAIRE

POUR EN DÉBATTRE

Toulouse, Salle DURANTI, _rue du Lt-Col Pelissier
(métro Capitole),
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CNT-AIT


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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar AnarSonore » Samedi 16 Avr 2011 23:08

Risques Nucléaires & Société Totalitaire
:arrow: http://anarsonore.free.fr/spip.php?article519
Présentation/débat organisé par la CNT-AIT Toulouse enregistré le 14 avril 2011
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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar AnarSonore » Dimanche 08 Mai 2011 21:55

Analyse anarchosyndicaliste du fait nucléaire

L’émotion collective suscitée par la catastrophe nucléaire nippone obéit à un sentiment parfaitement légitime d’insécurité face à ce mode de production d’énergie. Constatons que l’État, par la voix de son sinistre Besson, a tout fait pour se montrer rassurant, rappelant ce nuage radioactif venant d’Ukraine et déclinant poliment son identité à la douane française en 1986 pour se voir interdire le survol de l’espace aérien hexagonal.

Dans cette actualité dramatique (parmi d’autres), nous souhaiterions ici analyser plus avant la question nucléaire, d’un point de vue anarchiste. Pour cela - question de vocabulaire nécessaire -, nous appellerons nucléarisme la pensée favorable à la production d’énergie nucléaire, pour ensuite en décliner les différents aspects.

I. Le nucléarisme est un étatisme

L’État-Nation, sous le prétexte (entre autres) d’indépendance énergétique, a imposé cette solution de production d’électricité dans les années 70. Il n’y a pas eu de débat démocratique et la violence [1] de la Raison d’État a balayé les révoltes nées de cet arbitraire. Cet arbitraire d’État concerne deux nucléarismes : militaire et civil. Pour le nucléaire militaire, l’inscription de la nation France dans le champ de la «  dissuasion  » témoigne de son agressivité foncière vis-à-vis des autres nations, une attitude séculaire de militarisme et d’impérialisme colonial que le simple humanisme déplore, quant l’internationalisme doit le combattre résolument. La république ne fait ici que reprendre, en plus dangereux, la théorie du « pré-carré » de Louis XIV, Vauban et Louvois.

À cette agressivité militaire répond l’outrance de l’équipement civil, avec 58 réacteurs nucléaires produisant plus des 3/4 de l’électricité en France (un taux unique en Europe et dans le monde). L’État possède également la mainmise sur le marché britannique (British Energy), 4 réacteurs en Allemagne (EnBW), et 7 réacteurs en Belgique (Electrabel, filiale de GDF) [2] . Nous pouvons donc parler ici d’un projet étatique dépassant largement le cadre de l’autosuffisance énergétique pour apparaître plutôt comme un instrument d’extension de l’influence de l’État.

Deuxième appendice de l’étatisme, le Secret d’État, ou Mensonge d’État, est à l’œuvre en la matière : soi-disant garant de la sûreté des dispositifs techniques, l’État ne considère que le sentiment de sécurité ou d’insécurité (notions subjectives aux « citoyens », et non objectives, liées aux faits et risques, comme la sûreté [3]). Sa propagande créera donc de l’insécurité dans la ruelle de banlieue et de la sécurité dans les centrales nucléaires (La manipulation des sentiments et des émotions est utilisée pour contrôler la population, vers les fins voulues par l’État). Le secret d’État couvre ses crimes : contamination des ouvriers dans le désert algérien, accidents répétés dans les centrales, assassinat du Rainbow Warrior... Par ailleurs, la logique de la Raison d’État permet de s’acoquiner avec les tyrans les plus sanguinaires (le Shah, Saddam Hussein, l’Afrique du Sud au temps de l’Apartheid, Kadhafi,...)

II. Le nucléarisme est un capitalisme

Avec notamment ces deux mastodontes que sont EDF et AREVA [4] , le nucléaire constitue un exemple important du capitalisme, avec toutes les caractéristiques afférentes : utilisation vorace et destructrice de biens publics gratuits tels que l’eau et l’air, exposition des salariés à des conditions de travail dangereuses [5] , incapacité foncière à envisager les risques pour la population ou les générations futures. Nous avons là un résumé des tares du capitalisme.

Sur la question des biens publics, le nucléarisme a pour caractéristique de ne pas payer les coûts réels de sa production en profitant à outrance des biens publics et en amassant une dette en termes de coûts de pollutions qu’il souhaite faire payer aux générations futures. Ce transfert du coût donne l’illusion aux générations présentes que cette technique de production d’énergie est valable et moins coûteuse. Ceci repose en fait sur une imposture comptable : les financiers ne confondent pas le principal et l’intérêt dans leurs comptes, mais quand il s’agit de la nature, patrimoine commun dont nous ne sommes que les usufruitiers, cette confusion scandaleuse opère sans beaucoup de contestation.

Autre caractéristique du capitalisme : son absolue cécité face à la nécessité éthique (celle qui ne rapporte jamais rien) et à la corruption politique qui en découle. L’exploitation de l’uranium par Areva à Arlit et Akouta au Niger a produit des dommages écologiques considérables, et constitue par ailleurs une caricature du post colonialisme de la France au Niger.

Au niveau de la théorie anarchosyndicaliste, on perçoit bien ici la différence entre un syndicalisme révolutionnaire qui considère le syndicat comme le centre décisionnel après la Révolution, et l’anarchosyndicalisme qui prévoit la dissolution du syndicat à ce moment : en effet, comment empêcher une prise de pouvoir, si on laisse un groupe de personnes décider seul des destinées d’un lieu aussi important qu’une centrale nucléaire  ?

III. Le nucléarisme est un scientisme

Nous appelons scientisme la confusion opérée entre le progrès humain et le progrès technique, ou plus précisément l’identification de ces deux progrès. Le scientisme a une conséquence politique : ses tenants refusent que les scientifiques répondent de leurs actes devant la communauté, au non de l’expertise, qui ne pourrait obéir à l’ignorance.

L’aventure du nucléarisme en France répond parfaitement à ce schéma, avec un lobby de scientifiques (CEA : Commissariat à l’énergie atomique, EDF...) qui obtient l’oreille de l’État et impose ses vues sans qu’une quelconque consultation de la population ait lieu. Il faut donc ici rappeler qu’il n’existe pas d’élite pouvant se permettre de confisquer le débat politique, quelles que soient ses compétences (scientifiques, militaires, oratoires...). La science permet le progrès technique (ce n’est pas uniquement son objet), mais doit de ce point de vue répondre démocratiquement de ses avancées [6] devant l’assemblée générale.

Face à la catastrophe se pose la question d’un optimisme forcené basé sur les possibilités de la technique. Celle-ci pourrait en effet tout résoudre et garantir à la communauté des hommes une énergie infinie et une sûreté face aux phénomènes naturels. Cette croyance est en partie née d’un autre tremblement de terre, celui de Lisbonne (1755), qui a vu l’émergence de nouvelles disciplines scientifiques comme la sismologie, laissant espérer que la prévision permettrait d’éviter « le mal ». Le débat initial de Voltaire [7] et de Rousseau à ce sujet n’est pas clos, mais nous pouvons considérer à juste titre que la conjonction des catastrophes naturelle et nucléaire balaye l’optimisme forcené de ceux qui croient que la technique peut tout résoudre.

Le scientisme s’accompagne généralement d’un tel mépris du bon sens qu’il nous permet cet aparté. Il repose en effet sur un mythe du progrès technique que l’on pourrait qualifier de prométhéen. Que penser en effet de cette catastrophe au Japon, où l’on a construit des centrales nucléaires « sur un volcan ». « Le dragon s’est réveillé » aurait-on pu entendre dans un conte traditionnel. Quel échec en tout cas de l’entendement humain et de la raison, au non de la rationalité et de la Science (en apparence...). La politique consiste donc aussi à connaître les mythes agissants dans le monde, avec une sympathie pour l’expérience des hommes du passé (les habitants de Pompéi ne nous sont plus aussi lointains ces derniers jours...).

IV. Le nucléarisme est un élément particulièrement probant de la nocivité du Contrat Social

Le Contrat social, ou pacte social est une théorie politique qui considère que les individus, à un moment donné de leur histoire, ont passé un pacte mutuel et transféré leur souveraineté à l’État, afin de gagner plus de liberté, en tant que groupe, qu’en tant qu’individus isolés face à la nature. Cette théorie est née au XVIIIème siècle, avec Hugo Grotius, et surtout Jean-Jacques Rousseau [8].

Cette théorie était en rupture avec les considérations traditionnelles sur la monarchie, l’État de droit divin ; aussi est-elle souvent présentée comme une idée progressiste, ancrée dans la philosophie des Lumières, présentée comme un bloc positif dans les manuels. Cependant, Le contrat social est plutôt à considérer comme une justification laïcisée de l’existence de l’État et de la souveraineté nationale. S’ils sont en rupture avec la monarchie absolue, les révolutionnaires de 1791 n’en sont pas moins des tenants de l’État central, détenteur d’une souveraineté nationale transcendante par rapport aux individus. Cette théorie est en rupture avec le libéralisme politique, notamment hérité de John Locke.


Pourquoi évoquer ici cet aspect de l’histoire des idées politiques ? Tout simplement parce que l’obligation faite aux générations futures de gérer les déchets nucléaires, la servitude imposée à ces personnes non encore nées est l’expression parfaite de l’arbitraire des décisions « démocratiques » reposant sur le contrat social. Ces personnes à naître ne peuvent être consultées, mais elles sont déjà liées, parce que les générations antérieures considèrent qu’elles doivent se soumettre aux décisions antérieures justifiées par la souveraineté nationale, qui n’est d’aucun temps, comme l’État. Nous ne pouvons que refuser ce « serf-arbitre », en reprenant les arguments de Thomas Paine en 1791 :

«  Il n’exista, n’existera et ne pourra jamais exister de parlement, ou des hommes d’aucune sorte ou d’aucune génération, dans aucun pays, possédant le droit ou le pouvoir de lier et de dominer leur postérité jusqu’à la "fin des temps", ou celui de commander à jamais comment le monde doit être gouverné, ou qui doit le gouverner ; par conséquent, toutes les clauses, actes et déclarations produites par leurs initiateurs pour essayer ce qu’ils n’ont, ni le droit, ni le pouvoir de faire ou d’exécuter, sont en elles-mêmes nulles et vides.

Chaque âge et génération doit être aussi libre d’agir pour lui-même dans tous les cas que les générations qui l’ont précédé. La vanité et la présomption de gouverner depuis la tombe est la plus ridicule et la plus insolente de toutes les tyrannies. L’homme n’à aucune propriété sur l’homme, pas plus qu’aucune génération n’a de propriété sur celles qui suivent. » [9]


Dans les faits, nous constatons ici que, de manière carica-turale, la théorie du Contrat Social, et l’État pseudo-démocratique qui en dérive, n’est qu’une continuité « laïque » des États de monarchie de droit divin. Ici le roi avait deux corps [10] , l’un physique et périssable, l’autre immortel, et au décès d’un roi, le « mort saisissait le vif » (le successeur, avec l’expression convenue, le « Roi est mort, Vive le Roi ! »), là un État crée un phénomène physique polluant et dangereux qui saisit les générations à venir d’une main de fer. Tyrannie insolente, contradictoire avec ses principes démocratiques apparents, mais ô combien cohérente avec l’essence-même de l’État et de la souveraineté nationale qui a pour projet de perdurer à jamais.

Conclusion : l’éthique doit être au coeur du projet politique anarchiste !

L’anarchisme n’est pas un léninisme, qui asservit les moyens aux fins : il doit subordonner l’action à la réflexion éthique. De ce point de vue, il ne m’apparaît pas possible de défendre un projet nucléariste, expression de la raison d’État, capitaliste et scientiste, subordonnant les moyens d’actions aux fins envisagées. Une assemblée générale ne peut envi-sager de produire une électricité qui empêcherait de manière irréversible les assemblées générales à venir de choisir elles-mêmes leur propre destin. Et cela simplement parce qu’elle n’en n’a pas le droit. Non pas le droit bourgeois, mais l’impératif moral créé par le souci de ne pas imposer la souveraineté des vivants à celle des hommes à naître. Aussi faut-il certainement envisager une économie moins gourmande en électricité, et cela est notre problème, qui est d’ailleurs plus une question de sobriété que de survie. Citons en guise de conclusion un passage éclairant de Rudolf Rocker, critique de Rousseau : «  C’est un phénomène étrange que le même homme, qui prétendument dédaignait la culture et prônait le retour à la nature, l’homme pour qui la sensibilité rejetait le monument de la pensée intellectuelle des encyclopédistes ; et dont les écrits éveillèrent chez ses contemporains un si profond désir de retourner à une vie simple et naturelle, il est étrange que ce même homme, en tant que théoricien de l’État, ait administré la nature de bien pire façon que le plus cruel des despotes et mis tout en place pour la réduire au diapason de la loi. » [11]

Il me semble que l’électricité nucléaire est un diapason supplémentaire de l’activité humaine que nous devons refuser.

SIA 32 CNT-AIT

Télécharger ce texte au format PDF

Article d’Anarchosyndicalisme ! n°123 Mai - Juin 2011

Voir en ligne : Textes - Analyse des luttes dans le Gers (SIA 32 CNT-AIT)

Notes
[1] Exemple : mort d’une manifestant à Creys-Malville en juillet 1977.

[2] Voir l’article de Courrier International N°1068, citant l’hebdomadaire autrichien Profil à ce sujet (21-27 avril 2011 ; p°18).

[3] Voir à ce sujet l’article de Jean Delumeau sur la différence entre sûreté et sécurité, dans l’Histoire N°88, pages 71-75 (La «  sécurité  » n’est plus ce que l’on croit !)

[4] 9,104 milliards d’euros de CA en 2010, et 883 millions d’euros de résultat ;

[5] Accidents connus à Marcoule en 1959, Chinon en 1965, Saint-Laurent-des-Eaux en 1969, 1980, 1984, 1987...

[6] Ce point précisé, nous devons dire que l’anarchosyndicalisme s’oppose autant au scientisme qu’aux courants anti-scientifiques, qui, dans une sorte de pensée magique, privent les travailleurs des avancées possibles pour diminuer les efforts et les risques nécessaires à la vie en société, et à la survie en général.

[7] Voltaire, auteur du poème sur le désastre de Lisbonne en 1756, s’interroge sur le mal physique.

[8] Du Contrat Social ou Principes du droit politique, publié en 1762.

[9] “There never did, there never will, and there never can, exist a Parliament, or any description of men, or any generation of men, in any country, possessed of the right or the power of binding and controlling posterity to the "end of time," or of commanding for ever how the world shall be governed, or who shall govern it ; and therefore all such clauses, acts or declarations by which the makers of them attempt to do what they have neither the right nor the power to do, nor the power to execute, are in themselves null and void. Every age and generation must be as free to act for itself in all cases as the age and generations which preceded it. The vanity and presumption of governing beyond the grave is the most ridiculous and insolent of all tyrannies. Man has no property in man ; neither has any generation a property in the generations which are to follow.” Thomas Paine : Rights of man - Being an Answer to Mr. Burke’s Attack on the French Revolution - Part I - 1791.

[10] Voir là-dessus le livre d’Ernst Kantorowicz : Les Deux corps du roi - Essai sur la théologie politique au Moyen Âge - 1957.

[11] Rudolf Rocker - Nationalisme et culture - chap X, p. 180.
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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar AnarSonore » Dimanche 08 Mai 2011 22:05

- Figeac : Le vendredi 20 mai à 20 h 30, SALLE ROGER LAVAL Ancien CES, 2 rue Victor Delbos , la CNT-AIT du Quercy-Rouergue organise un débat public sur « Risques Nucléaires & Société Totalitaire »:.

(Rappel) Les enregistrements de la soirée de débat organisée par la CNT-AIT Toulouse le 14 avril dernier sur le même sujet sont disponible à l'écoute et au téléchargement sur AnarSonore
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Re: APOCALYPSE NOW ?

Messagepar Lambros » Lundi 09 Mai 2011 14:17

Tract diffusé par la CNT-AIT 63 :

Au Japon depuis le 11 mars 2011, plusieurs centrales sont en état d'urgence… suite au séisme et le 26 avril prochain, cela fera 25 ans que la catrasptrpohe de la centrale Tchernobyl a eu lieu. (+ d'infos sur la catastrophe : http://groupes.sortirdunucleaire.org/bl ... -apres-un/)…


L'etat d'urgence est à changer radicalement nos modes de pensées et de société. Le capitalisme n'est autre qu'une arme de destruction massive voir un crime contre l'humanité dans le but unique : est le pouvoir de l'argent par l'argent…avec nos fantoches dirigeants démocratiques. Preuve en est avec les conséquences liées à la colère de notre Terre. Le réchauffement climatique n'est ni plus ni moins que le résultat de l'exploitation capitaliste de nos ressources naturelles (eau, air, sol…) depuis la révolution industrielle entrainant pollution, dégradation de l'environnement…

Les Pro-nucléaires nons assènent leur message, “regardez avec quel sang froid nos compagnons japonnais gèrent la situation suite aux explosions (oui c'est vrai)”, mais que font ils des réacteurs encore en fusion nos apprentis savants atomisés. Alors oui, raccourci facile, mais pour avoir été “brulé” sur des parties de mon corps, mes brulures avant réparation n'ont pu être opéré qu'une dizaine de jours après mon accident, alors pour un réacteur nucléaire en fusion et ses émanations radioactives… j'ai de sérieux doutes quand j'entends les guignols pro-nucléaires qui m'en parlent…

Je passe sur la problèmatique des déchets que les pro-nucléaires devraient avoir l'obligation de conserver de génération en génération tel un héritage de leurs idées lumineuses…

Et Pendant ce temps là…


En Lybie, la révolte populaire que Kadafhi est en train de mater, menacent les intérêts économiques des occidentaux (le pétrole, le gaz…), enfin ceux qui vivent avec du pouvoir d'achat, des biens de consommations à outrance, se chauffant au nucléaire (surtout pour la France), alimentant une voiture de la régie avec du pétrole, mélangeant son anisette dans l'eau de Suez, faisant son tri pour Véolia qui comme ses compères se jette sur le renouvelable pour faire du blé. On parle de blé, on les retrouve encore là les spéculateurs. Produit à fond du coton et affame des populations et on a la solution avec les apprentis sorciers génétiquement modifiés.Un air de révolution au moyen orient et c'est le gasoil à 2€, ou 3€ enfin une bonne nouvelle !

Refusons de nous laisser gouverner par des imbéciles dirigés par les grandes multinationales de l'énergie, de l'eau, des médias, de l'armement, de l'agroalimentaire, de la chime, (c'est souvent les mêmes qu'on retrouve partout)

Prenons nos responsabilités, essayons nous mêmes!Face à tous ces défis, l'heure est à réinventer où que nous soyons, des nouveaux modes de travail, d'échanges… suivant les potentiels, des lieux où nous nous situons, à notre niveau, avec nos moyens, nos connaissances, à 2, à 5, à 10… dans le respect de notre Terre et fédérons nous Quelques trucs comme ça, jeter en pature, je dis ça, je dis rien, mais ça m'occupe… (au quotidien)Auto-suffisance alimentaire (permaculture, agro-écologie, le concept LOME, jardins populaires, jardins ouvriers, AMAP, pour des raisons sanitaires, sociales et environnementales, réduction des transports…) et échanges, fédéralisme…

Réduire pour mieux substituer

Biensur la marche à pied, le vélo, les transports en commun (sans payer il va de soit) mais aussi le co-voiturage, les systèmes alternatifs adaptables immédiatement type”Pantone” ou HHO, récupération huile de friture, biogaz de ferme…

Jeter vos télés et autres choses dont nous sommes gardiens !Décentralisons au maximum la production d'électricité, la produire où nous en avons besoin, avec des solutions de type solaires photovoltaïques, du petit éolien, de la cogé biogaz, les moteurs à aimants permanents…

Construisons passif, avec les matériaux locaux et sains, pour réduire les besoins de chauffage qui peuvent être compenser par le bois, le biogaz (de nos fermes…)Réinventons l'école (type bonvanture…)

Servons nous des expériences d'Espagne 36, des éco-villages, les habitats groupés et autres expériences alternatives qui essaient de se substituer au capitalisme… Que sais encore…….L'essentiel n'est il pas de se nourrir, s'instruire, se cultiver, apprendre, partagerLaissons libre court à notre imagination, à nos capacités de s'auto-organiser
Autonomizons nous !
L'émancipation des chrétien-ne-s sera l'œuvre de Dieu lui même.
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