EGYPTE

La lutte est globale... Solidarité a-nationale !

Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Jeudi 03 Fév 2011 2:00

Abd EL Meneim Reyad square is ours now. Long live revolution. YES! We've pushed them away from the musuem! They're running The musuem battle was the toughest today. Took over 8 hours. Huge win. The thugs numbers are quickly decreasing. Relocated to a bridge now but still unsafe from our stones/molotov!. Tonight could be the defining night of our revolution. If we hold on, millions will join us tomorrow and there'll be no stopping us. Even if they send more thugs, we've increased in numbers, established many lines of defence & more organized. A molotov thrown on us by thugs caught a tree and started a huge fire at Abd El Meneim Reyad square. They surely love Egypt more than us. The fire isn't getting any smaller but good for us in a way with smoke distracting the fuckers on the bridge. Thank you :)

We're about 10,000 at the musuem area now. People getting ready for new thug waves (à 1h heure de paris)
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Jeudi 03 Fév 2011 15:24

les affrontements ont repris ce matin de façon sporadique. L'armée fait tampon. Le premier ministre a fait une intervention pour parler d'une part de complot de l'étranger et de l'autre part condamenr les violences des pro moubarak, niant que le gouvernement y soit pour quelque chose.

Les milieux d'affaires s'inquietes : il ya des problemes à port said, l'entrée du Canal de suez, pour charger / décharger les conteneurs et faire le plein des cargos maritimes. Si le canal de suez venait à fermer, et que le fret maritime devait emprunter la voie de contournement via l'afrique du sud, cela ferait perdre au moins 10-12 jours en terme de temps d'acheminement des marchandises sur la route europe - asie - qui est la plus importante en terme de commerce mondial. Au dela des problèmes logistiques, cela rencherirait considérablement le prix des marchandises importées / exportées, et aurait donc une conséquence majeure sur l'économie mondiale ...

Les occupants de la place Tahir s'organisent. Ils ont même mis au point une catapulte à molotov (une planche attachée aux barrières de sécurité metaliques et à l'extrêmité de laquelle ils ont cloué une cagette en plastique pour servir de receptacle à projectil. La BBC l'a montrée mais pas vue de photo sur le net.)

a suivre ...
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Re: EGYPTE

Messagepar douddu » Jeudi 03 Fév 2011 19:13

Se rappeler quand même qu'en régle générale la position d'assiégée n'est pas une bonne position .

Et dans le cas présent cela se double d'un inconvénient politique majeur celui de placer l'armée en arbitre de la situation .
douddu
 

Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Jeudi 03 Fév 2011 23:56

En effet. La catapulte c'est plutôt du folklore en fait.

Plus important, des informations signalent des débuts d'autogestion d'entreprise à Alexandrie, où des conseil de quartier auraient aussi désarmé et arrêté des policiers.

(Alexandrie à une réputation de bastion "communiste", ou en tout cas ouvrier, en Egypte). Difficile d'avoir confirmation ou pas de ces informations, il n'y a pas paradoxalement de communication entre les gens a Alexandrie et ceux du Caire.

Ce qui se dit au Caire c'est que la manif prévue demain va être sanglante. et d'ajouter que c'est pour cela que le régime attaque tous les journalistes : pour qu'il n'y ait pas de témoin de ce qui est en train de se préparer.

En attendant les occuapnts de la place tahir se préparent à l'assaut, se serrant en groupes serrés. Ils ont détournés l'alimetation électrique des lampadaires publics pour recharger les batteries de leurs téléphones portables et ainsi rester en contact avec l'extérieur (ca ressemble tout de même beaucoup à la nasse dont parle Douddu ...)
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Vendredi 04 Fév 2011 0:31

quelques infos sur alexandrie :

lors de la manif du 29 janvier dernier, des milliers de manifestants ont mis le feu au commissariat central. La résidence du gouverneur d'Alexandrie a aussi été incendiée. Il est tellement hai de la population qu'on dit que quand des gens ont appellé les pompiers, ceux ci ont répondu ما يتحرق ("qu'il brule"). Pendant ce temps des gangs essayeaient de revendre les affaires qu'ils avaient pillé dans la résidence : un costume était bradé à 5 livres (moins de $1), tandis qu'ailleurs une douzaine de personne essayaient d'embarquer le système central d'air conditionné. Il se dit que d'autres ont essayé d refourguer les portes enfer forgé mais que les marchands de ferrailles auraient refusé ces objets volés.Une banque aussi a été prise d'assaut. Mais en fait l'argent était bien protéger dans un coffre souterrain, hors d'atteinte.

Les jeunes s'organsient pour essaeyr de se protéger des gangs de voleurs.

Lu dans un journal francophone égyptien :

Manifestations . Les manifestations contre le régime ont été marquées par des scènes de pillage

Le désordre

Tout au long des manifestations, un état d’angoisse régnait sur tous les gouvernorats d’Egypte depuis le « Vendredi de la colère ». Ce vendredi qui a secoué non seulement les piliers du régime mais aussi la sécurité des Egyptiens. La crainte des pillages et des crimes était lisible sur tous les visages.

C’est vendredi, à minuit, suite à une journée sanglante qui a vu s’affronter police et manifestants, que les habitants du quartier de Helmiya, au sud du Caire, ont entendu des coups de feux, des cris et ils voyaient, sans vraiment comprendre, des jeunes courir dans tous les sens.

« Qu’est-ce qui se passe ? Le couvre-feu est-il en place ? », se demandent les habitants qui ne peuvent trouver le sommeil. Une demi-heure après, les tirs s’intensifient et le bruit monte. Mais ce n’est qu’avec la première lueur de l’aube que les choses commencent à s’éclaircir. Sur terrain, la scène est chaotique : 9 voitures incendiées, une odeur de fumée omniprésente et des foules d’habitants qui se précipitent pour découvrir les faits. Les gens parlent de ce qui s’est passé le soir. « J’étais ici lorsque le commissaire et ses policiers sont sortis, menaçant une centaine de manifestants rassemblés devant la station de police. Face à leur refus de se disperser, la police a ouvert aveuglement le feux sur eux, faisant quatre morts », raconte Tareq, un jeune ouvrier. Son ami intervient en affirmant que, sous l’étonnement de la foule, en quelques minutes, les gens ont répondu à la violence par la violence en jetant des pierres et des cocktails Molotov sur la station. « Ces policiers ont fuit face à la colère des gens et le feu s’est étendu à la rue à côté, brûlant une dizaine de voitures », raconte-t-il.

Au bout de la rue, les pompiers sont présents devant la station de police d’Al-Darb Al-Ahmar, qui est partie en fumée. Des dizaines de jeunes hommes et femmes se tapent les mains pour déplorer ce qui s’est passé. « Ce n’est pas possible, qu’est-ce qui se passe ? C’est dans l’intérêt de qui ? », se demande une femme sur un ton de stupéfaction mêlé de colère. Les pompiers ont déjà terminé leur mission, et des gamins envahissent le bâtiment saboté pour finir de le piller. Des chaises, des ventilateurs, des tiroirs mais aussi des dossiers, des registres et des vestes de policiers sont dérobés. « Arrêtez, c’est notre Egypte, au nom de Dieu, il ne faut pas la voler ou lui nuire ! », crie un homme d’environ 40 ans. Mais en vain : ils prennent tout ce qui leur tombe sous la main. Furieux, un homme agrippe par le bras un de ces gamins qui se servent sur les décombres. Ce dernier lui réplique : « C’est notre droit, l’Etat nous dérobe depuis des années, c’est maintenant notre tour de reprendre nos biens ! », lance-t-il avant de pousser l’homme qui le tient pour aller chercher ce qui reste encore à prendre.

D’autres jeunes sont aussi là avec leur portable. Ils prennent des photos entre les couloirs incendiés, où le sol s’est transformé en lacs d’eau, où des procès-verbaux, des cartes d’identité et autres documents flottent. Visiblement hystérique, un jeune d’à peu près 17 ans ne cesse de jeter des pierres sur les murs et les vitres dans une joie excessive. « C’est là que j’ai connu le vrai sens du mot enfer lorsque j’étais détenu. Et depuis, j’évitais même de passer par la rue où se trouve cette station de police. Dieu est juste, maintenant c’est à leur tour de goûter la terreur », se justifie-t-il. Mais loin des émotions, les gens réalisent qu’ils sont face à un véritable danger, suite à la libération des dizaines des détenus de cette station. D’autant plus qu’ils savent que le cas n’est pas unique en ville.

La résistance s’organise

L’angoisse ne tarde pas à se transformer en actes concrets. Les craintes sont alimentées par des rumeurs concernant des milliers de criminels qui auraient profité des troubles pour s’évader des prisons. Et voici que, spontanément, les jeunes du quartier décident de s’organiser pour protéger les habitants. « Allez, qu’est-ce qu’on attend ? Sami ! Va cherchez un couteau ou n’importe quelle arme, un gourdin … n’importe ! On doit tous s’armer et se déployer le long des rues pour empêcher toute attaque de pilleurs », crie le jeune Mohamad avec enthousiasme. « Si la police est absente, ce sont nous qui formerons des milices populaires pour assurer la sécurité ! », lance-t-il encore.

En une heure, des barricades de pierres et de bois sont installées dans toutes les rues et les jeunes se dispatchent dans le quartier. Samedi, à une heure du soir, une quarantaine de délinquants munis d’armes de tous genres envahissent la rue, terrorisant tout le monde. Des fusillades éclatent alors que les jeunes du quartier se battent contre la bande de pilleurs. Des cris partout, des enfants terrifiés : la scène est terrifiante. Des femmes jettent de l’eau bouillante de leur balcon dans une tentative médiocre d’aider ces jeunes volontaires à défendre la rue. Mais en vain : apparemment, ces délinquants sont drogués et continuent à terroriser les gens avec leurs armes.

« Appelle l’armée ! Le numéro a été diffusé à la télé : on doit les arrêter et les leur livrer ! », hurle un membre du groupe. Mais les numéros de la chambre d’opération de l’armée sont occupés. Suite à ces accrochages sanglants, un blindé arrive enfin. Mais les criminels se sont enfuis. « Assez … Assez … qu’est-ce qui nous arrive ? On ne veut pas de changement ni de démocratie ! Tout ce qu’on demande c’est de vivre en paix, en sécurité ! », s’écrie Sally, apparemment hystérique, de son balcon.

May Al-Maghrabi


et sur Alexandrie ;

Gouvernorats . La tension a été vive notamment à Alexandrie et à Suez où en marge des manifestations, des violences et des pillages ont eu lieu.

Alexandrie s’enflamme

Alexandrie,
De notre envoyé spécial —

La ville d’alexandrie a été le témoin d’événements ininterrompus depuis le déclenchement des manifestations de vendredi dernier. Des bandits et des saboteurs ont incendié le siège du gouvernorat, le transformant en un bloc de pierres carbonisées, en l’absence complète de pompiers. Les ordinateurs ont été volés, tout comme les dossiers et les bureaux du gouverneur et des chefs de département et d’administration. Le quartier de Moharram Bey a vécu également des jours malheureux, lorsque les pilleurs se sont dirigés vers le centre commercial, City Center, qui comprend notamment un hypermarché Carrefour. Celui-ci a été vidé intégralement de son contenu, qui a été transporté dans des camions et sur des charrettes. Les voleurs ont disparu aussitôt dans les quartiers populaires et les zones informelles. Plus tard, ces gangsters ont pris pour destination l’Administration générale du trafic et l’ont dévalisée avant d’y mettre le feu. Les stations de police n’ont pas été à l’abri des opérations de pillages et de sabotages, à l’instar de ceux de Montaza, de Bab Charq, d’Attarine, de Manchiya, ainsi que les sièges centraux de la compagnie Al-Nasr pour les automobiles. Des dizaines de véhicules de la police et de la sécurité centrale ont été détruits.

De cet état de chaos et de violence, les blessés sont nombreux. Ils se sont entassés dans les hôpitaux de l’université d’Alexandrie et ceux relevant du ministère de la Santé, mobilisés en état d’urgence ces derniers jours. En réaction à cette violence sporadique, une solidarité nationale a pris place. Les milices populaires ont surveillé les quartiers nuit et jour et ont réussi à arrêter quelques éléments nuisibles. Ils ont été remis aux forces de l’armée.

Belle manifestation de solidarité nationale : des hommes du Parquet, de la justice et de la police se sont alliés aux citoyens, mettant de côté, pour un temps, leurs responsabilités officielles. Là encore, plusieurs arrestations ont eu lieu.

D’autres cibles, comme les lieux de stockage des concessionnaires automobiles, ont été également pris d’assaut. Une tentative de saboter la compagnie Abou-Qir pour les engrais a eu lieu, mais les hommes de la sécurité s’y sont opposés. Certains gangsters se sont ensuite dirigés vers les prisons, ont libéré des milliers de prisonniers et ont emporté les armes qui s’y trouvaient. Plus tard, des bandes mal intentionnées ont cherché à s’attaquer à la compagnie de fer Ezz à Dékheila. Les barricades et les hommes de la sécurité ont réussi à les mettre en déroute. Après l’échec de cette tentative, les bandes de voleurs ont pris pour cible l’une des banques subordonnées à la compagnie, et l’ont incendiée et pillée.

Avec l’état de peur et de panique qui s’empare d’Alexandrie, les propriétés publiques et privés ont été sécurisées davantage par les milices populaires. Des jeunes se sont mis à organiser le trafic sur les places et les rues principales, afin d’éviter les accidents. Par ailleurs, la paralysie des compagnies de propreté laisse présager une catastrophe sanitaire sans précédent. Les poubelles s’entassent et s’accumulent, dégageant une odeur suffoquante. La situation reste préoccupante.

Le port d’Alexandrie n’a pas été à l’abri de ces événements. Mais la présence des agents de sécurité a atténué l’attaque sporadique de ces malfaiteurs qui ont emporté avec eux d’importantes sommes d’argent. Ils ont aussi atteint l’unité logistique électronique du port de Dékheila et l’ont complètement dévastée.

Il semble pourtant que le déploiement des forces armées dans les rues de la ville ait calmé les habitants.

Nasser Goweida
Dernière édition par SOLIDARITE le Vendredi 04 Fév 2011 0:59, édité 1 fois.
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Vendredi 04 Fév 2011 0:42

du même journal :

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2011/2/2/null0.htm

Mobilisation . Dans chaque quartier, des comités de défense populaire se sont organisés pour protéger foyers, familles et biens publics. Les citoyens recourent à toutes les astuces, armes et surtout idées. Etat des lieux.

Le peuple assure sa défense

Vendredi 28 janvier, la colère règne à la place Tahrir. Les manifestations secouent le centre. La panique est de mise. La radio annonce que le couvre-feu commence à 18h, alors que des millions de piétons et de véhicules sont toujours dans la rue. Les événements se succèdent, s’accélèrent. Chaos total dans les quatre coins du Caire. Incendies dans le siège du Parti national démocrate, ainsi que les stations de police à Ezbékiya, Sayeda Zeinab, et aux Pyramides suivis d’incendies dans une vingtaine d’autres commissariats de police. Tous les sièges et véhicules symboles de l’Etat ou de la police ont été brûlés ou détruits. En très peu de temps, absence totale des agents de police et même des pompiers. Et en l’absence de tous les réseaux de communication y compris portables et Internet, on n’arrive pas à savoir ce qui se passe en dehors de son quartier, ni même de demander secours. Occasion pour tous ceux qui veulent dérober, voler, et même kidnapper de faire ce qu’ils veulent. Les Egyptiens se réveillent le lendemain avec un afflux de mauvaises nouvelles. Des cambrioleurs se sont emparés de toutes les marchandises de Carrefour de Maadi qui a été complètement détruit et volé. Les habitants d’Al-Rehab ont été attaqués par des malfaiteurs utilisant des armes blanches. La rue Gameat Al-Dowal à Mohandessine a été la cible de féroces attaques de sabotage. Et même les machines de ATM des banques dans certains quartiers ont été détruits et des baltaguis ont piqué tout le cash. Le retour du service des portables a aggravé la situation. Car, en plus des faits, les rumeurs ont commencé à circuler, ce qui a créé un état de panique générale. Sans qu’on ne sache comment, l’idée est venue du besoin et a été le résultat de cette absence complète de sécurité. On ne sait pas où l’idée est née, mais tout ce qu’on sait c’est qu’elle a été vite appliquée dans chaque quartier, rue, ruelle et coin de la capitale. Un comité de défense populaire s’est créé et s’est installé en face de chaque immeuble, que ce soit dans les quartiers populaires ou aisés. Des jeunes habitants de ces quartiers se servent de tout outil ou arme pour se protéger et défendre leurs foyers et quartiers. Tout est permis : couteaux, branches d’arbres, marteaux, scies, bars de fer, fusils de chasse, haches, épées, gourdins, fusils, harpons. Ceux qui possèdent des fusils ou revolvers n’ont pas hésité à les utiliser. Même si c’est tout simplement pour tirer quelques balles dans l’air pour imposer le calme dans le quartier et effrayer tout attaquant ou cambrioleur qui oserait s’y approcher. Et ce, en présence des forces armées qui se centralisent dans les places et rues principales. Ils reçoivent tout appel de la part de ces comités populaires. Ils sont là pour les soutenir, et arrêtent tout soupçonné.

Défense civile

Nous sommes dans le quartier de Madinet Nasr. Les habitants ont recours à toute sorte d’astuce. « On a commencé par demander aux portiers d’assumer la tâche de surveillance. On les a laissés dormir pendant toute la journée pour pouvoir veiller tout le long de la nuit. On a donné à chacun 50 L.E. Mais, on a vite découvert que la mission dépasse de loin leur nombre et leurs compétences. On est donc tous descendus dans la rue », explique Gamal Al-Nadi. Sa maison, adjacente à deux cibles importantes, à savoir l’hypermarché Metro et Guéneina Mall,a donc exigé plus d’alerte.

Si un policier habitant l’immeuble s’est servi de son revolver, l’entrepreneur n’a pas hésité à avoir recours à son dépôt où se trouvent des matraques, des pierres et des cailloux. « Nous avons rempli les chariots de Metro de pierres. Nous avons aussi acheté des pneus en caoutchouc usés pour les brûler tout autour de la région. Une façon d’empêcher tout baltagui de s’approcher », ajoute Gamal. De l’autre côté, les employés et vendeurs de Guéneina Mall n’ont pas quitté les lieux. Le but : protéger ce centre commercial qui n’est que la source de leur gagne-pain. Ils n’ont pas hésité à créer un circuit électrique sur les portes et entrées. En plus de 10 hommes de sécurité devant chaque porte. Une scène qui s’est répétée tout le long de la rue Abbass Al-Aqqad et Makram Ebeid où s’entassent des centaines de magasins. Ici, les employés passent la nuit devant ces magasins pour les protéger.

La rue ressemble à un champ de bataille. Jour et nuit, c’est en fait le cheikh de la mosquée qui annonce au microphone tous les conseils et ordres aux habitants. Il fait partie du comité populaire et assume la tâche de coordonner la communication entre eux. « Annonce aux jeunes du quartier : descendez tous dans les rues, protégez vos familles et biens. C’est votre devoir. Les femmes, restez chez vous, allumez vos balcons pour que tout étranger sache que nous sommes tous là et que nous veillerons à protéger notre quartier », annonce le cheikh. Ici, dès que le cheikh annonce à travers au microphone Allah Akbar, tout le monde comprend qu’il y a un danger. Une sorte de signal qui diverge d’un quartier à l’autre.

Le peuple au service de la patrie

Si à Madinet Nasr c’est l’annonce du cheikh qui alerte les gens, dans le quartier des Pyramides et à Moqattam, ce sont les sifflets qui servent comme outil de communication entre les gens du quartier et avec même les forces armées présentes sur les lieux.

Face à l’imprimerie de la Banque Centrale au quartier des Pyramides, des jeunes font des shifts entre eux pour surveiller cette institution publique importante. Une scène qui se répète en face d’autres sièges publics menacés tels que le Musée du Caire, la maison du peuple de Saad Zaghloul et d’autres musées. Non loin de l’imprimerie, des jeunes ont une autre tâche. Créer des points de contrôle pour vérifier l’identité de chaque passant. Chaque jeune porte sur le bras une banderole. Un moyen de se connaître et de vérifier que personne ne s’est infiltré parmi eux pour abuser de la situation.

Sur ces points de contrôle, les jeunes demandent à chaque passant de présenter sa carte d’identité, ou fouillent sa voiture de fond en comble avant de le laisser passer. Des étapes et des mesures très strictes avant d’enlever les barrières et lui permettre de pénétrer dans le quartier. « Nous avons découvert que des cambrioleurs ont utilisé des ambulances, des voitures de police volées et ont même porté l’uniforme des agents de sécurité pour circuler dans les rues du Caire en paix et ont tiré contre des habitants. D’autres se sont servis de motos pour jeter un coup d’œil rapide sur les différents quartiers et savoir lesquels sont les moins sécurisés », confie Mohamad, un habitant du quartier des Pyramides.

Le bruit des balles a accentué l’état de panique, surtout que personne ne savait d’où il venait et contre qui il s’adressait.

Mais, cela a poussé ces jeunes membres des comités populaires à renforcer leur état d’alerte. Et gare à celui qui tombe dans leurs mains. Moustapha Tammam, un jeune du quartier, confie qu’avec leurs simples moyens de défense, les jeunes ont réussi à arrêter une dizaine de cambrioleurs qui voulaient piller l’imprimerie. Dès que la nouvelle circule dans les lieux, les youyous des femmes fusent des balcons pour les saluer et les encourager, ce qui soulève de jour en jour leur morale et fait de ces jeunes de vrais héros.

Les femmes, quant à elles, font tout pour être à leurs soins. Des plateaux de thé, de café et souvent de dîners sont servis à longueur de la nuit par ces femmes qui tiennent à leur créer tout le confort possible. Elles se concurrent pour leur donner des chaises en plastique, si jamais ils veulent voler un moment de repos et des couvertures pour se protéger du froid. Une ambiance nouvelle règne dans tous les coins du Caire où femmes, jeunes et même agents de l’armée se sentent tous unis pour défendre l’Egypte.

Dans les foyers, les femmes préparent des outils de défense propres à elles. Des outils qui conviennent à leur nature mais qui ne me manquent pas de créativité et d’innovation. De l’eau ou de l’huile bouillante, jusqu’aux bouteilles molotov passant par les couteaux et les planches en bois.

Si dans certains quartiers, les femmes se contentent de jouer un rôle dans cette résistance populaire de par leurs foyers, d’autres ont décidé de descendre dans ce « champ de guerre ». Réda, habitante du quartier d’Imbaba, passe la nuit auprès de son mari, fils, et cousins, couteau en main. « Cela fait trois jours d’affilée que nos hommes sont à notre défense dans la rue, les nerfs tendus. Il est temps de les aider et les encourager ».

Cette femme n’hésite pas à prendre la relève pendant la journée pour permettre à son mari quelques heures de sommeil.

Les heures passent et les idées deviennent de plus en plus créatrices. La rue s’est transformée en une Intifada des jeunes qui jouent tous les rôles de la police y compris l’organisation de la circulation. Des jeunes qui sont devenus des héros et qui, enfin, ont trouvé un projet national qui les unit. « Dans ce moment difficile, les Egyptiens ont montré ce qu’ils ont de mieux : leur nature courageuse, leur audace et leur bravoure qu’on pensait qu’ils ont perdues au fil des générations », confie un général à l’armée. Il n’a pas hésité à donner des idées aux jeunes de son quartier qui peuvent servir de source de défense. « La majorité de ces jeunes n’ont assisté à aucune guerre ou à un tel état d’insécurité. Malgré tout ce qui se passe, je n’ai pas peur pour l’avenir de l’Egypte », ajoute-t-il.

Un état insolite

Tout ce qui se passe semble étonner tout le monde. Jamais on n’aurait pensé assister ou vivre de telles scènes. Les histoires qui circulent d’un quartier à l’autre n’en finissent pas. Mais, ce qui dépasse toutes les attentes c’est ce témoignage du jeune Islam, habitant d’Héliopolis et précisément Ard Al-Golfe, qui se vante d’avoir tué un agresseur accompagné de deux autres baltaguis qui ont tiré des balles contre les habitants de ce quartier calme. 30 habitants se sont rassemblés pour le rouer de coups de matraque jusqu’à perdre la vie. Des scènes qui resteront à jamais gravées dans la mémoire de ce jeune et de tous ceux qui ont réussi à vaincre la peur et aller jusqu’au bout face au danger.

Trois jours après. Il est 2h du matin au quartier de Doqqi, le couvre-feu est de mise, les habitants se sentent beaucoup plus à l’aise. Les membres des comités de défense populaire se rassemblent autour des feux de camps pour se réchauffer, vers de thé à la main, et jouissent avec nostalgie des chants d’Oum Kalsoum, qui fusent d’un CD, de la voiture de l’un d’eux. Scène qui rappelle une Egypte d’antan.

Doaa Khalifa
Amira Doss
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Vendredi 04 Fév 2011 0:46

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2011/2/2/leve3.htm

Manifestations . De nombreux manifestants, pour échapper à la violence et au gaz lacrymogène, se sont réfugiés dans les maisons de la place Tahrir. Récit.

Fenêtre sur cour

La place de tous les événements. C’est cette place Tahrir, devenue le haut lieu de cette contestation, voire révolte. Dans un des immeubles anciens qui donnent sur la place, un des locataires s’est trouvé au milieu d’une foule de manifestants venus se réfugier chez lui pour échapper aux bombes lacrymogènes rendant irrespirable. Ce vendredi dernier, c’était une vraie guerre et les émotions fusaient de toutes parts. Les coups frappaient sur la porte. « Monsieur, il y a une jeune fille qui a presque perdu connaissance ... Il y a un blessé atteint par les cartouches ... ». D’autres ont peur de redescendre de crainte d’être arrêtés. Et ce fut un rassemblement de personnes diverses. Un vieux monsieur, cardiaque, veut se reposer. Il est venu tôt pour aller à la mosquée Omar Makram. Elle était fermée. Et puis le voici voulant prendre connaissance de cette protestation avec laquelle il a sympathisé. Et le voilà obligé de passer la nuit dehors avec une dizaine de personnes. Des jeunes filles très enthousiastes. Elles sont restées un peu et puis sont redescendues. Des jeunes gens de milieux divers, des étudiants, des fonctionnaires. Ils expliquent leur point de vue. C’est la pauvreté, la misère voire. Le chômage, dit l’un d’eux. L’absence de liberté, rétorque un autre. L’inquiétude règne. Une dame arrive suivie de sa bonne, une petite gamine. Celle-ci a l’air survoltée, elle veut descendre dans la rue, sillonner, la situation lui est désagréable, voire difficile. La dame, elle, s’explique : elle est venue à pied de Madinet Nasr, des kilomètres pour exprimer ses vues. Bien éduquée participant à des organisations de la société civile, elle s’élève contre la régime mais aussi contre les casseurs. Elle voit le feu dans l’édifice du PND avec aussi les craintes de voir le Musée du Caire pris dans les flammes. De nombreux coups sur la porte. Un soldat de la brigade anti-émeutes accompagné de plusieurs jeunes femmes arrive. « Je vous les confie, ces pauvres dames », dit-il, avant de déguerpir. Un brave homme, en dépit de son uniforme. Ensuite, des cris dehors ; les policiers pourchassent certains manifestants entrés dans la maison. On éteint la lumière. Hurlements dans l’escalier. Les policiers entraînent les manifestants. Ceux de l’appartement, heureusement, sont sains et saufs. Et dehors, les bruits sont assourdissants. A la radio, on écoute : l’armée va descendre. C’est la joie. Mais les frappes se poursuivent pour deux heures encore. Et lorsque les chars arrivent, c’est une joie mêlée d’inquiétude ? Cela va-t-il améliorer la situation ? Sur le mur est accroché un grand tableau. Saad Zaghloul, avec en arrière-fond les Pyramides, le drapeau vert de l’Egypte. Une toile qui date de 1934, elle appartient au père du locataire. Beaucoup, qui ne connaissent pas qui est Saad Zaghloul, posent des questions. Le monsieur de la maison tente d’expliquer. Les jeunes semblent impressionnés. Mais ils pensent s’en aller. L’armée est présente, donc c’est sûr. L’un d’eux descend en éclaireur. Il revient tout de suite, l’atmosphère est saturée de gaz lacrymogène. C’est étouffant. Et c’est le lendemain qu’ils partent. Remerciant le monsieur hospitalier. Tiens, c’est quoi cette chaise ? Je l’ai prise de chez Hardees. Fais la descendre, c’est pas correct. Il rougit un peu, s’excuse ... .

Ahmed Loutfi
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Vendredi 04 Fév 2011 0:54

retropedalage des partis de gauche qui essayent de rattraper le train en marche ...

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2011/2/2/leve5.htm

Manifestations . Hussein Abdel-Razeq, secrétaire général du parti d’Al-Tagammoe (gauche), affirme que ce qui s’est passé le 25 janvier a été une grande surprise, non seulement pour les partis et les forces politiques, mais aussi pour les promoteurs de l’appel eux-mêmes. Interview.


« Il y a aujourd’hui une grande
transformation dans la rue égyptienne »

Al-Ahram Hebdo : Comment décrivez-vous le paysage, aujourd’hui, dans la rue ?

Hussein Abdel-Razeq : Le paysage actuel est, en bref, un régime incapable de répondre aux réclamations de la rue égyptienne, et une rue qui s’est révoltée après avoir vécu une longue période de souffrance, en appelant à ouvrir la porte à son rêve d’instaurer une société démocratique jouissant du minimum de la justice. C’est exactement la description du paysage.

— Mais le parti du Tagammoe avait ses réserves au début de l’appel des jeunes à travers le Facebook aux manifestations du 25 janvier et a refusé d’y participer. Voyez-vous maintenant que cette décision était correcte ?

— Non, je vois aujourd’hui cette décision et je dis tout franchement qu’elle était une décision tout à fait fausse. Le parti du Tagammoe, comme les autres partis et les forces politiques, ont mal évalué la situation. Quand les jeunes ont appelé à travers le Facebook et le réseau électronique d’une façon générale à manifester le 25 janvier, le parti du Tagammoe a déclaré évidemment que les jeunes ont complètement le droit de manifester et que les situations en Egypte ont besoin vraiment d’une forte protestation pour le changement. Mais l’avis du parti était que le jour du 25 janvier est un jour national qui nous rappelle le combat courageux de la police égyptienne contre la colonisation britannique. Alors, on voyait qu’il n’était pas du tout convenable de protester dans un tel jour [NdR : en fait le 25 janvier c'était le jour de laPolice, un jour férié destiné à honorer et célébrer la police. Tous les réseaux des jeunes activites démocrates, de gauche, radicaux ... etc ... avaient décidé de fêter ce jour la police comme il se devait ... entre temps, il y eu le 14 janvioer en Tunisie qui a donné une caisse de résonnance à cette initiative et surtout a fait aue les gens n'ont plus eu peur ...]

. Et on avait un autre réserve, c’est que si les jeunes demandent aux partis et aux forces politiques de participer aux protestations, c’est de la logique alors de nous contacter pour discuter cette affaire pour l’accepter ou la refuser. Mais ceci n’a pas eu lieu. [les jeunes n'ont rien demandé aux partis, ne les ont pas appellés ...]

— Alors comment voyez-vous alors ce qui s’est passé ce jour-ci ?

Ce qui s’est passé le 25 janvier a été une grande surprise non seulement pour les partis et les forces politiques mais aussi pour les promoteurs de l’appel eux-mêmes. Il y a aujourd’hui une grande transformation dans la rue égyptienne qui montre une nouvelle conscience ainsi qu’une puissance dans l’action, l’organisation et le déplacement qui va être étudié dans les années prochaines. Je le compare aux révoltes des étudiants de la France en 1968 et ceux qui ont eu lieu en Europe de l’Est ou en Pologne, etc.

— Quelle était alors la position du parti du Tagammoe ?

— En fait, quand la direction centrale du parti a déclaré au départ son opposition aux manifestations, elle n’a empêché aucun de ses membres d’y participer. Et dès les premiers moments des protestations, l’Union des jeunes progressistes du parti du Tagammoe a joint les manifestants ainsi que les dirigeants locaux qui ont joué une rôle essentiel depuis le déclenchement de la manifestation.

Mais après que la direction centrale ait réalisé sa faute, on a publié un communiqué après l’autre, quatre jusqu’à maintenant, qui accueillent bien cette intifada qui a été une demande tant réclamée par le parti.

— Mais maintenant, il existe parmi ces jeunes des mécontentements envers les partis notamment traditionnels. Pensez-vous que ce nouveau courant des jeunes peut jouer seul un rôle politique ?


— Bien sûr que non. Toutes les expériences du monde ont montré que la forme permanente, continuelle, productive de l’action politique et non pas temporaire, ce sont les partis. Quand la révolte des étudiants a eu lieu en France en 1968, de nombreuses études et des livres ont parlé de la fin de l’époque des partis. Mais les années se sont écoulées, et on a vu ce qui s’est passé. Parmi les dirigeants de cette révolution, il y en a ceux qui ont quitté le travail public et d’autres qui ont joint les partis de gauche, communistes ou les organisations marxistes qui ont été au début contre cette révolte. Alors, ceux qui vont, parmi ces jeunes, continuer l’action politique, ce sont ceux qui vont joindre un parti politique ou même former un nouveau parti. [tu parles, ça sent le sapin oui !]

— Le changement du gouvernement, la nomination d’un vice-président, comment lisez-vous ces changements dans les positions du régime ?

— Toutes ces décisions sont décevantes et ne changent rien. Le parti du Tagammoe a publié un communiqué refusant toutes ces positions. Nous voulons des changements radicales dans les politiques économiques, sociales ou politiques en Egypte. Le président aurait mieux déclaré avec évidence qu’il ne va pas présenter sa candidature à la présidentielle ou de dissoudre l’Assemblée du peuple et le Conseil consultatif ou de changer la loi de pratique des droits politiques.

— Quel scénario prévoyez-vous alors ?

— Il est difficile de prévoir quel scénario pourrait avoir lieu. Mais on est maintenant devant trois scénarios. Et c’est l’armée égyptienne qui va le déterminer. La première, si l’armée conserve sa neutralité et ne s’oppose pas aux mouvements populaires, l’autre scénario : l’armée va joindre les manifestants et demande au régime de quitter la scène. Ces deux scénarios sont positifs. Quant au troisième scénario et que l’on ne désire pas, c’est si l’armée s’aligne avec le régime et confronte le peuple. Celui-ci va être un scénario catastrophique l

Propos recueillis par Aliaa Al-Korachi
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Vendredi 04 Fév 2011 0:59

Pour info

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2011/2/2/opin2.htm

Genèse d’une révolte
Dr Hicham Mourad

Tout le monde a été pris de court par la révolte des Egyptiens. Personne ne s’attendait à une telle mobilisation sans précédent, menée par des jeunes en colère.

Fer de lance de la contestation, une jeunesse éduquée et cultivée, qui milite pour la démocratie, les droits de l’homme et les libertés publiques, a surpris à bien d’égards. Son moyen de communication et de mobilisation est l’Internet, via Facebook, Twitter ou autres réseaux de socialisation sur la Toile, en dehors de toute influence majeure des partis ou des formations politiques traditionnelles, Frères musulmans inclus. Ces jeunes activistes appartenant notamment au Mouvement du 6 avril (créé en 2008), et à d’autres récents petits groupes, ont évolué vers la planification de leurs actions. Ils étaient conscients, de par leur courte expérience, qu’ils resteraient minoritaires et sans impact sur la tournure des événements s’ils ne parvenaient pas à rallier les foules. Ils ont alors mis au point une tactique de mobilisation populaire lors des dernières manifestations : commencer leurs rassemblements sur des places proches de quartiers populaires ou pauvres avant de converger vers leur destination finale, la place Tahrir, au centre-ville, près des principales institutions de l’Etat. Leur tactique a payé. Ils ont réussi à réunir des dizaines de milliers d’Egyptiens de classes diverses ayant des griefs variés contre le pouvoir, à commencer par la pauvreté, le chômage — 40 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté avec moins de deux dollars par jour —, les exactions commises parfois par la police, la propagation de la corruption, ainsi que le manque de réformes politiques et constitutionnelles … L’éventualité d’une hérédité du pouvoir, au profit du fils cadet du président, a attisé le feu de la colère. C’est probablement pour couper court à cette idée que Moubarak a décidé, le lendemain de la journée meurtrière du vendredi 28 janvier, de nommer le chef du service de renseignement, Omar Soliman, comme vice-président, un poste resté vacant depuis son accession au pouvoir en octobre 1981.

La réussite du mouvement contestataire à drainer les foules n’est cependant pas le fruit des dernières semaines. Certes, la révolution en Tunisie a joué un rôle déclencheur et encourageant, mais il s’agit d’une longue évolution qui remonte au début des années 2000, où l’idée de protester et de manifester a commencé à se banaliser. On a alors vu les grandes grèves de 2006 et 2008 qui ont provoqué de légers reculs du pouvoir. Pour le seul mois de juillet 2009, on a recensé près de 42 mobilisations collectives concernant des catégories socioprofessionnelles très diverses : journalistes, mineurs, experts du ministère de la Justice, pêcheurs, ouvriers, camionneurs, avocats, enseignants, employés des bureaux de poste, etc. Le meurtre en 2008 du jeune activiste Khaled Saïd, probablement à la suite de mauvais traitements policiers, a renforcé l’activisme des jeunes groupes utilisant l’Internet. La goutte qui a fait déborder le vase a été les dernières législatives de novembre-décembre 2010, entachées de fraudes et d’irrégularités massives donnant une victoire écrasante au Parti national démocrate.
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Vendredi 04 Fév 2011 1:09

Al jazeera en arabe : interviw d'un manifestant sur le square Tahrir Square : "est ce que l'armée vous offre une quelconque protection à ce point" Réponse : "' non"
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Vendredi 04 Fév 2011 1:26

interview de compagnons égyptiens (vérification et traduction en cours) :


1) Please tell me your name and what movement you are from.

1)I'm from Black Flag, A small group of Anarcho-Communists in Egypt.

2) The world is watching Egypt, and even moving in solidarity. However, due to the internet being cut, information was difficult to find. Can you tell me about what has happened in Egypt in the past week? What did it look like from your perspective? (You can write a lot in this part.)

2)the situation in Egypt is So crucial right now, it begins with an invitation to the day of rage against Mubarak Regime in January 25th., no one has expected that an invitation to a day of rage from a loose group, Facebook page, not really organized called " we are all Khalid Said", Khalid Said is Egyptian Youth who has been killed by Mubarak police in Alexandria last summer, it was that Tuesday who begin everything, it was the spark for the whole fire, on Tuesday big demonstrations were in streets in every Egyptian town, on Wednesday begins the massacre, it begins with trying to finish the sit-in in Tahrir square on Tuesday late night, and continue in the following days, especially in Suez town, Suez has special value in every Egyptian heart, it was the centre for resistance against Zionist in 1956 and 1967, in the same district, which fought Sharon's troops back in Egyptian-Israeli wars, Mubarak police has made a massacre, at least 4 people killed, 100 injured, Gas Bombs, rubber bullets, Fire Guns, strange yellow substance thrown above people, may be mustard gas, Friday was called the Jumu'ah of Rage, Jumu'ah is Arabic for Friday, it's the national weekend in Egypt, in many Islamic countries also, it's sacred day in Islam, because the big prayers in this day, called Jumu'ah prayer, it was planned for demonstrations to go on march after this pray, in the noon, the police tried to prevent the marches with all of his power and violence, there was many clashes in Cairo,(in downtown, in Mattareyah (east of Cairo)), all over Egypt, especially in Suez, Alexandria, Mahalla (in delta, one of the centers of working class), from noon to sunset people marched in Cairo to Downtown, to sit-in in Tahrir till Removal of Mubarak regime, Chanting one slogan " People demand removal of the regime", at sun set, 5p.m CLT, Mubarak has declared curfew and bringing army into Egyptian towns, this curfew followed by planned escape of police, letting out the criminals and thugs which called Baltagayyah, and police plan great escape of criminals in many Egyptian prisons to scare people in Egypt, no police, many army troops couldn't control the street, scared people, it followed by news jam in Egyptian TV channels, radios, newspaper about luddites in many towns, about thieves firing at people, people organized " people committees to secure every street, it was welcomed by the regime to make people more scared about instability in the country, but it also a point we could start from it to build workers councils

3) As of Wednesday, there are clashes between pro and anti Mubarak people. Is that the correct way to describe it? Who are the "Mubarak supporters?" How are these clashes affecting the attitudes of average working class Egyptians?

3) it's absolutely wrong to call it clashes between anti- and pro-Mubarak, pro-Mubarak demonstration was consisted of many of Baltagayyah and secret police to attack the protesters in Tahrir, it has only began after Mubarak speech yesterday, after Obama speech too, personally I think Mubarak feels like slaughtered ox who try to throw his blood over his slaughters, feels like Nero, who want to burn Egypt before his removal, trying to make people believe he's a synonym for stability, safety and security, in this way he's really made some progress, the holy national alliance now has been formed against Tahrirites (Tahrir protesters) and Commune de Tahrir, many people are saying, especially middle-class, demonstrations must end because Egypt has been burned, Famine has begun, and it's not true at all, it's only an exaggeration, every revolution has its difficulties, and Mubarak using fear and terror to stay more, personally I'm saying even if the protesters were the responsible of this situation, Even If, Mubarak must leave, must go out, because of his disability to deal with the situation right now.

4) What do you see happening in the next week? How much is the position taken by the US government affecting the situation there?

4) Nobody can figure out what would happen tomorrow or next week, Mubarak is an idiot stubborn, and Egyptian media making the biggest media campaign in its history to detain the protests, next Friday, February 4th. There calls for another million march to Tahrir Called "Jumu'ah of salvation", the position taken by US government affecting us more than demonstration, Mubarak is such a traitor who could kill the whole people, but couldn't say no to his masters

5) What has the participation of class struggle anarchists been? Who are their allies? (obviously keep security in mind)

5) Anarchism in Egypt is not big trend, you could find some anarchists but not a big trend yet, anarchists in Egypt joined both protests and popular committees to defend streets from thugs, anarchists in Egypt put some hope on this councils, the allies of anarchists in Egypt are the Marxists of course, we are not now in the moment of ideololigical debate, the whole left calls for unity and then argue about anything, anarchists in Egypt are a part of the Egyptian left

6) What forms of solidarity can be built between revolutionaries in Egypt and revolutionaries in the "West?" What can be done immediately and what should we do in the long term?

6)the most difficult obstacle Egyptian revolutionary can front is that the cut of communication, western revolutionaries must put pressure to their government to prevent Egyptian regime from doing this, that's for now but no one could say what happened in the long term, if the revolution win then the western revolutionaries must build solidarity with their Egyptian comrades against expected aggression from USA, and Israel, if the revolution had been defeated then it would be massacre for all Egyptian revolutionaries.

7) What will the main tasks be once Mubarak leaves? Has their been much planning about this on the street level? What have anti-capitalist revolutionaries proposed?

7) the main task now, speaking about street demands is new constitution and provisional government and then new elections, there's much planning about this issue from many political trends here especially Muslim brotherhood, the anti-capitalist Revolutionaries is not very big in Cairo, the communists, democratic left, Trotskyites calling for the same demands about constitution and new elections, but for us as anarchists, Anti-capital, Anti-state too, we will try to make the committees which has been formed to protect and secure the streets more strong, trying to turn it into real councils

8) What do you want to say to revolutionaries abroad?

8) Dear Comrades all over the world we need solidarity, Big solidarity Campaign and Egyptian Revolution will win
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Vendredi 04 Fév 2011 10:15

titre du Monde : "Egypte : risque de huis clos au Caire"

Tout est dit ...

D'une part les réseaux sociaux qui avaient permis la mobilisaiton initiale sont aujourd'hui utilisés pour semer la plus grande confusion. Il y a les groupes facebook à l'inititative du pouvoir qui sèment la démoralisation, et les "petits bourgeois" qui ont peur de ce qu'ils ont déclenché et voudraient bien refermer la boîte de pandore :

Cependant, les violences sanglantes qui ont opposé pro et anti-Moubarak depuis mercredi amènent les Egyptiens à s'interroger sur la nécessité de reprendre une vie normale ou de poursuivre la révolte. Des utilisateurs de Facebook ont ainsi créé un groupe appelant les deux camps à rester chez eux vendredi. Un autre groupe, qui a rassemblé plus de 180 000 membres en quelques heures, appelle les Egyptiens "à retrouver leur calme et à essayer de se consacrer à la reconstruction". De nombreux utilisateurs de Facebook appellent les manifestants au compromis, affirmant qu'ils ont déjà accompli beaucoup de choses. "Nous avons un vice-président, on nous a promis une réforme constitutionnelle, et ceux qui sont responsables des troubles de ces derniers jours seront poursuivis par la justice. Je vous en supplie, ne détruisez pas l'Egypte demain", écrit Neveen Morsy. Même parmi les membres qui appelaient au départ à la manifestation la semaine passée, certains commencent à se poser des questions sur l'intérêt de ces actions et sur le risque de vide politique si Moubarak démissionne immédiatement.


D'autre part, le régime a mis sous bonne garde l'entrée de la place où sont retranchés les opposants :

En fin d'après-midi et malgré le couvre-feu, quelque 300 partisans du régime armés de matraques, de couteaux et certains de pistolets, interdisaient l'entrée et filtraient les sorties du pont Al-Gala, pour empêcher les opposants retranchés place Tahrir de recevoir renforts ou ravitaillement.


le tout sous l'oeil de l'armée, qui n'a pas besoin d'intervenir puisque les mercenaires font le boulot à sa place ... ce qui lui permet d'avoir le beau rôle de soit disant tampon et donc garant de la stabilité ...


Les occupants de la place Tahir sont donc pris dans une nasse. La manifestation a plusieurs points de convergences, pour essayer de sortir de cette nasse : parlement, télé, ... à suivre
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Vendredi 04 Fév 2011 10:28

un article du monde à partir de témoignages de francophones qui vivent en égypte, à propos du quotidien

"Les matinées sont consacrées à la recherche de denrées de première nécessité"

LEMONDE.FR | 03.02.11 | 11h43 • Mis à jour le 03.02.11 | 11h45

Des civils qui se transforment en miliciens pour assurer leur sécurité, de longues queues devant les magasins d'alimentation... Les manifestations ont fortement perturbé la vie quotidienne des Egyptiens, touchant notamment l'approvisionnement alimentaire.

Au Caire, des distributeurs de billets ont été réapprovisionnés pour la première fois mercredi, mais les supérettes aux rayons clairsemés sont toujours prises d'assaut. En attendant un retour à la normale, les Egyptiens tentent de s'organiser...


* "Si cette situation continue, l'approvisionnement sera un vrai problème" par Nada

Malgré tout ce qu'on vit comme jours insupportables, entre extrême joie, peur, rêve d'un meilleur pays, optimisme malgré la peur d'un futur inconnu, pour moi, les mesures de couvre-feu et les difficultés d'approvisionnement dans les magasins ne sont pas un problème. Je suis prête à tout pour que mon pays soit meilleur. Etudiante à l'université du Caire, mes examens ont été reportés jusqu'à on ne sait quand. En même temps, cela ne me gêne pas, car dans cette situation, il me serait impossible de passer des examens.

Concrètement, dans les magasins, certains produits commencent à manquer, même si certaines informations ont tendance à être faussées et exagérées par les médias égyptiens et autres afin de promulguer la nécessité d'accepter tout ce que le président pense nous offrir pour sauver la situation. Mais si cette situation continue, l'approvisionnement sera un vrai problème. Quant aux communications avec les proches, les téléphones fixes ont fait l'affaire ; mais psychologiquement on se sentait reprimés par le régime lorsqu'il a interrompu Internet et les services mobiles.

* "Il ne m'a pas été possible de transférer le salaire de janvier à mes employés" par Laurent

Ce matin (mercredi), au marché, les prix ont clairement augmenté par rapport à hier. Pourtant les légumes sont toujours aussi frais et il ne semble pas y avoir de problème d'approvisionnement. Dans les supérettes, la situation est différente. Elles ont été prises d'assaut dès le début des manifestations. Lundi, il y avait un ballet incessant entre le stockage des denrées et le magasin tellement la demande était grande. Aujourd'hui, les rayons ne sont remplis qu'au tiers, à peine, et il n'y a plus d'approvisionnement. Je dirige une usine dans la banlieue d'Alexandrie où les gardes se sont retranchés.

Pour l'instant l'usine n'a pas été attaquée. Il ne m'a pas été possible de transférer le salaire de janvier à mes employés car les banques sont encore fermées. J'espère un retour à la normale dimanche, et j'espère pouvoir alors redémarrer mon activité. [...] Aujourd'hui, après plusieurs jours et nuits dans la rue, il n'y a plus personne qui soit pro-Moubarak. Son départ est voulu par tous. Tous aspirent à retrouver une vie normale : dormir dans son lit, manger, travailler.

Des services de base, comme le ramassage des ordures, ne sont plus assurés.



* "A 17 heures , c'est le cortège de barrières et de contrôles dirigés par les civils" par Amandine

A Alexandrie, la vie quotidienne a changé de visage. Les matinées sont consacrées à la recherche de denrées de première nécessité, les magasins et supermarchés, où les clients sont filtrés, sont pris d'assaut. Un couvre-feu sonne à 17 heures, le rythme de la ville tombe d'un coup et là, c'est le cortège de barrières et de contrôles dirigés par les civils ; ces derniers dans les quartiers sont organisés en patrouille portant des brassards blancs et font siège toute la nuit dans les différents quartiers dans un climat bienveillant et permettent aux personnes de mieux se connaître [je souligne] ; ces brigades assurent le calme ainsi que la propreté. Effectivement, depuis le début des événements, les services de nettoyage ont cessé de maintenir un minimum de propreté et un ramassage des ordures ménagères qui ont été brûlées.

* "Nous prenons notre protection en main" par Fady

Je suis étudiant en médecine. La semaine dernière ma vie a été lourdement perturbée puisque notre journée se résumait à la recherche de voitures volées, de marchandises volées. En passant dans mon quartier avec mes amis, nous contrôlons les cartes grises des voitures, nous prenons notre protection en main. Mon ancienne vie me manque ; surfer sur le Web et communiquer librement avec mes amis...

Ma vie actuelle se résume à écouter nos chaînes de télé locales, comme par exemple Al-Jazira. Maintenant, le couvre-feu nous fait prendre trois fois plus de temps pour faire les courses urgentes la nuit. Les pharmacies et les supermarchés vendent tout ce qu'ils ont et ne savent pas quand ils seront approvisionnés. Un pharmacien m'a dit : "Bientôt je ferai soldat". [...]


* "Les gens ont fait des provisions de nourriture, de pain, d'essence et d'argent" par Elodie

Enseignante dans une école française au Caire, j'habite dans un quartier du nord de la ville, assez éloigné du centre-ville. Nous avons arrêté de travailler dès jeudi dernier, la situation devenant plus difficile. En effet, le vendredi, tout moyen de communication ou presque a été coupé. Restait seulement le téléphone fixe sur lequel je pouvais recevoir les appels de mes proches. Ce même jour a commencé le couvre-feu. Les gens ont fait des provisions de nourriture, de pain, d'essence et d'argent. Pour le moment, le magasin où je vais habituellement est encore bien approvisionné. Pendant les journées, nous avons toujours pu circuler sans problème. Les nuits, par contre, sont toujours agitées.

Comme partout, des habitants surveillent les rues grâce à des barrages ; mais surviennent parfois des cris, des tirs, une agitation perceptible, même au quatrième étage. Les journées sont longues, sans Internet, partant sans les chaînes internationales. Une sorte d'épreuve de rester quasi enfermés dans cette ville qui ne connaît habituellement aucun repos. De plus, toutes les boutiques, ou presque, qui ne vendent pas des denrées alimentaires, sont fermées, les vitrines protégées par des panneaux de bois ou recouvertes de peinture blanche pour éviter les pilleurs.

* "Nous avons téléchargé des proxis pour contourner la censure" par Novinha

Twitteuse assidue, j'ai suivi la préparation de la première grande manifestation du 25 janvier. Ils ont coupé d'abord Twitter et Facebook mais nous avons téléchargé des proxis pour contourner la censure et avons continué à relayer les informations. [...] Et puis vendredi matin, coupure totale d'Internet et des mobiles. Nous avons suivi les événements sur les chaînes internationales (Al-Jazira english, BBC world, CNN, TV5). Nous avons utilisé nos téléphones filaires (en local uniquement), ce qui nous a permis, entre amis, de nous relayer des informations...

Et des rumeurs parfois terribles et difficiles à vérifier ou démentir. [...] Les enfants étaient angoissés au début, mais nous avons été hébergés par des amis inquiets pour leur sécurité dans leur maison située à quelques kilomètres d'ici, ils ont pu jouer avec leurs amis et penser à autre chose. Dans la rue, la nuit, les milices continuent de tourner après avoir fermé les rues avec des moyens de fortune. Nous avons des réserves et ne manquons de rien. Les magasins ont commencé à réouvrir aujourd'hui.
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Re: EGYPTE

Messagepar apar » Vendredi 04 Fév 2011 14:28

traduction de : viewtopic.php?f=13&t=6503&p=44392#p44390
1) Peux tu nous dire de quel mouvement tu viens ?

Je suis du Black Flag, un petit groupe anarcho-communiste en Egypte.

2) Le monde regarde l'Egypte, et même bouge en solidarité. Toutefois, du fait qu'internet a été coupé, l'information était difficile à trouver. Peux tu dire ce qui s'est passé en Egypte la semaine dernière ? A quoi cela te fait il penser suivant ta perspective? (...)

la situation en Egypte est cruciale au stade actuel, ça a commencé par une invitation à la journée de la colère contre le régime Moubarak le 25 Janvier, personne n'avait prévu que d'une invitation à une journée de la colère d'un groupe perdu sur une page Facebook, pas vraiment organisée et appelé "nous sommes tous Khalid Said», Khalid Said est un jeune égyptien qui a été tué par la police Moubarak à Alexandrie l'été dernier, c'est ce mardi que tout a commencé, ça a été l'étincelle qui a allumé le feu, mardi de grandes manifestations étaient dans les rues dans toutes les villes égyptiennes, le mercredi a commencé le massacre, ils ont commencés par essayer de terminer le sit-in sur la place Tahrir le mardi tard dans la nuit, et ont continués dans les jours suivants, en particulier dans la ville de Suez, Suez a une valeur particulière dans tous les cœurs égyptiens, c'était le centre de la résistance aux sionistes en 1956 et en 1967, dans le même district, dans lequel combattait les troupes de Sharon de retour dans les guerres israélo-égyptiennes, la police Moubarak ont fait un massacre, au moins 4 personnes ont été tuées, 100 blessés, des bombe à gaz, des balles en caoutchouc, des armes à feu, une étrange substance jaune jeté au-dessus des gens, peut être du gaz moutarde, ce vendredi a été appelé le vendredi de la Colère, Jumu'ah est le terme arabe pour désigner le vendredi, c'est le week-end national en Egypte, dans de nombreux pays islamiques aussi, c'est le jour sacré dans l'Islam, parce que les prières se font en ce jour, appelé la prière du vendredi, il a été prévu, après cette prière, d'aller marcher à ces manifestations, vers midi, la police a tenté d'empêcher les marches avec toute sa puissance et sa violence, il y a eu de nombreux affrontements au Caire, (au centre-ville, dans Mattareyah (est du Caire)), toute l'Egypte, en particulier dans les villes de Suez, Alexandrie, Mahalla (en delta, l'un des centres de la classe ouvrière), à partir de midi au coucher du soleildes gens ont défilé au Caire, dans le centre-ville, à un sit-in dans Tahrir jusqu'à la suppression du régime de Moubarak, il sera chanté un slogan "le peuple demande le retrait du régime", au coucher du soleil, à 5p.m CLT, Moubarak a déclaré le couvre-feu et l'armée a été envoyé dans les villes égyptiennes, ce couvre-feu est suivi d'évasions planifiées par la police, en laissant des criminels et des voyous qui ont appelé Baltagayyah, et de grands plans par la police d'évasions de criminels dans de nombreuses prisons égyptiennes pour effrayer les gens en Egypte, pas de police, de nombreux soldats de l'armée ne pouvaient plus contrôler la rue, les gens en peur, ça a suivi par une énorme quantité de nouvelles sur des chaînes de télévision égyptienne, des radios, des journaux, sur des luddites dans de nombreuses villes, sur les tirs de voleurs sur les gens, les gens organisés en "comités populaires" pour assurer les rues, ça a été propagé par le régime pour faire peur aux gens sur l'instabilité dans le pays, mais ça a été aussi un point sur le fait que nous pourrions construire des conseils ouvriers.

3) En date de mercredi, il y a des affrontements entre les pro et anti Moubarak. Est-ce la bonne façon de le décrire? Qui sont les "supporters de Moubarak" ? Comment ces affrontements ont affectés l'attitude moyenne de la classe ouvrières Egyptienne ?

on à tort d'appeler ces affrontements comme étant entre anti et pro-Moubarak, la manifestation pro-Moubarak était composé de beaucoup de Baltagayyah et la police secrète ont attaqués les manifestants à Tahrir, seulement après le discours de Moubarak, hier, après le discours d'Obama aussi, personnellement Je pense que Moubarak se sent comme le boeuf abattus qui tente de jeter son sang sur ses massacres, se sent comme Nero, qui veut graver l'Egypte avant son expulsion, en essayant de faire croire aux gens qu'il est un synonyme de stabilité, de sécurité et de tranquilité, de cette façon il a vraiment fait quelques progrès, la sainte alliance nationale a été formé contre les Tahrirites (manifestants Tahrir) et de la commune de Tahrir, beaucoup de gens disent, en particulier la classe moyenne, que les manifestations doivent se terminer parce que l'Egypte a été brûlé, la famine a commencé, et ce n'est pas vrai pour tous, c'est que de l'exagération, toute révolution a ses difficultés, et Moubarak en utilisant la peur et la terreur veut rester plus longtemps, personnellement, je veux dire, même si les manifestants étaient les responsables de cette situation, même si, Moubarak doit quitter, doit s'en aller, en raison de son incapacité à faire face à la situation actuelle.

4) Que penses tu qu'il se passera la semaine prochaine ? Quelle est la position prise par le gouvernement américain concernant la situation là-bas ?

Personne ne peut savoir ce qui se passera demain ou la semaine prochaine, M. Moubarak est un idiot tenace, et les médias égyptiens font la plus grosse campagne médiatique de leur histoire pour s'approprier les protestations de vendredi prochain, du 4 Février. Il y a un appel pour une autre marchepar millions sur Tahrir Appelé "le vendredi du salut", la position prise par le gouvernement des États-Unis nous affecte plus que la manifestation, Moubarak est un traître qui pourrait tuer tout le peuple, mais ne pourrait pas dire non à ses maîtres

5) Quelle a été la participation des anarchistes à la lutte de classe de cet été ? Qui sont leurs alliés ? (Évidemment maintenir la sécurité à l'esprit)

L'anarchisme en Egypte n'est pas une grande force, vous pourrez trouver des anarchistes, mais pas encore une grande force, les anarchistes en Egypte ont rejoint à la fois des protestations et des comités populaires pour défendre les rues des voyous, les anarchistes en Egypte mettent un peu d'espoir sur ces conseils, les alliés des anarchistes en Egypte sont les marxistes, bien sûr, nous ne sommes pas aujourd'hui dans le moment du débat ideologique, les appels de toute la gauche à l'unité puis de soutenir quoi que ce soit, les anarchistes en Egypte font partie de la gauche égyptienne

6) Quelles sont les formes de solidarité qui peuvent être construites entre les révolutionnaires de l'"Ouest" et les révolutionnaires en Egypte ? Qu'est-ce qui peut être fait immédiatement et que devons-nous faire dans le long terme ?

l'obstacle le plus difficile pour les révolutionnaires égyptiens peut être la coupure de la communication, les révolutionnaires de l'Ouest doivent faire pression sur leur gouvernement pour empêcher le régime égyptien de faire cela, c'est pour le moment, mais personne ne peut dire ce qui se passera dans le long terme, si la révolution gagne, les révolutionnaires de l'Ouest doivent renforcer la solidarité avec leurs camarades égyptiens contre l'agression des Etats-Unis et Israël, si la révolution est perdu alors ce sera le massacre de tous les révolutionnaires égyptiens.

7) Quelles seront les tâches principales d'une fois Moubarak feuilles? A été beaucoup leur planification à ce sujet sur le niveau de la rue? Qu'est-ce que les révolutionnaires anti-capitalistes proposé?

la tâche principale aujourd'hui, s'exprimant sur les demandes de la rue est une nouvelle constitution et un gouvernement provisoire, puis de nouvelles élections, il y a beaucoup de planification à ce sujet, de nombreuses tendances politiques ici et en particulier les frères musulmans. Les anti-capitalistes révolutionnaires ne sont pas très nombreux, au Caire, les communistes, la gauche démocratique, les trotskistes demandant les mêmes exigences sur les élections et une nouvelle constitution, mais pour nous, anarchistes, anti-capitalistes, anti-Étatistes aussi, nous allons essayer de faire des comités, qui ont étés créés pour protéger et sécuriser les rues contre les plus forts, essayer de les transformer en conseils rééls.

8) Que voulez-vous dire aux révolutionnaires à l'étranger ?

Chers camarades du monde entier, nous avons besoin de solidarité, d'une grosse campagne de solidarité et la révolution égyptienne va gagner.
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Samedi 05 Fév 2011 8:45

merci beaucoup !

il y avait de très rares contresens, voici donc la versoin corrigée :

1) Peux tu nous dire de quel mouvement tu viens ?

Je suis du Black Flag, un petit groupe anarcho-communiste en Egypte.

2) Le monde regarde l'Egypte, et même bouge en solidarité. Toutefois, du fait qu'internet a été coupé, l'information était difficile à trouver. Peux tu nous dire ce qui s'est passé en Egypte la semaine dernière ? A quoi cela te fait il penser suivant ta perspective? (...)

C'est ce mardi que tout a commencé, ça a été l'étincelle qui a allumé le feu, mardi de grandes manifestations étaient dans les rues dans toutes les villes égyptiennes, le mercredi a commencé le massacre, ils ont commencés par essayer de terminer le sit-in sur la place Tahrir le mardi tard dans la nuit, et ont continués dans les jours suivants, en particulier dans la ville de Suez.

Suez a une valeur particulière dans tous les cœurs égyptiens, c'était le centre de la résistance aux sionistes en 1956 et en 1967, dans le même district, dans lequel combattait les troupes de Sharon de retour dans les guerres israélo-égyptiennes. La police de Moubarak y a fait un massacre, au moins 4 personnes ont été tuées, 100 blessés, des bombe à gaz, des balles en caoutchouc, des armes à feu, une étrange substance jaune jeté au-dessus des gens, peut être du gaz moutarde.

Le vendredi 28 a été appelé le Jumu’ah de la Colère (Jumu'ah est le terme arabe pour désigner le vendredi. Vendredi [et samedi] sont les jours de week-end en Egypte, comme dans de nombreux pays musulmans. C'est le jour sacré dans l'Islam, parce que les prières se font en ce jour, appelé la prière du vendredi)



Il a été prévu, après cette prière, d'aller marcher en manifestation, vers midi. La police a tenté d'empêcher les marches avec toute sa puissance et sa violence, il y a eu de nombreux affrontements au Caire, (au centre-ville, dans Mattareyah (Est du Caire)). Dans toute l'Egypte, en particulier dans les villes de Suez, Alexandrie, Mahalla (dans le delta du Nil, l'un des centres de la classe ouvrière), à partir de midi jusqu’au coucher du soleil des gens ont défilé. Au Caire, dans le centre-ville, cela s’est terminé par un sit-in sur la place Tahrir [Libération en arabe] [qu’il a été décidé de maintenir] jusqu'à la suppression du régime de Moubarak. Les gens chantaient un seul mot d’ordre "le peuple demande le retrait du régime".



Au coucher du soleil, à 17 heures(heure locale), Moubarak a déclaré le couvre-feu et l'armée a été envoyée dans les villes égyptiennes. Ce couvre-feu a été suivi d'évasions planifiées par la police, qui a laissé des criminels et des voyous appelé Baltagayyah [sénfuir de prison]. Ce plan de la police d'une grande évasion de criminels dans de nombreuses prisons égyptiennes [était destiné à] effrayer les gens en Egypte. Aucune police ;peu de soldats de l'armée pour contrôler la rue, les gens étaient effrayés. Il s’en est suivi un matraquage médiatique sur les chaînes de télévision égyptienne, les radios, les journaux, sur des pillages dans de nombreuses villes, sur des voleurs qui tiraient des coups de feu sur les gens. [Mais en réponse] les gens se sont organisés en "comités populaires" pour sécuriser chaque rue. D »un coté cela a été salué par le régime pour effrayer encore plus les gens sur l'instabilité dans le pays, mais d’un autre c’est aussi à partir de ce point que nous pourrions [nous appuyer pour ] commencer à construire des conseils ouvriers.


3) En date de mercredi (26 janvier), il y a des affrontements entre les pro et anti Moubarak. Est-ce la bonne façon de le décrire? Qui sont les "supporters de Moubarak" ? Comment ces affrontements ont affectés l'attitude générale de la classe ouvrières Egyptienne ?

Il est absolument faux de dire qu’il s’agissait de [simples] « échaufourrés» entre anti et pro-Moubarak. [il fait ici référence à la presse égyptienne qui a présenté les évènements comme de simples bagarres]

La manifestation pro-Moubarak était composé de beaucoup de ces Baltagayyah [voyoux mercenaires de la police, indicateurs, …] et de membres de la police secrète qui ont attaqués les manifestants sur la place Tahrir. Cela a débuté seulement après le discours de Moubarak hier, après le discours d'Obama aussi. Personnellement Je pense que Moubarak se sent comme le boeuf que l’on égorge et qui tente d’asperger de son sang ses sacrificateurs. Il se sent comme Neron [qui a brûlé Rome], il veut réduire en cendre l'Egypte avant son expulsion, en essayant de faire croire aux gens qu'il est un synonyme de stabilité, de sécurité et de tranquilité. Dans ce sens, il a vraiment fait quelques progrès : une sainte alliance nationale a maintenant été formé contre les Tahrirites (manifestants Tahrir) et contre la Commune de Tahrir. Beaucoup de gens disent, en particulier dans la classe moyenne, que les manifestations doivent se terminer parce que l'Egypte a été brûlée, que la famine a commencé [l’alimentation des plus pauvres en produits de base –et notamment le pain dont les egyptiens sont les plus gros consommateurs mondiaux – est totalement sous contrôle de l’Etat. Il détient l’arme alimentaire …]]. Mais ce n'est pas totalement vrai, ce n'est que de l'exagération. Toute révolution a ses difficultés, et Moubarak en utilisant la peur et la terreur veut rester plus longtemps.

Personnellement, je veux dire que même si les manifestants étaient les responsables de cette situation, même si, Moubarak doit partir, il doit s'en aller, en raison de son incapacité à faire face à la situation actuelle.


4) Que penses tu qu'il se passera la semaine prochaine ? Comment la position prise par le gouvernement américain peut-elle affecter la situation là-bas ?

Personne ne peut deviner ce qui se passera demain ou la semaine prochaine,. Moubarak est un idiot tenace, et les médias égyptiens font la plus grosse campagne médiatique de leur histoire pour retenir les protestations de vendredi prochain, le 4 Février. Il y a un appel pour une autre marche du million [de personne] sur Tahrir, appelée "le vendredi du salut". La position prise par le gouvernement des États-Unis nous affecte plus que cette manifestation, Moubarak est un tel traître qu’il pourrait tuer tout le peuple, mais ne pourrait pas dire non à ses maîtres.

5) Quelle a été la participation des anarchistes de lutte de classe ? Qui sont leurs alliés ? (Évidemment maintenir la sécurité à l'esprit)

L'anarchisme en Egypte n'est pas une grande force, vous pourrez trouver quelques anarchistes, mais pas encore une grande force. Les anarchistes en Egypte ont rejoint à la fois les manifestations et les comités populaires pour défendre les rues contre les voyous : les anarchistes en Egypte mettent un peu d'espoir sur ces conseils. Les alliés des anarchistes en Egypte sont les marxistes, bien sûr, nous ne sommes pas aujourd'hui dans le moment du débat idéologique. Toute la gauche appelle à l'unité puis se chamaille sur tout et n’importe quoi. Les anarchistes en Egypte font partie de la gauche égyptienne.

6) Quelles formes de solidarité peuvent être construites entre les révolutionnaires en Egypte et ceux de l'"Ouest" ? Qu'est-ce qui peut être fait immédiatement et que devrions-nous faire dans le long terme ?

l'obstacle le plus difficile que les révolutionnaires égyptiens peuvent confronter est la coupure des communications [téléphone, mobile, internet]. Les révolutionnaires de l'Ouest doivent faire pression sur leur gouvernement pour empêcher le régime égyptien de faire cela. Ca s'est ce pour le moment, mais personne ne peut dire ce qui se passera dans le long terme. Si la révolution gagne, alors les révolutionnaires de l'Ouest doivent renforcer la solidarité avec leurs compagnons égyptiens en cas d'agression des Etats-Unis et d’Israël. Si la révolution est défaite alors ce sera le massacre de tous les révolutionnaires égyptiens.

7) Quelles seront les tâches principales quand Moubarak sera parti ? Est ce que cela a été beaucoup prévu au niveau de la rue ? Qu'est-ce que les révolutionnaires anti-capitalistes proposent ?

la tâche principale aujourd'hui, en parlant des exigences exprimées par la rue, est celle d’une nouvelle constitution et d’un gouvernement provisoire, puis de nouvelles élections. Il y a beaucoup de plans échaffaudés à ce sujet par de nombreuses tendances politiques ici et en particulier les frères musulmans. Les anti-capitalistes révolutionnaires ne sont pas très nombreux au Caire, les communistes, la gauche démocratique, les trotskistes demandant les mêmes exigences sur les élections et une nouvelle constitution. Mais pour nous, anarchistes, anti-capitalistes mais anti-Étatistes également, nous allons essayer de faire que les comités, qui ont étés créés initialement pour protéger et sécuriser les rues, soient plus fort et les transformer ensuite en rééls conseils [ouvriers].

8) Que voulez-vous dire aux révolutionnaires à l'étranger ?

Chers camarades du monde entier, nous avons besoin de solidarité, d'une grosse campagne de solidarité et la révolution égyptienne va gagner.

[Traduction CNT AIT Paris (SIPN)]
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Samedi 05 Fév 2011 17:40

un officier soldat est venu sur la place tahrir pour exhorter les occupants. Il parle bien, très patient avec les gens en colère. "j'enverrai tout soldat qui tirerai la moindre balle devant une court martiale". "Ma seule demande c'est que vous gardiez l'Egypte saine et sauve" (ainsi nous serions ceux qui la ruine ???). Les gens l'interrompent pour effectuer la prière sous la pluie.

Commentaires ;
"c'est la bonne vieille tactique, il pense qu'il parle à deux gamins qui se chamaillent et font chier le voisinage. Peut être devrait il appeller les parents de chacun pou qu'ils nous grondent ?"
"il est clair que l'armée joue à manipuler l'esprit des protestataires. mais personne ne tombe dans le panneau"
Pour d'autre ce n'est pas aussi évident, il semble que certains se laissent persuader par le discours.

"tout ce que fait Moubarak c'est le vieux coup du pigeon sorti du chapeau, très similaire à ce que Ceaucescu a fait en Roumanie. Nous devons juste maintenir et ne croire qu'en nous même"

"les voyoux sont beaucoup moins nombreux et sont facilement effrayés. C; est la situation de l'armée qui est compliquée maintenant"


"dès que tu sors de la place Tahrir tu es dans l'allemagne d'Hitler : des espions, des gens qui ont un regard suspicieux, des questions sans fin"


la pluie se met à tomber "on aurait du discuter au sujet de parapluie avec les puissances étrangères [supposer les financer] avant de venir ici !"

Les tanks qui avaient essayé de supprimer les barricades sont maintenant vides de soldats. L'atmosphère est sereine [on laisserait une porte ouvertre pour que les gens partent on ne s'y prendrai pas autrement ...]

Pendant ce temps, tous les twitters passent en boucle le dernier communiqué des Frères musulmans : la révolution égyptienne est une révolution du peuple et n'a pas d'ordre du jour islamiste. (mais ils disent aussi : les FM sont prêts á dialoguer avec toutes les forces politiques une fois que les demandes des masses auront été satisfaites. Nous sommes ouverts a un dialogie sérioeux, loyal et constructif à la condition que cela représente la vraie volonté du peuple. Nous ne recherchons ni pouvoir ni autorité et nous n'avons pas l'intention de nommer aucun FM à la candidature à la présidence) . Cependant, c'est avec ce genre de discours que les FM ont liquidé la gauche dans les années 90, j'y reviendrai.

Des tweet passent aussi en vboucle sur les manifs de soldarité : paris, toronto, ...
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Samedi 05 Fév 2011 17:46

Selon une copine; le harcelement sexuel, qui est une plaie rampante dans les rues du Caire, ainsi que le sectarianisme religieux auraient soudainement disparus depuis aue la révolution a commencé. D'ue manière générale, les gens sont plutôt attentifs les uns aux autres. On a même vu des chrétiens protéger des musulmans pendant leur prière.
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Re: EGYPTE

Messagepar SOLIDARITE » Samedi 05 Fév 2011 17:55

CMAQ - 04 fev 2011
http://www.cmaq.net/fr/node/43320

Témoignage d'une française sur l'insurrection égyptienne

La situation est tout à fait extraordinaire, aussi me permettrez-vous d’apporter ma modeste contribution pour compléter les informations qui vous parviennent par les médias traditionnels ou non.

28 janvier

J’ai été à la manifestation de vendredi [28 janvier] et toute la journée les policiers ont tenté de repousser les manifestants qui souhaitaient accéder à la place Tahrir. Jamais de ma vie je n’ai vu autant de bombes lacrymo lancées par les forces de l’ordre, l’air était irrespirable par moment. Partout, les gens s’entraidaient — j’ai découvert à cette occasion que pour lutter contre la brûlure des lacrymos, il fallait se rincer le visage au Pepsi Cola ou au Coca, ou encore respirer des oignons et du vinaigre — et distribuer à tour de bras mouchoirs et masques chirurgicaux. J’ai bien retenu la leçon de l’Égyptien qui nous a accompagnés au début de la manif, quand il faut courir, il faut courir, et beaucoup de gens couraient pour éviter les bombes. Pour la première fois, les hommes regardaient les femmes comme des égales, sans arrière-pensée genrée, ce qui reste encore vrai aujourd’hui. Tout le jour, des groupes de 100 ou 200 personnes arrivaient de partout, grossissant les troupes des manifestants se dirigeant vers la place de la Libération (ça veut dire ça Tahrir), sans pour autant parvenir à percer les cordons de police. Il y avait beaucoup de jeunes, habillés à l’occidentale mais pas seulement, des hommes, des femmes, et même des enfants — un peu, et beaucoup moins que les jours suivant. Dans leur voix, il y avait une rage, un souffle, une détermination que je n’avais jamais rencontrés chez personne auparavant. J’ai vu des blessés, des gens qui avaient dû se battre aux premières lignes, le sang qui leur coulait sur le visage, les jambes, ou un œil complètement tuméfié. Il n’y avait pas encore beaucoup de banderoles, mais des slogans chantés par des meneurs sans porte-voix mais assis sur les épaules d’autres manifestants qui reprenaient comme un seul homme des cris comme «Le peuple veut faire chuter du système» ou «C’est incorrect» ou «Descendez, descendez» aux gens qui re-[…].

Entre chien et loup, les policiers ont commencé à se retirer, et il a été possible d’avancer sur le pont menant à la place. À ce moment la nuit est tombée, et la terreur a commencé. De nouvelles lacrymo ont été lancées, sauf qu’on ne les voyait plus parce qu’il faisait nuit, et on entendait des coups de feu sans que l’on sache s’il s’agissait de balles réelles, de balles en caoutchouc, ou de bruits liés au lancement des lacrymos. C’était absolument terrifiant. On a essayé de se réfugier dans un des hôtels de luxe près du Nil — toutes les rues autour étaient barrées par les flics — les gens criaient «Asile ! asile ! asile !», mais l’hôtel avait fermé ses portes et ne faisait que distribuer de l’eau pour se donner bonne conscience. Avec le copain avec qui j’étais, on a cherché à quitter les lieux, je ne voulais pas prendre le pont de crainte d’un mouvement de foule. On a fini par trouver une famille égyptienne qui nous a accueillis toute la nuit, nous a nourris et laissés dormir chez eux. Toute la nuit, les gens se sont battus dans la rue, à balles réelles cette fois-ci, j’ai cru que cette apocalypse n’en finirait jamais. Finalement, à 5h40, on n’entendait plus rien.

Quand on est sortis le matin, les rues du centre-ville avaient des airs d’après-guerre : voiture et camions de police calcinées, vitrines cassées, immeuble du parti national en feu, gens dormant sur la place. Ils avaient tellement lancé de lacrymo qu’on ne pouvait pas s’empêcher de pleurer, plusieurs heures après la fin des combats. Je crois que l’image la plus forte que je garde de ce jour-là reste le petit groupe de personnes qui à 8 heures s’étaient de nouveau rassemblées sur la place encore fumante et qui criaient de nouveaux slogans. Il y a eu beaucoup de blessés, et des morts aussi. On a su ensuite qu’à la nuit les manifestants avaient réussi à prendre la place, et que de là, les combats avaient commencé, où l’avantage n’était pas toujours du côté de la police, sauf pour les armes à feu. Samedi, on est retourné plus tard sur la place, il y avait beaucoup de monde, et surtout des fraternisations avec les militaires qui se faisaient photographier avec les manifestants main dans la main.

Les jours suivants, les manifs ont grossi, tous les jours les gens ont rempli la place tahrir, organisant des sittings la nuit. J’ai eu l’impression qu’ils ont appris à manifester plus systématiquement que ce que j’avais vu auparavant, utilisant force banderoles et panneaux. Beaucoup d’enfants dans les rues, et des scènes très drôles, avec des petites filles sur les épaules de leur père, lançant des slogans que la foule reprend en cœur: «Le peuple veut faire chuter le président». Il y a quelque chose de très beau et de typiquement égyptien, c’est la manière dont les gens inventent et chantent les slogans politiques. En temps normal, les Égyptiens sont des gens qui chantent tout le temps, on peut rencontrer des hommes dans la rue ou sur leur moto qui reprennent des airs populaires et font de la musique avec un rien ou avec leurs mains. Alors là, tous ces gens dans les rues et sur la place ne font que continuer cette habitude et chantent ensemble. Le soir, ça prend des airs de fête, des types avec leur darbouka qui donnent les rythme et les sitters qui frappent des mains. Les rues sont encadrées par les tanks qui de plus en plus font des contrôles d’identité pour sécuriser la place. Un homme à qui on demandait comment c’était la place avant d’y entrer nous a répondu: «C’est une fête de mariage !» Je suis restée un soir avec un de mes profs d’arabe et ses amis, c’était très chouette. En fait, depuis cinq jours, tout le monde parle politique dans la rue, ce qui change énormément d’auparavant où c’était le sujet tabou. On rencontre des gens nombreux qui affirment qu’ils veulent juste que le président s’en aille. Un jeune m’a raconté toute sa résignation, toutes les humiliations et les frustrations qu’il a subies ces dernières années, et se disait prêt à mourir maintenant qu’il avait retrouvé sa dignité. Il m’a dit «Ou il part, ou c’est la mort. Je ne continuerai pas comme auparavant.» Il était très sérieux. Il y a aussi les gens qui soutiennent le gouvernement. L’armée a une réputation du tonnerre, et dès le lendemain de vendredi on entendait des gens crier «Le peuple, l’armée, une seule main». J’ai vu des scènes de charivari avant-hier, avec humiliation symbolique d’une effigie de Moubarak qu’on pendait, ou des tas de poubelles surmontées d’un panneau «Ici, le siège du parti national» (de Moubarak).


Place Tahrir, le 1er février

Hier, il y a eu un monde fou. Ça ressemblait au Premier Mai à Paris. Il fait très beau en plus ces derniers jours, sauf les nuages hier. Les gens étaient très heureux, et optimistes. Ça a duré toute le journée, on est rentré en milieu d’après-midi. J’ai vu un type qui arborait une pancarte de soutien à Moubarak, il s’est fait prendre à partie par un groupe de personnes qui ont fini par déchirer sa pancarte dans des cris de joie. Il n’a pas plu, certainement que dieu est contre Moubarak et n’a pas voulu que les manifestants se dispersent.

Aujourd’hui, tout avait l’air calme et comme d’habitude. Ce matin les gens klaxonnaient dans la rue comme pour une victoire au football, j’ai vu un défilé de taxis en klaxon, et j’ai croisé un groupe qui criait «Nous sommes l’Égypte». Depuis 14 heures cependant, on voit à la télé des combats de rue qui opposent pro- et contre-Moubarak. C’est d’une violence inouïe, il y a même des chevaux, des chameaux et des genres de barricade. Je pense qu’une partie de cette contre-manif est le fait de la police en civil, parce que je ne vois pas d’où sortiraient les chevaux entraînés à la foule autrement. Je ne sais pas comment la situation va évoluer.

Les images que vous voyez à la télé, apocalyptiques, doivent être relativisées: les luttes ont lieu dans des endroits très circonscrits de la ville, l’hyper-centre pour l’essentiel. Ailleurs, la vie continue, jusqu’au couvre-feu où des groupes de voisins s’organisent pour faire des cordons de protection et défendre magasins et maisons le soir. En général, tout est plutôt calme et l’ambiance et plutôt bon-enfant, les gens sont pleins d’espoir et s’aident, distribuant des vivres et de l’eau aux manifestants et aux sitters. Très bon-enfant donc, jusqu’à aujourd’hui tout du moins. En général, il ne faut pas s’inquiéter. Avec mes amis, nous descendons régulièrement parce qu’on ne peut pas faire autrement, sauf aujourd’hui où on a vraiment le sentiment que ça chauffe. Je ne pense pas rentrer pour le moment, en tout cas, pas tant que l’ambassade n’a pas demandé aux Français de rentrer en France. Je vais peut-être ouvrir un Facebook.

(../..)

J’ai oublié de vous dire: pour ce qui est des images de gens en prière sur la place, il n’y a vraiment pas de quoi être terrifié. Les gens sont très croyants ici, et prier à l’heure de la prière est tout à fait normal, rien de particulier là-dedans. Pour ce qui est des Frères Musulmans, ils étaient totalement absents vendredi, mais semblent profiter de la situation pour réapparaître sur le terrain politique. On les voit sur la place le soir, à faire du sitting, et ils sont plutôt bien organisés : tentes, feu de bois, nourriture… cela ne signifie pas qu’ils représentent une force majoriaire, j’ai discuté avec des tas de gens qui, pour être pratiquants, ne les soutiennent pas pour autant.

Les images que je vois à l’instant de la place ressemblent à une guerre civile. De chez moi on n’entend rien, mais ça a l’air très grave. Je connais des gens qui y sont, et j’ai vraiment peur pour eux. Il y a trois jours, on avait entendu des avions de chasse, et je soupçonne fortement le président d’organiser cette anarchie et cette violence. C’est une honte ! Je vous en prie, allez manifester en France, il faut que ça bouge, il y a une jeunesse sacrifiée ici !

Voici l’adresse d’un blog avec de magnifiques photos (merci Samir):
http://blogs.denverpost.com/captured/20 ... inue/2628/

Pour répondre aux questions des uns et des autres, les Égyptiens savent ce qu’ils ne veulent surtout pas, en revanche, il n’y a rien de clair qui ressort pour ce qu’ils voudraient. Ils veulent que le président parte, mais je n’entends rien sur un après. À vrai dire, avant il y a une semaine, la plupart des gens que j’avais rencontrés n’avaient pas de discours politique, il parlaient de ce sujet sur le ton de la blague, en parlant de «Monsieur 30», ou en faisant semblant d’adorer leur président tout en se moquant de lui. Aujourd’hui, tout le monde ose parler et même avoir une opinion politique. Au supermarché avant-hier, le caissier me disait que le peuple en avait assez et qu’il fallait que le président parte. De même dans le métro, ou alors lorsque les gens acclament le moindre militaire ou le premier tank qui passe ou huent la police. Je suis rentrée l’autre soir avec mes amis égyptiens, qui dans la nuit chantaient des slogans et étaient accueillis en frères dans la rue. Depuis une semaine, j’ai eu l’impression qu’une opinion publique s’était formée, avec quelque chose d’une certitude d’être dans le vrai qui s’entend dans le regard des gens, dans leur voix. Les gens aspirent vraiment à la liberté, qui est un très beau mot en arabe parce qu’il sonne comme un cri de guerre et de l’âme — «horia» — que les gens entonnaient dans la rue d’ailleurs. Ce sont les jeunes qui ont fait cette révolution, mais pas seulement, j’ai vu des familles, et même des personnes âgées. Il y a un ras le bol généralisé et une aspiration réelle à quelque chose de neuf. Un jeune m’a dit qu’après cela, on respectera de nouveau l’Égypte. C’est comme si les gens avaient retrouvé une dignité. Pour ce qui concerne l’attitude envers les étrangers, la plupart des Égyptiens qu’on a rencontrés nous ont remercié de les soutenir, en nous demandant pourquoi on était là, et ensuite en nous souhaitant la bienvenue en Égypte. Je n’ai rencontré qu’une femme qui s’en prenait aux étrangers en nous disant : «Vous êtes qui pour nous dire ce qu’on a à faire ?»

Les Frères Musulmans sont organisés mais se sont fait réprimer. Je crois que les chefs sont encore en prison, mais il y a des militants qui ont saisi l’opportunité au vol.

Quant à ce que vous entendez à la radio sur les évènements d’aujourd’hui, je suis restée à la maison, je ne peux pas les confirmer directement, mais Al Jazira nous donne les mêmes infos que vous en ce moment.

Je ne sais pas si le président s’en ira, il a l’air très accroché au pouvoir. Ici, la corruption innerve toute la société, de la police, aux hommes d’affaire et aux hommes politiques. Je pense que ses soutiens vont bien au-delà de ses proches, à la différence de Ben Ali en Tunisie qui avait concentré toutes les sources de pouvoir économique et politique entre les mains de sa famille ou de celle de sa femme. Par ailleurs, l’anarchie qui est en train de s’organiser ne joue pas forcément en faveur des manifestants. S’il part, rien ne permet de dire ce qui se passera. Je ne crois pas que les extrémistes arriveront d’emblée au pouvoir, peut-être dans un second temps si le processus échoue parce qu’il est vrai que la société n’est pas du tout laïque, la religion est très prégnante ici, la société conservatrice et que l’Égypte n’est pas la Tunisie. Les marques de la colonisation sont beaucoup moins fortes ici. Par ailleurs, le processus démocratique est beaucoup plus en danger ici, aussi à cause de la violence dans laquelle se passe la révolution, qui est une révolution du peuple, mais où aucun leader crédible ni aucune force politique ne semble sortir du lot.

Mais, je ne vous donne là que mon avis, qui ne vaut ni comme prédiction, ni comme analyse historique.
Bons baisers à tous.

Sarah, 3 février 2011
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Re: EGYPTE

Messagepar vladnihilum » Dimanche 06 Fév 2011 1:41

De "Solidarité":

"Les Frères Musulmans sont organisés mais se sont fait réprimer. Je crois que les chefs sont encore en prison, mais il y a des militants qui ont saisi l’opportunité au vol."

Mais c'est un non-sens!!!

La Fraternité Musulmane sont une organisation religieuse d'extrême-droite, dont les liens avec la CIA ont été prouvés à plusieurs reprises. Il ont supporté l'assassinat de Sadat et la prise du pouvoir de Mubarak en 1981, et sont derrière la première attaque du World Trade Center. Il ne faut jamais, au grand jamais, défendre ce groupe d'une façon ou d'une autre à travers les événements actuels!

Ceci est un forum anarcho-communiste... attentions aux influences fascistes, car elles sont bien présentes, et actives.

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Re: EGYPTE

Messagepar Mala » Dimanche 06 Fév 2011 9:55

Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus?
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