ALGERIE, TUNISIE : SOULEVEMENT CONTRE LA MISERE

La lutte est globale... Solidarité a-nationale !

ALGERIE, TUNISIE : SOULEVEMENT CONTRE LA MISERE

Messagepar CLN » Samedi 25 Déc 2010 21:10

Samedi 25 décembre 2010 6 25 /12 /2010 19:54

Troubles dans la région de Sidi Bouzid (Tunisie)

Un mort et plusieurs blessés dans des émeutes en Tunisie
Les manifestations de colère se poursuivent à Sidi Bouzid pour le 6e jour consécutif. Des affrontements ont également éclaté entre les habitants de Meknassi et les forces de l’ordre.
Une voiture de police a été incendiée et plusieurs manifestants ont été interpelés. Des jets de pierres et des cocktails Molotov ont ciblé les locaux du parti au pouvoir et ceux de la commune et de la délégation.
Les forces anti-émeute ont répliqué en intensifiant l’utilisation des bombes lacrymogènes. Des sources ont confirmé qu’à la Délégation de Menzel Bouziane, les manifestants ont mis le feu au siège de la délégation, puis ont assiégé le commissariat. À Kasserine, 15 avocats ont organisé un sit-in de protestation qui s’est transformé en marche vers le siège de l’Union régionale du travail, pour exprimer leur solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid. Le service de communication de l’Union générale du travail de Sidi Bouzid a déclaré que des négociations ont eu lieu, le 21 décembre, entre le gouverneur et deux membres de l’UGTT, Mohammed Saàd et Mouldi Jendoubi, qui se sont rendus à Sidi Bouzid le 20 décembre.
Elles se sont soldées par un accord concluant à la libération de tous les manifestants, au nombre de 34, à l’exception de 3 pour des raisons sécuritaires.
Les syndicalistes ont rendu visite à Mohammed Al Bouazizi, qui a tenté de se suicider, et qui reste hospitalisé au centre des brûlures graves à Ben Arous.
Ils ont confirmé que ce dernier est en vie, contrairement aux informations relayées par les medias faisant état de sa mort.
Par ailleurs des sources ont signalé que l’ampleur des manifestations a diminué à sidi Bouzid, et qu’une cinquantaine de militants du parti au pouvoir ont agressé des manifestants sous l’œil complice des forces anti émeutes.
Par contre, d’après d’autres sources, les manifestations ont atteint la ville de Djelma qui se trouve à 26 kilomètres de chef-lieu du gouvernorat de Sidi Bouzid.
Agression d'un journaliste en direct pendant une émission de Radio Kalima
Reporters sans frontières et l’Observatoire pour la Liberté de la Presse, d’édition et de création (OLPEC), son organisation partenaire en Tunisie, dénoncent l’agression, le 24 décembre 2010 à dix neuf heures, du correspondant de Radio Kalima, Moez El-Bey, alors invité d’une émission que Radio Kalima diffuse en partenariat avec Radio Galère à Marseille (88.4FM).
Le journaliste y intervenait en direct depuis son domicile de Sfax pour commenter les événements survenus dans le gouvernorat de Sidi Bouzid (260 km au sud de Tunis) qui viennent de connaître de nouveaux développements avec le décès d’un manifestant de Menzel Bouzayane.
Quelques minutes après le début de l’émission, les auditeurs ont pu entendre des coups frappés à la porte du domicile du journaliste. Des cris, puis plus rien, la ligne ayant été coupée. Des habitants du quartier ont agressé Moez El-Bey, sous le regard complaisant d’agents de police, présents sur le palier. D’après les informations recueillies par Reporters sans frontières et l’OLPEC, les policiers auraient dit aux voisins que le journaliste s’était introduit chez eux en leur absence. Le journaliste a porté plainte pour effraction de domicile le 25 décembre.
Tout a commencé le 17 décembre quand Mohamed Bouazizi, 26 ans, vendeur ambulant, s’est fait confisquer sa marchandise par la police municipale, n’ayant pas les autorisations nécessaires.
En désespoir de cause, le jeune homme a tenté de s’immoler devant la préfecture pour protester contre la saisie de sa marchandise. Grièvement brûlé, il a été transféré dans un centre médical près de Tunis. Cet incident a mis le feu aux poudres puisque des protestations des habitants de la ville ont dégénéré en affrontements avec la police.
Selon la version officielle, des agents de la garde nationale, après avoir vainement tenter de dissuader les manifestants, ont été amenés «à recourir aux armes dans le cadre de la légitime défense».
Des renforts de police dépêchés de Sidi Bouzid, ont encerclé la ville de Menzel Bouziane en interdisant les accès, selon des sources syndicales, citées par AFP. Les forces de l'ordre ont procédé à une vague d'arrestation, ajoute la même source.
Les autorités tunisiennes, ont qualifié lundi les troubles d’«incident isolé» non sans avoir dénoncé leur «exploitation malsaine» par l’opposition.
Leur presse (Le Matin), 25 décembre 2010.
CLN
 

Re: La crise mondiale

Messagepar CLN » Mercredi 29 Déc 2010 16:40

Mercredi 29 décembre 2010 3 29 /12 /2010 09:53
le jura libertaire

Alger-banlieue : Émeutes du logement à Oued Ouchayeh et à Baraki


Quelques articles parus dans la presse mainstream algérienne ( Le Temps et L'Expression), pas grand-chose à voir avec «nos» chers médias mainstream, nettement plus à la botte du pouvoir que les articles suivants :
Squat!net, 27 décembre 2010.


Colère à Baraki

Les émeutes du logement se propagent à Alger


5 personnes ont été arrêtées et plusieurs autres blessées parmi les manifestants et la police, hier, à Baraki.


«C’est un policier qui m’a frappé d’une pierre à la tête», dénonce le jeune Hocine. Du sang coule sur son cou. Sa nuque porte une plaie profonde. «Il faut l’évacuer à l’hôpital !» crie un homme. Hocine relève la tête difficilement. Sur son visage émacié se décline le rêve brisé de sa jeunesse. Celui de mener une vie digne au sein de sa famille. Dans ses yeux, luit la flamme de la révolte. Cette révolte a allumé le brasier des émeutes. La cité Diar El Baraka à Baraki, banlieue d’Alger, est en colère. Les échauffourées entre les éléments de la police antiémeute et les habitants du quartier ont commencé hier, très tôt le matin. «Nous avons commencé à crier notre colère à cinq heures du matin. La police est arrivée et les émeutes ont commencé», déclare un autre jeune émeutier. Il est 10h. Les jeunes ont mis le feu aux pneus. Les Casques bleus reçoivent du renfort. Certaines répliques mal à propos des services d’ordre mettent le feu aux poudres. Les jeunes fulminent de colère. Ils sont prêts à en découdre.


Des enfants interpellés


La police cerne la cité par ses trois entrées. Les «échanges» de jets de pierres se font plus nourris. «C’est incroyable ! La police nous attaque avec des pierres. Nous demandons nos droits. Alors, pourquoi cette répression ?» s’étonne un jeune émeutier, la tête entourée du keffieh palestinien. Arrêt sur une scène marquante. Avec des jets de pierres la police s’oppose à … des gamins. Ces derniers résistent un moment. Les policiers reviennent à la charge. Les enfants fuient. Et c’est la panique. Les habitants s’inquiètent pour eux. Finalement, il y a eu plus de peur que de mal. Les gamins n’ont pas été arrêtés. Cela n’a pas pour autant calmé les esprits des révoltés.



«Cinq personnes ont été arrêtées et plus de 20 blessés parmi les habitants et les policiers», indique Rachid Boudina, membre de la commission du relogement des habitants de la cité Diar El Baraka. L’âge des habitants arrêtés varie entre 22 et 42 ans. Les premières informations recueillies sur les lieux faisaient état de l’arrestation de neuf personnes. «Il y avait quatre enfants qui ont été libérés par la suite», est-il précisé.



Les raisons de la colère



M. Boudina décline les raisons de cette révolte. «Notre cité compte plus de 2200 familles entassées dans 700 maisons», révèle-t-il. Il retrace le parcours du combattant qu’ils ont fait pour inscrire leur cité dans le programme de relogement lancé par la wilaya d’Alger cette année. Ladite commission a été installée en novembre de l’année précédente, précise M. Boudina. «Le wali-délégué de Baraki nous a invités à une réunion en mars de cette année. Il nous a conviés à constituer une commission pour l’étude des dossiers de demandes de logement», a ajouté notre interlocuteur. La commission a passé sept mois à étudier les dossiers. Elle a établi une liste de demandeurs de logement. Ces membres ont attendu une réponse officielle de l’administration. Rien n’a profilé à l’horizon. «Nous attendons depuis le mois de juin et voyez-vous où cette attente nous a menés», regrette M. Boudina. Pourtant, les autorités ont annoncé en grande pompe, en début de la semaine, l’opération de relogement de ces habitants. «Je l’ai entendu à la radio. Aussi, un quotidien a fait part de cette information», affirme un autre habitant de la cité. «J’ai été surpris de découvrir que notre cité ne figure pas dans la liste des opérations de relogement lancées aujourd’hui (hier)», renchérit-il. Hier, une large opération de relogement a été effectuée par les services de la wilaya d’Alger. Elle a touché près de 1600 familles (1586) occupant des bidonvilles et des habitations précaires. Le directeur du logement de la wilaya, Smaïl Mohamed, a annoncé à la radio que «ce sont d’abord les habitants de Diar Echems, Diar El-Kef et de la cité des Palmiers qui seront visés». Il a précisé que trois opérations «combinées et non-stop», seront également lancées. Pour rappel, la première action de ce dispositif de relogement a été lancée en janvier 2010. Elle a vu le relogement de 10.000 familles et le démantèlement de 12 sites. Elle a touché 579 familles occupant des chalets. La seconde opération concerne 520 familles de Diar Echems tandis que la troisième touchera 487 foyers. «Nous sommes laissés-pour-compte», déplore Samir.



La police verse dans un langage indécent



À ce moment, un jeune crie : «Ils ont blessé ma sœur !» Des éléments de la police sont visibles sur les toits de maisons qui menacent de s’effondrer. Ils font abattre sur la foule une pluie de pierres. Ils ne font aucune distinction ni d’âge, ni de sexe. Les chargés de l’ordre et de la sécurité auront même versé dans un langage irrespectueux. Un torrent d’insultes et de noms d’oiseaux est lancé sur les citoyens de la cité. Ces derniers répliquent par des slogans hostiles au pouvoir. La misère a écrit des lignes saignantes sur les murs délabrés des habitations. Des maisons de deux pièces contiennent entre deux et trois familles. L’exemple de Aïcha Boulezazen est émouvant. Cette ancienne moudjahida habite un deux-pièces vétuste. Elle y vit avec les familles de ses deux fils mariés. «J’ai également un garçon et deux filles célibataires (deux autre filles sont mariées et vivent ailleurs). Ils vivent avec moi. L’une de mes filles est handicapée à 100%» dit, sereinement, Na Aicha. Sur ces propos, nous nous rendons au siège de la daïra. À l’entrée sont regroupées des familles entières. Seulement, le nombre des policiers présents est supérieur à celui des citoyens. Parmi les familles figurent les demandeurs de logement sociaux et celles des victimes de la tragédie nationale. «Nous avons des dossiers de demandes de logement qui datent de 1982. Basta ! Que les autorités arrêtent de mentir aux citoyens», crie l’un de ces citoyens.



Les émeutes du logement risquent de sonner le tocsin d’une révolte sociale générale. Les échauffourée de Baraki sont intervenues au lendemain de celles de la cité des Palmiers, à Bachdjarrah, et celle de la Glacière. Alger est sur une poudrière.



La presse indésirable
«Laissez-nous faire notre travail. Nous vous donnerons des informations après (les échauffourées)», c’est en ces termes que les éléments de la police antiémeute ont tenté, hier, d’empêcher les journalistes de couvrir les émeutes les ayant opposés aux citoyens de la cité Diar El Baraka de Baraki. Sur les lieux, des policiers en civil surveillaient de près les mouvements des reporters dépêchés sur les lieux. Les pratiques du parti unique ont la peau dure…


Mohamed Sadek Loucif
L'Expression, 27 décembre.
CLN
 

Re: La crise mondiale

Messagepar CLN » Samedi 01 Jan 2011 13:09

Samedi 1 janvier 2011 6 01 /01 /2011 12:07 le jura libertaire

Deux échos des troubles en Tunisie - 31 décembre

Tunisie : Révolte ou révolution ?

Deux semaines après le début du mouvement de protestation général en Tunisie, la population ne décolère pas. Des affrontements entre manifestants et policiers et des arrestations ont eu lieu hier dans plusieurs régions.
Hier, des manifestants ont tenté de se rassembler à Bab Djezira (Tunis), à 13h, mais leur regroupement a été interdit. Selon des témoins oculaires, la police a bloqué toutes les entrées de la place et les quelques manifestants qui ont réussi à s’y rendre se sont retrouvés face à 300 policiers en tenue noire et une centaine en civil. Les mêmes manifestants s’apprêtaient en début d’après-midi à rejoindre un autre rassemblement, celle de l’Association tunisienne des femmes démocrates. Si aucun incident majeur n’est à déplorer dans la capitale, à Djerba et Djendouba les manifestations auraient été sévèrement réprimées par les forces de l’ordre. Selon les mêmes sources, la police s’en serait violemment pris aux manifestants à Djbeniana, faisant plusieurs blessés, dont un membre du comité régional des diplômés demandeurs d’emploi, Saber Ben Moubarak, atteint à la tête. Une série d’arrestations aurait également eu lieu dans la même région alors qu’un jeune a été tué par balle à Menzel Bouziane, où la révolte a été violemment étouffée.
Tout a commencé à Sidi Bouzid

Des forces de l’ordre face aux manifestants
à Sidi Bouzid le 27 décembre 2010
Par ailleurs, des syndicalistes se sont rassemblés à Sidi Bouzid pour exiger la libération de tous les militants arrêtés, tandis que les avocats se rassemblaient à Sousse. Mohammed Bouaziz, jeune diplômé sans emploi, avait tenté, le 17 décembre dernier, de s’immoler par le feu devant le gouvernorat de Sidi Bouzid pour protester contre la saisie de sa marchandise par les autorités. L’incident a provoqué des protestations dans la région qui se sont transformés en violents affrontements entre la police et les manifestants, faisant un mort et plusieurs blessés en une semaine. Deux autres jeunes se sont suicidés pour protester contre leurs conditions de vie. Depuis, un large mouvement social a touché toutes les villes du pays et les revendications politiques se sont rajoutées aux économiques.
Face à l’ampleur que prend le mouvement protestataire en Tunisie, le président Zine El Abidine Ben Ali a limogé, hier, le gouverneur de la région de Sidi Bouzid, ainsi que ceux de Menzel Bouziane et de Zaghwane, a-t-on appris de source officielle. Ce limogeage intervient au lendemain d’un remaniement ministériel partiel touchant les ministères de la Communication, du Commerce et de l’Artisanat ainsi que le ministère des Affaires religieuses. Par ailleurs, un plan d’un million de dinars pour impulser le développement à Sidi Bouzid a été annoncé.
Mehdia Belkadi - El Watan, 31 décembre 2010.
Tunisie : la chaîne Nessma TV brise le verrouillage médiatique sur les troubles de Sidi Bouzid
Pour la première fois depuis le déclenchement des troubles à Sidi Bouzid, (centre-ouest de la Tunisie), une chaîne tunisienne privée, Nessma TV, a brisé le verrouillage médiatique en diffusant jeudi soir une émission spéciale sur ce mouvement de protestation sociale qui s'est propagé à la plupart des régions du pays, faisant deux morts et un blessé grave et engendrant de nombreuses arrestations.
Cette initiative, sans précédent dans les annales des médias tunisiens, dans le traitement des dossiers sensibles de l'actualité nationale, intervient au lendemain de la prise en main du secteur de l'information par un nouveau ministre, Samir Laâbidi.
Ouvert et inhabituel pour le téléspectateur tunisien, le débat a réuni une brochette de journalistes connus pour leur franc-parler et l'avocate et militante des droits humains, Bochra Belhaj Hamida, qui faisait sa première apparition sur une chaîne de télévision tunisienne.
L'émission, qui a duré près d'une heure et demie, était illustrée de reportages sur le terrain, où la parole a été donnée, «sans censure», aux habitants de Sidi Bouzid. Ces derniers ont fait part ouvertement de leurs revendications et des problèmes dont souffre cette région frappée par un taux de chômage élevé et le manque d'infrastructures et de commodités, à la différence des zones côtières.
Corruption, népotisme, responsables défaillants qui «ne pensent qu'à leurs fauteuils», impunité et absence de contrôle des crédits alloués par l'État : tout a été passé au crible, sans détours, par les citoyens interviewés, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes.
Un témoignage émouvant a été apporté par la sœur de Mohamed Bouazizi, ce jeune vendeur ambulant de fruits et légumes qui s'est immolé par le feu. Un acte de désespoir après la saisie de sa marchandise par des agents municipaux avait été le déclencheur des troubles. «Malgré le réconfort moral et le soutien matériel que nous a apporté le président (Zine El Abidine Ben Ali) en nous recevant, mon frère, gravement brûlé, vivra handicapé et ne pourra plus travailler pour subvenir à nos besoins», a-t-elle déclaré.
Sur le plateau, deux jeunes journalistes ont considéré comme un non-sens le verrouillage médiatique à l'ère de l'Internet. «Aux premiers jours des troubles, rien ne filtrait sur les journaux et les médias audiovisuels. C'était le black out total, alors que les chaînes de télévision étrangères en faisaient état en puisant leur matière sur la toile», a noté Rym Saïdi.
L'émission de Nessma TV, dont le propriétaire est l'homme d'affaires Nabil Karoui et dont le capital est détenu en partie par le producteur de cinéma Tarik Ben Ammar, constitue «un véritable tournant , pourvu que ça dure», a commenté Mounir Souissi, correspondant de l'agence de presse allemande DPA.
Leur presse (AP), 31 décembre.
CLN
 

Re: La crise mondiale algerie emeutes et greves sauvages

Messagepar CLN » Jeudi 06 Jan 2011 17:35

Jeudi 6 janvier 2011 4 06 /01 /2011 08:47
Émeutes à Oran, Alger, etc. - Grève sauvage des dockers d'Alger - 5 janvier

Augmentation des prix : Violentes émeutes à Oran

Des émeutes ont éclaté dans plusieurs quartiers populaires de la ville d’Oran pour protester contre la cherté de la vie après les hausses de prix enregistrées ces derniers jours sur les produits alimentaires.

La contestation a démarré en début d'après midi dans le quartier Victor Hugo, dans le centre-ville d’Oran, avant de s’étendre vers d’autres quartiers de la ville, notamment le célèbre quartier El Hamri. Pour prévenir d’éventuels dégâts, les sièges administratifs ainsi que les commerçants de ces quartier ont baissé leurs rideaux de crainte de débordements.

Le siège de la CNEP situé dans le quatier Petit Lac a été attaqué et saccagé par les manifestants.

La circulation a été coupée par les manifestants dans plusieurs quartiers de la ville. Les manifestants ont incendié des pneus et jeté des projectiles en direction des forces de l’ordre, déployées massivement. Les manifestants étaient encore rassemblés en début de soirée dans un climat tendu face aux forces de l'ordre.



Des coups de feu à Alger, l'embrasement à Oran

Selon nos informations les émeutes ont gagné la capitale, Alger, ce mercredi soir.

Des violents affrontements ont lieu dans le quartier populaire de Bab El Oued ou les jeunes manifestants ont attaqué le commissariat de police du 5e arrondissement. Les affrontements sont en train de se propager au centre ville ou à 19h30 des coups de feu sont entendus par la population.

À Oran, la deuxième ville du pays c'est l'embrasement, les émeutes se sont propagées dans tous les quartiers populaires la ville.

Des émeutes ont éclaté aujourd'hui dans plusieurs villes en Algérie. Après Djelfa, Boumerdes, Annaba, Tipaza, Staoueli, Fouka, et en ce moment à Oran.

En ce début de soirée ce mercredi 5 janvier 2011, des émeutes ont également éclaté dans la proche banlieue d'Alger à Cheraga, ou les jeunes tentent d'attaquer le siège de la gendarmerie. Selon des informations persistantes les algérois manifesteront demain jeudi dans les rues d'Alger pour protester contre la flambée des prix !


Le Matin, 5 janvier 2011.


La protestation gagne Oran

«Vie chère, pas de logement décent, chômage, drogue et marginalisation», tels ont été les cris de colère de plusieurs dizaines de citoyens à travers plusieurs quartiers populaires de la ville d’Oran, qui sont sortis dans la rue hier dans un mouvement spontané pour crier leur désarroi face à la flambée des prix des produits alimentaires de large consommation.

Ces hausses subites, non justifiées, des prix des produits alimentaires de base ont créé un grand déséquilibre dans les budgets des ménages algériens. Pensant au début qu’il s’agissait d’une hausse passagère, les citoyens ont vite compris que cela risquait de durer longtemps. La tension était palpable en cette matinée du 5 janvier partout à Oran. On ne parlait que de la hausse des prix qui venait s’ajouter à un ras-le-bol qui touche bon nombre de secteurs. Au quartier Victor- Hugo, communément appelé Tirigou, plusieurs personnes se sont réunies pour manifester leur colère, en brûlant des pneus et usant de jets de pierre sous le regard des forces de police et antiémeute.



Sur place, il était impossible de s’approcher du manège où des policiers quadrillaient les lieux pour éviter tout débordement, surtout lorsque des lycéens se sont joints à ce mouvement de contestation. Approchés, des jeunes nous diront : «Oui, nous aussi, nous sommes concernés. Il n’y a pas que la cherté des produits alimentaires, notre quotidien n’évolue pas. Il n’existe pas de divertissements consacrés aux jeunes, à part les cybercafés et quelques aires de jeu que nous improvisons nous-mêmes, comment voulez-vous qu’on ne se drogue pas ?» Un père de famille nous interpelle : «J’ai entendu dire qu’un gars du ministère des Finances prévoyait une hausse pour toute cette année, si c’est vrai et il n’a pas dû le dire pour rien, ces gens qui nous gouvernent pensent-ils à nous simples citoyens ? Comment ferons-nous face avec un salaire qui n’évolue pas ? ». Autant de cris de colère et de ras-le-bol, exprimés au niveau de plusieurs autres quartiers El-Hamri, les Planteurs, Ras-El-Aïn où un début d’émeute avait déjà éclaté, lundi avant d’être vite maîtrisé par les forces de police, ou encore au niveau du quartier Taureau, Choupôt et bien d’autres, où on n’entend parler que de cette mal-vie, à laquelle s’ajoute la hausse des prix des produits de première nécessité.

Au moment où nous tentions de regagner le centre-ville, nous avons été surpris par un mouvement de panique qui a éclaté en milieu d’après-midi. Des gens courraient dans tous les sens, les commerçants s’empressaient de fermer leurs magasins et des voitures roulaient en sens inverse. La raison : l’on parle d’un début d’émeute qui allait gagner le centre-ville d’Oran. Tentant de nous frayer un chemin en passant par le front de mer, nous avons vite fait demi-tour fuyant les jets de pierre, lancés par quelques jeunes qui visaient le siège de la daïra, ces manifestants tentaient de rejoindre le centre-ville d’Oran en empruntant les ruelles.

Une fois arrivé au centre-ville, les discussions allaient bon train sur les raisons de cette émeute justifiée et approuvée par bon nombre de citoyens. «La drogue envahit nos quartiers, on parle même de cocaïne maintenant ! Les expulsions de citoyens de leurs logements qui tombent en ruine sans être relogés, chômage, piston, corruption… Comment ne pas manifester, lorsqu’en plus de tout cela, on augmente les prix des produits de première nécessité ?». Mis à part une ambiance lourde, aucun signe d’émeute au niveau du centre-ville n’a été noté, mais vers 16h, une présence policière discrète prenait place à des endroits stratégiques.

Le Soir d’Algérie, 6 janvier.


Oran : Plusieurs quartiers en proie à la protestation

La hausse des prix, la hogra, les verrous bureaucratiques, le chômage et le manque de logements ont été autant de phénomènes dénoncés par les manifestants.

Plusieurs quartiers de la ville d’Oran ont vécu, hier, un après-midi mouvementé. Tout a commencé dans le quartier populaire Ibn Sina (ex-Victor Hugo). Des jeunes et moins jeunes sont, sans prévenir, sortis dans la rue. Dans leur action, les jeunes déchaînés ont barricadé la route qui mène vers leur quartier et brûlé, dans plusieurs axes, plusieurs pneus. Soutenu par des lycéens, venus en force après leur sortie des classes, la foule commençait à grossir. Les forces antiémeute sont intervenues et ont tenté de disperser les manifestants. Ces derniers ont procédé à des jets de pierres contre les policiers dépêchés en force.

La hogra, les verrous bureaucratiques, le marasme, le malaise social, la malvie, la cherté de la vie, la hausse des prix, le chômage et le manque de logements ont été autant de phénomènes dénoncés par les frondeurs. La foule grossissait à vue d’œil. Les policiers ont dispersé les manifestants. Le même scénario s’est produit dans le quartier populaire d’El Hamri et Dhaya (ex-Petit Lac). À Taureau, prés d’Eckmühl et dans le quartier de Choupot, plusieurs dizaines de jeunes se sont rassemblés autour d’un seul sujet de débat : que se passe-t-il réellement à El Hamri et Ibn Sina.


À l’heure où nous mettons sous presse, la situation est restée tendue tandis qu’une vive panique s’est emparée des Oranais, plusieurs commerçants du centre-ville ont cédé à l’inquiétude en baissant rideau alors que les chauffeurs fuyaient la ville. Pourquoi ont-ils agi de la sorte ? Il est clair que les commerçants du centre-ville, précisément ceux des rues Larbi-Ben M’hidi et ceux de la rue Khemisti, gardent intactes les séquelles de la furie juvénile qui a accompagné la relégation du MCO en 2008. À cette date, plusieurs dizaines de commerces avaient été vandalisés et pillés. Le remake de l’édition de 2008 n’a pas été écarté par les vendeurs du centre-ville vu que plusieurs jeunes, probablement en panne d’idées, ont commencé à se préparer à une éventuelle émeute… D’autant que tous les indices étaient au rouge vu les petits regroupements qui commençaient à se former un peu partout dans les coins de la ville.

Une véritable bombe à retardement couve ces derniers jours à la wilaya d’Oran. En effet, les habitants du géant quartier populaire de Ras El Aïn sont sortis dans la rue dans la soirée de lundi. Dans leur mouvement, les manifestants ont barricadé la route qui lie Sidi El Houari au rond-point Habib-Bouakeul via le siège de la 2e Région militaire. Pour cause, les manifestants de Ras El Aïn ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de démolition arbitraire de près d’une vingtaine de bidonvilles. Auparavant, plusieurs dizaines de pères de famille, jeunes et moins jeunes, se sont regroupés devant l’entrée principale de la daïra de Bethioua dénonçant la liste des 110 bénéficiaires des logements sociaux.

Durant la même journée, les chauffeurs et receveurs de l’Entreprise publique des transports d’Oran ont observé un mouvement de débrayage à travers lequel ils ont revendiqué une hausse des salaires et le versement des primes de rendement.

Wahib Aït Ouakli - L’Expression, 6 janvier.


Protestation et panique au centre-ville d’Oran

Un mouvement de panique s’est emparé du centre-ville d’Oran, hier dans l’après-midi, suite à la propagation d’une information selon laquelle des émeutiers venant de la périphérie allaient envahir cette partie de l’agglomération qui concentre le gros du trafic.

Des incidents ont été signalés à El Hamri (pneus brûlés) et à Petit Lac (avec une route barrée par des branchages et des pneus enflammés également) mais c’est la rumeur qui a amplifié le phénomène, créant une véritable frayeur chez les automobilistes qui ont, pour la circonstance, aggravé les embouteillages déjà denses en temps normal. En l’espace de quelques minutes, les voitures ont presque déserté le centre-ville. Les commerçants ont, pour la majorité, baissé rideau. D’autres ont continué à travailler à portes fermées ou à moitié, guettant la moindre bruit. Les lycéens sont sortis plus tôt que prévu et quelques uns ont rejoint les riverains qui se sont amassés sur les trottoirs et les places publiques. Une véritable tension a régné au quartier Saint Pierre, en plein cœur de la ville, qui avait, lors des émeutes liées à la relégation du club de football MCO, enregistré d’importants accrochages avec les forces de l’ordre. Vers 18h, les curieux étaient moins nombreux mais la tension persistait.

Des jeunes dans la rue contre la cherté de la vie

Hier, vers 15h30, des jeunes d’El Hamri sont sortis dans la rue. Ils ont investi le boulevard des Martyrs, appelé aussi boulevard de «la faïence». La fumée provenant des pneus incendiés au milieu de la route était visible à plusieurs centaines de mètres, ce qui dissuadait tout automobiliste d’avancer.

Des jeunes criaient leur ras-le-bol d’une vie qu’ils qualifient d’insupportable et qui va de mal en pis. «On est chômeurs, mal logés et voilà qu’on nous ajoute la cherté de la vie», lançaient les protestataires. D’autres scandaient «halte à la cherté de la vie». Un citoyen nous a déclaré : «Les prix des produits alimentaires de base flambent et on parle d’une pénurie de farine. Dans quelques jours, on ne trouvera même pas le pain.»

Selon nos sources, la première étincelle de protestation était partie, la veille, du quartier des Planteurs. En fait, dans la soirée de mardi, des habitants de ce quartier sont sortis dans la rue pour protester contre la cherté de la vie et leurs conditions d’habitat. Pour ce qui est des évènements d’hier, ils ont commencé, dit-on, au quartier Bastille où les policiers sont, selon des sources, intervenus pour disperser les protestataires. Dans d’autres quartiers de la ville, les policiers ont bouclé les périmètres occupés par les manifestants et n’ont répondu à aucune provocation. Selon les services de sécurité, «la situation a été maîtrisée, le calme est revenu en fin d’après-midi dans tous les quartiers de la ville et aucune arrestation n’a été enregistrée».

El Watan, 6 janvier.


Oran : Des jeunes des quartiers Victor Hugo et La Bastille descendent dans la rue

Les protestations ont débuté la veille en soirée au quartier bas de Ras El Aïn, et le mouvement qu'on croyait un simple chahut de bambins a vite gagné d'autres quartiers de la ville d'Oran, qui garde encore en mémoire les émeutes de 2008 qui avaient suivi la rétrogradation du MCO en division 2.

Hier, une centaine de jeunes ont investi, en début d'après-midi, les rues du quartier populaire Tirigo (Victor Hugo) pour protester contre les dernières hausses des prix de certains produits de large consommation. La contestation a gagné ce quartier situé sur les hauteurs de la ville et une forte tension était perceptible, notamment chez les commerçants qui avaient, dès les premiers mouvements de foule, baissé rideau.

Les jeunes que nous avons rencontrés sur les lieux nous ont indiqué que le mouvement de protestation, motivé par les dernières hausses des prix de certains produits de large consommation (huile, sucre, café et lait), allait gagner d'autres quartiers de la ville. Des blocs de pierres et des pneus brûlés furent dressés sur le boulevard qui mène vers le parc d'attractions.

Le mouvement de foule des jeunes qui sillonnaient les rues allait gagner très vite le quartier mitoyen de La Bastille, avant que l'information du soulèvement ne parvienne aux jeunes du quartier Saint Eugène. Vers 17h, les magasins du centre-ville commençaient à baisser rideau, à leur tour. Les rumeurs d'une émeute généralisée gagnait du terrain, faisant craindre le pire aux parents qui s'empressaient d'inviter leurs enfants à rentrer à la maison.

D'ailleurs, certaines écoles du centre-ville ont libéré les enfants bien avant 17h pour leur permette de rentrer chez eux. À Victor Hugo, un cordon de policiers antiémeutes a été déployé pou libérer la voie et permettre aux automobilistes de circuler librement. Les alentours des quartiers La Bastille et Victor Hugo ont été bouclés par les forces de l'ordre qui ont dévié la circulation automobile. alors que nous déambulions à la recherche du moindre indice pour enrichir notre article, d'autres informations faisaient état de la propagation du mouvement au quartier mythique El Hamri, tout un symbole pour la ville.

La veille, des habitants de Douar Menatsia, non loin d'El Hassi, avaient protesté contre leurs conditions de vie jugées dégradantes. Le mouvement, qui avait pris fin dans le calme, avait été suivi par un soulèvement à Ras El Aïn, pour protester contre la cherté de la vie. Hier, le tout-Oran vivait au rythme des rumeurs, de rideaux de magasins qui se baissaient à la hâte et de passants qui pressaient le pas pour rejoindre leurs domiciles.

La tension dans certains quartiers était fort perceptible et tout laisser présager que la situation pouvait dégénérer pour embraser toute la ville. Des jeunes que nous avons rencontrés à Tirigo n'ont pas pu nous fournir d'indications sur les parties qui sont derrière ce mouvement. «Tkhaltate et tout ça devait arriver. Les gens ont marre de payer à chaque fois plus cher leurs produits de première nécessité», diront-ils, avant de souligner que l'information s'est propagée via les SMS et facebook. Hier, une source de la sûreté de wilaya nous a affirmé que vers 18h, leurs services n'avaient procédé à aucune arrestation.

La ville, qui avait durement vécu la rétrogradation du Mouloudia en division 2, en 2008, croyait, qu'en pansant ses blessures, elle avait tourné la page des manifestations de rue. Elle s'est réveillée hier avec la peur de revoir, encore un fois, son ciel empli de fumée et de volutes de gaz lacrymogènes.

À l'heure où nous mettions sous presse, des jeunes du quartier Saint Pierre partaient aux nouvelles et tentaient de gonfler à leur convenance les informations glanées. «Il paraît que c'est erroubla à Tirigo, El Hamri et Saint Eugène. Tkhaltate et on ne sait pas comment cela va finir», affirment des jeunes rencontrés adossés au mur d'un immeuble de ce quartier de la haute ville.

Le Temps d’Algérie, 5 janvier.



Les dockers en colère : Le port d’Alger paralysé pour la seconde journée

Pour la seconde journée consécutive, les activités du port d’Alger étaient hier à l’arrêt. L’intervention des représentants des travailleurs n’a rien apporté de nouveau, puisque les dockers ont décidé d’engager un bras de fer avec l’employeur sans se référer à leur représentation syndicale. Cette dernière semble ne plus contrôler la situation.

Le nombre de dockers en grève au niveau du port d’Alger a augmenté, selon des travailleurs rencontrés hier à proximité de l’Entreprise portuaire d’Alger. Au premier jour, soit mardi dernier, ils étaient une centaine de dockers à observer un arrêt de travail illimité. Pour cette seconde journée, le syndicat d’entreprise semble ne pas contrôler la situation. En effet, les grévistes ont refusé de donner suite à l’appel pour la suspension de la grève lancé par leurs représentants syndicaux.

À l’origine de ce bras de fer enclenché par les dockers du port d’Alger, les nouvelles mesures de compensation des heures supplémentaires et l’organisation des shifts, décidées par l’employeur. Les mesures concernent également la compensation des heures supplémentaires et l’organisation du travail. Le texte stipule que «la majoration des heures supplémentaires travaillées de nuit se fait sans cumul avec les repos compensateurs» et que les agents ayant travaillé en double nuit «bénéficient du paiement du premier shift en heures supplémentaires majorées à 100% avec l’attribution d’un jour de récupération pour le 2e shift de nuit». Les heures supplémentaires exécutées les vendredis et les jours fériés demeurent payés à 100% et compensées par une journée de repos, conformément à la loi relative aux relations individuelles de travail, a soutenu, pour sa part, la direction générale de l’Entreprise portuaire d’Alger (l’Epal). Pour cette dernière, «il est inconcevable que les dockers, en arrêt de travail, exigent d’être payés et veuillent toucher une récupération pour toutes les heures supplémentaires même celles effectuées en dehors des vendredis et des jours fériés». C’est, selon elle, contraire à la loi.

Par ailleurs, les dockers grévistes contestent la composition des équipes de manutention arrêtée conjointement avec la section syndicale pour toutes les catégories de marchandises. L’accord signé en juillet 2010 prévoit également la réduction de l’effectif des équipes de manutention par souci de se conformer aux normes de travail et de rendement. C’est suite à cela, d’ailleurs, que le syndicat d’entreprise du port d’Alger a affiché son opposition à la «démarche unilatérale» engagée par les travailleurs. Pour les cadres syndicaux de l’Entreprise portuaire d’Alger, «il s’agit là d’un débrayage isolé et inexpliqué».

Pour rappel, le port d’Alger à travers sa partie gérée par cette entreprise emploie près de 1100 travailleurs, dont 500 permanents, 160 contractuels et 336 journaliers. Il y a quelques années, il employait quelque 3000 dockers et assurait près de 40% du trafic maritime national.

Abder Bettache - Le Soir d’Algérie, 6 janvier.



Une manifestation contre la flambée des prix dégénère à Alger

Des émeutes ont éclaté mercredi soir dans le quartier populaire de Bab el Oued à Alger où des dizaines de jeunes ont manifesté contre la flambée des prix et affronté les forces de l'ordre à coups de pierre, a-t-on appris auprès de témoins.


Les incidents ont commencé peu avant la tombée de la nuit lorsque des manifestants ont occupé l'une des principales artères du quartier, selon ces sources. «Ils se sont mis à lancer des pierres contre les policiers anti-émeutes déployés dans le quartier. Un groupe de jeunes a notamment saccagé un Abribus», a précisé un résident joint par téléphone. Les manifestants ont également érigé des barricades à l'aide de pneus qu'ils ont enflammés, a-t-il ajouté sans pouvoir préciser s'il y a eu des victimes.

Les prix de certains produits de base, comme le sucre et l'huile, ont récemment enregistré une hausse considérable. Dans la journée, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, avait indiqué que cette flambée n'était pas «uniquement» due à la hausse des cours sur le marché mondial. «Les producteurs et distributeurs de gros ont leur part de responsabilité. Les marges bénéficiaires qu'ils imposent sont exagérées», avait-il jugé. Les prix des aliments de base tels que le lait et le pain ne seraient pas augmentés, avait-il toutefois assuré : «L'État continuera à subventionner ces produits.»

Les émeutes de Bab el Oued s'inscrivent dans une contestation sociale sporadique qui touche régulièrement plusieurs villes du pays. Lundi soir, des milliers de jeunes ont bloqué des routes dans la région de Tipaza (70 km à l'ouest d'Alger) pour dénoncer la flambée des prix de l'alimentation et leurs conditions de vie difficiles, a rapporté mercredi le quotidien arabophone El Khabar.

Fin décembre, des incidents dans plusieurs quartiers périphériques d'Alger ont opposé durant trois jours les forces de l'ordre à des manifestants réclamant de meilleurs logements. L'attribution de logements sociaux provoque régulièrement des protestations en Algérie. La population a triplé depuis l'indépendance en 1962 et atteint quelque 36 millions d'habitants actuellement, mais la construction n'a pas suivi.

Leur presse (Le Parisien), 6 janvier.


Émeutes contre la cherté de la vie à travers le pays
Nuit agitée à Bab El Oued

Des affrontements ont opposé dans la soirée d’hier de jeunes manifestants aux forces de l’ordre à Bab El Oued. À l’heure où nous mettons sous presse, des centaines de jeunes en furie ont attaqué le commissariat du «5e», situé au centre-ville.


Des blocs de pierre ont été lancés en direction du commissariat. Selon des témoignages concordants, les policiers, retranchés à l’intérieur de l’édifice, situé dans le quartier Trois-Horloges, ont été dans l’obligation de tirer des coups de sommation pour disperser la foule en colère. Les policiers ont aussi fait usage de bombes lacrymogènes.


Des slogans — «Bab El Oued echouhada» — ont été scandés par un groupe de jeunes de ce quartier. Des policiers antiémeute ont tout de suite investi les lieux pour prêter main-forte à leurs collègues qui avaient déjà fort à faire pour disperser la foule agglutinée au centre-ville. Les affrontements ont duré une bonne partie de la nuit d’hier. Les forces de sécurité se sont déployées aux abords de Bab El Oued, bloquant tous les accès.

Plusieurs manifestants et des policiers ont été blessés lors de ces échauffourées. Rappelons que des heurts avaient déjà opposé, mardi soir, les habitants de Bab El Oued aux forces de l’ordre.

Des projectiles ont été lancés sur les policiers. Des voitures de police en stationnement ont été prises pour cibles. Dans le quartier, on justifie l’action des jeunes par le «comportement indigne» des supporters du CRB et l’«inaction des policiers», pourtant présents en nombre à l’occasion du match qui a opposé, avant-hier, l’USMA au CRB. «Les policiers ont essuyé des jets de pierres des jeunes de Bab El Oued, excédés par le comportement injurieux de supporters du CRB qui ont proféré des insultes à l’adresse des habitants du quartier», signalent des citoyens réunis sur les boulevards Mira et Lotfi, théâtre des échauffourées.

Les habitants ont dénoncé le «laxisme» des policiers après le match USMA-CRB. «La police est restée de marbre devant ces énergumènes qui ont lancé des injures et ont même saccagé des commerces. La vitrine d’un magasin situé à proximité de la DGSN a été saccagée. Les policiers ont même facilité le départ des supporters provocateurs dans des bus en direction de Aïn Benian», constatent les résidants dont le quartier est en état de siège après chaque match. Plusieurs dizaines de jeunes du quartier de Bab El Oued ont été embarqués après une course-poursuite engagée par les policiers. Le chef de la sûreté de wilaya d’Alger s’est déplacé sur les lieux, nous assure-t-on. De folles rumeurs ont circulé dans la capitale sur d’éventuels affrontements dans plusieurs quartiers d’Alger.

Nadir Iddir, Hacen Ouali
El Watan, 6 janvier.


Violentes émeutes à Bab El Oued
La police riposte par des tirs de balles à blanc

Des émeutes ont éclaté, mercredi 5 janvier en début de soirée dans le quartier de Bab El oued à Alger a-t-on appris auprès de témoins sur place. Des manifestants du quartier les «Trois horloges» et d’autres environnants, armés de barres de fer, ont brûlé des pneus pour protester contre la cherté de la vie, ont indiqué ces sources.

Des magasins ont été saccagés et des voitures incendiées. Plusieurs groupes ont tenté de s’attaquer au commissariat du «Cinquième», situé non loin des «Trois horloges», mais les policiers ont riposté par des tirs de balles à blanc, à indiqué une source sécuritaire. Aucun bilan n’était disponible vers 20 heures, mais plusieurs manifestants et des policiers ont été blessés, selon la même source sécuritaire.

À l’heure où nous mettons en ligne, la police attendait des renforts pour contenir la colère des manifestants. Le quartier a été bouclé par les forces de l'ordre. C’est en début de matinée que des rumeurs avaient circulé dans tout le quartier de Bab El Oued sur l’imminence d’une protestation contre les commerçants. Les habitants ont aussi répercuté les informations faisant état d’émeutes à Tipaza et Kolea pour des motifs similaires.

Sonia Lyes
Tout sur l’Algérie, 5 janvier.



Des enfants de 12 ans protestent dans la rue et bloquent la route à Baraki !

En Algérie, la protestation n'a plus d'âge ! À Baraki, dans la banlieue d'Alger, des enfants âgés d'à peine 12 ans ont quitté les bancs de leur école pour descendre dans la rue et crier leur colère devant des policiers médusés.

C'est une scène qui a stupéfié toute la population de Baraki, une commune déshéritée située dans la banlieue est de la capitale. Mardi matin, plus de deux cents élèves d'une école primaire s'alignent tel un bataillon pour barrer la route qui mène à Larbâa, une ville située à 25 km sud d'Alger. De leur voix angélique surgissent des paroles révoltées à travers lesquelles ces enfants ont exprimé haut et fort leur ras-le-bol contre la précarité.

Protestant contre les conditions inqualifiables dans lesquelles ils sont scolarisés chaque jour, ces enfants n'ont aucunement été impressionnés par la venue de la police et de la gendarmerie nationale. Bien au contraire, ils n'ont pas bougé d'un iota sur la route et leur détermination à poursuivre leur protestation s'est encore accentuée.

Hébétés par le courage et la détermination de ces écoliers, les policiers et les gendarmes se sont contentés dès lors d'observer ce mini rassemblement populaire en attendant l'arrivée des parents de ces élèves protestataires. Dépourvue de chauffage, des murs délabrés, des classes sales et sinistres, les écoliers dont certains sont âgés de 10 ans ont tenu à boycotter les cours tant que les conditions de leur scolarisation ne s'améliorent pas dans leur établissement.

Ce dernier porte, d'ailleurs, le nom si éloquent de «13 hectares» ! Manquant du minimum requis pour être qualifié d'une école, l'établissement «13 hectares» ne compte ni eau potable, ni cantine scolaire et encore moins des sanitaires propres. Parqués dans ce couvoir, les enfants ne veulent plus être traités comme du bétail.

«Cette école est un bidonville. Nous risquons d'attraper des maladies à chaque matin qu'on s'y rend. Et lorsqu'il pleut, toute l'école est inondée. Nous ne voulons plus étudier au milieu de la boue»,se sont écriés les chérubins dont la rage n'a rien à envier à celle de leurs aînés.

De leur côté, les autorités publiques se sont, une fois encore, illustrées par leur absentéisme, pour ne pas dire leur je-m’en-foutisme. Mais peu importe, les enfants de Baraki auront réussi à prouver que l'indignation est la première force des citoyens.

Abderrahmane Semmar
El-Watan, 5 janvier.


Douaouda et l'ouest d'Alger en ébullition
La hausse des prix alimente les tensions sociales

Des échauffourées avec les forces de l'ordre ont été enregistrées mardi soir dans la commune de Douaouda. Les émeutiers sont sortis dans la rue pour protester contre la hausse des prix des produits de large consommation. Selon certaines informations recueillies sur les lieux, les jeunes protestataires devaient reprendre la protesta dans la soirée d'hier.

La paisible commune de Douaouda a connu ses premières émeutes depuis ces vingt dernières années. Jamais les habitants de cette partie de la wilaya de Tipaza «n'ont manifesté avec une telle virulence», décrivent des témoins. «Mardi soir, à partir de 7h30, des jeunes ont bloqué le boulevard principal avec des pneus et des troncs d'arbre», indiquent des résidents de la localité interrogés hier lors d'une visite sur les lieux.

La hausse des produits alimentaires serait la cause première du mécontentement de la population de Douaouda, ou du moins ceux qui sont sortis protester. D'après les dires de quelques individus rencontrés sur les lieux, «il est devenu très difficile de remplir le couffin avec de si bas salaires. Le sucre ayant atteint les 120 DA, le bidon d'huile de 5 litres coûte 750 DA, comment voulez-vous vivre décemment avec un rentrée d'argent misérable ?», affirment-ils.

En effet, ces derniers jours, nous constatons une hausse sans frein des produits de première nécessité. Ni l'appel de la société civile ni les avertissements de la presse nationale n'ont été pris en compte par les pouvoirs publics pour stopper le mécontentement et trouver les solutions idoines.

Déjà, dans la soirée de lundi, ce sont les localités de Fouka (Tipaza) et de Staouéli (Alger) qui ont été le théâtre d'émeutes. Elles ont pris fin avec l'intervention des forces de l'ordre. Ces dernières sont sur le qui-vive. Le ras-le-bol social risque de ne pas s'estomper, d'autant plus que le «virus s'est propagé».

De retour à Douaouda hier, l'un des habitants, chauffeur de profession et activant à Alger, nous indiquait que «les jeunes de cette localité ont décidé de ressortir pour bloquer encore une fois le grand boulevard de la ville qui dessert l'ensemble des quartiers, jusqu'à la sortie nord-est, à destination de Fouka».

Si des indices permettent d'expliquer la hausse des prix des produits alimentaires en raison de la flambée des cours internationaux, en Algérie, certains commerçants disent qu'«elle n'est pas justifiée». Ce sont encore là de nouvelles accusations portées contre les spéculateurs «qui s'enrichissent sur le dos des citoyens, le laissant frôler la misère, si ce n'est déjà fait», estime-t-on. Par ailleurs, au moment où nous mettons sous presse, des échauffourées ont éclaté à Staouéli.

Le Temps d’Algérie, 5 janvier.



Chéraga : des dizaines de jeunes bloquent la route

Des émeutes ont éclaté hier à Calmon, un quartier situé entre Chéraga et Bouchaoui.

Des jeunes sont sortis dans la rue pour exprimer leur indignation contre la cherté de la vie. Hier en fin de journée, ils ont coupé l’ancienne route reliant Alger à Tipasa en utilisant des pneus et des barrières. À l’aide de barres de fer, ces centaines de jeunes de moins de 25 ans se sont mis à casser tout ce qui passait par là, véhicules des particuliers, bus et autres. Des scènes dramatiques se sont produites en ce lieu d’habitude paisible et à vocation agraire. Les automobilistes sont restés bloqués dans la circulation pendant plusieurs heures, à regarder des images qui rappellent les évènements douloureux d’octobre 1988. Ces jeunes sont sortis pour exprimer leur indignation et leur révolte contre la cherté des produits de première nécessité, dont les prix se sont affolés depuis plusieurs semaines.

Pouvoir d’achat dérisoire et chômage récurrent font que des milliers de familles n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. L’intervention des éléments de la Gendarmerie nationale, peu de temps après le déclenchement subit de ce mouvement, a été d’une violence inquiétante. Les gendarmes ont tenté de rétablir l’ordre en plaçant un barrage pour dévier la circulation, une mission difficile dans de telles circonstances.

Calmon est un lieudit dépendant de la commune de Chéraga. Un endroit mal entretenu par les autorités locales qui n’ont pas trouvé de solutions aux multiples problèmes posés par la population sur les plans économique et social surtout. C’est un lieu calme et pauvre en même temps, où les autorités locales n’ont pas offert la moindre commodité aux citoyens. Les vingtaines de locaux commerciaux existants pour résorber le chômage et dynamiser la vie économique de cet endroit sont fermés depuis plusieurs années, privant ainsi les jeunes d’un travail décent et pour une vie meilleure.

Ce qui est certain, c’est qu’une tension a persisté toute la journée dans les rues d’Alger. Le sujet de discussion principal a été les émeutes provoquées par la cherté de la vie dans la wilaya de Tipasa. Entre soutien et critiques à ce type de comportement, les jeunes n’hésitaient pas à exprimer leur opinion et à la défendre. Si certains ont trouvé un moyen de débattre, d’autres campaient dans la rue, observant le mouvement. Comme si quelque chose se préparait…

Imen Aber - El Watan, 6 janvier.



Algérie : La hausse générale des prix généralise l'émeute

Les prix flambent à l’issue d’une année riche en affaires de corruption dans un pays qui affiche une aisance financière inégalée. La colère et le désarroi des chefs de familles des couches populaires sont désormais exprimés par leurs enfants et par l'émeute. Celle-ci est devenue pour les jeunes et adolescents la forme d’expression par excellence dans un pays politiquement verrouillé. L’Algérie est dans un climat «octobriste». La généralisation de la hausse des prix provoque la généralisation de l’émeute.


Tipaza, Oran, Alger… le même jour. La géographie, éparse et désynchronisée, des émeutes à l’algérienne a pris mercredi une tournure dense et simultanée qui a immédiatement rappelé les grandes émeutes d’octobre 1988. Ce sont les mêmes acteurs : des jeunes, souvent adolescents, qui font face au régime. Et même si Ali Benhadj, l’ancien numéro 2 de l’ex-FIS n’a pas raté l’opportunité d’aller parler aux jeunes à Bab El Oued avant de se faire arrêter, la contestation sociale se fait en dehors de toute structure organisée. Durant les dernières semaines, ce sont les bidonvilles et certains quartiers périphériques des villes, qui ont laissé éclater leur mauvaise humeur. Cette fois-ci, c’est la hausse subite et inexpliquée des prix qui suscite un ras-le-bol généralisé et simultané qui doit susciter des inquiétudes chez le gouvernement. Et qui suscite, comme toujours, des spéculations sur la «main invisible» qui serait derrière. Mais ce qui est sûr est que la hausse des prix, effet de la main vraiment «invisible» et mystérieuse, du marché algérien suscite une colère réelle au sein de la population. Le premier signe est venu de Koléa dans la wilaya de Tipaza. Des échanges vifs entre un jeune et un commerçant font chauffer les esprits. La colère face à des prix insupportables pour les petites bourses se transforme en une série de petites intifadha. La suite est dans la tradition de la jeunesse algérienne : rumeurs et émulation.

Quand Bab El Oued bouge…


À Bab El Oued, le quartier populaire d’Alger, les jeunes qui étaient déjà irrités par le fait que la police ait été «complaisante» à l’égard des supporters d’un autre quartier de la capitale, se sont engouffrés dans l’émeute. Mais très vite, ce n’est plus l’histoire de football qui sert de motif mais bien la hausse brutale des prix. Et d’une manière générale, une malvie faite de désœuvrement et d’ennui. Bab El Oued a eu une soirée mouvementée avec des scènes «octobristes» d’attaques contre des magasins et de véhicules brûlés. Et quand Bab El Oued bouge, d’autres quartiers d’Alger ne veulent pas être en reste. L’émulation a fonctionné et les petits intifadha se sont étendus à Raïs Hamidou, Bains Romains, Chéraga. À minuit, dans le carrefour de cité Maya, à Hussein-Dey, jonché de verres, des grappes de jeunes en tenues sportives, «occupaient» le terrain. Ce sont les desperados de l’immense bidonville d’Oued Ouchaïah. Comme dans de nombreux autres bidonvilles de la capitale, les opérations de relogement suscitent la frustration et la colère.

À Oran, les mouvements de grogne venus des quartiers Ibn Sina (ex-Victor Hugo) et El Hamri ont incité les commerçants à fermer boutique. Les jeunes ont fermé à l’aide de pneus enflammés l’axe routier entre le parc d’attractions et le au quartier de Bastié. Des affrontements ont eu lieu avec la police. Dans le quartier d’El Hamri, des jeunes se sont attaqués au dépôt d’Eriad avant d’être dispersés par la police. Au Petit Lac, un siège de la Cnep a été saccagé par les manifestants.

Une colère à l’issue d’une année très «corrompue»

Si les émeutes sont devenues une forme d’expression ordinaire en Algérie du fait du verrouillage de la vie politique, leur caractère simultané et leur extension aux grandes villes du pays est significatif de la généralisation du mécontentement face à la subite augmentation des prix qui est vécu dans les couches populaires comme une agression. Dans un pays plus «riche» que jamais — 155 milliards de dollars de réserves en devises et 48 milliards d’euros dans le Fonds de régulation des recettes — ces hausses qui interviennent après une année de gros scandales de corruption suscitent une profonde colère.

Mustapha Benbada, le ministre algérien du Commerce, a estimé que la flambée des prix ne «peut pas être expliqué uniquement par l’augmentation des prix de certains produits sur les marchés boursiers internationaux». Il a cité deux produits essentiels, le sucre et les huiles végétales, qui ont connu des hausses vertigineuses depuis le début de l’année. «Nous sommes en train d’analyser ce qui se passe au niveau du marché international et voir ce qui se passe localement pour l’huile et le sucre. Nous allons prendre des mesures et que chacun assume ses responsabilités.»

Implicitement mis en cause, Issad Rebrad, le patron de Cevital, qui domine le marché du sucre et des huiles, devrait s’expliquer samedi prochain dans une conférence de presse. Il est cependant évident que les dernières hausses des prix ne sont que la goutte de plus dans un océan de frustration rendu insupportable par la trop grande visibilité des nouveaux riches dont la réussite est, c’est une conviction générale, imputée à la corruption et au népotisme. Il est vrai que dans ce domaine, 2010, a été particulièrement riche en révélations.

Leur presse (Salim Rabia,
Maghreb émergent), 6 janvier.


Émeutes à Bab-El-Oued, Alger, Staouali, Tipaza, Fouka, Djelfa : L'Algérie gronde de colère

Plusieurs quartiers d'Alger et de sa périphérie ont été secouées dans la journée et la soirée du mercredi 5 janvier par des émeutes conduites par de jeunes manifestants. À Oran, des quartiers se sont embrasés mercredi après-midi et des affrontements ont opposés des manifestants aux forces de l'ordre. Des manifestations ont été également signalées à Djelfa,à 300 km au sud de la capitale. Ce climat de rumeurs et de contre-rumeurs alimente une vive tension à Alger ainsi que dans plusieurs villes du pays. Ce climat de tension et d'affrontements rappelle celui vécu en Algérie lors de la révolte du 5 octobre 1988.

Au moment même ou les dirigeants annoncent en boucle que les caisses de l'Etat sont pleines à craquer (155 milliards de dollars de réserves), des émeutes éclatent à Staoueli et Fouka, sur le littoral ouest d'Alger, à Bab-El-Oued, à Djelfa, dans le sud du pays et surtout à Oran, deuxième ville d'Algérie. Ces émeutes n'ont pas pour revendication principale le logement, mais dénotent plutôt un ras le bol général de la mal-vie.

L'année 2011 commence comme s'est finit l'année 2010, Il n'y a plus un seul endroit où il n'y a pas eu, de routes barrées, d'APC ou de daïras bloquées, d'édifices public attaqués, d'affrontements avec les forces de l'ordre. Les raisons de cette colère sont multiples. S'il est souvent question de manque de logements, cette revendication n'est pas la seule. Le chômage des jeunes, les abus et les injustices, l'absence totale de perspectives, le coût de la vie qui ne cesse d'augmenter sont autant d'ingrédients qui jettent les jeunes dans la rue pour manifester leur mécontentement.

Dans l’Algérie qui alloue la faramineuse enveloppe de 286 milliards de dollars à un plan de développement quinquennal, après avoir investi presque autant pour les deux plans quinquennaux précédents, le marasme social est patent. Pis, ce marasme porte en lui des germes d’un défoulement généralisé aussi imprévisible qu’explosif.

Aux émeutes violentes et répétitives du mal logé se sont succédées depuis lundi 3 décembre les barricades des maigres bourses, la frange la plus importante de la population. Et, comme pour bien marquer le contraste entre un pouvoir qui dépense sans compter et le citoyen qui éprouve les pires difficultés à joindre les deux bouts, les émeutes ont élu comme territoire la commune de Staouali, là où se trouve la résidence d’État du club des Pins, l’univers des nantis hautement sécurisés, logeant dans des villas luxueuses et roulant carrosses rutilants.

La subite augmentation des prix de certains produits de consommation de base tels que le sucre, l’huile et la farine a fait sortir dans la rue les habitants de Staouali et de Fouka, une localité du littoral à l'ouest d'Alger. Les jeunes des cités la Bridja (Staouali) et les Orangers (Fouka) ont barricadé les routes au niveau de leurs quartiers respectifs pour dénoncer la flambée des prix. Le bidon d’huile de 5 litre est commercialisé à 780 dinars, le kilo de sucre est proposé à 150 dinars, voire 170 dinars dans les villes de l’intérieur du pays.

Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada a tenté mardi 4 janvier de rassurer l'opinion, déclarant qu’il mettrait urgemment un dispositif pour stopper l’envolée des prix de produits de consommation. Mais le pourrait-il vraiment lorsque l’on sait que les prix sont libres, excepté ceux du pain et du lait qui restent encore subventionnés par l'État. Une profession de foi qui tombe mal, puisque le jour même le directeur de la prévision au sein du ministère du Commerce annonçait lui que l’inflation ira crescendo l’année 2011.

Les Algériens à faibles revenus ont toutes les raisons de s’inquiéter. D’autant plus qu’ils savent que le marché national est très peu soumis à la loi de l’offre et de la demande. Les citoyens cernés par ailleurs par d’autres difficultés, réagissent par la violence de l’émeute, comme à Diar Echems en 2009, ou encore celle plus récente des résidents de la cité des palmiers à Oued Ouchayah. Comme c'est également le cas chaque jour dans les villes et villages de l'intérieur du pays.

Devant l'absence de canaux légaux de prise en charge des revendications populaires, l'émeute est devenue, au fil des ans, le seul moyen de protestation.

Les autorités font semblant de ne pas voir les émeutes. Le Premier ministre, comme le chef de l'État, gardent le silence. Alors que la colère gronde et que l'Algérie est en situation «d'émeute permanente», la seule réponse est l'envoie de forces de l'ordre. Jusqu'à quand ?

Sihem Balhi
Dernières Nouvelles d'Algérie, 5 janvier.
CLN
 

Re: ALGERIE : LA GREVE DES TRAVAILLEURS DE LA SNVI

Messagepar CLN » Samedi 08 Jan 2011 10:37

Samedi 8 janvier 2011 6 08 /01 /2011 01:51

Pouvoir assassin : La police abat un manifestant en Algérie

Très grave dérapage : Un premier mort (18 ans), dans les émeutes à M'sila
La situation en Algérie est en train de déraper. Dans la wilaya de M'sila, la journée de vendredi a vu la mort du premier jeune parmi les manifestants, dans la commune de Ain Hadjel, Azzedine Labza, agé de 18 ans.
Selon des sources locales citées par le quotidien arabophone El Khabar, le jeune homme est mort sur le coup à la suite de l'intervention des forces de l'ordre pour éloigner les manifestants et les empêcher d'accéder aux bureaux de poste et à la Daira, de Ain Hadjel, au centre de la commune. Lorsque les jeunes manifestants ont pris le dessus sur les forces de l'ordre et ont réussi à entrer dans les deux locaux (poste et daira), un des policiers a utilisé son arme et a tiré en direction des jeunes manifestants. La balle a atteint directement Azzedine Labza, qui s'est écroulé immédiatement alors que trois autres manifestants ont été conduits à la polyclinique de la commune.
Le Matin, 7 janvier 2011.
Les émeutes prennent une tournure dramatique : Un jeune de 18 ans tué par balles à Msila
Les violences qui secouent plusieurs villes d’Algérie depuis mercredi 5 janvier prennent une tournure dramatique vendredi avec le décès d’un jeune manifestant, Azzedine Labza, âgé de 18 ans, dans la wilaya de Misla, à 300 kms au sud d’Alger. Les émeutes qui se sont étendues à une vingtaine de wilayas (départements) se sont transformés en actes de destructions d’édifices et d’établissement publics.
Selon des sources locales citées par le quotidien arabophone El Khabar, Azzedine Labza est décédé sur le coup, touché par une balle suite à l'intervention des forces de l'ordre qui tentaient d’empêcher des manifestants de mettre à sac la poste et la daïra dans la commune d’Ain El Hadjel, wilaya de Msila.
Lorsque les manifestants ont pris le dessus sur les forces de l'ordre et ont réussi à entrer dans les deux locaux (poste et daïra), un des policiers a utilisé son arme et tiré en direction des jeunes manifestants, raconte le journal El Khabar.
La balle a atteint directement Azzedine Labza, qui s'est écroulé immédiatement alors que trois autres manifestants ont été conduits à la polyclinique de la commune.
Le site du quotidien francophone El Watan avait indiqué de son côté qu’un jeune homme de 18 ans est décédé lors de manifestations à Msila sans pour autant révéler son identité. Dans la soirée du vendredi 7 janvier, la chaîne satellitaire qatarie Al jazeera a donné en boucle la même information en citant El Khabar. Les autorités algériennes n’ont pas communiqué sur le sujet.
C’est le premier décès enregistré depuis le début des émeutes en Algérie. Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont repris vendredi à Alger tandis que de violents incidents ont éclaté à Annaba, dans l'est de l'Algérie, à Oran, à Msila, Laghouat, Mostaganem, Setif ainsi qu’en Kabylie où des manifestants ont affronté la police.
La journée du vendredi 7 janvier a enregistré diverses émeutes dans au moins une vingtaine de wilayas (départements) mais aussi des actes de destruction et de vandalisme. De nombreux édifices publics ont été détruits, mis à sac, brûlés ou pillés.
Ces émeutes sont les plus graves et les plus importantes en Algérie depuis la révolte d'octobre 1988 et les événements de Kabylie en 2001.
Sihem Balhi - Dernières Nouvelles d’Algérie, 7 janvier.
CLN
 

Re: ALGERIE : LA GREVE DES TRAVAILLEURS DE LA SNVI

Messagepar CLN » Samedi 08 Jan 2011 11:57

Emeutes: Un deuxième mort à M'sila

le 08.01.11 | 11h40

Un deuxieme manifestant blessé par balle vendredi après midi à Ain El Hedjal,dans la region de M’sila vient de succomber à ses blessures aujourd’hui au niveau de l’hopital de Mustapha à Alger.
Rappelons que le vendredi dernier lors d’affrontements avec les policiers,il a été enregistré un mort et 03 blessés.
Ghellab Smail
CLN
 

Re: La crise mondiale

Messagepar CLN » Dimanche 09 Jan 2011 9:57

Dimanche 9 janvier 2011 7 09 /01 /2011 08:42

Quatre tués par balles lors d'affrontements en Tunisie - L'armée intervient

Tunisie : nouveaux affrontements, quatre morts, soutien syndical au mouvement
Quatre personnes au moins ont été tuées et six autres grièvement blessées samedi soir par balles lors de nouveaux affrontements entre manifestants et forces de l'ordre en Tunisie, confrontée à une révolte sans précédent contre le chômage.
À Tunis, lors d'un rassemblement public samedi, la centrale syndicale unique, l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), a proclamé son appui aux revendications «légitimes» du mouvement.
Les victimes de samedi ont été tuées lorsque les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur des manifestants dans le centre de Tala, une localité proche de Kasserine, dans le centre-ouest du pays, a indiqué à l'AFP Belgacem Sayhi, un instituteur syndicaliste.
Durant les affrontements, Marwane Jomni, 20 ans, Ahmed Boulaabi, 30 ans, Mohamed Omri, 17 ans et Nouri Boulaabi, 30 ans, ont été tués et plusieurs autres personnes ont été blessées, selon un bilan provisoire recueilli auprès de M. Sayhi, et corroboré par deux habitants ayant requis l'anonymat.
Parmi les blessés, six ont été très grièvement atteints et transférés dans un hôpital de Kasserine, chef-lieu de la région, selon les mêmes sources, où des affrontements sanglants ont été également signalés dans la nuit de samedi à dimanche. Un enfant de 12 ans aurait été tué d'une balle à la tête dans la cité Ennour, a affirmé un témoin ayant requis l'anonymat.
Les autorités sollicitées n'ont ni confirmé ni infirmé ces affrontements, encore moins leur bilan. S'il se confirmait, il porterait à au moins six morts le nombre de tués par balles depuis que Mohamed Bouazizi, 26 ans, s'est immolé par le feu le 17 décembre à Sidi Bouzid (265 km au sud de Tunis) pour protester contre la saisie de son étal de primeurs.
Il est devenu depuis le symbole d'une révolte contre la précarité sociale et le chômage, notamment celui des jeunes diplômés.
À Tunis, devant quelques centaines de personnes strictement encadrées par des centaines de policiers en civil et des unités anti-émeutes, le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Abid Brigui, a proclamé son appui aux revendications «légitimes».
«Nous soutenons les revendications de la population de Sidi Bouzid et des régions intérieures», a-t-il déclaré à la foule depuis les locaux de la centrale, sur la place Mohamed Ali.
«Il est contre nature de condamner ce mouvement, il n'est pas normal d'y répondre par des balles», a-t-il lancé sous les applaudissements, appelant plutôt au «dialogue avec les jeunes».
La foule a observé une minute de silence à «la mémoire des martyrs» du mouvement social, entre hymne national et chansons engagées diffusés par hauts-parleurs.
La veille, Tala a été le théâtre d'affrontements violents durant lesquels les manifestants ont saccagé des biens et mis le feu à une banque et à des bâtiments officiels, selon un dirigeant syndical local.
Selon ce témoin joint par téléphone, l'armée s'est déployée samedi pour la première fois depuis le début des troubles, autour des bâtiments officiels.
Vendredi, cinq manifestants et un agent de sécurité ont été blessés lors d'un affrontement violent à Saïda, une localité proche de Sidi Bouzid.
Ce qui devait être une marche pacifique de lycéens, rejoints en cours de route par des habitants du village, a dégénéré en affrontements avec les forces de sécurité, qui ont fait usage de lacrymogènes, puis de leurs armes à feu, selon des témoins.
De nouvelles tentatives de suicide ont par ailleurs été signalées samedi par des témoins à Kasserine et à Sidi Bouzid, dont celle d'un père de quatre enfants, Moncef Abdouli, 52 ans, qui a tenté de mettre fin à ses jours en s'immolant par le feu près du marché, en plein centre-ville.
À Kasserine, un jeune chômeur, Hilmi Khadraoui, s'est aspergé de pétrole près du lycée, tandis qu'un homme de 35 ans avait tenté de se suicider après une manifestation, selon un journal privé local.
Traditionnel allié de la Tunisie, les États-Unis de sont dit «préoccupés» vendredi par les troubles et ont convoqué l'ambassadeur de ce pays à Washington, Mohamed Salah Tekaya, pour demander le respect des libertés individuelles, notamment en matière d'accès à l'internet.
Leur presse (Agence Faut Payer), 9 janvier 2011.

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Samedi 8 janvier 2011 6 08 /01 /2011 22:14
L'Algérie à la veille de l'insurrection ? - 8 janvier
Les quartiers huppés touchés pour la première fois par les violences
Les récentes émeutes en Algérie, les plus graves depuis l'ouverture politique dans ce pays en 1989, ont débordé des quartiers populaires et touché les zones huppées, selon des témoignages recueillis par l'AFP et les médias algériens.



Et les habitants et commerçants disaient samedi redouter la violence des jeunes «casseurs» qui, armés de sabres, s'attaquent aux lieux fréquentés par les couches les plus aisées de la société.
Les hauteurs algéroises d'El Biar ou les quartiers résidentiels de la banlieue ouest d'Alger présentaient le même spectacle de désolation que les secteurs plus populaires de Bab el Oued ou Belcourt : vitrines défoncées, magasins vidés, et bâtiments publics saccagés.
Dans les rues, où les services de la voirie sont intervenus rapidement pour remettre les chaussées en état, les marques noires de pneus enflammés étaient encore visibles ainsi que des pavés arrachés.
À El Biar, une bijouterie a été prise d'assaut jeudi soir par une quarantaine de jeunes gens qui l'ont dévalisée, selon les habitants du quartier. Ils étaient armés de sabres, et ont volé bijoux et diamants.
Les «casseurs», qui protestent contre le renchérissement de la vie et le manque de perspectives professionnelles dans un pays touché par le chômage, se sont attaqués à d'autres boutiques et ils ont mis à sac un restaurant, a constaté un correspondant de l'AFP.
Selon l'agence APS, des jeunes du quartier sont intervenus le lendemain vendredi pour interdire un nouvelle attaque contre un magasin de prêt-à-porter.
Ces émeutes ont incité les clients habituels des restaurants haut de gamme de ces quartiers à rester chez eux, et les propriétaires pestaient contre le manque à gagner d'un week-end de violences.
«Cela a coïncidé avec le week-end où nous faisons 50% de nos bénéfices hebdomadaires», s'énervait vendredi soir Sofiane, le propriétaire d'un restaurant dans le quartier de Draïra, dans la banlieue sud-ouest d'Alger.
De plus, se plaignait-il, «nous avons été obligés de demander à nos serveurs de se transformer en gardiens pour protéger nos biens».
À quelques distances, des policiers en civil étaient déployés pour protéger le siège du concessionnaire de véhicules chinois Gelly, alors que deux garages Renault ont été incendiés dans un autre secteur de la ville depuis mercredi.
Dans le quartier proche de Texraïne, où vivent des cadres, des jeunes manifestants ont saccagé en moins de deux heures vendredi un dispensaire et une antenne de la mairie. «Ils ont tout volé», s'est plaint le gardien au correspondant de l'AFP. «Même le fauteuil dentaire et les radiateurs ont disparu.»
Un habitant du quartier présent a laissé exploser sa rage : «Personne ne peut accepter cela. C'est nous les perdants.» «Je ne crois pas que ce soient les jeunes du quartier qui ont fait cela», a-t-il ajouté. «Je suis né ici et j'ai presque 50 ans et je n'ai jamais vu cela.»
«Même durant les événements de 88, rien n'a bougé ici», a-t-il assuré en référence aux émeutes contre la vie chère du 5 octobre 1988, peu avant l'ouverture libérale du régime.
Leur presse (Agence Faut Payer), 8 janvier 2011.


Le pouvoir face à la rue
La contestation populaire prend de l’ampleur
Près d’une semaine après le début des émeutes, les autorités continuent à se retrancher dans un profond mutisme.
À l’exception de l’intervention, jeudi, devant les caméras de la télévision et les micros de la Radio nationale, du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui est revenu sur les «raisons» de la flambée des prix de certains produits de large consommation, comme le sucre et l’huile, et qui, par ailleurs, a promis «un retour à la normale à partir de la semaine prochaine», aucun responsable important de l’Etat n’a encore daigné s’adresser à la population pour la rassurer.
Au moment où les rumeurs évoquant un embrasement général se sont répandues comme une traînée de poudre et où, à Alger, les manifestations se sont étendues jeudi soir à la station balnéaire de Staouéli où résident les principaux décideurs politiques du pays et aux nouveaux quartiers résidentiels de Draria et de Chéraga, il était pour ainsi dire impossible, hier, de recueillir un avis officiel sur la situation quasi insurrectionnelle qui prévalait dans plusieurs villes du pays. Les services de sécurité ont été très peu communicatifs concernant l’étendue et le bilan de ces émeutes que l’on explique par la cherté de la vie et qui ont pour point de départ Fouka, une petite localité de Tipasa. Tous les policiers accostés ou sollicités ont gentiment refusé de s’exprimer à la presse. Toutefois, un officier de police a indiqué sous le couvert de l’anonymat que «cette explosion sociale était prévisible depuis longtemps eu égard à la misère, aux inégalités sociales et à la chute drastique du pouvoir d’achat». «Tout cela figure dans les rapports que nous envoyons régulièrement à nos chefs», a-t-il poursuivi.
Aux abonnés absents
D’habitude, très prolixes, certains membres du gouvernement étaient injoignables durant toute la journée. Connus pour leur éloquence, le Premier ministre tout autant d’ailleurs que le président de la République sont, également, restés aux abonnés absents. Le chef de l’État qui, pour ainsi dire, vit ces derniers mois à la marge de la vie politique nationale n’a pas prononcé de discours à la nation depuis sa réélection en avril 2009. Il consacre l’essentiel de son temps à ses déplacements à l’étranger. En une année, il ne s’est déplacé que deux ou trois fois à l’intérieur du pays. Sa dernière sortie date du mois d’octobre 2010.
Le président de la République s’était rendu à Ouargla pour y annoncer l’ouverture solennelle de l’année universitaire 2010-2011. Puis plus rien ! Mépris ? Craintes d’attiser la colère de la population ? Mauvaise évaluation de la situation ? Difficile de savoir ce qui se trame dans la tête des principaux décideurs du pays qui semblent s’être «bunkerisés». Un constat cependant : face à ce black-out institutionnel, la colère de la population n’a fait que monter crescendo hier.
Les villes de l’est du pays, qui étaient jusque-là épargnées par les émeutes, ont fini par être secouées par de violentes manifestations.
L’ire de la population est attisée par les scandales de corruption en série qui ont éclaboussé ces derniers mois le sommet de l’État et l’incapacité du pouvoir à répondre aux besoins de la population, alors que le pays enregistre, grâce à l’exportation des hydrocarbures, des rentrées d’argent record. Comme attendu, le département dirigé par Mustapha Benbada a annoncé, dans le courant de l’après-midi d’hier, la tenue aujourd’hui d’un Conseil interministériel «pour examiner les moyens de juguler la forte hausse des prix de certains produits de large consommation enregistrée ces derniers jours». Une hausse à l’origine des émeutes. Cependant, il est peu probable que cette annonce soit suffisante pour calmer les émeutiers et une population auprès de laquelle le pouvoir «corrompu» a perdu toute crédibilité.
Zine Cherfaoui - El Watan, 8 janvier.
Tizi Ouzou : Les affrontements se poursuivent
Les affrontements ont repris, samedi 8 janvier 2011, à travers plusieurs quartiers de la ville de Tizi Ouzou et certaines localités de la wilaya.
Il est midi. Plusieurs dizaines de jeunes manifestants se regroupent devant le siége de la CNEP, situé au boulevard Abane Ramdane, au centre ville. Un bac à ordure fut brûlé. Des barricades sont dressées sur la chaussée à l’aide de panneaux métalliques et de blocs de pierres. Les vitres de l’édifice ont été brisées. Quelques minutes plus tard, les forces de l’ordre sont intervenues, usant de gaz lacrymogène pour repousser les manifestants.
Les échanges de tirs de gaz lacrymogène, de projectiles et d’insultes entre les deux camps se sont poursuivis jusqu’à 18h. Dans le même temps d’autres foyers d’émeutes ont éclatés. Dans les autres localités, à l’image de Ain El Hammam, des heurts se sont produites dans la ville de l’ex-Michelet. Les jeunes ont barricadé plusieurs ruelles ; ce qui a suscité l’intervention de la police. Les émeutiers ont mis le feu à la banque de développement local (BDL). L’édifice a été complètement ravagé par les flammes, d’après notre correspondant sur place. Les jeunes en furie, s’en sont pris, par la suite au tribunal.
Dans la même localité, à 5 km du chef lieu communal, un groupe de jeunes du village Ath Bouyousef, ont bloqué la RN15 dans la nuit à l’aide de pneus enflammés. À dix kilomètre l’est de Tizi Ouzou, dans la daïra de Draâ Ben Khedda, l’agence de la banque d’Algérie (BNA) est passée à sac par les manifestants qui ont continué le long de l’après midi à harceler les brigades anti-émeute. Notons en fin, que dans la nuit de vendredi, le commissariat de la ville de Tademaït a été la cible des protestataires.
Les jets de pierres ont causé des blessés parmi les policiers, selon des sources locales. La rue principale de la commune de Tizi Ghénif, dans le sud de la wilaya, a été bloquée dans la nuit de vendredi, mais aucun incident n’a été enregistré.
Nordine Douici - El Watan, 8 janvier.
Algérie : nouvelles violences à Annaba, transformée en ville fantôme
De nouvelles violences dans la ville côtière d'Annaba (600 km à l'est d'Alger) ont opposé samedi manifestants et forces de l'ordre et transformé cette agglomeration de 800.000 habitants en cité fantôme, selon des sources concordantes.
Au moins 21 personnes ont été blessées, dont sept policiers, depuis vendredi, selon les secouristes, et la police a arrêté une cinquantaine de manifestants, selon une source préfectorale dans cette ville proche de la frontière avec la Tunisie.
Samedi, des jeunes manifestants ont brûlé des pneus et dressé des barricades pour barrer les accès du centre de cette métropole industrielle, ont rapporté les correspondants de presse. Et ils ont lancé des pierres contre les brigades anti-émeutes de la police, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes.
De crainte de nouveaux pillages, les magasins ont gardé leurs rideaux baissés alors que les transports en commun étaient rares.
Annaba, surnommée «la coquette» pour la beauté de ses plages, offrait l'image d'une ville fantôme. Le Cours de la Révolution, principale avenue sur le front de mer, abritant des banques, des édifices publics et des représentations consulaires, faisait l'objet d'une surveillance renforcée des forces de l'ordre.
Leur presse (Agence Faut Payer), 8 janvier 2011
CLN
 

Re: La crise mondiale

Messagepar CLN » Dimanche 09 Jan 2011 15:53

Dimanche 9 janvier 2011 7 09 /01 /2011 15:07

Massacre à huis clos en Tunisie : Plus de vingt tués la nuit dernière

Dans la région de Kasserine, la nuit dernière, ce sont au moins vingt personnes (dont Marwan Jemni, Mohamed Amri, Nouri Boulaabi, Ammar Boulaabi, Ahmed Boulaabi, Heddaoui Chniti, Mounir Mbarki, Salah Lifridhi, Mohamed Assouadi, Raouf Bouzidi) qui ont été massacrées (voir ici et ici). Des snipers armés de Steyr AUG (portée : 300-500 m) ont été déployés et l’on signale également des tirs à Selyana, Jebeniana, Regueb (au moins une femme tuée), Talah (au moins un homme tué).








Balles de 5.56 mm utilisées par l’armée à Talah

Soutien aux camarades qui se battent sur le front
du centre-ouest et du nord-ouest tunisien !
Dimanche 9 janvier 2011, 15 heures.
Tunisie : 20 morts dans le centre, selon un dirigeant de l'opposition
Un dirigeant de l'opposition a fait état dimanche d'au moins 20 personnes tuées par balles à Thala et Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie, et a appelé le président Zine El Abidine Ben Ali à «faire cesser le feu».
«Les informations qui nous proviennent de Kasserine et Thala font état d'au moins vingt morts tombés sous les balles depuis samedi dans des affrontements qui se poursuivaient ce matin même», a déclaré à l'AFP Ahmed Nejib Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale).
«On a tiré sur les cortèges funèbres», a-t-il affirmé, expliquant tenir ses informations des relais de son parti dans les deux villes.
Affirmant vouloir attirer l'attention du chef de l'État sur «la gravité de la situation», M. Chebbi l'a appelé à «faire cesser le feu immédiatement».
«J'adresse un appel urgent au président de la République pour lui demander de faire cesser le feu immédiatement afin d'épargner la vie des citoyens innocents et de respecter leur droit à manifester», a-t-il déclaré.
Selon des témoignages concordants recoupés par l'AFP, au moins quatre personnes ont été tuées dimanche et plusieurs blessées par balles à Kasserine, à 290 km au sud de Tunis. Ces sources avaient affirmé que le bilan devrait s'alourdir dans les heures à venir en raison d'un «grand nombre de blessés graves».
Sur les quatre tués dans des affrontements avec la police, trois ont été tués par balles et identifiés. Il s'agit de Raouf Bouzid, Mohamed Amine Mbarki et Rabah Nasri, a indiqué Sadok Mahmoudi, membre du bureau exécutif du syndicat régional de Kasserine. Ce syndicaliste a fait état d'un quatrième tué sans précision d'identité.
Samedi soir, des affrontements à Thala, localité situé à 50 km de Kasserine, avaient fait au moins quatre morts et six blessés graves, selon des sources syndicales.
Le gouvernement a fait état dimanche de deux morts samedi à Thala affirmant que la police avait été attaquée par des individus avant d'ouvrir le feu dans un acte de «légitime défense».
Leur presse (Agence Faut Payer), 9 janvier.
CLN
 

Re: ALGERIE : LA GREVE DES TRAVAILLEURS DE LA SNVI

Messagepar J » Lundi 10 Jan 2011 21:31

Sur l'Algérie on voit nettement que le mécontentement de la jeunesse face à la faillite du capitalisme n'est pas isolée. En effet ,on voit partout que la jeunesse essaie de se battre contre la misère. C'est kle cas en Tunisie en ce moment et on a vu des luttes également partout comme enTurquie (ouvrier de Tekel) et en Amérique latine. Dans les pays développés on voit aussi de plus en plus une tendance à la simultanéité et un développement de la solidarité (GB, Italie, Grèce, Tunisie).
En Algérie comme en Tunisie, la lutte doit rejoindre et exprimer la lutte autonome du prolétariat pour pouvoir faire reculer l'Etat. CEs luttes ne sont pas nouvelles4jy1cD1B
J
 

ALGERIE, TUNISIE : SOULEVEMENT CONTRE LA MISERE

Messagepar SOLIDARITE » Mercredi 12 Jan 2011 0:50

Admin, cher admin, serait il possible de déplacer ici les derniers textes publiées sur les actuelles révoltes en algérie et tunisie ? Merci !
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Re: ALGERIE, TUNISIE : SOULEVEMENT CONTRE LA MISERE

Messagepar zebulon » Mercredi 12 Jan 2011 7:56

L'organisation de la répression se fait à l'échelle mondiale :

Michèle Alliot-Marie a aussi suggéré que "le savoir faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité, permette de régler des situations sécuritaires de ce type". "C'est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays de permettre dans le cadre de nos coopérations d'agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l'assurance de la sécurité."

source : http://www.lepoint.fr/monde/tunisie-mam ... 088_24.php


À quand l'organisation réelle (!) de la résistance,à l'échelle mondiale ?
Mais en attendant, qu'elle démarre au moins à l'échelle locale !!...
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Re: ALGERIE, TUNISIE : SOULEVEMENT CONTRE LA MISERE

Messagepar zebulon » Mercredi 12 Jan 2011 9:24

D’autre part, des témoins relatent que des soldats des unités de l’armée nationale ont dirigé leurs mitraillettes vers des dizaines de policiers, menaçant de les tuer s’ils ne renonçaient pas, tandis qu’un groupe de citoyens couraient vers les camions de l’armée pour se protéger de la traque des brigades anti émeutes.


Source : http://24sur24.posterous.com/
extrait du site du "Jura Libertaire" ( http://juralibertaire.over-blog.com/ )
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Re: ALGERIE, TUNISIE : SOULEVEMENT CONTRE LA MISERE

Messagepar zebulon » Mercredi 12 Jan 2011 9:27

Vidéo sur laquelle on voit la ministre des affaires étrangères du Pouvoir français proposer son aide au pouvoir tunisien :

http://24sur24.posterous.com/video-la-f ... opose-daid

Je trouve personnellement par recoupement de signaux très variés, que l'organisation mondiale de la répression est passée à une vitesse supérieure...
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Re: ALGERIE, TUNISIE : SOULEVEMENT CONTRE LA MISERE

Messagepar zebulon » Mercredi 12 Jan 2011 9:36

Sur ce site http://24sur24.posterous.com/ dans le texte "Ne laissez pas Ben Ali fuir !" ( http://24sur24.posterous.com/ne-laissez ... n-ali-fuir ) on peut voir comment des charognards politiciens pensent d'ores et déjà à organiser leur pouvoir à venir... Quelle bande de raclures !
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Re: ALGERIE, TUNISIE : SOULEVEMENT CONTRE LA MISERE

Messagepar CLN » Mercredi 12 Jan 2011 17:55

L'armée tunisienne s'est déployée pour la première fois dans la capitale, touchée par les heurts

L'armée tunisienne s'est déployée mercredi à Tunis, où la tension est montée au lendemain d'affrontements entre la police et les manifestants qui ont éclaté dans une banlieue de la ville. Des renforts militaires, notamment des soldats armés et des véhicules blindés, ont fait leur apparition dans la capitale pour la première fois depuis le début des affrontements il y a un mois. Mardi, les émeutes contre le chômage qui frappe le pays avaient pour la première fois touché Tunis. Au total, les violences ont fait entre 21 et 50 morts selon les sources, ainsi que des dizaines de blessés.

Leur presse (TSR info), 12 janvier - 11h10.


Tunis, mardi
Dans Tunis, quadrillée par les forces policières

«Continuez votre chemin sans regarder derrière vous !» Ce mardi [11 janvier], l’avenue Habib-Bourguiba, la magnifique artère du centre de Tunis, fait piètre figure. Envolés, les couples d’amoureux à la démarche lascive et les jeunes Méditerranéennes aux allures occidentales. Ce matin-là, les passants, houspillés par les forces de l’ordre, hâtent le pas sous une pluie glaciale. Et pour cause : la ville est quadrillée de policiers, les uns vêtus d’uniformes noirs, les autres en civil pour mieux tenter de se fondre dans le décor. Et cela alors que les bus de la société nationale ont été réquisitionnés et transformés pour l’occasion en fourgons.

Au lendemain des mesures d’apaisement annoncées par le président de la République, la capitale tunisienne reste pourtant bien tendue. Lundi, les grandes surfaces ont fermé avant l’heure. L’ordre est venu de tout en haut. Et elles n’ont pas été rouvertes le lendemain. Dans la ville, le moindre attroupement est violemment dispersé par les forces de l’ordre.

Universités et écoles fermées

Alors que les terrasses des cafés sont désertées, leurs salles ne désemplissent pas. Et les discussions y vont bon train. «Il paraît que ça s’embrase à Kairouan (à 260 km au sud de Tunis, ndlr), ils ont tiré sur les manifestants», lance à voix basse une jeune femme. Diplômée en marketing au chômage, Amira (un nom d’emprunt) suit un troisième cycle universitaire. Mais ce mardi, elle ne s’est pas rendue à la fac : le président Ben Ali vient d’ordonner la fermeture de toutes les écoles et des universités de la capitale.

Quelques rues plus loin, avenue des États-Unis, un groupe de journalistes tente une manifestation vers 10 heures autour du bâtiment du syndicat local. Mais ils sont aussitôt encerclés par les policiers en noir qui les poussent à l’intérieur des locaux. Ils n’en sortent qu’en fin de journée, au compte-gouttes.

Vers midi, c’est un groupe d’artistes qui essaye de protester au milieu de l’avenue Bourguiba. Aussitôt encerclés, ils font la sourde oreille aux ordres de circuler. Policiers en civil et en uniforme foncent alors dans le tas. Raja ben Ammar, comédienne populaire et directrice de théâtre, est bousculée et insultée. Les manifestants tentent alors de se réfugier dans l’ambassade de France, qui se trouve non loin. Mais les forces de l’ordre les détournent vers des ruelles parallèles.

La peur d’un retour au calme

Arbi Chouikha, 58 ans, professeur d’université, suit les événements de très près. «Le pouvoir politique ne dispose plus d’assez de troupes pour contenir le mouvement qui s’étend dans tout le pays, dit-il. La fermeture des établissements scolaires et universitaires vise à neutraliser ces espaces pour renforcer la présence policière sur d’autres foyers qui s’agitent un peu partout. Le problème, poursuit-il, c’est que le pouvoir s’est enfermé dans un schéma de pensée complètement obsolète, qui consiste à croire qu’en verrouillant les espaces d’expression, et en entretenant la peur, il peut tout se permettre et tout obtenir.»

Clairement, les manifestants redoutent le retour au calme. Cela permettrait alors aux autorités de mener une répression dans le silence absolu comme cela a déjà été souvent le cas.

Les émeutes se poursuivent en Tunisie malgré les promesses du président Zine el-Abidine Ben Ali de créer 300'000 emplois. Mardi, la situation était particulièrement chaotique à Kasserine, dans le centre-ouest du pays, après une nuit de violences policières qui porterait le nombre de tués à plus de 50, selon les syndicats.

Leur presse (LeTemps.ch), 12 janvier.
CLN
 

Re: ALGERIE, TUNISIE : SOULEVEMENT CONTRE LA MISERE

Messagepar SOLIDARITE » Mercredi 12 Jan 2011 18:24

MaM n'est que la représentante de comemrce des marchands de mort :

Dans le Canard Enchainé ce matin on apprends que l'Algérie à passer commande il ya peu à la France pour 45 milliions d'équipements de répression (armes, matraques, gilets pare balle, etc ...)...

On se souvient par ailleurs que c'est la France aussi qui a équipé la police Iranienne, qu'on a vu à l'oeuvre en 2009.

Et que c'est par la grace de ces mêmes accords de coopération bilatéraux que vantent MaM, que la France conseille et entraine les polices mexicaines (qu'on a vu à l'oeuvre contre les soulèvements de Oaxaca et Attenco, un peu moins contre les trafiquants de drogue ...) ou encore Russe ...
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AU MAROC AUSSI ÇA GROGNE !

Messagepar zebulon » Jeudi 13 Jan 2011 14:40

Oui, merci "SOLIDARITÉ", ces chiffres concrets sont très intéressants !

Aussi, voici une info postée par quelqu'un qui revient du Maroc :

Je rentre du Maroc. Là-bas aussi la grogne monte. Peu de travail. Salaire d'un ouvrier adulte 8 à 12 euros/jour. Un jeune pour la moitié si'l a la chance d'être payé. Prix des denrées alimentaire en hausse. Les gens de la ville retournent à la campagne pour partager le pain, l'huile et l'habitation à moindre coût. Les diplômés aussi vivent une frustration d'un système de passe droits et de backchich. Pour trouver une place sur un bateau de pêche faut payer. Pas de couverture sociale, pas de contrats de travail, condition d'hygiène et de travail déplorable. Salaire minable et au lance pierre. Administration et gendarmerie corrompues. La colère gronde au Maroc aussi.


Source : dans la partie "commentaires" d'un blog de la presse dominante :
AAAAAhttp://www.libetoulouse.fr/2007/20 ... l#comments
(lien désactivé par les A majuscules, si ça sert ?)
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Toulouse-Cahors : SOLIDARITÉ AVEC CEUX QUI REFUSENT LA MISÈR

Messagepar zebulon » Jeudi 13 Jan 2011 14:59

Sur la région de Midi-Pyrénnées, la solidarité s'organise :
Solidarité avec les gens qui au Maghreb refusent la misère !

Sources : http://toulouse.indymedia.org/spip.php? ... icle=46430
et http://toulouse.demosphere.eu/node/1364

Pour les modés d’indy Toulouse : pouvez-vous svp mettre ces deux rassemblements dans l’agenda du site. Solidairement.

- TOULOUSE : SAMEDI 15 JANVIER 2011 à 14h au Capitole
Face à la répression sanglante des pouvoirs d’Etat algériens et tunisiens, prenons la rue en soutien à ceux qui refusent la misère !
Venez nombreux !
Pour info :
Consulat de tunisie à Toulouse
Adresse : 19, allée Jean-Jaurès 31000 Toulouse
Tél : 05.61.63.61.61 - Fax : 05.61.63.48.00



CAHORS : SAMEDI 15 JANVIER 2011 à 11h devant la Mairie de Cahors
Face à la répression sanglante des pouvoirs d’Etat algériens et tunisiens, prenons la rue en soutien à ceux qui refusent la misère !
Venez nombreux !
Pour info :
Groupe Cahors-Tunisie
Z.I. de Regourd BP 149 46 000 CAHORS Tél. : 05 65 35 72 11 Fax : 05 65 22 61 85

http://www.groupe-cahors.com/le-groupe- ... rs-tunisie
Et en tunisie :
http://www.maghreb-annuaire.com/annuair ... e-2481417/
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BEN ALI S'EST BARRE

Messagepar zebulon » Vendredi 14 Jan 2011 18:34

AUJOURD'HUI IL Y A QUELQUES HEURES !

POUR LA SOCIALE !
REVOLUTION !

La tunisie nous montre qu'il n'y a pas de fatalité !!
La liberté des uns se conjugue AVEC celle des
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Re: BEN ALI S'EST BARRE

Messagepar CLN » Vendredi 14 Jan 2011 19:26

Vendredi 14 janvier 2011 5 14 /01 /2011 18:55

Delenda Carthago : État d'urgence en Tunisie - 14 janvier

18h38 — Tunisie : Le président Ben Ali en fuite serait arrivé à Paris. C'est ce qu'indique l'agence Reuters, citant Al Jazeera.
18h25 — Ben Ali quitte la Tunisie et les militaires prennent le pouvoir. Ben Ali a quitté le pouvoir et le pays, selon Al Jazeera qui ajoute que les militaires annoncent la prise de pouvoir dans quelques minutes. Fouad Mebazaa, président de la chambre des représentants depuis 1997, pourrait annoncer qu'il a pris le pouvoir.
Leur presse (FTV), 14 janvier 2011.

Un char sur l’avenue Mohamed V à Tunis,
après la dispersion de la manifestation le 14 janvier
État d'urgence décrété dans tout le pays
Le gouvernement tunisien a décrété vendredi l'état d'urgence dans l'ensemble du pays.
Un couvre-feu a été imposé de 17h00 à 7h00 avec l'interdiction de rassemblements sur la voie publique et l'autorisation donnée à l'armée et à la police de tirer sur tout "suspect" refusant d'obéir aux ordres.
L'armée a pris vendredi en fin d'après-midi le contrôle l'aéroport international de Tunis Carthage.
L'espace aérien a été fermé, a indiqué à l'AFP une source aéroportuaire.
De violents heurts se sont produits vendredi à Tunis entre des policiers anti-émeutes et des manifestants venus réclamer le départ de Ben Ali.
Le Premier ministre, Mohammed Ghannouchi a annoncé vendredi le limogeage du gouvernement et la tenue d'élections législatives dans les six mois. Après environ un mois d'émeutes, les manifestants demandent toujours le départ immédiat du chef de l'État même s'il s'est engagé jeudi soir à ne pas se représenter en 2014.
Des chars de l'armée se sont postés face au ministère de l'Intérieur à Tunis, et la police a dispersé avec des grenades de gaz lacrymogènes les milliers de manifestants.
"Soulèvement continu, non à Ben Ali", criaient les manifestants à Tunis vendredi. Ils ont pu défiler devant le ministère de l'Intérieur, protégé par la police. Cette dernière a fini par intervenir lorsqu'un important groupe de manifestants a tenté de se joindre avec les protestataires qui étaient massés devant le ministère de l'Intérieur depuis plusieurs heures.
Cette annonce n'a pas calmé les affrontements. Treize civils ont été tués par des tirs des forces de l'ordre jeudi soir à Tunis et sa banlieue après le discours du président tunisien, ont indiqué vendredi à l'AFP des sources médicales.
"Le ministère de l'Intérieur est un ministère de la terreur", "hommage au sang des martyrs" ou encore "non, aux Trabelsi (ndlr: la belle-famille du président) qui ont pillé le pays", scandaient les manifestants à Tunis. La police n'est pas intervenue contre eux. Elle les a bloqués un moment au milieu du l'avenue Bourguiba, avant de les laisser passer devant le ministère protégé par un important cordon de policiers. Des guetteurs filmaient la marche depuis le toit. Des avocats en robe noire figuraient parmi les manifestants.
À Sidi Bouzid (sud-ouest) d'où est parti, il y a un mois, le mouvement de contestation, quelque 1.500 personnes se sont rassemblées au cri de "Ben Ali dehors", selon un correspondant de l'AFP. "Ben Ali dehors", ont aussi scandé les manifestants à Kairouan (centre) ou Gafsa (sud-ouest). (…)
Leur presse (FTV), 14 janvier - 17h52.
CLN
 

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