Emeutes en Grèce

La lutte est globale... Solidarité a-nationale !

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar douddu » Jeudi 11 Mar 2010 12:41

Le camarade Lambros Foundas assassiné par la police à Athènes

Agé de 35 ans il a été assassiné mercredi matin dans la banlieue de Dafni (Athènes). La police le désigne comme un terroriste qui aurait été arrêté en train de voler une voiture et qu’il portait des armes. Lorsqu’il avait 20 ans Foundas fut l’un des 500 militants arrêté lors des affrontements à la Polytechnique en 1995 à Athènes.

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?breve249
douddu
 

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar goldfax » Jeudi 11 Mar 2010 18:23

http://www.leparisien.fr/international/ ... 844571.php

Grève générale en Grèce : des heurts et des interpellations à Athènes

A Athènes, la capitale, quelques dizaines de casseurs ont provoqué des incidents en milieu de journée, en marge de la grande manifestation marquant la grève générale. Un goupe de jeunes cagoulés et casqués s'est introduit dans le cortège des manifestants et a lancé un cocktail molotov et divers projectiles en direction des forces de l'ordre, qui ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène.

Les manifestants ont continué à défiler vers le centre d'Athènes tandis que les jeunes restaient sur place face aux forces anti-émeutes, près de l'école polytechnique, lieu d'affrontements fréquents entre jeunes et police. Les casseurs ont mis le feu à une voiture et à des poubelles et endommagé des vitrines de magasins et des vitres d'abris-bus. La police avait procédé en milieu d'après-midi à cinq interpellations.

A Salonique, la deuxième ville dans le nord du pays, deux manifestations ont réuni au total quelque 10 000 personnes, selon la police locale. Des jeunes ont cassé deux vitrines de magasins dans le centre ville.

Hormis les manifestations qui se déroulent dans toutes les grandes villes, la Grèce ressemble, jeudi, à un pays mort. Pour la deuxième fois en quinze jours, une grève générale a débuté dans la nuit pour dénoncer les mesures d'austérité décidées par le gouvernement pour sortir le pays d'une crise financière sans précédent.

Transports paralysés, service minimum dans les hôpitaux

Depuis minuit, les avions sont cloués au sol et les bateaux ne quittent plus leurs quais. Les dessertes ferroviaires sont également interrompues. Une seule des trois lignes de métro fonctionne à Athènes pour permettre aux grévistes de se rendre aux manifestations prévues par les syndicats dans le centre de la capitale à la mi-journée. Tous les autres transports urbains (métro, bus, trolleys, tramways) sont à l'arrêt.

Le nombre des entreprises à l'arrêt est impressionnant. Les écoles et les administrations sont fermées tandis les banques et les grandes entreprises du secteur public fonctionnent au ralenti. Les hôpitaux publics assurent un service minimum avec un personnel d'astreinte. Le pays est également privé de toute information des radios et télévisions en raison du ralliement du syndicat des journalistes. L'agence de presse nationale ANNA a arrêté son fil d'information pour 24 heures depuis cinq heures du matin. Les journaux ne paraîtront pas vendredi.

«La participation des travailleurs à la grève a touché les 90%, des milliers de travailleurs de tous les secteurs ont manifesté et protesté contre les mesures économiques et la politique sociale injuste», a affirmé un communiqué de la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE, un million de membres), organisatrice de la grève avec la Fédération des fonctionnaires (Adedy, 375 000 adhérents).

Ces manifestations interviennnent alors que les partenaires européens de la Grèce, l'Allemagne et la France en tête planchent sur l'idée de créer, sur le modèle du Fonds monétaire international (FMI), un mécanisme d'entraide pour les pays de la zone euro confrontés à des difficultés financières, comme la Grèce.

En outre les dirigeants français, allemand et de l'eurogroupe ont appelé jeudi à une enquête européenne sur la spéculation sur les produits financiers dérivés qui a visé la Grèce, et ont plaidé pour l'interdiction des «transactions spéculatives», dans un courrier commun

Les syndicats avaient déjà manifesté le 24 février et une nouvelle fois vendredi dernier, jour du vote des mesures d'austérité du gouvernement socialiste par le Parlement.
goldfax
 

Envoyé par un camarade grec

Messagepar cln » Jeudi 11 Mar 2010 20:09

- Des Nouvelles Du Front - http://dndf.org -

Quelques mots sur la situation en Grèce…

Posted By pepe On 8 mars 2010 @ 11:10

Envoyé par un camarade grec (English text below)


Après l’annonce des nouvelles mesures d’austérité le mercredi 3 mars (baisse du revenu total des travailleurs du secteur public entre 15 et 30 % et entre 5 et 10 % pour ceux du secteur privé, si on additionne les effets de toutes les mesures prises bout à bout), le principal syndicat du secteur public (ADEDY) a appelé à la grève pour le 5 mars (débrayage partiel) et pour le 16 (pour la journée). Le PAME, syndicat qui représente principalement les travailleurs du secteur privé, contrôle par le KKE (parti communiste de Grèce), a aussi appelé à une grève de 24 heures le 5 mars. Dans la nuit du 3 au 4 mars, les travailleurs licenciés de la compagnie aérienne Olympic Airways, jusqu’à récemment détenue par l’État, ont occupé le bâtiment central du Trésor.
Au matin du 4, le syndicat du KKE a occupé le ministère de l’économie, ce que la police, les médias et le gouvernement ont « toléré ». La « légalisation » des occupations de bâtiments publics comme moyen de lutte est un des reliquats historiques de décembre 2008. Dorénavant, elle est aussi employée comme une « publicité » par un parti parlementaire (le KKE) – principalement à destination de ses membres. Une manifestation (sans grève) fut appelée par les petites formations extraparlementaires de gauche et l’ADEDY le jeudi 4 mars après-midi à Athènes, et le KKE appela à environ 60 manifs séparées partout en Grèce. Cette première manif démarra en trombe, quelques minutes seulement après l’heure prévue, dans un mouvement tactique des partis de gauche qui prouvait clairement qu’ils ne souhaitaient pas prendre part à la confrontation avec la police (habituellement les manifs partent avec une heure de retard afin d’attendre que le maximum de gens se soient rassemblés). Environ 15 000 personnes y prirent part, mais il y avait quelque chose dans l’air qui « sentait la décadence ». Les gens marchaient et criaient sans passion, exprimant ainsi la compréhension générale de la situation comme une impasse. Le trait le plus caractéristique fut l’absence de la fraction du prolétariat (jeunes travailleurs précaires, étudiants et lycéens) qui avait joué un rôle majeur dans les émeutes de décembre 2008. Ils ne percevaient pas autant d’urgence dans la situation, à la différence de la nuit du 6 décembre 2008 quand « un d’entre eux » avait été assassiné et qu’ils furent à l’origine de 4 jours de chaos dans la ville. Leur absence peut s’expliquer par le fait que les mesures spécifiques ne changent pas tellement leur situation qui est d’ores et déjà très difficile. Même la majorité des militants du milieu anarchiste n’était pas là. Après un défilé rituel sur les avenues centrales d’Athènes (un chemin déjà emprunté un bon millier de fois), la manif arriva en face du Parlement. Les gens restèrent sur place pendant une demi-heure pour discuter et se dispersèrent. Quelques anarchistes brisèrent des vitrines alors qu’ils étaient repoussés en direction de leur « quartier d’élection », Exarchia. Pour aller du Parlement à Exarchia, on doit passer en face du bâtiment central du Trésor occupé. Les occupants avaient bloqué la rue avec des containers de poubelles. Quand les gens essayèrent d’y mettre le feu, les occupants les arrêtèrent et commencèrent à discuter avec eux. Quelques occupants disaient qu’« il ne faut pas mettre le feu », parce que la police viendrait et un de ceux qui voulaient bouter le feu leur répondit qu’il était un de ces « gens qui vous ont payé toutes ces années à ne rien faire », reprenant à son compte les conneries de la télévision et exprimant par là le chaos des micros intérêts conflictuels qui s’aggrave avec la situation de crise économique. 10 000 autres personnes prirent part à la manif du KKE plus tard ce même après-midi.

La manifestation suivante était appelée par les deux principaux syndicats (des travailleurs du secteur public et privé), le jour suivant à 13 h en face du Parlement, là où les mesures devaient être votées, prenant force de loi (le gouvernement socialiste vota les mesures de concert avec les députés du parti néo fasciste). L’événement le plus important eut lieu immédiatement : le président de la GSEE (le syndicat du privé dont le bâtiment avait été occupé en décembre 2008) n’eut que le temps de prononcer deux phrases avant que des centaines de gens ne se dirigent vers lui, depuis toutes les directions. Quelqu’un l’entarta, puis on lui lança de l’eau et il fut pourchassé tant et si bien qu’il dut se réfugier, d’abord derrière les flics, puis ensuite dans le Parlement. Cette situation souligne le fait que la GSEE est activement dénoncée et qu’il lui est devenu très difficile de jouer son rôle de syndicat réformiste dorénavant. Lorsque cela s’est passé, les députés de la « Coalition de la gauche radicale » étaient en train d’exhiber une banderole en face du Parlement, qui disait « La réponse doit être : humaine, quoi qu’il en soit ». C’était une affirmation explicite que le temps était venu pour que surgisse le concept d’humanisme (un des idéaux bourgeois les plus importants), et qu’il vienne appuyer l’aile gauche du capital dans sa tentative de constituer un humanisme éthique (pas très éloignée de la philanthropie), « contre » le néolibéralisme (alors qu’en fait ils sont justes complémentaires). Cela vient remplir l’espace politique vacant entre les principaux partis parlementaires et les petites formations gauchistes, puisque qu’aucune alternative sociale-démocrate ne peut actuellement être énoncée à partir de sources officiellement acceptables. Au même moment, un très vieux type (88 ans), membre de ce parti et bien connu pour avoir été un « héros de la lutte contre les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale », était gazé en pleine face par la police alors qu’il tentait de persuader les flics de relâcher un manifestant qu’ils venaient juste d’arrêter. Ceci montre le niveau de brutalité policière, mais cela permit aussi aux médias de brouiller leur présentation de la manif et de reprendre leur refrain préféré, celui de « condamnation de la violence d’où qu’elle vienne » et d’équilibrer l’attaque contre l’enfoiré de la GSEE par l’agression du vieux type par la police, en les qualifiant de deux « malheureux événements ». Cela permettait aussi de passer complètement sous silence le fait qu’exactement après la poursuite du président de la GSEE et pendant presque une heure, environ 100 à 150 personnes lancèrent des milliers de pierres sur la police, projectiles qu’ils produisirent ad hoc en défonçant la chaussée. La très grande majorité de la manif soutenait cette « guerre des pierres », exprimant leur colère et leur frustration : il n’y a aucune autre façon de lutter dans cette situation. Il n’y eut qu’un très bref conflit entre les gauchistes et les lanceurs de pierres, qui prit fin en quelques instants. Les gauchistes demandèrent aux gens de marcher sur le ministère du travail, parce qu’ils craignaient que ce genre d’événements ne puisse se répandre (même si cela ne semblait pas possible, mais on ne sait jamais). En face du ministère, quelques personnes affrontèrent la police pendant quelques minutes, essayant de forcer le passage pour entrer, chose impossible et qui n’avait qu’une signification symbolique. Après ça, la police augmenta la pression. Ils encerclèrent la manif et s’approchaient très près des manifestants, alors qu’ils repartaient vers le Parlement. Les flics se préoccupaient de sécuriser les vitrines des boutiques clinquantes alentour. Quand les gens revinrent à leur point de départ (en face du Parlement), il était clair qu’ils ne savaient pas quoi faire après la fin de la manif. Ce qui semblait le plus important, c’était que le nombre de participants était relativement petit. Environ 10 000 étaient venus à cette seconde manif (et encore 15 000 à celle du KKE), et si l’on considère l’impact de ces mesures sur la vie de millions de gens, le nombre semble vraiment petit. Il faut prendre en compte le fait que tous les transports publics (bus, métro, trains) étaient en grève pour 24 heures ce jour là, et que pour la plupart des gens il n’y avait pas de moyen commode de rejoindre le centre-ville (il semblait étrange à tout le monde que ces syndicats aient appelé à une grève de 24 h alors que l’ADEDY et la GSEE appelaient à une demi-journée). D’un autre côté, pas mal de gens trouvèrent un moyen d’aller bosser le matin et quittèrent ensuite le centre sans prendre part à la manif ou ne firent pas grève du tout. L’absence du « milieu de décembre » n’était pas totale le deuxième jour, mais leurs pratiques en étaient presque complètement absentes. Pas d’incendie du tout, même pas de tentatives de mettre le feu à quoi que ce soit. La composition de la manif (beaucoup de travailleurs âgés, plus ou moins stables, y participaient) et sa taille produisirent ce résultat particulier.

En quittant la scène des affrontements, on pouvait voir les licenciés de l’ex-Olympic Airways demeurant stoïquement devant le bâtiment central du Trésor. Il semble qu’ils n’attendaient rien d’autre que de l’argent en compensation de leur licenciement, alors que l’accord initial était qu’ils seraient reclassés dans d’autres compagnies nationales, avant la vente de Olympic au privé. Indépendamment de ce qu’ils pensaient, ils bloquaient effectivement une importante fonction de l’État par leur occupation. Un autre groupe de travailleurs, de ceux qui travaillent à l’Imprimerie nationale, en occupait le bâtiment et les machines d’impression afin d’empêcher la publication sur papier de la nouvelle loi ! En lisant le texte de loi, ils avaient découvert que la baisse de salaire dans leur cas était plus importante que celle qui était officiellement annoncée, d’où leur grève et l’occupation qu’ils avaient démarrée. Ainsi, en « défendant leurs propres intérêts », ils bloquaient l’impression de la loi et défendaient objectivement les intérêts de tous ceux qui étaient concernés par la situation. La tendance à ce que les différentes luttes fragmentées convergent indirectement du fait d’intérêts objectivement communs s’intensifiera peut-être et même s’accélèrera dans un futur proche. Après le mouvement étudiant, massif et violent, de 2006-2007, qui avait des revendications spécifiques et les émeutes de décembre qui n’avaient aucune revendication, ce mouvement semble ne pas savoir quoi demander, dans la mesure où l’impasse dans laquelle se trouve la reproduction capitaliste est patente partout et que l’alternative proposée est entre les mesures de la Banque centrale européenne et les mesures draconiennes du FMI.

Maintenant, tout le monde attend la grève de 24 heures du 11 mars (l’ADEDY, sous la pression des travailleurs, a avancé la date de la grève et la GSEE, pour éviter un possible lynchage de son président a du annoncer qu’elle y prendrait aussi part). Enfin et surtout, les principaux journaux nous ont informés aujourd’hui (7 mars) que la restructuration va s’intensifier dans le secteur privé aussi, avec la fin de toute forme de sécurité de l’emploi et davantage de baisses de salaire. Ceci va survenir parce que « nos partenaires européens » l’exigent. Dans les mêmes journaux, les politiciens néolibéraux écrivent des articles sur l’inefficacité des nouvelles mesures, demandant le licenciement de milliers de travailleurs du secteur public.

Comradely,

M.
cln
 

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar douddu » Jeudi 18 Mar 2010 12:25

oui, la grosse différence avec décembre 2008 c'est que les institutions syndicales ont pris l'initiative , avec tout ce que cela implique

le mouvement des révolltés grecs s'il n'a pas autre chose a proposer que le lancer de pierres et le flamber de poubelles va se retrouver de plus en plus isolé .
douddu
 

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar anarced » Jeudi 18 Mar 2010 15:30

oui, la grosse différence avec décembre 2008 c'est que les institutions syndicales ont pris l'initiative , avec tout ce que cela implique


C'est quand même pas tout à fait ce qu'on lit:

(l’ADEDY, sous la pression des travailleurs, a avancé la date de la grève et la GSEE, pour éviter un possible lynchage de son président a du annoncer qu’elle y prendrait aussi part)


L'initiative, ils l'ont pris à coups de pieds au cul, voire pire...
Il faut quand même penser que c'est beaucoup de fonctionnaires qui se mobilisent et qui sont visés par le plan d'austérité. Il n'est pas étonnant (mais certes regrettable) qu'ils utilisent les syndicats pour mobiliser.

Cela dit, en France, on commence à voir des mouvements dans l'éducation (mais certes timides pour l'instant) qui se mobilise par Assemblée Générale:

Appel de l’AG des grévistes d’Ile de France

(adopté par l’AG du 12 mars)

L’assemblée générale des grévistes d’île de
France du vendredi 12 mars (143 établissements représentés), se félicite
de la mobilisation, dans l’unité parents, lycéens, personnels de l’EN,
du premier et du second degré, des IUFM et du supérieur.

Le succès de la grève (50 % en moyenne) et de la
manifestation parisienne (10 000 personnes, soit plus du double du 18
février), montre que la mobilisation reprend en IdF, au delà de son
niveau d’avant les congés.

Cette reprise de la lutte, ainsi que l’absence de
réponses du ministère, hormis ses provocations sur les remplacements,
conduisent l’AG des grévistes IDF à proposer :

→ A NOS COLLEGUES des Ecoles, collèges, lycées,
LP, en Ile de France et dans tout le pays,

1) de réunir des AG, de reconduire la grève à
partir de mardi 16 mars, de
coordonner le mouvement dans des AG ou coordinations démocratiques au
niveau des bassins, des départementales ou des régions, dans lesquelles
les syndicats doivent prendre toutes leur place.

2) de faire, dans toutes les académies, du
Jeudi 18 mars une grande journée de grève et de manifestation de la
maternelle à l’université. Manif IdF départ à 14 h Luxembourg, suivie
d’une AG des grévistes d’Ile de France à la Bourse du Travail de
République à 17 h 30

→ AUX ORGANISATIONS SYNDICALES d’appeler, dans
l’unité la plus large, à la grève et à manifester le 18 mars, pour construire au niveau national, dans
l’éducation, la grève reconductible et un rapport de force qui permet de
gagner et d’en finir avec la liquidation du service public et des
statuts des personnels.

Afin de renforcer et étendre le mouvement l’AG propose

- de s’organiser pour amplifier la grève marchante, y compris dans les départements et académies
limitrophes, de réunir des AG de ville

- d’informer et de mobiliser les parents, lycéens,
étudiants, l’opinion et les médias, sur les conséquences des suppressions de postes, de la
précarité et des contre réformes du service public

- de contacter les travailleurs des autres
services publics et des entreprises du privé, afin de préparer le 23
mars et ses suites dans un cadre interprofessionnel-
Les jeux d'enfants finissent jamais.
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Re: Emeutes en Grèce

Messagepar douddu » Vendredi 19 Mar 2010 8:57

Peu importe comment les institutions du pouvoir reprennent l'initiative , chacun avance son hypothése , mais que ce soit a coups de pied au cul ou pas , ce qui compte c'est qu'elles ont repris la main et le duo classique "gouvernement de gauche /syndicats" est bien en place !

Dans le cadre d'une crise propre a remettre en cause le pouvoir su des bases fondamentales (n'oublions pas par exemple qu'en gréce nous sommes dans la situation de faux en écriture comptables ....... ) celui ci est ravi de se présenter comme étant en difficulté devant quelques pantomines
douddu
 

Re: Emeutes en Grèce

Messagepar NOSOTROS » Jeudi 08 Avr 2010 22:32

Un texte de compagnons de l'ultra-gauche marxiste qui en général ont des analyses intéressantes (et une approche éloignée du sectarisme et du dogmatisme du CCI)

=================

L’austérité qui s’abat en Grèce est celle qui attend les travailleurs partout dans le monde
Partout, refusons de payer la crise du capitalisme !




Les enjeux des luttes en Grèce



En 2008, tous les États se sont portés ‘au secours’ d’un capitalisme au bord de la banqueroute en lui prêtant des sommes astronomiques. Mais rien n’est résolu pour autant car le trou laissé par la crise a été comblé par les déficits publics. Ceux-ci sont devenus tellement énormes que certains États sont au bord de la faillite. Ce ne sont donc plus seulement les institutions financières et les firmes privées qui menacent de faire naufrage, mais carrément des pays entiers. Phénomène autrefois réservé au Tiers-Monde, c’est aujourd’hui le cœur du capitalisme qui est directement menacé d’arrêt cardiaque.

Ces sommes astronomiques devront bien être remboursées. L’enjeu qui se pose aujourd’hui à la classe dominante est de faire payer les travailleurs. C’est ce qui est brutalement exigé en Grèce au nom d'une solidarité contre-nature entre capital et travail, entre exploiteurs et exploités, mais c’est aussi ce qui nous attend tous demain partout. L’austérité qui s’abat en Grèce constitue un véritable banc d’essai des mesures qui se préparent dans tous les pays : la bourgeoisie et ses États parviendront-t-ils à faire payer les frais de la crise par les travailleurs ? Quel degré de résistance ceux-ci réussiront-ils à développer ?

L’attaque qui est portée en Grèce est particulièrement violente : recul de deux années de l’âge de la retraite, baisse des salaires des fonctionnaires, amputation de 60 % du 14ème mois et de 30 % du 13ème, augmentation des taxes sur les biens de consommation, non remplacement de quatre départs à la retraite sur cinq et licenciement d’un tiers des contractuels dans le secteur public, etc. Face à cette dégradation brutale de leurs conditions de vie, la résistance des travailleurs est indispensable : accepter sans réagir serait donner le feu vert à la bourgeoisie pour frapper plus fort encore. Les luttes en Grèce sont le signe avant-coureur des combats que nous devrons tous mener. La classe ouvrière dans le monde n’a pas d’autres alternatives que de lutter tout en se gardant des fausses solutions lui faisant miroiter une issue possible dans le cadre du capitalisme.


Les illusions et fausses solutions



Comme l’explique très bien le groupe grec TPTG ([1]), c’est le gouvernement socialiste de Papandréou qui constitue le fer de lance de la politique d’austérité contre la classe ouvrière. Il est épaulé dans cette basse besogne par les deux principales confédérations syndicales (la GSEE pour le privé et l’ADEDY pour le public) qui « sont totalement contrôlées par le gouvernement socialiste et s’efforcent d’éviter toute véritable résistance contre la récente offensive d’austérité ». Ainsi, ces deux syndicats organisent des journées d’actions, des arrêts de travail, et des manifestations de façon séparée afin de défouler la colère ouvrière, diviser la riposte et dévoyer les luttes de leurs véritables objectifs. Ils disent être prêts à accepter ‘des mesures d’austérité qui sortiraient réellement le pays de la crise’ et en appellent donc à une ‘austérité équitable’ … Ce soutien à peine voilé des syndicats à la politique d’austérité menée par le gouvernement socialiste leur a valu quelques vigoureuses protestations lors de la manifestation du 5 mars : huées et prise à partie du dirigeant de la GSEE – Panagopoulos – qui n’a dû son salut qu’à la protection de la police anti-émeute.

La Grèce vient donc à nouveau confirmer que la gauche et les syndicats n’ont rien à envier à la droite dans l’imposition des mesures d’austérité et dans la défense inconditionnelle du capitalisme et de ses institutions.

De même, nous n’avons rien à attendre des négociations et ‘solutions’ avancées par les États bourgeois. Elles se résument toutes à trouver les moyens pour nous faire avaler la pilule de l’austérité. Il n’y a pas de solution durable au sein du capitalisme, la bourgeoisie n’a plus qu’un seul programme : renflouer ses caisses en faisant payer le prix fort à la classe ouvrière. En effet, pour le capitalisme, il n’y a pas de choix en-dehors de l’austérité brutale. De même, il n’y a pas davantage de choix pour le travailleur collectif en-dehors de la lutte brutale contre les attaques dirigées contre ses conditions de travail et de vie.


Les perspectives



Seule une prise en main des luttes par la classe ouvrière elle-même et une extension à tous les secteurs pourraient créer un rapport de force en mesure de faire reculer la bourgeoisie et ouvrir une autre perspective. Cette solidarité, les ouvriers ne peuvent la construire qu’en prenant confiance en eux-mêmes à partir du développement de leurs propres luttes et au moyen de leurs propres formes d’organisation (assemblées générales, délégués élus et révocables…), et non en les laissant dans les mains des syndicats et des organisations traditionnelles de gauche, ou en regardant à la télévision les bombes placées par des éléments qui ne cherchent qu’à présenter les travailleurs comme des terroristes, à discréditer la lutte des classes, et à faire croire que celle-ci n’a pas d’autres perspectives à offrir que l’anarchie et la violence.

Pour porter nos luttes à la hauteur des enjeux actuels, il nous faut tirer les leçons de ce qui se passe en Grèce et, à notre tour, engager la résistance dans tous les pays face aux mesures de plus en plus dures que la bourgeoisie et ses États nous portent. Les obstacles et illusions rencontrés par les travailleurs en Grèce, nous les rencontrerons tous car nos ennemis sont les mêmes partout, quels que soient les pays ou la couleur politique de droite ou de gauche dont ils se réclament. Seule une mobilisation sociale massive peut offrir une perspective d’avenir, et cette mobilisation doit être à la hauteur pour répondre à la brutalité exercée par les dominants : c’est la seule « éthique » à laquelle ceux-ci sont vraiment sensibles.

Les luttes des travailleurs en Grèce inaugurent la résistance aux ravages sociaux causés par la dernière crise du capitalisme mondial. La question est posée en Grèce, mais la réponse ne peut être donnée qu’au niveau international. Dès lors, un seul mot d’ordre s’impose : extension des luttes partout dans le monde contre l’austérité tout azimut ! Prolétaires du monde entier, tous unis dans la lutte contre les mesures du capitalisme international. Pour vaincre, imposons un rapport de force au-delà des frontières nationales. C'est ainsi que nous pourrons prendre conscience que le capitalisme est un système en faillite, qu'il n'a plus rien d’autre à offrir à l’humanité qu’encore plus de misère et de destructions. Bref, qu’il est temps de le mettre à bas et construire un autre monde mettant fin aux millénaires d’exploitation de l’homme par l’homme.







Dans ce combat qui s'engage, les minorités révolutionnaires ont et auront un rôle important à jouer malgré leurs faibles forces. Leurs responsabilités sont énormes et nous appelons tous et chacun à être à la hauteur des enjeux. Cette prise de position commune à tous les participants à la réunion publique de Perspective Internationaliste du 10/03/2010 se veut en être une modeste contribution, ouverte à tous qui veulent y souscrire. Le 28/03/2010.



Perspective Internationaliste : http://internationalist-perspective.org/PI/

Forum pour la Gauche Communiste Internationaliste - Controverses : http://www.leftcommunism.org/

Le Cercle de Paris : http://cercledeparis.free.fr/

La majorité de la Fraction Interne du Courant Communiste International : www.bulletincommuniste.org/

Tumulto : www.tumulto.org/Bienvenue.html
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