Emeutes en Grèce

La lutte est globale... Solidarité a-nationale !

Messagepar NOSOTROS » Mercredi 14 Jan 2009 9:49

oui !
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Messagepar AnarSonore » Jeudi 15 Jan 2009 10:29

Manifestation au port d’Astakos pour arrêter le transport d’armes à Israël (gr-fr)


MOBILISATION NATIONALE 15/01/2009 : MANIFESTATION AU PORT D’ASTAKOS POUR ARRÊTER LE TRANSPORT D’ARMES À ISRAËL

Appel du Comité de Coordination des Organisations et des Citoyens d’Astakos
http://blog-astakos.blogspot.com/2009/01/15.html

TOUS ET TOUTES LE JEUDI 15 JANVIER À 13 HEURES AU PORT PLATIGIALIOU (ASTAKOS)


- Bloquage de l’envoi d’armes américaines à Israël !

- Solidarité avec le peuple palestinien !


(Appel signé par de dizaines d’organisations et de partis politiques grecs).
Image
Avatar de l’utilisateur
AnarSonore
 
Messages: 506
Inscription: Lundi 31 Mar 2008 0:52

Grèce : Une cargaison d'armes à destination d'Israël bloquée

Messagepar AnarSonore » Dimanche 18 Jan 2009 21:14

Grèce : Une cargaison d'armes à destination d'Israël bloquée
:arrow: http://fr.globalvoicesonline.org/2009/01/18/1563/
Image
Avatar de l’utilisateur
AnarSonore
 
Messages: 506
Inscription: Lundi 31 Mar 2008 0:52

Messagepar NOSOTROS » Lundi 19 Jan 2009 0:39

Je copie colle le message. Ca a l'air intéressant


Grèce : Une cargaison d'armes à destination d'Israël bloquée

2009-01-18 @ 20:41 EST · Billet d'origine publié par Asteris Masouras
Traduit par Fabienne Flessel· Voir le billet d'origine

--------------------------------------------------------------------------------


Sur fond de guerre à Gaza, des dépêches d'agence de presse, au début du mois de janvier 2009, annonçant la livraison par les Etats-Unis d'une très importante commande d'armes à Israël, via le port grec privé d'Astakos, a provoqué une mobilisation générale des blogueurs grecs. Ceux-ci ont alors utilisé la plateforme de microblogging Twitter pour enquêter, puis pour faire pression sur le gouvernement grec afin de bloquer le transfert des armes vers un autre bateau [en partance pour Israël] .

Le transfert de la cargaison d'armes a alors été suspendu, grâce aux protestations des partis grecs d'opposition auprès du gouvernement, et à l'appel à un embargo des livraisons d'armes lancé officiellement par Amnesty International .

Dans un premier temps, les sources grecques officielles ont démenti les faits rapportés par l'agence internationale de presse Reuters,le 9 janvier dernier. Mais cette information n'avait pas échappé aux utilisateurs de Twitter, qui ont lancé l'enquête après qu'Indy.gr , une filiale du groupe de médias indépendants en ligne Indymedia Athens ait publié une traduction de l'article en grec .

L'idée de bloquer le port d'Astakos a été proposée et largement répercutée via Twitter [note de la traductrice: la plateforme Twitter peut être consutée sur le web et sur téléphone mobile]

itsomp: http://is.gd/f8Wa Pouvons-nous bloquer le port d'Astakos ? Juste le bateau USA et le bateau Israël…

Certains blogueurs ont envoyé directement des messages par Twitter au Ministère des Affaires étrangère grec, dont l'équipe “Nouveaux médias” possède un compte Twitter.

magicasland: @Dora_Bakoyannis τι γίνεται με το φορτίο του Αστακού; Δε θέλουμε εμπλοκή της Ελλάδας στο μακελειό της Γάζας

A Dora Bakoyannis : c'est quoi, cette cargaison à Astakos ? Nous ne voulons pas que la Grèce soit mêlée au massacre Gaza

Pour la première fois, l'équipe du Ministère a rompu avec sa règle de ne pas communiquer directement avec les citoyens grecs via Twitter. Réponse sur la plateforme Twitter de l'équipe du Ministère des Affaires étrangères :

Dora_Bakoyannis: @olrandir, @asteris, @gtzi, @magicasland, Απάντηση ΝΜ και για Αστακό, http://tinyurl.com/9ts6xw

… notre réponse sur Astakos [sur ce lien] http://tinyurl.com/9ts6xw

Le lien conduisait à un communiqué officiel du ministère, déclarant que l'information sur une cargaison d'armes en transit dans le port d'Astakos ou d'autres ports “était sans fondement” et démentant succintement les dépêches les informations de l'agence de presse.

La blogueuse grecque Odysseas , par ses recherches personnelles, avait alors déjà localisé l'appel d'offre pour le transport de cette cargaison sur un site fédéral de l'administration américaine :

Στην παρακατω παραπομπη θα βρειτε το σημα που εξεδωσε το Αμερικανικο ναυτικο για μεταφορα πολεμικου υλικου απο το λιμανι του Αστακου στο Αστοντ του Ισραηλ. Το φορτιο υπαρχει ηδη και περιμενει αναδοχο μεταφορεα.

Via le lien suivant, vous trouverez l'appel à transporteur maritime de l'US Navy pour une cargaison d'armes livrée par mer via le port de Astakos, à destination finale du port d'Ashod, en Israël. Le cargo existe, et attend un intermédiaire de transport.
Les utilisateurs de Twitter ont maintenu leur campagne de mobilisation, malgré les démentis officiels:

magicasland: @Dora_Bakoyannis και η αμερικάνικη σελίδα που αναφερει το φορτιο τι είναι τότε;

Dora Bakoyannis, alors, c'est quoi le bon de commande sur Internet, hein?

Le jour suivant, 14 janvier, les médias locaux annonçaient que le transfert de la cargaison [en eaux grecques] était annulé.

myrto_fenek: Αναβλήθηκε, λόγω των συγκρούσεων στη Γάζα, η αποστολή πολεμοφοδίων μέσω του Αστακού

Le transfert des munitions via port Astakos annulé à cause guerre Gaza !

Le blogueur grec magicasland.com résume l'issue officielle de l'affaire:

Σημερινή δημοσίευση του ΑΠΕ αναφέρει ότι αναβλήθηκε η μεταφορά του φορτίου των 325 κοντέινερ με πολεμοφοδία από τον Αστακό στο λιμάνι Ασντοντ [..] Το μόνο σίγουρο είναι πως το φορτίο θα μεταφερθεί κάποια στιγμή. Αρκεί όμως να μη μεταφερθεί τώρα και από εδώ.

Une dépêche de l'APE [agence de presse grecque] mentionne aujourd'hui que le transfert de 325 containeurs d'armes dans le port d' Astakos vers le port israélien de Ashdod a été annulé. [..] Il est certain que cette cargaison sera acheminée, tôt ou tard, pourvu que ce ne soit pas maintenant, ni d'ici (en Grèce)

Le blogueur grec coolplatanos a poussé plus loin ses investigations : il a découvert un autre document, attestant d'une cargaison supplémentaire d'armes, et que la commande d'origine avait été annulée :

έχει υπάρξει και προγενέστερη προκήρυξη ναύλωσης με ημερομηνία ανάθεσης της σύμβασης την 6η Δεκεμβρίου του 2008 (πρώτη δημοσίευση μάλλον στις 4 Δεκεμβρίου) πάλι από το αμερικάνικο πολεμικό ναυτικό. Αυτή η ναύλωση αφορά και πάλι πυρομαχικά και μεγαλύτερο όγκο φορτίου, αφού ζητείται πλοίο ελάχιστης χωρητικότητας 989 TEU’s[..]

Πάντως σήμερα 13 Ιανουαρίου και ώρα 9:05 am (Αμερικής φαντάζομαι) υπάρχει ενημέρωση στη σελίδα του μειοδοτικού διαγωνισμού για τη ναύλωση του πλοίου που αφορούσε τα 325 κοντέινερ και η ένδειξη ότι “ακυρώθηκε προς το παρόν”.

Τις παραπάνω ναυλώσεις τις έψαξα μέσω google αυτοσχεδιάζοντας [..]

… il y avait un précédent appel à transporteur maritime, avec un contrat en date du 6 décembre 2008 (publié pour la première fois le 4 décembre), une fois de plus issu par l' US Navy. Il s'agit d'un autre contrat de transport pour des armes, pour une quantité plus importante cette fois-ci, puisqu'un vaisseau d'une capacité minimum de 989 TEU était sollicité.

Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, 13 janvier 2009 [14 :00 GMT], l'appel à transporteur maritime pour un vaisseau d'une capacité de 325 TEU a été mis à jour, avec la mention : “Annulé pour le moment”.

J'ai trouvé les contrats d'affrètement des bateaux sur Internet en “improvisant” sur le moteur de recherche Google..?
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Messagepar NOSOTROS » Mardi 20 Jan 2009 1:25

Grèce - Espace autonome : je te dis, il n’y a pas de provocateurs, tout continue
Je te dis, il n’y a pas de provocateurs (pensais-je avoir le dernier dans les bras ?)

Qu’est-ce qui a donc mis tout d’un coup toute la Grèce sens dessus dessous et attiré les fumées de la révolte non seulement dans les rues d’Athènes mais dans le pays tout entier ?

Le meurtre de sang froid d’Alexandros, c’est ce qui a fait détonner la grenade de la révolte juvénile (M Damanakis l’a dit par ailleurs…) contre d’abord et avant tout la barbarie policière et l’Etat policier – « l’Etat c’est vous », K. Mitsotakis l’a proclamé à maintes reprises !!! Il aura fallu qu’un jeune de la classe moyenne de 15 ans soit assassiné pour que l’on découvre la brutalité policière de tous les meurtres aux frontières du pays et rue P. Rallis ; les tortures dans les commissariats ; les viols et le trafic de femmes ; les humiliations ; les ricochets au hasard ; les immigrés entassés dans les cachots ; les pogroms dans les campements de Gitans ; les attaques inhumaines des M.A.T. [1] sur les grévistes et les manifestants… Il aura fallu qu’Alexandros Grigoropoulos soit assassiné pour qu’une large partie de la société arrête de considérer que la brutalité policière et l’Etat policier qu’elle représente est simplement l’affaire de « l’autre », le différent, le détenu, l’immigré, l’anarchiste, le gréviste, « l’exception »… La tolérance à la brutalité policière a volé en éclats au moment où la balle de l’agent des forces spéciales de la police a touché le miroir social de notre réflexion à nous tous. Cette révolte avec le fracas des vitres brisées a fait ressurgir de nombreuses questions qui vont du chômage, la nullité du système d’éducation et les multiples exclusions sociales à la vanité du modèle consumériste, l’absence de structures sociales et collectives, l’individualisation et la carence de sens de sa vie en général ; c’est-à-dire autant d’aspects particuliers d’un système nommé Capitalisme.

Il est néanmoins un fil rouge qui relie toutes les couches de la jeunesse, si différentes les unes des autres et qui se sont retrouvées dans les rues et devant les commissariats la pierre, et même le cocktail Molotov (« à quoi bon le cacher ? » [2]) à la main. De Zefyri à Filothei, d’Aigaleo à Moschato et de Chania à Xanthi [3], c’est la brutalité policière, l’Etat policier dans tous ses aspects autoritaires et oppressifs qui a été la cible de la colère de milliers de jeunes gens. Nous ne voulons pas faire d’analyse « sociologique » de la révolte et ses acteurs. Peut-être que cela revient à tous ceux qui ont l’intention — d’interpréter et récupérer la révolte avant qu’elle ne soit menaçante pour les maîtres du monde. Le regard que nous portons sur les événements est celui de notre engagement et participation et notre place est là où la pierre se lance. C’est-à-dire du côté de la révolte. De dizaines de milliers de jeunes et pas seulement, se sont retrouvés et se retrouvent encore dans les rues d’Athènes et d’autres villes du pays. On manifeste énergiquement et prend part, à sa façon, aux affrontements avec les forces de l’ordre. On jette des coups de pierre et des cocktails Molotov ; on fait des barricades ; on s’en prend aux banques ; on assiège les Commissariats ; on applaudit tous ceux-là ; on ne se disperse pas si l’on se fait attaquer par les M.AT. ; on sait endurer les nuages des gaz lacrymogènes ; on décrie et repousse des escadrons entiers de M.A.T. au moyen de nos voix et nos mains ; on occupe les facs, les écoles, les mairies, les radios, la G.S.S.E. [4] …on se bouche les oreilles devants les larmes de crocodile des medias et les appels au bon fonctionnement du marché. Et comme c’est normal, dans l’ivresse de la révolte on a même cassé un petit commerce, on a mis le feu sans raison apparente. Et pour les plus désespérés – quelle honte… – on a même fait du pillage. Et ça, même si ça fait bien moins de dégâts que les inondations de maisons et de sous-sols à cause des pluies, et parce que ça a justement remis en cause les rapports de propriété, c’est très mauvais ça…pire que les incendies qui ont ravagé la moitié de la Grèce.

En d’autres termes, il s’est passé tout ce que l’on connaît dans toute révolte, de la Commune de Paris aux damnés des banlieues parisiennes et de la Guerre Civile Espagnole à l’insurrection de l’Ecole Polytechnique de 1973 (outre Damanakis et K. Laliotis, il y avait alors aussi des barricades et incendies de bâtiments publics, sans oublier, bien entendu, les 300 provocateurs dixit le no. 8 du journal du syndicat étudiant des Jeunesses Communistes [5]). D’aucuns se sont précipités à traiter la révolte « d’élève le matin et pute le soir » : le matin manifestent les élèves et notre jeunesse en colère de manière « pacifique », même si l’on s’en prend à bon nombre de Commissariats à coup de pierres et l’on affronte les M.AT. Le soir manifestent, mieux « mettent le feu », « détruisent », « pillent », les « encagoulés », les « connus-inconnus », les « agents de services secrets étrangers ». Qu’importe s’il y a beaucoup de raisons bien compréhensibles à cela : nombreux sont les petits scrutins minables des braves pères de famille. Mais pour quelqu’un de bonne foi et plus particulièrement de gauche qui — voudrait regarder la réalité en face en dehors des préjugés et stéréotypes partisans, il lui aurait suffi d’un peu d’endurance aux produits chimiques et cela aurait valu le coup d’aller faire un tour dans l’Ecole Polytechnique occupée les premiers jours de la révolte, où il aurait pu observer des centaines de jeunes, élèves [6] pour la plupart, affronter des heures durant les forces de l’ordre… On a vu la même image dans toutes les villes où la jeunesse s’est retrouvée dans les rues.

D’aucuns se sont précipités pour condamner « la violence d’où qu’elle vienne ». C’est-à-dire condamner à la fois « les outrances et la dérive » de la police hors de ses « prérogatives », et le droit de résistance de la société. Qui condamne, en réalité, « la violence d’où qu’elle vienne » reconnait le monopole étatique de la violence tant que celui-ci ne heurte pas le sentiment commun. On dénie aux acteurs sociaux le droit de se révolter, de s’insurger, car qu’est-ce que l’insurrection et la révolution dans sa phase initiale que de contester le monopole étatique de la violence ? Par conséquent, lorsque des pans de la Gauche condamnent « la violence d’où qu’elle vienne », non seulement on renonce à l’évocation même de la révolution mais réfute de surcroît le droit aux opprimés et exploités à résister et renverser leurs oppresseurs et exploiteurs. D’aucuns se sont précipités à se joindre aux injonctions des medias et du monde politique officiel pour « isoler », « condamner », « marginaliser » et dépolitiser l’action du milieu anarchiste et libertaire. D’autres encore cherchent les « intérêts obscurs », « le plan orchestré » et le « centre coordinateur » à diriger les 300, au maximum 500 « encagoulés ». Lourdement se trompe qui se précipite à faire des déclarations de loyauté. Nous reconnaissons le milieu anarchiste et libertaire comme une mouvance historique du Mouvement Anticapitaliste en général qui a de surcroît non seulement connu ces dernières années un grand afflux d’effectifs et une dissémination dans le pays tout entier mais qui a joué aussi un rôle important dans une série de luttes sociales qui ont marqué la période précédente, du mouvement de défense des espaces publics au Mouvement Etudiant et d’une série de luttes ouvrières au mouvement contre la répression et la terreur d’Etat. Le milieu anarchiste et libertaire n’est point un milieu « invisible » et « plein de mystère », mais au contraire un milieu politique visible à la société avec ses collectifs, publications, lieux de fréquentation et occupations, ses éditions. C’est un milieu politique qui non seulement va à l’affrontement et choisit l’action directe mais qui ne produit pas moins un discours politique et d’élaborations.

D’aucuns se sont précipités à parler
de cagoules et d’encagoulés. Ce sont sans doute les mêmes à porter un t-shirt de l’encagoulé sous-commandant Marcos… Non, les amis — et camarades, ce ne sont pas des provocateurs et infiltrés sous la cagoule. Ce sont des insurgés sous la cagoule, tout comme au Chiapas. Quant aux activités des R.G lesquels – avec ou sans cagoule – ne visent que les arrestations, elle n’a jamais manqué dans les mouvements comme dans tout milieu politique en résistance. TOUT CONTINUE

P.S. Par ce texte, nous ne voulons pas nous poser en commentateur de la révolte mais marquer notre position en son sein.

Espace Autonome

Traduit du grec par Ben Matsas

Notes

[1] CRS grecs

[2] K. Mitsotakis

[3] Quartiers d’Athènes, villes de Grèce

[4] « Confédération Générale des Travailleurs de Grèce »

[5] 1973

[6] collègiens et lycéens
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Messagepar NOSOTROS » Vendredi 23 Jan 2009 2:32

Les occupants du bâtiment du syndicat des journalistes (ESIEA) ont mis fin à l’occupation qui a commencé le 10 janvier. Ils ont souligné qu’en 6 jour d’occupation il y a eu autant de gens qui sont passés, de débats qui ont eu lieu qu’en 7 années de gestion officielle du lieu par les syndicats. Au départ le fait des travailleurs des médias, très vite se sont joins des travailleurs de divers secteurs de la production. Les occupants ont prôné de reprendre et de continuer le travail de discussion et de subversion dans les entreprises et, pour les travailleurs des medias de faire la critique de leur fonction et d’en détourner les buts. La lutte continue contre les licenciements dans l’audiovisuel et dans la presse.

Lorsqu’on parcourt les différents blogs du mouvement en Grèce, on s’aperçoit que les débats portent de plus en plus sur la question du travail : les conditions de travail, la précarité, les licenciement et les salaires. De nombreux commentaires et informations circulent sur des grèves, sur l’offensive patronale, etc. Cela est plutôt encourageant et on peut espérer que ça donnera un autre souffle au mouvement en donnant à la liaison étudiants-slariés une dimension plus concrète à un moment où on perçoit nettement, sinon un retour au calme, du moins un retour de la politique politicienne et au poids plus pesant du KKE dans le mouvement.
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Messagepar NOSOTROS » Samedi 24 Jan 2009 23:46

Lettre d’Athènes
samedi 24 janvier 2009 (13h54)
Par Mort De Faim

Article écrit suite à une semaine, du 12 au 19 janvier, à Athènes dans les universités occupées.

Le 6 décembre au soir, dans le quartier vivant et populaire d’Exarchias, Alexandros Grigoropoulos est, à en croire les nombreux témoins, assassiné par un représentant des forces de l’ordre.

“Une patrouille de policier en civil est passée sur la place (d’Exarchias) les jeunes les ont alors insultés”. C’est alors que les policiers sont allés chercher du renfort. “Le flic a visé et après il a tiré” raconte un témoin présent sur la place ce soir là.

La bavure est flagrante, la tension palpable.

Le 10 décembre le rapport officiel de la balistique vient confirmer la version des autorités publics et mentionne que la balle est “déformée” ce qui prouverait qu’elle a heurté une “surface dure” avant de blesser mortellement Alexi, innocentant de facto le policier. Mais ce meurtre est un symbole tristement sanglant (1) de l’incompétence d’une police repressive, où l’emploi public n’est que clientélisme électoral.

L’impunité policière n’est que le reflet de la corruption généralisée, qui prospère depuis le début des années 90, l’avènement des subventions Européennes et du business juteux, après la chute du mur, avec les balkans. Les deux policiers inculpés pour le meurtre d’Alexi ont directement désobéi à leur hiérarchie en cherchant la confrontation.

La manœuvre balistique jette aux oubliettes la mémoire de cet adolescent, encense la fatalité, et “crache” sur la dignité de toute une partie de la population, leur rappelant qu’aux yeux du gouvernement ils ne sont rien, sans voix. Tous potentiellement assassinés, sans aucun assassin. Les habitants, les jeunes du quartier, les étudiants des universités toutes proches blessés dans leurs “dignité”, par ce mensonge éhonté descendent, à l’appel des organisations d’extrême gauche, mais très souvent spontanément, dans la rue exprimer leur mécontentement durant tout le mois de décembre.

Et sur les pavés se retrouvent des collégiens, lycéens, étudiants, immigrés, clandestins, travailleurs, photo-reporters et quelques journalistes compétents dans de grandes manifestations hétéroclites, rassemblant toutes les catégories sociales. Les parents incapables de retenir leurs enfants, descendent avec eux. Dans les petites villes, ce sont majoritairement les plus jeunes, lycéens et collégiens, qui attaquent les commissariats, cassent les vitrines, pillent les supermarchés, signe de l’enracinement profond de la révolte contre la « cruauté » sociale. C’est l’avenir des plus jeunes qui est pris en otage.

La situation des immigrés (2) est aussi catastrophique. Pour le constater une promenade dans les rues d’Athènes suffira. Sur la place Omonia, la foultitude de vendeurs à la sauvette témoigne de la considération de la socièté grecque envers les albanais, roumains, bulgares, pakistanais, afghans et irakiens... À chaque coin de rue, des vendeurs à la mine défaite vous proposent toute sortes de bricoles. À la première goutte de pluie, un arsenal de parapluies vous est proposé. À la moindre sirène de police et au milieu d’un trafic asphyxiant, les vendeurs avec sur leurs dos leur seule fortune emballée dans de grandes bâches, courent pour échapper au contrôle d’identité. Vous remarquerez que les asiatiques sont spécialisés dans la ventes de montres, briquets, petits jouets presentés sur un plateau accroché autour du cou.

Vous détournerez le regard à la vue des plus misèreux, qui proposent des paquets de mouchoir contre une petite pièce. À deux pas de la place Omonia, un clochard vous expose ses jambes gangrénées, comme tout le monde, vous détournerez le regard, signe d’une misère “normalisée”. Une déclaration de associations des immigrès Albanais illustre le ressentiments de des communautés immigrés : “Le cri assourdissant que nous entendons et pour les 18 ans de violence, de répression, d’exploitation et d’humiliation. C’est jours sont aussi les notres. Ces journées sont pour les centaines d’immigrés et de réfugiés qui ont été assassinés aux frontières, dans les commissariats de police et sur leurs lieux de travail. C’est jours sont pour le prix que nous devons payer pour simplement exister et respirer”.

Dans ce contexte de société qui se meurt, les “événements de décembre” ont embrasé la Grèce. De Patras à Larisa le mécontentement se compte au nombre de manifestants et l’injustice sociale se mesure à la violence des affrontements.

La presse nationale reprend en cœur les attaques des “anarchistes”(3) envers les « gardiens de la paix », envers les banques, stigmatisant et amalgamant les révoltés à des terroristes. “Ce sont des ennemis de la démocratie”, clame, au plus fort des émeutes, Costa Caramanlis, le premier ministre grec, soutenu par le consensus de la cohorte des grands médias. Depuis il est approuvé dans un communiqué par le Pasok et le KKE. De plus le gouvernement laisse entendre que les immigrés, durant les émeutes ne sont que des “casseurs” et des profiteurs. Alors que les magasins étaient pillés, les “encagoulés” recupèraient les produits à grande valeurs marchande dans l’espoir de les revendre pour pouvoir nourrir leurs enfants, la majorité récupèrent des produits à grandes valeur d’usages (eau et aliments...).

“Les médias ici, plus personne n’y croit, c’est du vent” nous dit un professeur de français d’un lycée d’Athènes. Envers eux, elle n’exprime que du dégoût “ils sont aux mains et au service de la propagande étatique”, stéréotypant et détournant l’information factuelle. Tous les journalistes, et particulièrement durant le mois de décembre, subissent des pressions énormes et des menaces de licenciements. Les rédactions veillent au grain, l’information doit suivre la ligne éditoriale et non l’inverse.

Le photo-reporter qui a publié la photo où l’on voit un policier anti-émeute (costume vert-kaki) braquer son arme de poing sur les manifestants, à été renvoyé par sa direction.

Du 9 au 16 janvier, le syndicat des patrons et des rédactions de presse (ESIEA) (4) est occupé par des travailleurs de l’industrie de la presse. Se réunissent dans le bâtiment de la rue Academia, des techniciens de radio et de télévision, des journalistes, des imprimeurs et même des employés des services de maintenance et de nettoyage qui travaillent tous dans l’industrie de l’information. Durant une semaine des journalistes de tous les medias, de tous les différents journaux sont passés dans le syndicat occupé, pour parler, discuter, échanger et en fin de compte tout remettre en cause et se révolter, en dénonçant le traitement réservé aux “encagoulés”. Les licenciements, sous couvert de “crise économique” sont quotidiens.

“Pas de photo s’il vous plait, les gens qui sont ici prennent des risques” Nous assistons à un débat où l’on parle de “devoir citoyen” et de “contre information”. Le photo-reporter licencié pour avoir diffusé des photos contredisant la version gouvernementale est très respecté par l’assemblée, sur son t-shirt on peut voir la Joconde armée d’un fusil AK-47. Cependant la réunion est autorégulée, chaque intervenant respecte la parole de l’autre et il n’y pas de tour de parole ou de président de séance. Exemple concret de démocratie “directe”. L’expression oxymorique trouve ici son vrai sens, faisant resurgir in fine le paradigme de la “démocratie” consensuelle des pays occidentaux.

Les journalistes disant “faire leur job”, professionnellement insoumis prennent conscience de leur rôle à jouer. "Nous sommes aussi et surtout des travailleurs", et de ce fait ils produisent l’information, et sont soumis au même code du travail, ou plutôt aux droits du travail que les autorités semblent, petit à petit, oublier. La difficulté, à leurs yeux aussi grande que la nécessité, est technique car les instruments de diffusion sont aux mains du capital.

À en croire les journalistes présents la situation de l’information en Grèce est comparable à celle d’une dictature. Le parallèle avec les médias français et les grands groupes de presse ayant des accointances avec le pouvoir est facile, pas forcément impertinent, au vu de la tempête suscitée par la suppression de la publicité, sur les chaînes publiques dans le microcosme parlemento-journalistique.

Un communiqué des travailleurs des médias vient apporter son soutien à une travailleuse d’origine bulgare, Constantina Kuneva, qui a été torturée, dans la nuit du 22 décembre, forcée à boire de l’acide sulfurique alors qu’elle rentrait du travail. Secrétaire générale du secteur du nettoyage de la région d’Athènes (PEKOP), elle recevait régulièrement des menaces de mort en raison de ses activités syndicales.

Elle dénoncait des conditions des travail très difficiles dans ce secteur qui emploi 80% de migrants dont une forte proportion de femmes. “Les mécanismes d’inspection du travail ne fonctionnent pas en notre faveur, les autorités sont du côté patronal”. Licenciée en histoire de l’art et en archéologie, elle est venu travailler en Grèce, depuis 17 ans comme femme de ménage chez OIKOMET (entreprise de nettoyage industriel), pour offrir à son fils qui souffre de problèmes cardiaques une opération du cœur. Elle gagne 600 euros par mois. Elle à perdu un œil et l’usage de ses cordes vocales, elle est toujours en soins intensif. La GSEE (5) “proteste avec véhémence contre le retard inacceptable et les déficiences de la procédure d’enquète”.

La générations “700 euros” (6), qui symbolise, au yeux du monde, la jeunesse diplomée (voir très diplomée) qui ne trouve sur le marché du travail que des emplois précaires, de la “sous traitance” salariale, en somme, les contrats donnant accés à une assurance chomage, à la sécurité de l’emploi et la protection sociale sont devenues des exceptions, on parle aujourd’hui de “location de travailleurs”. Bénéficiant d’une formation superieure, ils sont très politisés et réagissent rapidement contre les “attaques” sociales et constitutionnelles du gouvernement. Eux même qui ont occupé leurs universités, dénonçant un “assassina de plus” (7) ils se battent, non pas contre une nième réforme, mais contre un système qui les négligent. Les universités bénéficent du principe d’asile (asylium) interdisant aux forces de l’ordre de rentrer dans les universités. Elles sont alors des lieux de replis et d’organisation de la « résistance ». Les affrontements les plus violents ont eu lieu à l’université polytechnique (architecte) au centre ville, non loin de la place Omonia. Haut lieu de la révolte étudiante, c’est d’ici que historiquement les affrontements ont débuté et sont les plus durs.(8)

L’article 16 de la constitution stipule que l’enseignement superieur est entièrement dévolu à l’état, en un mot, il n’y a que les universités publiques. Cependant, le reste de l’éducation est ouvert au privé. Et en réalité tout le parcour scolaire d’une majorité de jeunes étudiants passe par la conjugaison d’un enseignement public et privé. Les familles se sacrifient pour permettre à leur enfants de suivre, en plus des cours publics, un enseignement privé.

Les entreprises de soutiens scolaire, d’établissements et de cours privés se substituent grandement à une éducation publique défaillante.

Les études secondaires se concluent par un concour ou les résultats déterminent la suite des études de chacun. De plus le parcour scolaire de la majorité des lycéens passent par la conjugaison d’un enseignement public et privé. Les familles se sacrifient pour permettre à leur enfants de suivre, en plus des cours publics, un enseignement privé nécessaire car les professeurs de l’éducation nationale enseignent en parrallèle dans les établissements privées. Les lycéens qui n’ont pas les moyens financiers de suivrent ces cours privée n’ont donc pas accès à l’ensemble des conaissance pour réussir le concours de fin de scolarité. Un étudiants nous signale que ces parents, comme beaucoup d’autres, lui ont caché le prix de ces cous privées voulant évité une pression trop grande sur l’adolescent qu’il était.

Si les lycéens réussissent le concour d’entré aux études supérieurs, c’est a dire obtiennent une assez bonne note au baccalauréat, ils pourront poursuivre dans l’université et le domaine de leur choix. En 2007, une grande grève de l’éducation nationale à mobilisé 95% des enseignants. Une grève de deux mois pour une amélioration des conditions de travailles et une augmentation du budget aloué à l’éducation nationale, avec 3,5% du budget national consacré à l’éducation, la Grèce se situe en queue de peloton européen.

L’éspérence de vie et le nombre de diplomés sont au dessus de la moyenne européenne. Mais la gestion de l’économie, nottament de la répartition des richesses, fait de la grèce une des sociétés les plus inégalitaires d’Europe. La répartition des richesses y est la plus polarisée : la part des salaires dans le produit national est en deçà de 55% (près de dix points de moins qu’en France), et elle est chute (comme en France et dans la quasi-totalité des pays occidentaux) depuis les années 1980 (9). Les salaires et les retraites sont les plus faibles d’Europe, équivalents à ceux du Portugal et le taux de travailleurs vivants en dessous du seuil de pauvreté (650 euros) est le plus élevé de l’Union Européenne (14%). Ces inégalités « primaires » sont aggravées par les inégalités « secondaires » dues à la faiblesse de l’État social, tout particulièrement dans deux domaines clés, la santé et l’éducation, gangrénées de façon chronique par la logique du profit.

La situation de la Grèce prend racine dans la crise politique profonde du bipartisme. Depuis les années 1980 le PASOK et la Nouvelle Démocratie totalisent prés de 85% des suffrages mais les rapports de forces, notamment depuis 2004, laissent entrevoir un nouveau paysage politique. Le rapprochement idéologique du PASOK et de la droite gouvernementale à ouvert un espace à gauche un espace similaire à celui que le PS en France laisse à la gauche antilibérale et anticapitaliste. Un espace qu’a su combler la Coalition de la Gauche et du Progrès (SYRIZA) qui regroupe en son sein le parti Synaspismos, (10), et qui à su imposer une ligne politique clairement à gauche, notamment en refusant toute alliance avec le “centre-gauche” et toute participation à un gouvernement avec le PASOK. Les élections législatives de 2007 marquent une poussée de la gauche : le KKE passant de 6% à plus de 8% et SYRIZA de 3,3% à 5,5%. Ajourd’hui le KKE est dépassé dans les sondages par SYRIZA, gravitant autour des 13% d’intention de vote. SYRIZA à travers son jeune porte parole Alexis Tsipras, surnomé le “Besancenot grec”, semble représenter la nouvelle génération et ces attentes. Il s’implante de plus en plus dans les catégories sociales diplômées et surtout chez les jeunes diplômes condamnés à la précarité. Le Parti Communiste néostalinien, le KKE, semble lui être relayé à la 3ème place au sein des forces de gauches.

Nouvelle Démocratie est quant à elle aujourd’hui de plus en plus critiqué par la jeunesse. La jeunesse radicale ne cesse d’augmenter ses forces, ce qui explique la multiplication des mouvements sociaux en Grèce depuis les années 90. La radicalisation de l’opposition s’explique principalement par les séisme qu’a causé la vague libérale depuis 1989 qui marque le retour au pouvoirs de Nouvelle Démocratie, dans une alliance gouvernementale avec SYRIZA. Après un bref retour du PASOK au pouvoir, Nouvelle Démocratie reprend la direction du pays en 2004. Costas Caramanlis qui devient le premier ministre remporte de nouveau les élections de septembre 2007, dans des conditions immorales. Ces dernières années les scandales politiques sont en croissance continue, on parle de corruption, d’abus de pouvoirs, de détournements, et même de crime (voir article incendie en Grèce). On assiste donc à un ancrage profond de la révolte. Les derniers évènements ont marqué l’entrée en lutte de nouvelles tranches de la population comme la seconde génération d’immigrée“égaux en droit, dans la rue et dans leurs rêves” (11), les jeunes diplômés. C’est un ensemble croissant de la jeunesse qui subit de plein fouet la précarisassions tous appartenant à la génération 700.

Un décalage s’opère entre les organisations traditionnelles d’opposition, le KKE et le Pasok (12). Le PASOK est aujourd’hui fortement critiqué depuis sa politique de privatisations, de dérégulation financière, de taux d’interets élevées, pratiqué par le gouvernement socialiste “modernisateur” de Costas Simitis (1996-2004), gouvernement libéral exerçant une politique de redistribution sans précédant au profit des spéculateurs de la bourse, détenteurs de bon du Trésor et des actionnaires.

Dans les universités, il ny à pas de syndicat étudiant, seulement des organisations poltiques. Lors des mouvements étudiant dans les assemblées générales, chaque organisation à un temps de parole dévolu, ainsi qu’une séance de questions-réponses avec les étudiants. À la fin des AG, les étudiants votent, non pas pour une résolution ou des révendications particulières mais pour une organiation et une ligne politique à laquelle la faculté se tiendra. Tous les grands partis politiques ont une antenne jeune dans toute les universités. L’extrème gauche universitaire grec est rassemblée dans le parti EAAK, organisation fédérale ou chaque groupe universitaire est libre et politiquement indépendant. Cette organisation gagne en radicalité autant qu’en popularité, au furent est à mesure des mouvements universitaires. Les alliances dans les AG du Pasok et de la Nouvelle démocratie sont de plus en plus courante pour contrer l’EAAK. Par exemple le mercredi 14 janvier, au cour de l’AG de polytechnique électronique, sur un campus excentré de la ville d’Athènes (13), l’alliance Pasok-Nouvelle Démocratie à remporté le vote mettant fin à l’occupation, EAAK se retrouvant second.

Et au cour du moi de janvier, les universités se débloquent grâce aux bons offices des étudiants pro-gouvernementaux, du Pasok et du KKE ainsi qu’avec le soutient de ceux qui désirent plus que tout suivre les cours et réussire leurs examens, pour maintenir tant bien que mal le chateau de carte de leur éducation, et à contre cœur faire durée l’illusion.

De plus, les examens et la pression de l’administration et de la majoritée des professeurs qui pèse sur les étudiants, participe à l’inertie de leurs mouvements.

Il se murmure dans la jeunesse universitaire grecque que les incendies de 2007, ravageant le Péloponnèse, causant quelque 80 morts et brûlant 270 000 hectares de forêts, ont été étrangement bénéfiques au gouvernement de Caramanlis, et à l’église Orthodoxe. Suite à l’horreur des morts, auxquels les services publics n’ont pas pu porter secours, des fonds, en guise de dédommagement pour les terres brûlées ont été distribué à la population. Dans les campagnes “les familles ont envoyé tous les fils et petit fils récupérer les chèques de l’état”. Des chèques de l’ordre de trois mille euros pour cacher l’infâme responsabilitée des pouvoirs publics, et miraculeusement aux élections législatives (anticipées) du 16 septembre, la Nouvelle Démocratie conserve, de justesse (3 députés), la majorité parlementaire. Des euros en guise de pansement à la crise de l’Etat grec décidément incapable d’assurer la protection élémentaire de sa population.

L’explication à la situation explosive de la Grèce était toute trouvé : elle relève d’un archaïsme, d’une société à peine entrée dans la voie de la “civilisation”, d’un pays sortant tout juste de l’arriération Balkanique. La réalité est toute autre, la réalité révèle les limites d’un système politique international, l’effondrement de l’idéologie libérale. Mais elle est dérangeante car elle peut faire souffler un vent de révolte, dont on sent déjà les premières brises venant glacer le cou des dirigeants de tous les pays.

La situation de la Grèce rappelle, à bien des égards, la situation de la France. Un taux de chômage massif chez les 15-24 ans (24%) notamment au sein de la jeunesse diplômée et de 8,6% dans la population, une génération précarisée, une “génération à 700 euros”, les services publics privatisés, la protection sociale démantelée, une retraite qui semble devenir un simple mirage. En Grèce comme en France, et dans bien d’autre pays (Allemagne, Italie, Lettonie…) la jeunesse ne se laisse plus adoucir ni par une n-èmes promesse des sociaux démocrates qui n’ont que trop déçus en menant des politiques libérales et qui se tourne aujourd’hui vers des alliances de centre-gauche, ni par des perspectives de réussite individuelle au sein d’une société de “méritocratie” et d’“élitisme”.

Se tiendra prochainement le procés de 17 adolescents arrêtés à Larisa durant le moi de decembre, ils seront jugées sous une législation “anti-terroriste”. La manisfestation de soutient qui c’est déroulée à Larisa (à 400km d’Athènes) ce samedi 17, comptée une majorité d’anarchistes ayant fait le trajet depuis Athènes. Symbole de la crise de l’autorité du gouvernement libéral, de plus en plus de fonctionnaires du ministère de l’interieur, descendent fouler le pavé aux côtés des étudiants.

L.P

(1). Une adolescent de 15 ans à déjà était tué par balle par un policier en 1985. Le procés du policier donne lieu à des émeutes en 1990.

(2) La population compte un millions d’immigrés, soit 10% de la population dont 200 milles clandestins.

(3) cf. le dossier “Qui sont les anarchistes?” du Monde Diplomatique de janvier 09.

(4) Syndicat des journalistes, photo reporters et autres travailleurs des médias, dirigé par les “magasins”, à savoir, les médias nationaux.

(5) La GSSE est le plus gros syndicat travailleur, l’équivalent de la CGT.

(6) Le coût de la vie en Grèce est comparable à celui de la France.

(7) Vendredi 9, c’est tenue à Athènes une manifestation pour l’anniversaire des dix-huit ans de l’assassina d’un professeur, à Patras par un militant local de droite.

(8) On compte environ 270 arrestations en décembre et une soixantaine ont été inculpé.

(9) 60% en 1984, 70,3% en France en 1980.

(10) Issue de deux scissions du KKE en 1968 et 1990.

(11) Tirée de la déclaration de l’Association des immigrés Albanais du 16 decmebre 2008.

(12) Le KKE est plus préocupé à taper sur SYRIZA ce qui l’entraîne à ne pas soutenir les derniers mouvements de la jeunesse ces dernières années. Le PASOK est entièrement absent des mobilisations.

(13) Après 1973, et la chute de la dictature des généraaux, les universités sont délocalisées dans la péripherie d’Athènes, loin de l’agitation du centre ville.

Publié par Mediapart le 23 janvier.
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Messagepar NOSOTROS » Lundi 26 Jan 2009 1:02

Les manifestants et la police anti émeute se sont affrontés dans le centre d'Athènes samedi 24 au cours d'une manifestation exigeant la liberté pour les prisonniers arrêtés lors des émeutes du mois dernier, alors que les fermiers continuent leur blocage routier qui dure depuis une semaine, pour exiger un relèvement des prix aux producteurs. (ce mouvement paralyse complètement le pays)

Les affrontements se sont déroulés au dehors de l'Université d'Athènes, alors que la police chargeait avec des matraques et des spray au poivre, les manifestants utilisaient eux des bâtons et des pierres. Plusieurs centaines de personnes étaient impliquées dans la manifestation, et quelques 300 ont continué leur marche dans le centre ville. Selon la presse, la plupart des participants étaient des anarchistes.

http://athens.indymedia.org/front.php3? ... _id=977987

http://athens.indymedia.org/front.php3? ... _id=977277

Cependant d'après des comapgnons grecs, certains manifestants auraient été grièvement blessés par les CRS lors des affrontements ...

Plus significatif, comme indiqué avant, quelques 10 000 agriculteurs bloquent les principales autoroutes et les points de passage en frontière avec leurs tracteurs. Ils reclament un relèvement des prix payés aux producteurs, après que le gouvernement ait rompu les dicussions. Les manifestations et blocage (par tracteurs et barricades de pneus brulés) devant le troisième plus grand aéroport de Grève (en Crète) ont été suspendues.

Par ailleurs, le mouvement de soldiarité avec Konstantina Kuneva continue. Une manifestation était appelé jeudi 22, à l'appel d'un large panel d'organisation, qui a finit par quelques petits affrontements. ( NdT : on semble entrer dans un espèce de ballet convenu, un rituel en quelque sorte)

Vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=6xy2S4QZJls

Ci dessous une analyse "de gauche" :

L’affaire exemplaire de Kostantina Kuneva secoue la société grecque

Femme, immigrée, nettoyeuse et syndicaliste de combat : victime d’un attentat patronal d’assassinat au vitriole !…

Malgré le silence persistant des chaines de TV, la tentative d’assassinat au vitriole (!) contre la syndicaliste immigrée (Bulgare) Kostantina Kuneva, secrétaire général du syndicat des nettoyeuses de la région d’Athènes, a secoué l’opinion publique et est en train de mettre le feu aux poudres aux fondements de la société grecque. Meetings, manifestations, occupations des bâtiments publics et autres actions de protestation exemplaires se succèdent a Athènes, Thessalonique et des villes de province, tandis que se multiplient les actes de solidarité des citoyens « anonymes » a la victime et son syndicat.

L’émotion des uns et la rage des autres sont facilement compréhensibles si on tient compte que cette affaire est exemplaire de tout point de vue. D’abord, a cause de l’extrême barbarie des assassins : ils ont déversé une énorme quantité de vitriole non seulement sur le visage mais aussi dans la bouche de la victime qui n’a plus ni estomac ni œsophage. Ensuite, en raison du fait que cette victime est à la fois non seulement femme et immigrée, mais aussi dirigeante d’un syndicat qui organise les plus exploitées et opprimées des précaires, et est a l’avant poste du syndicalisme de classe et de combat !

Mais, l’exemplarité de cette affaire s’explique mieux quand on sait qu’on a ici une tentative d’assassinat annoncée, l’aboutissement d’une très longue série des menaces et des violences de tout ordre, d’une véritable terreur patronale ayant comme cible Kostantina et ses camarades ! Et tout ça de la part d’un patronat mafieux très lié à cette social-démocratie néolibérale qui a introduit et généralisé la sous-traitance au secteur public sous les gouvernements Simitis (1996-2004) : le patron de Kuneva a été candidat préfet du PASOK aux dernières élections préfectorales…

En somme, cette affaire, arrivant juste après la grande révolte de la jeunesse, contient tous les ingrédients d’un cocktail social et politique plus qu’explosif ! Mais, a une condition : que la réaction en solidarité avec Kuneva et son syndicat et contre la terreur patronale soit massive et se fasse dans l’unité. D’ailleurs, c’est ce que demandent les camarades de Kostantina, c’est ce que souhaite la société grecque révoltée. Alors, unité d’action sans aucune exclusion de tous ceux qui allant de Syriza à l’ extrême gauche et même aux libertaires et autonomes se mobilisent déjà pour préparer une riposte d’envergure digne de la colère populaire provoquée par la barbarie du crime accompli. Tant en Grèce que partout en Europe…

Georges Mitralias
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Messagepar jérôme » Lundi 26 Jan 2009 22:07

Nosotros tu dis « des actions par petit groupe. Cette combinaison me parait, d'un point de vue tactique, plus riche de potentiel car elle permet un entretien des forces (tout le monde n'investit pas son énergie en même temps, ce qui permet une lutte prolongée, au lieu d'un concentration centralisée des forces pour un assaut unique et focalisé.) et une propagation / dissémination de la parole (et des actes) et donc favoriser l'extension ». C’est vrai que les énergies ne sont « pas investies au même moment ». Ceci étant, je pense que la meilleure approche reste celle de défendre le principe de l’unité et de la centralisation d’un mouvement massif, avec AG, pour un réel rapport de force. Cela ne signifie pas « acte unique et focalisé » : mais plus l’unité est grande, plus fort est le mouvement. Ce qui importe surtout, à mon avis, c’est sa dynamique. La question de l’extension et de la solidarité est primordiale. C’est cela qu’on doit défendre. Que des petits groupes prennent des initiatives dans le sens d’étendre la lutte est valable dans la mesure ou ce qui est entrepris l’est en terme de recherche de solidarité. L’idée de « propagation de la parole », si c’est pour favoriser le débat sur les moyens de la lutte, cela me paraît valable. Après, quand tu parles des « actes », évidemment, cela dépend de ce que l’on met derrière !
jérôme
 
Messages: 92
Inscription: Vendredi 30 Mai 2008 14:52

Messagepar NOSOTROS » Jeudi 29 Jan 2009 0:24

Les nouvelles de Grèce :

Bref rapport sur la situation actuelle.

Tout d'abord, on a des nouveaux conflits au centre d'Athènes (Kypseli) à cause de la décision de Kaklamanis (le maire d'Athènes) de couper 40-50 arbres pour construire un parking : photos

http://athens.indymedia.org/front.php3? ... _id=978935
http://athens.indymedia.org/front.php3? ... _id=979142
http://athens.indymedia.org/front.php3? ... _id=979034

Hier, les élèves ont manifesté contre la coupure des arbres et avec les habitants ont planté des nouveaux arbres.

Ce matin, les CRS ont reculé, mais en laissant leur place aux fascistes…

Pour l'instant, l'Etat favorise les replis communautaires et aggrave le contrôle social et policier. Rien de nouveaux sur ce point…

----

Les paysans sont, jusque là, dans la rue (toutes les grandes autoroutes sont encore bloquées). Ce matin le gouvernement a donné un délai de 48 heures aux paysans pour partir (si non Karamanlis va lancer ses CRS). Les syndicalistes veulent terminer les mobilisations, mais il y a des pressions pour la continuation de la lutte.

Bien évidemment, les paysans, après la défaite de 1996-97, éprouvent une vive contrariété contre les partis, mais on ne peut pas dire, comment va évoluer la mobilisation.

Il y a des tendances autonomes parmi eux (en Crete certains paysans arborent le drapeau noir mais je ne sais pas si cela veut dire que ce sont des anarchistes), mais je ne sais pas si c'est le cas dans la plupart des blocages (le parti communiste, traditionnellement, joue un rôle dans quelques régions).

Les paysans qui se trouvent dans la rue sont, plutôt, des jeunes paysans, endettés jusqu'au cou, qui n'ont pas d'autres ressources financières (il y en a d'autres qui travaillent pendant l'été dans le tourisme).

----

L'occupation du syndicat des travailleurs des médias (ESIEA http://katalipsiesiea.blogspot.com/) s’est terminée il y a quelques jours, mais les occupants ont transporté l'A.G. à l'occupation de la faculté de Media (EMME) et ils ont crée des groupes pour couvrir des manifestations (reporters, cameramen, etc) et faire des interventions contre les licenciements. Par exemple, je ne sais pas si vous le connaissez, mais le photoreporter qui avait pris cette célèbre photo ( http://mutantjazs.blogspot.com/2008/12/ ... st_09.html) a été licencié le lendemain…

----

La commission grecque des émigrés a été occupée pendant 5 jours http://www.gcr.gr/default.asp?pid=1&la=2 pour exprimer sa solidarité et pour exiger que l’Etat de donner l'asile aux émigrés.

-------

Avant-hier des médecins (ou des toubib si vous préférez…), des étudiants et des chômeurs ont occupé pendant 4 heures les caisses d'un hôpital (en Grèce si tu n'as pas d'assurance médicale tu es obliger de payer). Les réactions des patients et du personnel étaient très encourageantes. La première banderole dit « Faut pas payer, Faut pas payer » (Dario Fo … bien sûr :-) ) et la deuxième « contre les lois de l'état et du capital, santé pour nos besoins »

http://athens.indymedia.org/front.php3? ... _id=979123

--------------

Samedi prochain nouvelle manif pour Konstantina Kuneva.

----------



Enfin, il y a entre nous une discussion (à propos d'un livre, *footprints in the snow*, qu'un compagnon avait publié un jour avant l'assassinat d'Alexis ) sur les tendances sociales qui pre-existaient au mouvement de Decembre.

Il est trop tôt pour faire un bilan et nous devons être vigilants.

Mais,

rapidement, pour esquisser quelques points d'analyse, l'existence d'une tendance dans le mouvement anarchiste-autonome qui essayait de dépasser les séparations entre politique et social a contribué à la socialisation des pratiques et des idées anarchistes. Cette tendance a fait un travail organisationnel de base au niveau quotidien : au travail, au quartier, etc.

De plus, la lutte étudiante de 2006-07 et les tendances autonomes dans le mouvement ouvrier (des syndicats et des associations ouvrières non-institutionnelles) ont joué un rôle important (occupation de GSEE).


A bientôt,

Anarchasis
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Messagepar jo » Jeudi 29 Jan 2009 15:36

NOSOTROS a écrit:Les nouvelles de Grèce :
Enfin, il y a entre nous une discussion (à propos d'un livre, *footprints in the snow*, qu'un compagnon avait publié un jour avant l'assassinat d'Alexis ) sur les tendances sociales qui pre-existaient au mouvement de Decembre.

Il est trop tôt pour faire un bilan et nous devons être vigilants.

Mais,

rapidement, pour esquisser quelques points d'analyse, l'existence d'une tendance dans le mouvement anarchiste-autonome qui essayait de dépasser les séparations entre politique et social a contribué à la socialisation des pratiques et des idées anarchistes. Cette tendance a fait un travail organisationnel de base au niveau quotidien : au travail, au quartier, etc.

De plus, la lutte étudiante de 2006-07 et les tendances autonomes dans le mouvement ouvrier (des syndicats et des associations ouvrières non-institutionnelles) ont joué un rôle important (occupation de GSEE).


A bientôt,

Anarchasis


hello. ce bouquin m'intéresse. disponible qu'en greque? pas trouvé sur g**gle. je cherche des textes, brochures ou livres qui pourraient m'aider à comprendre comment s'est construit le mouvement anar en grèce. quel sont leurs histoires. quels sont leurs choix tactiques. etc.
j'sais pas si je suis clair?
à bientôt. merci d'avance
jo
 
Messages: 22
Inscription: Jeudi 29 Jan 2009 15:28

Messagepar NOSOTROS » Vendredi 30 Jan 2009 23:59

Nouvelle occupation de l'Opera National par des artistes, intermittents du spectacle, etc.

L’Opéra Interactif Révolté
<http://apeleftheromenilyriki.blogspot.com/2009/01/rebelling-interactive-opera-theatre.html>


La révolte de décembre, tout en puisant sa force dans toutes les lutes sociales précédentes, a préparé le terrain pour une résistance généralisée contre tout ce qui nous offense et asservit nos vies. Elle a déclenché une lutte pour la vie qui est dénigrée quotidiennement. En réponse à ceux pour la révolte a duré ce que durent les pétards, et qui l’abandonnent ou la sapent par un simple « la vie continue », nous disons que non seulement la lutte continue mais qu’elle a déjà mis nos vies sur de nouvelles bases. Rien n’est finit, notre rage persévère. Notre angoisse ne s’est pas apaisée, nous sommes toujours là. Révoltes dans les rues, dans les lycées, les universités, dans les syndicats, les bâtiments municipaux, les parcs publics. Révolte aussi dans l’art.

Contre l’art comme un spectacle consommé par des spectateurs passifs.
Contre l’esthétique qui exclut le « Différent ».
Contre une culture qui détruit les parcs et les espaces publics au nom du profit.

Nous unissons nos voix avec tous ceux qui luttent.
En solidarité avec Konstantina Kouneva et avec tous ceux qui ont été arrêté pendant la révolte.

Avec notre lutte, et notre propre culture, nous répondons à l’oppression de l’Etat, à l’exclusion sociale et aux tentatives des mass médias de terroriser et de désinformer.

Avec cette initiative qui trouve son origine dans les “Arts” (considérant la vie de chacun comme de l’art), nous exigeons un espace pour l’art de vivre de tous et de chacun, pour déployer et explorer la Réformation de la culture. Nous aspirons à un art sans médiation, ouvert et accessible à tous.

Nous libérons l’Opéra national grec car par définition il appartient à nous tous.

Nous ressentons le besoin de reprendre les choses au commencement et à réinventer le rôle de l’art.

A travers des processus auto-organisés, nous proposons des actions créatives libres par chacun et pour tous ceux qui considèrent la culture comme le produit d’un créativité collective.

Pour rétrouver et reconquérir la culture qui nous a été vole.

Assemblée générale ouverte del’Opéra LIbéré

Chaque jour à 21 heures.

LES RUES SONT NOTRE SCENE
LA REVOLTE EST NOTRE ART

http://apeleftheromenilyriki.blogspot.com/

(Traduction CNT AIT Paris)
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar NOSOTROS » Samedi 21 Fév 2009 1:17

texte d'analyse sur le mouvement pas le groupe TPTG

La traduction est un peu à l'arrache ...


COMME UN HIVER AVEC DES CENTAINES DE DECEMBRE

La VIOLENCE c’est travailler 40 ans, pour des salaries misérables, et s’estimer heureux de pouvoir prendre sa retraite,
La VIOLENCE c’est les obligations d’Etat, les fonds de pension volés, et la fraude des marchés boursiers,
La VIOLENCE c’est d’être forcé d’emprunter pour te loger et de rembourserez comme si c’était de l’or massif,
La VIOLENCE c’est le droit du management de te licencier quand ils veulent,
La VIOLENCE c’est le chômage, le temps partiel, 400 euros de salaire avec ou sans sécurité sociale,
La VIOLENCE c’est les accidents du travail ; vu que les patrons diminuent les « coûts de sécurité » du travail,
La VIOLENCE c’est de se rendre malade de travailler si dur,
La VIOLENCE c’est consommer des médicaments psychotropes et des des vitamines afin d'affronter des heures de travail épuisantes,
La VIOLENCE c’est de travailler pour l'argent pour acheter les médicaments nécessaires pour maintenir votre capacité de travail,
La VIOLENCE c’est mourir sur des lits prêts à l'emploi dans les hôpitaux horribles, quand vous ne pouvez pas vous permettre d’acheter au black une place humaine.


Prolétaires du local occupé de la Confédération Syndicale Grecque (GSEE), Athènes, décembre 2008

En décembre dernier, le vent de l'insurrection a soufflé sur les villes de Grèce. L'atmosphère joyeuse et festive de la fête de Noël a été réduite en cendre tout comme le sapin de Noël sur la place Syntagma, au centre ville d’Athènes. L'assassinat du lycéen de 15 ans Alexis Grigoropoulos par un garde de la police spéciale le 6 décembre a mis le feu à l'étincelle.

D’une manière générale, l'agitation sociale de décembre peut être caractérisée comme une violente rébellion prolétarienne qui a éclaté de façon soudaine, massive et sauvage puis a évolué graduellement vers des actes moins violents, plus imaginatifs et plus politiques mais avec moins de personnes impliquées.

La composition de classe de la rébellion s'étendait des lycéens et des étudiants aux jeunes travailleurs et chômeurs. Certains étaient des immigrés de seconde génération (principalement les Albanais, bien qu'il y ait eu également certains immigrés d'autres nationalités) et il y avait également des travailleurs âgés avec des emplois plus ou moins stables.

Quant au nombre, graduellement de plus en plus de personnes ont participé aux actions qui ont pris la forme d'une insurrection. Le premier jour il y avait juste quelques centaines de militants anti-autoritaires autour d'Exarchia – le quartier du meurtre - qui ont commencé les confrontations violentes avec les policiers. Plus tard dans la nuit, une manifestation spontanée a eu lieu à l’initiative des étudiants et des militants de gauche. Environ 2.000 personnes ont participé et ont déclenché des émeutes dans les avenues Patission et Akadimias, tandis qu’une centaine de personnes dévastaient la rue Ermou, la rue la plus commerciale d'Athènes. Les émeutes ont également éclaté dans les rues de Salonique où une manifestation spontanée s'est dirigée vers le commissariat central de la ville puis l’a attaqué.

Le deuxième jour plus de 10.000 personnes sont apparues dans les rues (principalement des étudiants, des anti-autoritaires encore et des membres des partis et des organisations de gauche) ; le troisième jour plus de 20.000 personnes à Athènes, 7.000 à Salonique et plusieurs milliers partout dans la Grèce ont rejoint les manifestations qui se sont bientôt transformées en émeutes. Ceux impliqués dans les combats de rue avec la police étaient beaucoup ; 10.000 personnes semblent être une estimation plutôt modérée. Il y avait beaucoup plus de gens partout dans le pays, particulièrement le lundi, le troisième jour des émeutes. Ce jour là, les banques, les bâtiments publics et des magasins – essentiellement des grands supermarchés - ont eu leurs vitrines brisés, et ont été pillés ou incendiés. Ceux impliqués dans les actes violents de ce jour n'étaient pas une masse homogène : il y avait une multitude de jeunes – lycéens, étudiants, travailleurs salariés, chômeurs, immigrés, supporters de foot hooligans, toxicomanes – dont seulement quelques uns avaient des connexions avec le milieu anti-autoritaire. Précisément en raison de cette composition hétéroclite de la multitude et de sa violence, beaucoup de « politicos » (même certains anarchistes organisés) les ont trouvé trop incontrôlables et se sont abstenus de participer aux évènements. À partir du lundi matin et au cours des jours suivants des postes de police ont été attaqués partout dans le pays, principalement par des lycéens. Certaines de ces attaques ont été très violentes, principalement dans les faubourgs ouest d'Athènes et au port de Pireaus, par l’utilisation de cokctail molotov et le retournement des voitures de police. Mais les manifestations devant les postes de police se sont généralisées dans toute la Grèce, même dans certains quartiers huppés ou dans des petites villes de province, avec des formes plus « douces » de protestation. C'était effectivement par les protestations violentes spontanées des lycéens que les émeutes se sont étendues et ont pris ainsi une dimension nationale. Par affrontements avec les policiers, nous entendons principalement des barricades, des jets des cocktails de pierres et de cocktail Molotov mais pas de combats physiques. D'une façon générale, non seulement les émeutiers, mais également les policiers ont préféré ne pas s'engager dans le combat « rapproché » (au corps à corps), ces derniers préférant faire un usage extensif et excessif de gaz lacrymogène à la place.

Quant aux immigrés, les jeunes Albanais de seconde génération qui ont participé aux émeutes sont si bien intégrés dans la société que c’est seulement quand ils commencent à parler albanais entre eux que vous pouvez dire qu'ils sont immigrés. La plupart d'entre eux ont grandit ici et c’est la raison pour laquelle ils peuvent participer si largement aux confrontations avec les policiers, aux attaques contre les bâtiments publics et les banques ainsi qu’aux pillages au côté des jeunes prolétaires grecs. Ils se sont sentis plus « à l’aise» pour agir de la sorte que d'autres immigrés, principalement Asiatiques et Africains qui vivent toujours à la marge, isolés dans leurs communautés ethniques. C'est principalement la peur qui a empêché d'autres communautés immigrées de rejoindre les confrontations violentes en dehors de leurs quartiers et non un « défaut de conscience ». Il était plus facile pour eux de participer aux émeutes en pillant ou en fréquentant l’occupation ouverte de l’Université technique nationale dans le centre d'Athènes où vivent de grandes communautés d’immigrés ; quand les émeutes ont fait irruption près de « leurs » quartiers, c’était là leur contribution. D'autre part, ils ont reçu l'impact le plus violent à la fois de la police et de la propagande de médias. Ils ont été présentées comme des profiteurs et des pilleurs. Il ya eu aussi quelques cas d’attaques de style pogrom contre eux par des fascistes et des policiers infiltrés en civil.

D’un manière générale, on peut dire que, outre les lycéens et les étudiants, ceux qui ont eu un rôle plus actif dans la révolte étaient généralement de jeunes travailleurs, la plupart d'entre eux ayant un emploi précaire ou flexible. Dans les rues il y avait de jeunes (ou plus si jeunes) travailleurs de différents secteurs comme les écoles, la construction, le tourisme et les services de divertissement, les transport, et même les médias. En ce qui concerne les ouvriers d’usine, il n'y a pas d’ estimation exacte sur leur participation individuelle aux émeutes, puisqu'aucun rapport des lieux de travail n'est connu. Pendant l’occupation du local syndical de la GSEE, il y a eu des idées d’aller distribuer des tracts aux portes des usines et d’appeler des travailleurs de lieux de travail spécifiques pour venir aux occupations, néanmoins les divisions parmi les participants (mentionnés brièvement dans notre chronologie des événements) ont rendu difficile toute autre action difficiles – à part l'intervention dans les centres d'appel voisins - et ainsi plusieurs occasions ont été manquées. Peu après que la travailleuse immigrée du nettoyage Constantina Kuneva, une des travailleurs qui avait rendu visite aux occupants de la GSEE, ait été attaquée avec l'acide sulfurique, les « travailleurs insurgés » avec d'autres personnes ont organisé les premières activités de solidarité. Ils sont même parvenus à entraîner certains syndicats dans les activités de solidarité en janvier. L'émeute, en général, n’a pas été ressentie d’une manière significative dans les lieux de travail, dans le sens qu'aucune grève n'a été appelée pour la soutenir. Les seules exceptions ont été la grève des enseignants le jour de l'enterrement du jeune Alexis et la grande participation à la manifestation le jour de la grève contre le budget de l'État le 10 décembre. A part ces deux moments, la rébellion n’a pas touché les lieux de travail.

A en juger par les slogans et les attaques contre la police, c’est une massivement un sentiment anti-policier qui a dominé les jours de la rébellion. Le policier représente le pouvoir et particulièrement la brutalité et l'arrogance du pouvoir. Néanmoins, c’est en tant que symboles d'un certain pouvoir - le pouvoir de l'argent, le pouvoir d'imposer l'exploitation de la main-d'oeuvre et d'approfondir les lignes de classe séparant la société grecque - que les grands magasins, les banques ainsi que les bâtiments de l'état (hôtels de ville, préfecture, ministères) ont été attaqués, incendiés ou occupés. Ainsi, nous pourrions parler d'un sentiment dominant et très répandu anti-policier, anti-état et anti-capitaliste. Même les intellectuels de la gauche ont reconnu l'élément de classe de la rébellion et certains des principaux journaux ont admis que la « rage des jeunes gens » ne s’est pas été exprimé seulement en raison de la violence de police. Les policiers étaient plutôt la partie la plus visible et la plus brute d'un iceberg fait des scandales de corruption du gouvernement, un état de sécurité-surveillance - blindé après les Jeux olympiques de 2004 - qui n'hésite pas à tirer de sang froid, une attaque continue contre les salaires, une augmentation des coûts de reproduction de la classe ouvrière par la démolition progressive du système précédent de retraite et de santé, une détérioration des conditions de travail et une augmentation des emplois précaires et du chômage, une charge de surmenage imposée aux lycéens et à étudiants, une destruction énorme de l’environnement, le tout recouvert d’une façade « glamour » d’objets abstraits du désir exposés dans les centres commerciaux et les pubs télévisées, disponibles seulement si vous supportez un haute dose d’exploitation et d’anxiété. Au cours des premiers jours de la révolte vous pouviez presque sentir toutes ces raisons dans l'air et ensuite beaucoup de textes, d’articles, de tracts ont suivi, écrits à la fois par les insurgés ou les sympathisants et les commentateurs pour reconnaître qu'il y avait quelque chose de plus profond. Cette « chose plus profonde » dont tout le monde discutait c’était la nécessité de surmonter l'isolement individuel à partir de la vie réelle et colelctive [ gemeinwesen ], un isolement que toutes les raisons historiques indiquées ci-dessus ont créé. La spontanéité et la nature incontrôlable de cette insurrection ont été prouvé par l'absence de propositions politiques, ainsi par un rejet explicite des [organisations] politiques. Ce sont principalement les gauchistes qui ont insisté sur des revendications particulières comme la démission du gouvernement, l'abrogation de la loi anti-terroriste, le désarmement des policiers et le démantèlement des forces spéciales de police. Néanmoins, le sentiment que reposait dans tout cela « quelque chose de plus profond » était si dominant qu'il explique à lui seul l’impuissance de certains partis de l'opposition, des organisations de gauche, et même de certains anarchistes comme mentionné avant. Il n'y avait pas de revendication politique spécifique et cela, combiné avec leur férocité, a rendu toutes ces émeutes menaçantes également pour les forces habituelles de récupération et de manipulation.

À partir des tous premiers jours de la révolte trois universités ont été également occupées dans le centre d'Athènes : l'université technique nationale d'Athènes, la faculté de droit et la faculté d'économie. Chacune d'elles a été occupée par une tendance différente du mouvement. L'université technique nationale, qui est la plus proche de la place Exarchia était la place principale pour organiser les affrontements avec la police. Ses occupants étaient représentatifs des rebelles à Athènes : jeunes travailleurs (immigré ou le grec), étudiants et éléments marginalisés – dont beaucoup d’anarchistes. Les occupants de la faculté de droit, principalement des gauchistes et quelques anti-autoritaires, organisaient des manifestations et des discussions. Dans l'une d'entre elle, des syndicalistes de gauche se sont rassemblés afin d'organiser et « diffuser la rébellion » vers les lieux de travail, sans faire effectivement autre chose que de distribuer quelques flyers. La faculté d'économie a été occupée principalement par les groupes anarchistes et anti-autoritaires qui voulaient utiliser le bâtiment à des fins de contre-information. Ils ont beaucoup mis l'accent sur l'organisation des activités quotidiennes. Ils ont repris le restaurant de l'université et des ateliers ont été créés afin de faire fonctionner l’occupation et d’organiser des actions en dehors. Les ressources expropriées de l'université ont été également utilisées dans d'autres activités, servant d'infrastructure. Beaucoup de camarades ont participé aux actions organisées de là, même s'ils ne participaient pas à l’occupation elle-même. Toutes les occupations ont servies de bases « rouges » pour le mouvement, à partir desquelles des actions subversives étaient organisées et où les révoltés pouvaient trouver refuge, si besoin. À Thessalonique, il y avait occupations du même type dans le centre ville : l'école de théatre a été occupée par les militants anarchistes et les étudiants en théâtre, tandis que les bureaux du Barreau de Thessalonique ont été occupés jusqu'au quatrième jour de la rébellion par les étudiants, principalement gauchistes.

Nous devrions également mentionner ici des dizaines d’occupation de départements universitaires votées par les assemblées générales d’étudiants et les centaines d’occupation des lycées partout dans le pays. ((1 sur la crise de la reproduction capitaliste et les luttes récentes des étudiants en Grèce, voit notre crise permanente des textes ?The dans l'enseignement ? à libcom.org)) ((2 certains d'entre eux sont mentionnés dans notre chronologie de décembre events.http://de.indymedia.org/2009/01/238103.shtml))

Graduellement, la violence des premiers jours s'est avérée créative dans le sens que c'était le préalable nécessaire pour les actions plus imaginatives et plus organisées qui ont suivi. Après les cinq premiers jours d’émeute, l'hôtel de ville d'ag Dimitrios (un faubourg méridional d'Athènes) a été occupé, à l’initiative des groupes anarchistes locaux et de quelques-uns des travailleurs municipaux (principalement des « cols bleus »). Les occupants ont organisé des réunions avec la population locale, appelant à des assemblées populaires, essayant d'élargir la révolte en organisant des actions locales, toujours reliées à la révolte. Ils ont même essayé de laisser certains services fonctionner dans le bâtiment sans la médiation des autorités municipales. Le lendemain, un bureau d'informations du ministère de l'intérieur à Chalandri, un faubourg du nord d'Athènes, était occupé et des manifestations et des actions toujours liées à la révolte ont été organisées.

À Salonique, à Sykies, un faubourg ouvrièr de la ville, l'hôtel de ville a été en partie occupé pour quelques jours, et quelques jours plus tard ça été le tour de la bibliothèque municipale du quartier d'Ano Poli de la ville de Thessalonique. Ella servi de lieu où s’organisaient les assemblées populaires et les manifestations. Dans toutes ces activités, la nouvelle caractéristique commune était la tentative d’ouvrir la rébellion vers le quartier. Ces assemblées étaient comprises comme des « assemblées de lutte de quartier » ou des « assemblée du peuple », comme elles étaient appelées. Dans la plupart des cas, il est apparu les tendances distinctes à l'intérieur de cette « ouverture sociale », particulièrement quand la révolte s’est apaisée. Une tendance voulait organiser une communauté de lutte en élargissant les questions de la révolte, une autre a préféré un type d'activité plus orienté vers le traitement des questions locales sur une base constante. Au début, les assemblées ont semblé plutôt innovatrices et animées. Il n'y avait pas une procédure formelle quant au processus de prise de décision, ni de règle de majorité et les initiatives étaient encouragées. Néanmoins, à la fin janvier, les occupations des bâtiments – qu’ils soient publics, syndicaux ou municipaux – se sont arrêté et il n'est pas clair si un nouveau mouvement va émerger de cette pratique de courte durée.

Parmi la population, ou pour le dire mieux « la classe ouvrière dans son ensemble, il y avait de la sympathie envers les émeutiers, non seulement parce que c’étaient leurs enfants qui se battaient et manifestaient dehors, mais aussi parce qu'ils ont senti que c’était une lutte juste. Particulièrement, les incendies de banques étaient très populaires puisque des milliers de personnes sont maintenant profondément enfoncés dans la dette. Les pillages n'étaient pas été accepté, du moins pas ouvertement, en raison du respect fort pour la propriété privée ou, dans le cas des gauchistes et de certains anarchistes, pour les raisons de moralité. D'une façon générale, il y avait beaucoup de sympathie et intérêt pour les insurgés mais très peu de participation active de la « population ».

À partir du tout premier moment après l'assassinat le 6 décembre, l'état et les mécanismes de médias ont été activés pour faire face à l'explosion de la rage prolétarienne. Initialement, ils ont essayé de mettre les réactions probables sous contrôle en exploitant la soumission spectaculaire des démissions de Pavlopoulos et Chinofotis (le ministre de l'intérieur et son ex-adjoint) ainsi que la promesse du Premier ministre que quelque soit le principale du décès d’un jeune de 15 ans, il serait puni de façon exemplaire, tous les partis de l’opposition et beaucoup de journalistes affichant à la fois leur désapprobation du gouvernement et la position discrète des policiers contre les démonstrateurs. Néanmoins, très rapidement, ils ont lâché toutes les formes de répression : menaces de déclarer l’Etat d’urgence dans le pay, mobilisation des fascistes et des organisations para-gouvernementales de « citoyens indignés », des dizaines d'arrestations et le matraquage des manifestants, encor plus de coups de feu tirés par les policiers dans les rues d’Athènes. Tous les partis politiques pro-patronaux dans un chœur unanime (avec le Parti Communiste KKE comme le plus vulgaire d’entre eux) et tous les menteurs de la télé ont essayé de répandre la peur. De même, les deux principales confédérations syndicales, la GSEE et l’ADEDY, ont annulé les manifestations « de routine » contre le budget annuel de l'État quand ils ont pressenti le danger que ces manifestations ne se transforment en émeutes. Néanmoins, contre les baratineurs des bureaucraties syndicales sur la faillite du gouvernement à assurer l'ordre et la paix sociale, des manifestations ont bien eu lieu pendant la journée de grève général et elles ont été en effet sauvage. Ainsi, la réalité était différente : les patrons étaient ceux qui étaient effrayés. Quand le ministre des affaires étrangères français a déclaré dès les premiers jours de l'insurrection « je voudrai exprimer notre préoccupation, la préoccupation de tous, au sujet de l’évolution des conflits en Grèce », il exprimait la peur des patrons de la possibilité que cette explosion sociale se propage, des manifestations de solidarité aux révoltés de Grèce ayant eu lieu dans de nombreuses de villes partout dans le monde. En France particulièrement, le ministère de l'éducation a retiré sa réforme des lycées, mettant fin au mouvement lycéen émergeant qui applaudissait les flammes de l'insurrection dans les villes et les cités grecques.


Du côté de l'état et de la propagande des médias, la stratégie dominante était celle de la séparation des sujets de l'insurrection. Soit ils présentaient l'insurrection comme une aventure d’adolescents, dont la sensibilité inhérente due à leur âge leur donnait le droit de se rebeller contre le monde de leurs parents (comme si les parents prolétariens ne désiraient pas légitimement la destruction de ce monde) soit ils mobilisaient les réflexes racistes utilisant la fausse séparation entre « manifestants grecs » et « pillards immigrés ». Ils essayaient principalement de séparer les manifestants entre les bons pacifiques et les mauvais-émeutiers. Le droit de manifester a été affirmé par les patrons et leurs laquais uniquement pour supprimer l'insurrection. Puisqu'ils ont voulu éviter toute future socialisation des comportements violents dans les rues, ils ont cherchés par tous les moyens de les présenter comme des actions des « anti autoritaires » ou des « hooligans » qui se sont introduits dans les manifestations des citoyens pacifiques. Le bris de vitrine comme action prolétarienne a déclaré l'existence quotidienne des commissariats, des banques ou des magasins de grandes chaînes, comme des moments d'une guerre silencieuse. Ils ont également manifesté la rupture avec la gestion démocratique du conflit social, qui tolère les manifestations contre ceci ou cela, à condition qu'elles soient privées de toute action autonome de classe. Invoquant le dernier rempart politique de la position dominante du capital, c'est-à-dire la démocratie, le Premier Ministre a déclaré que « les luttes sociales ou le décès d'un adolescent ne peuvent pas être confondus avec les actions contre la démocratie ». La démocratie approuve évidemment les villes et les campagnes dévastées, l'atmosphère polluée et la contamination de l'eau, les bombardements, les ventes d’arme, la création de décharges d’êtres humains, nous forçant à cesser d'être des hommes afin de devenir des « objets qui travaillent » (ou « des objets qui cherchent du travail », puisque de plus en plus de personnes sont ou seront sans emploi en raison de la crise). La démocratie impliqué encore que certaines personnes peuvent détruire tout ce qu’elles désirent aussi longtemps que cela créé de nouvelles occasions de bénéfice et de promotion de développement. Néanmoins, faire la même chose contre la propriété privée constitue le scandale définitif pour une société qui a établi ce droit essentiel dès sa naissance. Les incendies et les bris de vitrine constituent des blessures à la légitimité de cette societé. Le terme « émeutiers cagoulés » est une notion vide, destinée à l'usage exclusif de police. La police a le monopole de déterminer le profil des menaces. Nous voudrions ajouter ici que depuis les tirs contre un policier anti émeute à Exarchia le 4 janvier, la répression policière contre les manifestants s’est accrue. Les riverains qui défendaient un parc dans la ville d'Athènes, les agriculteurs qui voulaient conduire leurs tracteurs au parlement [pour manifester contre l’effondrement des prix agricoles] et les manifestants contre l'emprisonnement de ceux qui ont été arrêtées jusqu'à présent ont été attaqué non seulement avec des gaz lacrymogène mais également avec des grenades.

Pour l'appareil de production des images, l’extrême opposé de « l’émeutier cagoulé » (c'est-à-dire l’image construite pour séparer les prolétaires) était le « citoyen pacifique dont la propriété a été détruite ». Mais qui était ce citoyen pacifique célébré, rendu fou de rage par les bris de vitrine. Dans cette occasion, les écitoyens pacifiques » étaient en fait des petits hommes d'affaires, des propriétaires de « petits » magasins et la petite bourgeoisie. L'état les a trompés eux aussi, puisque nombre d'entre eux sont également détruits par la crise capitaliste. En décembre, dernier, le chiffre d'affaires était la moitié de celui de décembre 2007, non seulement pour les rues avec les magasins de luxe, mais également pour les marchés de plein air ; bien qu’aucun marché n'ait été attaqué pendant les émeutes. Les patrons ont affirmé que les destructions de vitrines de magasins ont fait perdre leur emploi à de nombreuses personnes, tandis que dans le même temps cent mille licenciements doivent être annoncés bientôt en Grèce en raison de la crise. Néanmoins, bien que les attaques des « petits » magasins n’aient pas été perpétrées par des agents de l’état cagoulé
Ont été commenté par des travailleurs de ces magasins dans un tract écrit par l'initiative « linitiative Autonome des employés de magasin de Larisa « Nous dénonçons quiconque essaye de nous terroriser et de nous convaincre que défendant certaines propriétés au-dessus de la vie et de la dignité humaines, alors que ces propriétés ont été créées par les travailleurs précaires travaillant au black, faisant des heures sups et non payés. Aucune petite propriété n’a été endommagée pendant les attaques symboliques contre les banques et les bâtiments publics [du moins à Larissa et dans les autres villes provinciales]. S'ils se soucient vraiment des employés de magasin, ils devraient augmenter leurs salaires misérables qu'ils leurs donnent, ils devraient apprendre ce qu’est la sécurité sociale est et ils devraient créer des heures et des conditions de travail humaines ». Les partis de gauche ont été pris déconcertés par les émeutes et ont eu des attitudes variées envers elles. SYRIZA (coalition de la gauche radicale), une coalition de Synaspismos et d’autres petites organisations de gauche, ont gardé une attitude équilibrée envers la révolte. Les leaders de l'appareil du parti n'ont pas hésité à prendre leurs distances vis-à-vis de la violence des émeutiers, les dénonçant même, néanmoins, d'une façon modérée comparée à la frénésie du parti communiste KKE. Sur la folle nuit du l8 décembre les manifestants de Syriza s’en sont pris à des manifestants violents, sans pour autant essayer de les empêcher d’agir. Les membres ou les électeurs de Syriza étaient très bien disposés dans la plupart des cas envers la révolte bien que la présentant comme une « explosion de la jeunesse » et donc comme quelque chose qui leur était extérieur. Les étudiants de Syriza ont participé aux manifestations contre la police et ils ont eu une attitude plus modérés envers eux, dans la plupart des cas. Le KKE, comprenant parfaitement que c'était son pouvoir très politique comme partie intégrante du système politique qui était en jeu, a choisi d'adopter une attitude de type policière, rassemblant davantage à l’extrême droite condamnant en les émeutiers dans leur totalité comme des « provocateurs », manipulé par quelque « centres noirs » intérieurs comme étrangers. Quant aux partis et aux organisations de gauche, et KOE en particulier (un des membre de la coalition SYRIZA), ils étaient favorables à la rébellion vue comme l’explosion qu’ils espérent, mais sans leurs revendication « positives ». C’est pourquoi ils étaient désireux de présenter une liste de revendications demandant au gouvernement de démissionner de sorte qu'ils puissent exploiter politiquement le changement de personnel politique. Parmi les différents groupes trotskystes certains étaient plus actifs que d'autres et ont participé à l’Occupation de la faculté de droit. Le maoiste KKE-ml a eu une attitude plutôt positive envers la révolte, s'abstenant évidemment de participer aux affrontements avec la police. En général, les gauchistes, à part ceux de quelques groupes, ont eu une relation plutôt superficielle à la révolte prenant principalement part aux manifestations mais pas dans les autres activités.

La force des fascistes en Grèce ne peut pas être comparée à celle des fascistes en Italie dans les années 1970. La principale organisation néonazie (Chrisi Avgi , l’Aube dorée) peut compter sur quelques centaines de militants dans toute la Grèce. Il y a aussi le LAOS, un parti populiste d’extrême droite qui est le cinquième parti du parlement grec avec 3.8% des voix, mais il est difficile d’estimer leur base militante. Bien que les militants de droite aient participé à la répression de la révolte dans les villes de Patra (principalement) et Larissa (à un moindre degré), il est impossible de faire une comparaison de la situation entre l’Italie et la Grèce, car les fascistes sont moins organisés en Grèce. Cependant ils ont été un des ressorts activé par l’Etat quand la propagande des médias et la répression des policiers n'étaient plus suffisants, mais ils n’ont de base organisationnelle qu’à Patra (dans la lignée d’une longue tradition. En effet, Temponeras, un prof d’université a été assassinée dans la fac occupée de Patra en 1991 par celui qui était alors le secrétaire de la branche de jeunesse du parti de droite, et qui est maintenant au gouvernement).

Les émeutes ont été liées avec une forme particulière de sous-culture politique, celle des anarchistes et anti-authoritaires en Grèce, qui a joué un rôle très important dans les deux premiers jours des émeutes et particulièrement le premier. Leur réaction violente immédiate au meurtre a déclenché une explosion sociale qui les a dépassées et qui s'est étendue partout en Grèce. Mais l’insurrection de décembre, en raison des activités des étudiants et d'autres parties du prolétariat qui lui a apposé leurs propres marques, ne peut pas être réduite au rituel des combats de rue que cette sous-culture semble affecter traditionnellement et dans lequel elle est comme emprisonnée. Bien que la révolte soit terminée, il y en a encore des traces visibles. Certaines occupations se sont maintenues 4, la solidarité avec les arrêtés et l'esprit de la révolte unissent toujours les différents éléments qui ont participé à l'insurrection (bien que certains signes sectaires idéologiques commencent à apparaitre), de nouvelles luttes émergent avec des caractéristiques plus radicales et la violence contre l'état semble être beaucoup plus légitime.

L’essor de nouvelles formes organisationnelles et de nouveaux contenus de la lutte sont discutés par tous les éléments insurgés. Politiquement, ces parties de gauches et organisations qui avaient été prises par surprise et étaient dans un état de crainte mélé d’admiration par la révolte, n'ont plus beaucoup à offrir. Elles espèrent juste avoir de nouveaux membres et ne semblent pas avoir été atteintes par la révolte. Les syndicats, à la fois comme forme et comme contenu de lutte, petits ou grands, sont restés insensibles à l'insurrection ou lui ont été même hostiles. Les principaux partis politiques ne peuvent pas dissimuler leur crainte face à des expressions concrètes et puissantes de désobéissance et d'attaque de toutes les institutions. Il y a certains signes d'un retour à la normalité à la fois de la vie quotidienne et de la politique habituelle mais aussi des traces de nouvelles alliances et pratiques qui exigeront du temps pour devenir une forme et un contenu plus clairs.

TPTG, BLAUMACHEN

4 février 2009
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar SOLIDARITE » Vendredi 27 Fév 2009 0:59

Le Refuge des Migrants à Exarchia, attaqué à la grenade à main.

Dans la nuit du 24 février, le refuge des Migrants, rue Tsamadou à Exarcheia, a été attaqué alors qu’une Assemblée de l’Association des Objecteurs de Conscience s’y déroulait.

Une grenade à main a été lancée de l’extérieur. Heureusement la vitrine du bâtiment était fermée. La première couche du double vitrage a été brisée mais la grenade a rebondie sur la seconde et a explosé dehors.

Ce qui suit est la déclaration du Réseau pour les droits sociaux et politiques, également hébergé dans le même bâtiment.
---------------------------------------------------------

Attaque meurtrière à la grenade à main contre le Refuge des Migrants.

La nuit dernière, le 24 février, vers 22 heures, des personnes “inconnues” ont lance une grenade à main contre le refuge des migrants de la rue Tsamadou à Exarcheia. A ce moment se tenaient deux réunions dans le refuge : de nombreuses de personnes d’une part assistaient à une réunion ouverte de l’Association des Objecteurs de Conscience, et d’autre part se tenait une réunion interne de notre groupe de coordination. L’attaque n’a pas fait de victimes, uniquement grâce à la chance incroyable que la grenade à main n’a pas réussit à traverser le double vitrage de la vitrine, et a rebondi pour exploser à l’extérieur juste devant le bâtiment.

L’attaque fasciste, para-étatique, de la nuit dernière fait partie d’une tentative plus large du Pouvoir de frapper en retour après les révoltes de Décembre dernier. Durant tout ce temps nous avons observé l’intensification des violences étatiques et para-étatiques (c'est-à-dire des policiers en civils et des fascistes, qui sont souvent les mêmes) aussi bien que d’une sale campagne de propagande contre les espaces de résistance (« l’extrême gauche est à condamner pour la violence »). Les personnes « inconnues » qui ont jetté la grenade ne se sont pas seulement attaqué à nous mais à l’ensemble du mouvement social antagoniste, contre tous ceux qui se sont révoltés en Décembre, contre tous ceux qui refusent activement la dictature du marché et de la « démocracie » du bâton.

Il est certainement inutile de dire que nous ne ferons aucun pas en arrière, de même qu’il est inutile de dire que les para-étatiques recevrons la réponse qu’ils méritent.

Athène, le 25 février 2009

*Réseau pour les droits sociaux et politiques*
SOLIDARITE
 
Messages: 346
Inscription: Dimanche 22 Fév 2009 10:24

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar Nico37 » Dimanche 05 Avr 2009 19:56

Grève générale en Grèce contre les coupes budgétaires
AP | 02.04.2009 | 09:56

Les services publics étaient fermés et les transports perturbés jeudi dans toute la Grèce, alors que des milliers de personnes étaient appelées à manifester contre les coupes budgétaires du gouvernement.

Cette grève générale, à l'appel des deux principaux syndicats du pays, a provoqué la fermeture de toutes les administrations gouvernementales, et les écoles publiques.

Les contrôleurs aériens cesseront le travail entre midi et 15 heures, heure locale (9h-12h GMT), entraînant une interruption des vols au départ et à l'arrivée des aéroports grecques. La principale compagnie aérienne du pays, Olympic Airways, a annoncé 140 vols.

La plupart des ferries et trains ont été annulés, alors que les transports publics étaient fortement perturbés à Athènes.

Les syndicats ont prévu une manifestation et une marche de protestation dans le centre d'Athènes.

Le gouvernement conservateur a annoncé le gel des salaires de la plupart des fonctionnaires et une augmentation des impôts pour les plus hauts salaires. AP
Nico37
 
Messages: 849
Inscription: Jeudi 12 Jan 2006 18:23

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar Nico37 » Vendredi 10 Juil 2009 20:30

Un camarade de la CGA a écrit:Les derniers mois l'Etat accentue de plus en plus la répression et cherche à prendre sa revanche pour les événements du décembre, première victime : les sans papiers. Selon une déclaration du vice ministre de l'intérieur (procureur pendant la dictature) le mois de juin, 2 sont les priorités : d'abord régler le problème des sans papiers et ensuite l'action des anarchistes (selon une autre déclaration quelques jours plus tard, le noyau du terrorisme se trouve au milieu anarchiste).
Pour les sans papiers l'ouverture d'une dizaine de centres de concentration est prévue pour le mois à venir, où on emprisonnera les sans papiers pendant 18 mois selon la nouvelle directive de l'UE.
A part ça, notamment au centre d'athènes ont lieu : des attaques des fascistes, des tortures, des rafles (1551 sans pap arrêtés le mois de juin seulement à la capitale), des expulsions des bâtiments occupés, des arrestations...
Face à cela, des manifs de soutien ont lieu à la plupart des grandes villes (thessaloniki, patras, villes de crète et bcp d'autres villes). Hier à Athènes, les anarchistes ont organisé une manif au centre de la ville qui a été attaqué par les flics et les fachos.

Sinon, la dernière demande de libération du dernier inculpé de la révolte (détention provisoire, déjà 6 mois 1/2 en prison) Th. Iliopoulos, a été rejetée et demain il commence la grève de la faim :

Le 9 juillet 2009

Le 8 juillet, après 6 mois ½ de détention préventive, accusé pour des actes que je n’ai pas faits pendant les événements du mois de décembre ; le tribunal a décidé la prolongation de ma détention.
Pour une telle affaire, c’est la seule décision de tribunal qui ordonne la prolongation de ma détention, alors que toutes les autres personnes en prison préventive, avec les mêmes ou aussi d’autres accusations, et suite aux événements du mois de décembre, ont été relâchées.
Cette décision qui démontre une méchanceté et une colère contre moi-même qui ne peuvent être ni justifiées ni expliquées, est une décision de toute façon partielle, injuste et illégale, comme toutes les décisions de détention provisoire.
Face à la haine contre moi, face à cette « peine » injuste en tant que retenu provisoirement, face au refus constant des juges et des procureurs d’examiner les faits réels et la réalité de l’affaire, face à la discrimination insolite et évidente à mon égard, mon propre corps est mon seul moyen de lutte.

Je me mets en grève de la faim. En tant que retenu, c’est mon seul moyen pour dénoncer cette énorme injustice et crier la vérité.
Dénoncer la haine et la méchanceté des mécanismes du « droit pénal ». Dénoncer l’arbitraire et la violence de la justice « aveugle » et de ses employés encore plus « aveugles ». Dès vendredi 10 juillet, j’arrête de me nourrir et je fais connaître mes intentions au directeur de la prison avec une déclaration.

Ceux qui ont vécu les événements du mois de décembre, ceux qui ont connu la violence des rouages, ceux qui ont vécu la dureté de la prison qu’ils aient été condamnés ou pas, ceux qui savent que le seul chemin pour la liberté est la résistance, ceux qui résistent à l’horreur et à l’arbitraire de tribunaux, ceux là me comprendront et se mettront à mes côtés.

Dès maintenant, je les remercie. Thodoris Iliopoulos Prisons de Koridallos


http://www.article11.info/spip/spip.php?article488
Nico37
 
Messages: 849
Inscription: Jeudi 12 Jan 2006 18:23

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar NOSOTROS » Vendredi 10 Juil 2009 22:51

Les compagnons anarchistes de Grèce nous ont fait parvenir un compte rendu
de la dernière manifestation anti-raciste d'Athènes le 7 juillet dernier :

===================================================


Une manif d’environ 4000-5000 anarchistes et anti-autoritaires a eu lieu le
mardi 7 juillet au centre d’Athènes en solidarté avec les immigrés et
comme réponse aux multiples agressions policières et à l’entreprise de
’nettoyage’ que lance l’état grec secouru par ses amis fascistes et
néo-nazis (souvent sous couvert de ’comités de citoyens’) et les medias
contre tout élément refractaire et inconrôlé (immigrés notamment
d’appartenance musulmane, jeunesse révoltée etc.).

La construction annoncée de centres de retention pour les immigrés, la
répression généralisée, le rôle des medias, véritable peste raciste, les
patrouilles des groupes fascistes à la chasse d’immigrés, le parti de
l’extrême droite LAOS qui, après les dernières élections européennes (7,3%
des votes), sert d’alibi démocratique aux forces étatitques et
para-étatiques pour poursuivre et intensifier la campagne et la pratique
de la haine, tout cela constitue le contexte politique anti-émeute, la
tentative de rennaissance d’un Etat profondément blessé après la révolte
du décembre 2008 (eclatée avec le meurtre du jeune Alexis par les flics).

Dans ce climat de terrorisme contre la population, cette manif contre
l’apartheid moderne dans nos villes s’est dirigée à la place de St.
Panteleimon, dans un quartier pauvre où les fachos se mobilisent contre
les immigrés (en interdisant même l’accès à un parc). En passant à
proximité de la place, le cortège a vu les flics co-opérer avec des
néo-nazis qui *ont même essayé de bruler vivants des manifestants en leur
jettant des cocktails molotov*, cherchant manifestant à les blesser. Mais
n'étant pas entraîné pour ce genre de sport traditionnel militant, les
fascistes ont seulement réussi à se bruler eux même !

Si les flics capturent un compagnon avec un cocktail molotov, ils le
jettent en prison pour des années, mais ils ne font absolument rien quand
un fascite transporte un engin incendiaire. Ce qui montre clairement que
les policiers ne font pas ce que la loi préscrit, mais qu'ils défendent
les intérêts de la classe capitaliste au pouvoir, et son gouvernement.
Leur seul objectif est de supprimer la dissension, et d'aider les
capitalistes à exploiter les pauvres. Il est également significatif de
mentionner que les fascistes lançaient les cocktails molotovs sans que
leur visage ne soit masqué ni qu'ils ne portent de gants [ce qui montre
qu'ils n'avaient pas d'inquiétude d'être inquiétés par la police ...NDLR]


*Les chiens médiatiques de l’état se taisent, mais cela ne nous surprend
pas.* Ce sont eux qui, pendant des semaines, ont orchestré et cultivé la
haine contre les immigrés, la deculpabilisation et l’impunité des flics.
Des affrontements violents pendant des heures entre les camarades et la
police ont suivi la dispersion du cortège sur la rue Patission.


SOLIDARITE AVEC LES IMMIGRES, AVEC TOUS LES INSURGES, AVEC TOUS LES DAMNES
DE LA TERRE.

LA LUTTE N’A QUE COMMENCE.


"Flics, Télé, Neonazis - toutes les merdes travaillent ensembles " (slogan
antiraciste et antifasciste)

http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1706

================================
Videos


Liens vers des vidéos de coopération fascistes - police par le passé:

http://www.youtube.com/watch?v=3CheGPvAHbA

http://www.youtube.com/watch?v=x_X-N_kMIcg


Liens vers Indymedia Athènes :

http://athens.indymedia.org/front.php3? ... id=1054883

http://athens.indymedia.org/front.php3? ... id=1054792





=========================================================

Hier, 9 juillet, nouvelle manifestation anti-raciste, anti-fasciste cette fois-ci organisee par les syndicats et les gauchistes d' environ 2000-2500 manifestants.

Les fascistes ont attaque villa-amalias, la plus vieille occupation (depuis 1988) d'Athenes, mais les camarades ont defandue le lieu.

En outre, L'Etat grec veut fermer athens et patras indymedia.

-----
Fascists under the cover of cops attacked the oldest anarchist squat in
Greece with molotov cocktails and beaten a youth. Our comrades successfully
driven away the fascists. The squat, Villa Amalia, suffered no damage.

Many comrades consider it the oldest anarchist squat in Greece and a symbol
for the local anarchist movement. In Greek it is called Villa Amalias (Βίλλα
Αμαλίας).

During the night of 9 July 2009 at 23:50, a gang of about 30 neonazi
fascists supported by cops (both MAT, the Greek riot police, and
Deltas) attacked
the Villa Amalia squat in central Athens with molotov cocktails. The
anarchists successfully defended their social centre against the fascists
and driven them away, but not before they severely beat a youth nearby who
needed an ambulance (still unclear whether he is a comrade).

The attack must have been pre-arranged by the cops and the fascists; after
all their collaboration is well-known in Greece and is becoming more and
more official (with dignitaries paying visits to the fascists). We cannot
explain in any other way the fact that, according to still unconfirmed
information, comrades who were on the nearby Liosion street at 21:00 spotted
about 70 cops (of the Deltas team, not riot police). If true, then we must
assume that they were the same cops who, together with riot police, were
seen protecting the fascists during their attack against the anarchist
squat.

The fascists, who must haven been members of the Golden Dawn neonazi
association, approached the squat first, keeping themselves at a distance of
about 50 metres, and shortly afterwards Delta cops appeared. MAT riot cops
quickly came when more anarchists gathered in solidarity to defend their
squat, Villa Amalia.

The fascists threw two molotov cocktails, the traditional people's street
weapon, against the symbolic Villa Amalia squat, but they failed to damage
it due to their lack of skill in molotov throwing. The anarchists
successfully driven out the fascists towards the Acharnon street, but the
fascists then took cover behind a group of Delta cops, who together with the
MAT riot police protected the fascists.

The fascists then severely beat a youth outside the squat, but it is still
unclear whether he is a comrade. He had to be taken away by an ambulance,
due to the hatred released on his body by the neonazis.

By 24:10 all the fascists were driven away by anarchists, of both genders,
who were determined to selflessly defend their freedom and the oldest
anarchist squat of Greece with a history of two decades. By 24:20 the
surrounding streets were still infected with cops (Deltas and 2 or 3 MAT
riot police squadrons who were seen talking with the fascists). Lots of
comrades were gathered outside the squat to protect it in case the cops
decided to raid it, but the cops preferred to back down and leave, knowing
how dangerous people fighting for their freedom can be.

At 24:30 about 30-40 Delta cops were spotted leaving the region towards the
Patisia district.

The fascists with their molotov cocktails apparently not only wanted to
damage the squat but also to injure comrades, but they failed miserably to
do either. Their only 'success' was that they managed to hide behind the
cops and leave. But in their panic, they left behind lots of traces. They
had a rucksack full of molotov cocktails and smoke bombs, but they only
managed to throw two molotovs and two smoke bombs, the latter two thrown at
the pedestrian strip opposite the squat. As the anarchists moved to defend
their squat, the fascists threw their rucksack on the street in their
panicas they were running to hide behind the cops.

At 2:00 the a popular news network, as is usual with all capitalist spoonfed
news outlets, said that an incident took place in central Athens and spread
the propaganda that the cops are searching for the perpetrator of the
molotov-throwing incident. But as every reader of Indymedia IMC knows, the
cops' real job is to protect the fascists during their attacks.

It is interesting to note that while the left feels paralyzed in Greece, the
anarchist movement wins the hearts of more and more dissatisfied people and
seems to be the only social movement capable of revolutionary groundbreaking
social change.

As a final note, we should say that the anarchist movement is very old, but
now that the capitalist class implements its globalization project and
social democracy and communism have failed, we should expect more popular
support for anarchism worldwide. Perhaps the society envisaged by Kropotkin,
Bakunin, and even more ancient thinkers will soon come true.

From Wikipedia: "Villa Amalia is one of the first anarchist squats in
Athens, Greece. It was first occupied in 1990. It is located in the corner
of Acharnon and Cheyden streets, near "Victoria" square. Many punk, rock,
hardcore and generally underground events take place at Villa Amalia. The
police have evicted the squatters three times, but Villa Amalia has always
re-occupied later on."

http://villa-amalias.blogspot.com/



---------
Et sur Athens et Patras Indymedia


*It’s the Movement
– not alternative information – that frightens you!*





On July 3, the Hellenic Telecommunications Organization (OTE) - in alliance
with fascistic dregs of the Popular Orthodox Rally (LAOS) and its
months-long Parliamentary questioning regarding the established functioning
of both Athens and Patras Indymedia - dispatched an extrajudicial summons to
the National Network for Research and Technology (EDET). In the summons, our
‘national’ telecommunications provider revokes the contract it has signed
with the company in question regarding the administration of fiber optics as
concerns the National Technical University of Athens. As it states: ‘…the
subject of the contract under discussion…is OTE’s providing EDET with fiber
optic network implementation services, OTE granting EDET the right of use of
the network’s fiber optics for 15 years, also providing maintenance services
for the fiber optic network for 15 years, in accordance with this contract’s
specific terms.’ With the rationale that the company is not fulfilling the
contract’s agreements with OTE’s German bosses, since the network is being
used by third parties without ‘research’ or ‘educational’ purposes - as
determined by the Government in line with the far-right – they threaten to
take all ‘justified’ legal measures if EDET does not comply with the
necessary(?) actions within 5 days.



The attack against Athens and Patras Indymedia cannot be viewed apart from
the Establishment’s methodical suppression (following the recent December
events) against the broad opposition Movement that has managed to create
fissures in the social fabric and public sphere acting ‘from below’, and
that imposes its presence on the social scene on its own terms. Initially,
the police state took to the streets following the Establishment’s ‘advice’
and exhortations to break up occupied areas. Towards this end, attacks (both
legislative and actual) were ordered against the Movement’s working-class
sectors. The cherry on the cake of suppression is the mass pogrom against
immigrants that has been underway in the city center since June.



It is not, thus, an isolated attack upon two sites of alternative
information. Supreme Court of Appeal Former Chief-prosecutor Sanidas has
also assisted in this in his recent consultative ‘gift’ to his bosses
regarding the revocation of privacy for blogs and sites, and the emerging
curtailment of free movement of ideas on the Internet. In hitting Indymedia,
the authorities hit an entire network of independent communications and
their concerted effort at alternative information. Alternative information
is our only communicative weapon in this combative front, the only channel
for social issues that attempt to define reality using dialectical terms
rather than force.



In all societies, people are involved in the production and exchange of
information and symbols. From the non-verbal to mediated communications,
people’s sociability is engineered by the production, propagation and
administration of information – simply stated, the communications between
themselves. The latter, furthermore, could be considered as both cause and
effect of the community and people’s innate tendency to rally around social
frameworks. The continuously increasing need of socialization and
communications has given rise to Mass Media’s emergence and development. It
is this that contributed and continues to contribute to the formation of the
‘public sphere’.



The Internet is the most recent means of mass communications. It is the most
recent variable in the formation of this public sphere. In Internet
communities, a radical renegotiation of the public sphere is taking place.
In ever-greater numbers, people are addressing themselves to such kinds of
communities – and this cannot be viewed apart from contemporary society’s
speed of production, which limits the time and space of social gatherings.
Ultimately, communications are internationalized on a wide scale, as both
time and space have been negated.



Thus we are led to a cockeyed reformation of the public sphere and to the
creation of a place of public dialogue (the Internet) – where communicative
and dialectical ‘gagging’ of socially excluded sections of the international
community necessitates the creation of a new class of technologically
privileged administrators of communications. Taking the lead in the
Establishment’s effort is their ‘most stable relation’ OTE. This is the same
company that was bought out by the German Deutsche Telekom (that last year
caused enormous scandal in Germany over its widespread telephone
surveillance and subsequent violation of communications privacy) – and which
was mixed up in the mire of recent scandals and corruption, see Siemens,
kick-backs and C41 system ‘supervision’ (not that we expected otherwise from
those who control the country’s telecommunications). Let them close OTE,
therefore, and clean the place of their putrid stench – not Indymedia.




The moves to silence Athens and Patras Indymedia do not intimidate us. One
way or another, alternatives exist for their continued functioning. Despite
this, we can place it within a wider communications and essential war that
the State and political and economic authorities have declared against
society. To the contrary, rather than intimidating us with this recent
action, bourgeois democracy and its crutches (business and political) have
demonstrated how very much they fear a Movement that has, for some time,
rejected truce in the social-class war. A multi-formed and broad Movement
that – upon terms of equality, anti-hierarchy and collectives - tries to
reshape social reality from below, whose dynamic is not constrained by
barricades erected in fiber optics, but will demolish them, – and which will
become tangible in the streets and through everyday direct action. Whatever
bourgeois rights you may institute that you may then trample upon, such as
the wretched ‘right to information’ at issue, the broad opposition Movement
will continue to administer itself and defend itself as it, and it alone,
chooses.





*Participants in alternative information, in solidarity



Collectives of athens.indymedia.org and patras.indymedia.org
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar Nico37 » Dimanche 23 Aoû 2009 16:42

Sur les 270 personnes qui ont été arrêtées depuis le début de l’insurrection le 6 décembre 2008 dans 15 villes en Grèce, Thodoris Iliopoulos est le seul qui reste embastillé. Il est encore en ce moment en détention provisoire sans jugement. Thodoris est le seul et le dernier prisonnier de décembre de la révolte grecque à se voir refuser la libération sous caution sous le prétexte qu’il est un anarchiste et donc « une menace pour la démocratie » aux yeux des autorités grecques et notamment de la cour d’appel qui a rejeté sa demande le 9 juillet 2009.

C’est ainsi que le lendemain, n’y tenant plus en apprenant que son emprisonnement était prolongé de six mois, Thodoris a pris la décision de faire aussitôt la grève de la faim.

Voici ce que Thodoris Iliopoulos écrit le 5 août :


« Je fais une grève de la faim. C’est le seul moyen qu’a un prisonnier afin de protester pour la vérité et dénoncer l’énorme injustice, la haine et l’empathie des mécanismes de la « loi pénale », de l’arbitraire et la violence aveugle d’une « justice » et de ses fonctionnaires qui sont encore plus "aveugles". »

« Tout dépend de ce que les membres de cet État vont décider : soit je suis sur la voie de la liberté, soit de la mort définitive, ce qui serait un vrai scandale. Ce sont les mêmes personnes qui couvrent les scandales de Siemens et des propriétés de l’Église ; ceux qui accordent la liberté de voler des trésors ; les mêmes qui dénient toutes responsabilités dans les attaques incessantes contre les immigrés ou les meurtres de travailleurs. Ce sont les mêmes personnes de cet État qui étiquettent "menace pour la démocratie" et violent les droits de l’homme de ceux qui expriment une opinion, demande l’égalité, la justice, un avenir meilleur, ou l’avenir de nos enfants. Je suis l’un d’eux. Je suis l’une de ces dizaines de milliers de personnes actives avec une conscience, et non pas un citoyen passif. » Soutenons activement la libération de Thodoris Iliopoulos

Thodoris Iliopoulos a été arrêté le 18 Décembre 2008 rue de l’Académie, à Athènes après avoir été frappé de façon aveugle par les forces spéciales de la police, selon des témoins et des journalistes qui étaient sur place.

Il a été placé en détention depuis le 22 Décembre dans la prison de Korydallos, accusé de 3 crimes et 2 délits. Les accusations sont fondées exclusivement sur le témoignage de deux policiers des forces spéciales. Thodoris a nié toutes les accusations depuis le début et il a protesté de son innocence en rédigeant des lettres et en donnant des entretiens aux médias. Toutes ses demandes d’être remis en liberté ont été rejetées à ce jour. Le 9 Juillet la Cour d’appel a ordonné la poursuite de sa détention provisoire pendant 6 mois, en rajoutant plus d’éléments de preuve arbitrairement dans l’acte d’accusation initial, alors que toutes les autres personnes qui ont été en garde à vue, avec des accusations similaires pour les événements de décembre, ont été libérées. Après que toutes les procédures judiciaires en faveur de sa libération aient été rejetées, il a commencé une grève de la faim en prison le vendredi 10 Juillet. Lundi 24 août 2009 à 20h Initiative commune de solidarité pour Thodoris Iliopoulos de par le monde

Ce jour d’action sera pour Thodoris son 45ème jour de grève de la faim. Sa situation est déjà critique. La dernière personne de la révolte du décembre grec encore emprisonnée doit être libérée maintenant !

Ce jour-ci, un appel mondial à tous et toutes est lancé pour coordonner les actions de solidarité - initiatives d’information, meetings… - et ainsi pour joindre nos voix et nos forces en demandant la mise en liberté immédiate de Thodoris Iliopoulos.

Par exemple, dans le cadre de cette action, une initiative de solidarité pour Thodoris Iliopoulos est d’organiser un concert de solidarité à Propylea, Athènes, le 24 août à 20h. Notre soutien à la lutte pour sa défense et sa liberté c’est un souffle de vie pour Thodoris. Faisons entendre cette voix au bout du monde !

- Pétition auprès du ministère de la justice grecque pour la libération immédiate de Thodoris Iliopoulos

- http://athens.indymedia.org/front.php3? ... id=1068604

- http://www.occupiedlondon.org/blog/2009 ... mment-7417

- http://apofylakisithodoriiliopoulou.blogspot.com

- sur le mouvement d’insurrection en Grèce à partir de décembre 2008, le meutre d’Alexis (15 ans) par la police, l’arrestation des immigrés etc… : Émeutes et Amour : http://emeutes.wordpress.com


Liberté immédiate de Thodoris Iliopoulos !

L’initiative de solidarité pour Thodoris Iliopoulos a lancé l’annonce suivante :

Le jour d’action signalera pour Thodoris son 45ème jour en grève de la faim. Sa situation est déjà critique. La dernière personne de la révolte du décembre encore emprisonnée, doit être libérée – maintenant !

L’INITIATIVE DE SOLIDARITE POUR THODORIS ILIOPOULOS FAIT APPEL POUR UN JOUR D’ACTION EN DEMANDANT LA MISE EN LIBERTE IMMEDIATE DE THODORIS ILIOPOULOS, EN GREVE DE LA FAIM DEPUIS LE 10 JUILLET.

On fait appel à tous les groups de solidarité de coordonner leurs actions -initiatives d’information, meetings- à l’objectif de la mise en liberté de Thodoris. Ainsi, le moment pour joindre nos voix et notre force en demandant la mise en liberté immédiate de Thodoris Iliopoulos, c’est le 24 août à 8.00 pm.

Dans le cadre de cette action, l’initiative de solidarité pour Thodoris Iliopoulos organise un concert de solidarité à Propylea, Athènes, le 24 août à 8.00 pm. Notre soutien à la lutte pour sa défense et sa liberté fait un souffle de vie pour Thodoris. Faisons sa voix entendue au bout du monde !

http://athens.indymedia.org/front.php3? ... id=1068604

http://www.occupiedlondon.org/blog/2009 ... -of-action

http://apofylakisithodoriiliopoulou.blogspot.com
Nico37
 
Messages: 849
Inscription: Jeudi 12 Jan 2006 18:23

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar NOSOTROS » Dimanche 18 Oct 2009 23:48

Info reçue de compagnons grecs :

Town hall of Nikaia, Athens is occupied after demo for the police killing of Mohammad Atif Kamran; statement by the occupation’s assembly.



Mohammad Atif Kamran was a 25-year old migrant from Pakistan. On September 26, Mohammad’s house was raided by police who beat him, dragged him to the local police station and tortured him. On October 10, Mohammad passed away (more on his case here).

Today, a week after Mohammad’s death, a demonstration was called at Nikaia, the Athens suburb where he lived, by anarchist groups. At the end of the demonstration, some people entered the local town hall and occupied – as of now the occupation continues.

What follows is a rough translation of the assembly of the occupied town hall.



STATEMENT FROM THE OCCUPIED TOWN HALL OF NIKAIA

Four-hundred demonstrators marched together today, October 17, on the streets of Nikaia in a demonstration of rage for the recent assassination of 25-year old Pakistani migrant Mohammad Atif Kamran, who passed away following his torturing in the police station of Nikaia. The demonstration had been called by anarchist collectives and a local assembly of the neighboring areas.

We walked through the area’s main streets, passed by the house of the assassinated Atif and headed toward the police station. The large numbers of Riot Police (MAT) and motorcycle forces (Delta and Zita) that were “accompanying” the demonstration parading in its front, back and side streets, were highlighting the official stance of the now Socialist Ministry of Public Order (now called Ministry of Citizen Protection!): To cover up and support the torturers, assassins, the police occupation of the area in face of the appearance of the world of struggle and solidarity. After all, what happened will continue to happen: beatings, torturing and ridiculing of detainees in all police stations across the country.

During our gathering and for the largest part of the demonstration the rain was falling heavy. And yet at the point of passing in front of the police station of Nikaia it wasn’t just the rain drops. The unit protecting the police station also took a rain of stones. The orderly continuation of the demonstration and our retreat from that point was met with the combined attack by Riot Police units in both the back and side part of the demo. The people at the sides of the demo, chained up, held up against the police attacks and locals watching from the pavements and balconies were jeering and swearing at the police occupation force. Yet in-between the mist of the tear gas and the attack of the Riot Police some of us were isolated from the main demonstration and so, were detained by police.

The police ended up at a specific area of Nikaia, as previously agreed. Given the police detentions, a large part of those of us gathered there occupied the Town Hall of Nikaia, to demand the immediate release of our captioned comrades. Some of us who left in their vehicles were also stopped at a nearby junction and detained, too. The exact number of the detained is unknown (even if we do know some names for sure) but is definitely a two-digit one, while some have already been charged. The new state doctrine of “democracy and an iron fist” is here in its full glory – as announced by the new minister of Polic Order himself – against all those who revolt and resist. Same as in the gathering of workers and unemployed of the shipyards of Perama on October 15 outside the Ministry of Employment. Same as in Exarcheia, occupied for days now. Same as in the charges against high school students occupying their schools. Same as in the forthcoming mobilisation of the shipyard workers of Piraeus against the selling-off of the port to the COSCO corporation, or the 1400 workers threatened with firing at the shipyards of Skaramangas, in Attica.

Police barbarity is no more than the repressive version of the state-capitalist barbarity: repression, exploitation, submission, death.

What the new political administration came to largely handle was the social dimension of the crisis of our times: the expanded disobedience and confrontation with the demands of the political and financial elites. No illusions then. There shall be no change coming from the new government. As always, after all. State terrorism continues and along with it, continues the struggle for social and individual emancipation, for a free world, without authority.

IMMEDIATE RELEASE OF THE DETAINED DEMONSTRATORS

DROP ALL CHARGES

IMMEDIATE RETREAT OF THE POLICE FORCE FROM THE NEIGHBOURHOOD OF NIKAIA

AND AROUND THE OCCUPIED TOWN HALL

assembly of the occupied town hall of nikaia


Some photos here: https://athens.indymedia.org/front.php3 ... id=1093701


also look: http://libcom.org/news/athens-anti-tort ... l-17102009
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar anarced » Dimanche 06 Déc 2009 23:11

Hiers, vers 17 heures, 21 personnes ont été arrêtées dans le centre social anarchiste Resalto à Keratsini et inculpées sous la législation anti-terroriste (on commence à connaître le refrain...) pour construction et distribution d'explosifs, c'est à dire des bouteilles de bière et deux bouteilles d'huile de chauffage.
L'intervention fut musclée (portes et fenêtres brisées) et inattendue (il ne s'agit pas d'un squat!). Des manifestations ont suivi pour protester contre ces arrestations ainsi que d'autres à Exarchia, déjà 71 (au moins) la veille des premières manifestations prévues en commémoration de l'assassinat d'Alexandros Grigoropoulos par la police l'année dernière.

Aujourd'hui, à Athènes, la manifestation appelée à 13:00 à l'université (Propylea) a été attaquée par les forces de police anti-émeute avant même de commencer. Les manifestants ont riposté en érigeant des barricades enflammées et en forçant les policiers à la retraite avec des projectiles. Les manifestants ont également occupé le siège de l'Université, abaissé le drapeau grec et élevé le drapeau rouge et noir à la place. Ensuite, la manifestation a continué vers la place Omonoia où plus d'affrontements eurent lieu et plusieurs magasins furent détruits, l'un embrasé. Sur la place Syntagma, les forces de police motorisées (équipe Delta) ont chargé la manifestation depuis la rue Ermou. Après la charge de l'équipe Delta, des voyous arrachèrent et lancèrent des pierres sur les manifestants. A cause de l'orgie de violences policières, une personne âgée du Parti Révolutionnaire des Travailleurs (EEK) a été signalée comme étant dans un état grave en raison de traumatismes crâniens: Mme Koutsoumbou, ancienne combattante et prisonnière de la lutte contre la dictature, a été frappée par une moto de l'équipe Delta pendant la charge sur la foule. Selon Savas Michail, un leader trotskyste de l'EEK, Mme Koutsoumbou est en soins intensifs, elle souffre de blessures bien pire que lors de ses tortures par la junte des colonels (hémorragie interne et possibles lésions cérébrales). Un autre homme a été hospitalisé pour des blessures graves. Plus de 60 personnes sont détenues.

A Salonique, un grand rassemblement de 3000 personnes a dégénéré quand la police anti-émeute a attaqué, sans aucune raison, avec des gaz lacrymogènes et des grenades à déflagration. Des affrontements ont suivi le long de l'avenue principale de la ville. La police a encerclé quelque 200 manifestants devant le ministère de Macédoine et de Thrace, mais ils ont été libérés par le reste de la manifestation. La nuit précédente, la police a violé l'interdiction d'intervenir dans l'Ecole Polytechnique de l'Université de Salonique et arrêté 8 personnes accusées par les autorités d'avoir attaqué l'Expo internationale avec des cocktails Molotov. Les manifestations à Salonique ne sont pas terminées pour le moment et la situation est particulièrement tendue. Les manifestants retournent à l'avenue principale pour protester contre la brutalité policière.

A Larissa, des manifestations se sont tenues à travers les principales rues de la ville, brisant les caméras CCTV, subissant les attaques des forces de police anti-émeute. Les manifestants ont érigé des barricades et affronté les flics avec des pierres et autres projectiles.

Des manifestations ont eu lieu dans d'autres villes grecques.

source: des sites trotskystes libcom.org; eek.gr

Une video des charges motorisées sur youtube: http://www.youtube.com/watch?v=nAf5zkag ... r_embedded
Dernière édition par anarced le Lundi 07 Déc 2009 11:03, édité 2 fois.
Les jeux d'enfants finissent jamais.
Avatar de l’utilisateur
anarced
 
Messages: 932
Inscription: Lundi 16 Avr 2007 20:28
Localisation: Fleurance

PrécédenteSuivante

Retourner vers Foutoir mondial

cron