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La lutte est globale... Solidarité a-nationale !

Messagepar Dan » Jeudi 27 Sep 2007 21:12

peyo a écrit:
Dan a écrit:Pour ca:
peyo a écrit:les kibbutzims, c'est encore différent. il fallait une structure de base pour construire un etat. ici, c'est la commune. en israel, c'était le kibbutzim.


d'aprés toi, Israel est composé de kibbutzims qui forment un Etat? comme les communes qui forment l'Etat francais? pfiouu...

au passage, un kibbutz, des kibbutzims.
**


ce que je veux dire, c'es tqu'il faut bien une base pour construire un etat. et les sionistes ont encouragé les créations de kibbutzims dans ce but.
c'était pourri dés le depart.


c'etait pourri dés le depart si tu veux, mais le fait est que certains de ces kibbutzims (meme les plus maos et les plus stals!) sont arrivés à une forme d'egalité assez poussée et qu'ils étaient totalement auto-gérés (meme si jamais completement autarciques). D'ou l'exemple.
Dan
 

Messagepar peyo » Jeudi 27 Sep 2007 21:16

attention aussi. on a largement enjolivé les kibbutzims.
peyo
 

Messagepar Dan » Jeudi 27 Sep 2007 21:20

je sais bien mais en toute confidence, je sais de quoi je parle.
Dan
 

Messagepar Federica_M » Jeudi 27 Sep 2007 22:43

C'est sur Peyo que c'est pas comme ta lecture favorite de l'"autobioghraphie du gars engagé volontaire dans la wermacht ... C'est pas enjolivé ... et c'est bien le problème ...
Federica_M
 
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Messagepar peyo » Vendredi 28 Sep 2007 8:07

Dan a écrit:je sais bien mais en toute confidence, je sais de quoi je parle.



je disais pas ça specialement pour toi.
peyo
 

Messagepar soleilnoir » Samedi 29 Sep 2007 8:07

Dan a écrit:salut Manouche du Soir!

j'ai l'impression que tu confond autogestion, autonomie financiére et autarcie ou bien alors que tu n'es pas anarchiste. mais comme je te connais pas je vais pas speculer.


je pense qu'il vaut mieux éviter de se prendre la tête dans cette direction... d'ailleurs ça ne sert à rien...

surtout que manouche du soir ne maîtrise pas très bien le français (étant flamand)... :roll:
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Messagepar guillermo » Samedi 29 Sep 2007 8:28

Bonjour tout le monde , ce sont des bonnes novellescelles qui arrivent d'alemagne , mais ce vraie que j'ai eu un peu le meme questionement que Michel , l'autogestion , lecontrol des moyens de production par les proppres travailleurs n'est qune autre facon de gestion du capital, siln'existe pas une finalité revolutionaire , mais dans des casa comme cellui d'alemagne , je pense que ce qui est importante ce de filer un coup de main a des gens qui essient de sen sortir , Pendant le temps ou en Argentinie ilye eu des usines sous control ouvrier (et pas autogeres)ilyavait des produits comme les petits gateaux de GRisinopolis ou les vetements faites par Brukman qui s'ecoulaient entre la militance ou des reseaux proches , car ce qui cetait important etait le fond simbolique des gens qui se battent pour garder leur travail et en expropiant lentreprise que les patrons abandonaient pour faillite , et je pense que ce le cas, en ce moment des camarades allemands , par contre ilya eu aussi d'autres qui ont carrement change leur production , experimenté , et je pense que dans le casa des vélos ilya de quoi lesser planer limagination , en plus le velo est on objet assez noble ce n'est pasa de la merchandise polluant et merdique !!!!
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Messagepar manouche du soir » Samedi 29 Sep 2007 9:22

Dan a écrit:salut Manouche du Soir!

Salut Dan

comment veux tu qu'une boite auto-gérée en interne (ca c'est pas dur) et en externe (ce qui est deja autre chose, puisqu'il y a un monde autour) puissent s'epanouir dans une société marchande?
qui ira acheter les vélogréve quand le meme produit sera proposé à moitié prix car fabriqué en Indonésie? des bobos millionaires alter-mondialistes?
que fait tu de la concurrence?

Qui parles de s'épanouir?La boite est faillitte et les grèvistes aimerais garder leurs entreprises.Le but n'est donc pas le bénéfice mais le maintien de l'usine ce qui fait une sacrée difference.La société marchande vend tous et pourquoii pas des velos grèves?Des produits de luxe sont toujours dans les rayons de magasins et sont achter malgrè le cout élevé;toute personne ne roule pas avec de chinois...

c'est le meme probléme que les kibbutzim en leurs temps... comment creer une plage de communisme dans un monde capitaliste?

Simple,en inssistant sut la difference.Si les anarcho-communistes ne peuvent se differer des autoritaires capitaliste et communiste,ils ont beaucoup de travaille a faire.
'ai l'impression que tu confond autogestion, autonomie financiére et autarcie ou bien alors que tu n'es pas anarchiste. mais comme je te connais pas je vais pas speculer.

moi non plus
Cependant je repete pour la millieme fois que je ne comprends pas pourquoi tu t'acharne à negliger la partie la plus importante de l'auto-gestion: l'idéé derriere. Parce que comme le disait Rosa (je pense), on peut trés bien auto-gérer une usine à porte avion nucleaire, et aprés? je vois pas ou est la victoire la dedans?

L'auto-gestion est un acte d'independance conter le capitalisme donc auto-gerer des usines à caractère capitaliste autoritaire est un contre-sens

et desolé si ce topic ne fait que repeter la meme chose (c'est parce que tes reactions semblent eluder systematiquement ce point!) mais peuvent etres autogestionnaires des capitalistes.
si l'usine à velo allemande avait été autogérée par des néo-nazis (point de godwin, pardon), serais tu si enthousiaste? je ne pense pas. C'est bien la le point que j'essaye de te soumettre à longueur de posts, c'est que l'autogestion sans idée c'est comme la revolution sans idées: vide et risques de derapages inéluctables.

Des nazis ne peuvent etre en auto-gestion vut leur systeme de gestion hierarchique.
J'espère de t'avoir eclaire l'ampoule
désolé pour les redites.
:)
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Messagepar clown » Samedi 29 Sep 2007 9:56

" L'auto-gestion est un acte d'independance contre le capitalisme "

Pas forcément, ça dépend comment tu l'entends. Si certains modèles capitalistes ont si bien réussi à s'adapter, c'est qu'ils ont réussi à transférer une part d'"autonomie" à certains niveaux de la production, où des travailleurs doivent "auto-gérer" l'amélioration de leur rendement, on appelle cela "chaque travailleur devient un entrepreneur à part entière" (voir la "philisophie de l'entreprise Daimler-Chrysler par exemple).

Ca serait comme de dire qu'un marteau est capitaliste par essence, ça n'a aucun sens.

Dans une démarche communiste et libertaire, oui, l'auto-gestion peu être un mode de production envisageable, mais ce n'est pas en soi un moyen de lutte contre le capitalisme, s'il n'y a pas l'abolition du salariat, du productivisme, et de la propriété privé des moyens de productions utilisés collectivement.
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Re: ROUE LIBRE !

Messagepar manouche du soir » Samedi 29 Sep 2007 11:06

clown a écrit:" L'auto-gestion est un acte d'independance contre le capitalisme "

Pas forcément, ça dépend comment tu l'entends. Si certains modèles capitalistes ont si bien réussi à s'adapter, c'est qu'ils ont réussi à transférer une part d'"autonomie" à certains niveaux de la production, où des travailleurs doivent "auto-gérer" l'amélioration de leur rendement, on appelle cela "chaque travailleur devient un entrepreneur à part entière" (voir la "philisophie de l'entreprise Daimler-Chrysler par exemple).

Ca serait comme de dire qu'un marteau est capitaliste par essence, ça n'a aucun sens.

Dans une démarche communiste et libertaire, oui, l'auto-gestion peu être un mode de production envisageable, mais ce n'est pas en soi un moyen de lutte contre le capitalisme, s'il n'y a pas l'abolition du salariat, du productivisme, et de la propriété privé des moyens de productions utilisés collectivement.

Et poutant l'auto-gestion est aussi se libérer des idées recus,c'est savoit penser par soi meme.L'auto-gestion accorder n'est qu'accorder sur le plan matérialiste et non symbolique.Sur le plan matérialiste l'auto-gestion doit quand meme produire un rendement
sufisant pour faire du bénéfice.L'auto-gestion anarchiste travaille comme bon lui semble.
Donc l'auto-gestion accorder n'est pas vraiment de l'auto-gestion.
manouche du soir
 
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Messagepar clown » Samedi 29 Sep 2007 11:15

" L'auto-gestion anarchiste travaille comme bon lui semble."

Là on est d'accord.
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Messagepar Dan » Samedi 29 Sep 2007 11:32

pareil, mais l'autogestion anarchiste (isolée comme en allemagne) est-elle possible aujourd'hui?
j'ai pas l'impression que les strike bikers travaillent comme bon leur semble... au contraire ils doivent etre en train de morfler avec des cadences de productions infernales et la t'as pas besoin d'un patron pour te faire bosser comme un taré, le marché suffit largement! c'est ca qu'on veut?
Dan
 

Messagepar manouche du soir » Samedi 29 Sep 2007 11:55

Dan a écrit:pareil, mais l'autogestion anarchiste (isolée comme en allemagne) est-elle possible aujourd'hui?
j'ai pas l'impression que les strike bikers travaillent comme bon leur semble... au contraire ils doivent etre en train de morfler avec des cadences de productions infernales et la t'as pas besoin d'un patron pour te faire bosser comme un taré, le marché suffit largement! c'est ca qu'on veut?

Je me trompes ou j'ai crus lire que la production des velos est au minimum a l'heure actuel?
Edit:d'après le texte d'ouverture l'usine tourne au ralenti.
J'aime bien un exemple suédois des années 50.Une usine de casseroles a dut fermés ses portes parce ce que tous les suédois avait acheter leur casseroles chez la dite usine.Ces casseroles sont de telle qualité qu'elles passent de génération à génération.
Les casseroles chinoises durent tout au plus 3 ans...
La liberté passe par le sentiment du travaille bien fait! La fierté du travaille bien fait élimine toute aversion à condition que le soutien extéreiur est là.L'auto-gestion anarchiste permet une production de qualité et une satisfaction professionnel.
Enfin,je pense... :)
manouche du soir
 
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Messagepar Federica_M » Dimanche 30 Sep 2007 10:42

je me trompe ou j'ai quand même l'impression que Manouche, Dan et Clown vous ditres la même chose en fait ? :-) (à savoir l'intérêt de l'autogestion mais en lui reconnaissant des limites si elle se déroule dans le cadre actuel ?)
Federica_M
 
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Messagepar clown » Dimanche 30 Sep 2007 13:02

Ca doit être ça, mais tu comprends, on est tellement contents d'être d'accord qu'on veut faire durer le plaisir...
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Messagepar peyo » Dimanche 30 Sep 2007 15:54

mais tout a ses limites. tout sera toujours à ameliorer.
meme une revolution (qui de toute façon ne durera qu'un temps).
peyo
 

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Messagepar leniveleur » Dimanche 30 Sep 2007 18:54

salut, je vous fais parvenir ce message concernant la lutte dans l'usine de vélo en allemagne
3 textes parus dans la revue Meeting, dont je suis proche,sur les entreprises récupérées en argentine dont une "mise au point" sur "l'autogestion"
Si vous juger que cela vaut le coup de paraitre sur votre site de caen
c'est un peu long mais cela vaut la peine de prendre son temps de le lire
Amitiés Christian


Argentine : sur la coopérative Chilavert et les « Entreprises récupérées » en général
8 mars 2007
Notes complémentaires au film sur la coopérative Chilavert traduit en français, à paraître en CD.
Argentine : sur la coopérative Chilavert et les « Entreprises récupérées » en général
« Avant la dévaluation du peso, la mode et les tendances venues d'Europe et des Etats-Unis donnaient le ton. On copiait, on imitait. Et puis tout a basculé. Depuis la récession, le "made in Argentina" est devenu une valeur refuge, une référence pour les Porteños qui, désormais, cherchent dans leur culture et dans leurs racines les moyens de s'exprimer et de créer, avec une énergie de survivant presque. D'où cette vitalité ,cette audace… » (Pascale Dupuy, Buenos-Aires l'enflammée, ELLE n°3159, 17 juillet 2006)
Avant-propos : la mécanique économique de la crise argentine
La crise se noue autour du problème de la parité fixe entre le peso et le dollar (un pour un). La question de la parité recouvre la question suivante : quelle insertion dans le marché mondial ?
1979 : relèvement brutal des taux d'intérêts
1982 : crise mexicaine.
Les premiers plans d'ajustement s'étendent à toute l'Amérique latine
dévaluation
exportations devises pour le paiement de la dette
assainir le budget, supprimer la concurrence de la dette publique
priorité à la dette extérieure
réduire la demande intérieure
privilégier les exportations
dévaluation compétitive
nflation, augmentation du prix des importations
Þ augmentation des taux d'intérêts et ceux de la dette publique
l'Etat s'endette pour payer les intérêts que gonfle l'inflation
restriction du paiement de la dette externe
dévaluer (cercle vicieux)
spirale inflationniste
Argentine : inflation 4900% en 1989 (mai 1989, pillage et émeutes à Rosario, 14 morts)
1991 : Menem (avec Cavallo aux finances) : instauration de la parité fixe (currency board)
fin de l'inflation : dégonfle le poids de la dette intérieure, amenuise la charge de la dette extérieure.
D'un côté : la chute des exportations (monnaie forte) entraîne que le modèle ne fonctionne que s'il y a un apport régulier de capitaux extérieurs qui comble le déficit de la balance courante. La monnaie forte est une garantie pour les capitaux étrangers.
De l'autre : perte de compétitivité des marchandises du pays à monnaie forte. Les prix argentins en dollar ont doublé par rapport aux prix brésiliens (première destination des exportations argentines). Le solde commercial s'effondre.
Le déficit commercial induit un doute chez les investisseurs sur la capacité de l'Argentine à faire face à ses engagements
Augmentation des taux d'intérêt pour garantir le risque de change
Déséquilibre des finances publiques, les intérêts de la dette publique double entre 96 et 2000
La masse monétaire dépend des réserves officielles (système du un pour un)
Le « corralito » : le peso est fort mais il n'y a plus de peso.
Dans une économie mondialisée, l'Argentine est prise au piège : deux contraintes contradictoires à appliquer simultanément :
a) attirer les acheteurs par des prix compétitifs (monnaie sous-évaluée)
b) attirer les capitaux par des rendements solides (monnaie sur-évaluée)


Régression sociale entre 91 et 98 malgré un taux de croissance moyen de 5% du PIB. La productivité par tête augmente de 30% sur la période, mais le salaire moyen baisse de 3%.
La destruction du marché intérieur, la vente des entreprises publiques (faire entrer des capitaux) font que les bénéfices, de par la structure même du système, sont accaparés par une couche sociale très étroite.
La bourgeoisie nationale est dégraissée, les classes moyennes (cadres des entreprises nationales et des PME ; membres de l'administration et des services publics) sont sévèrement atteintes, seule la fraction qui peut s'assurer une rente sur la circulation internationale des capitaux accumule les bénéfices du système. Les raisons mêmes de son enrichissement lui interdisent d'investir sur place : 120 milliards de fuite de capitaux (supérieur à la dette extérieure)
1) La coopérative Chilavert
« Taller grafico Gaglianone » fondé en 1923, rue Chilavert, quartier Pompeya à Buenos Aires (B.A).
Jusqu'en 1976 : seulement des prospectus pharmaceutiques et des notices de médicaments. A partir de 76 : exclusivement livres et catalogues d'art. En avril 2002, faillite (frauduleuse ?). A ce moment là, sur 50 travailleurs il n'en reste plus que 8 (auxquels le patron doit un an de salaires). Le patron cherche à faire enlever les machines. Occupation de l'atelier. En mai 2002, les huit sont assiégés par la police accompagnée de 8 véhicules d'assaut de l'armée. Tout le quartier est mobilisé (assemblée populaire de Pompeya) avec des ouvriers d'autres entreprises récupérées (E.r) surtout ceux d'IMPA (voir plus loin), appui également des MTD (Movimiento de los Trabajadores Desocupados - chômeurs - organisés localement), des étudiants. L'occupation dure 7/8 mois. Début de la production clandestine (l'épisode du trou dans le mur de la maison mitoyenne du voisin pour évacuer la production).
16 août 2002 : Assemblée populaire de Pompeya avec les ouvriers d'autres E.r (Grissinopoli, Brukman, et surtout IMPA). Le 20, le juge des liquidations change d'avis et émet un avis favorable à la reprise par la « Coopérative Chilavert Artes Graficas ».
Réouverture légale le 17 octobre 2002 en présence d'Anibal Ibarra (gouverneur de B.A). Déploiement des médias. Les « voisins », les Assemblées populaires et les ouvriers des autres E.r ne peuvent prendre la parole. Il n'est question d'eux que lorsqu'un ouvrier de Chilavert les mentionne dans son discours (on verra plus loin que ce n'est pas l'E.r qui est « gênante », mais le processus dans lequel cela s'accomplit). Discours du syndicat, absent de la récupération.
La coopérative a la propriété des machines. Les ouvriers deviennent créanciers de l'ancienne entreprise et gardent ainsi le bâtiment.
29 mars 2004 : création à l'étage d'un espace culturel et de création (éducation populaire) avec les archives des E.r. Projet d'un centre de santé. Actuellement (2007), Chilavert fonctionne encore.
2) Quelques antécédents et références du mouvement des E.r
1943-1945 : Peron secrétaire au Travail, les représentants du personnel et des syndicats participent à l'élaboration des lois sociales (le protagonismo) ; 1946-1955 : Peron au pouvoir.
Des « expériences d'autogestion en Amérique latine :
* Bolivie, 1952, les mineurs
* Pérou, 1967, lois d'autogestion
* Chili, 1970-1973, 125 entreprises récupéées
* Brésil, aujourd'hui, plus de 125 entreprises récupérées
* Argentine, début années 1970, pétrochimie PASA à Rosario ; papeterie Mancuso y Rossi à La Matanza
Accélération depuis 76 et l'effondrement du tissus industriel national

Les précurseurs directs des années 90 :
* Frigorifica Yaguane (La Matanza), 500 ouvriers en 96. Négociations avec les actionnaires minoritaires, prise en charge de la dette négociée, expulsion du principal actionaire (un intime de Menem poursuivi par la justice). L'entreprise fonctionne encore aujourd'hui.
* Métallurgie IMPA. Entreprise fondée en 1910, nationalisée en 1945, devient coopérative en 1998, 150 ouvriers. Maintenant 1000 pesos mensuels (salaire moyen argentin en 2006 : 650 pesos). Les salaires sont égaux, l'entreprise est aussi un centre social et culturel avec un atelier de formation pour les militants des E.r. La récupération d'IMPA est le tournant, l'impulsion du mouvement de récupération, elle est à l'origine de la fondation du MNER (Movimiento Nacional de las Empresas Recuperadas).
* Union y Fuerza (métallurgie) récupérée en 2000
Le mouvement de récupération explose après le 19-20 décembre 2001. En décembre 2003, expropriation légale de 32 entreprises sur le territoire de la province de B.A. En 2006, sur l'ensemble de l'Argentine, environ 200 entreprises récupérées, entre 12000 et 15000 postes de travail.
Cette accélération s'inscrit dans la particularité de la crise des années 2000. Cette crise ne se différencie pas par le taux de chômage de celle de 95 (dévaluation du peso mexicain, effondrement financier de l'Amérique latine). En 1995, le chômage est de 18,4% ; en 2002, il est de 21,5%, il est plus important mais la grande différence est ailleurs, la pauvreté frappe en 95, 22,2% de la population, 52% en 2002. Ce qui est inédit, c'est le niveau de pauvreté des salariés occupés, l'effondrement de tous les services collectifs, l'absence de réserves disponibles dans l'ensemble de la société. S'assurer un revenu est une nécessité qui touche l'ensemble de la population : ne pouvoir compter que sur ce que l'on fait soi-même (le groupe de travail, le quartier, le bidonville…).
A la fin des années 90-début 2000, se combinent les luttes de chômeurs, des travailleurs salariés de l'Etat et du privé avec des occupations territoriales. Le mot d'ordre est celui de la « dignité » (jusque dans les années 90, la « dignité » fait référence au « bon ouvrier » ; maintenant, il s'agit de l'autogestion, l'autonomie : travailler sans hiérarchie, ni patron). Rupture avec la tradition du clientélisme. Tendances (momentanée, dans la dynamique du mouvement) à ne plus avoir de revendications vis-à-vis du pouvoir politique mais des actions qui ont un sens en elles-mêmes, ou des actes qui attaquent directement les intéressés perçus comme ennemis (l' « horizontalité »).
3) Récupérer l'entreprise : étapes, rapport à la légalité, à l'Etat, à la justice, à l'environnement social et géographique.
Ocupar, resistir, producir

Occuper est d'abord la seule façon d'empêcher la liquidation et la perte d'emploi. Seule alternative à devenir chômeur et être à la rue, il n'y a pas d'allocation chômage en Argentine (les planes trabajar - 150 pesos en 2002 pour un salaire moyen de 400 pesos à l'époque - arrivent, par les luttes des mouvement piqueteros, dans le cours de la crise). Cela, souvent après de longs mois aux salaires très réduits ou même sans salaires, ainsi les employés peuvent se présenter en créanciers de l'entreprise. Jamais les ouvriers ne se fixent intentionnellement l'objectif de prendre les entreprises, même si la prise de l'entreprise change les conditions de la production et met en question (momentanément) le système juridique.
Dans quelques cas, les employés se mettent d'accord avec le ou les ancien(s) patron(s) qui leur loue(nt) le site.
Dans d'autres cas, ils suivent une voie judiciaire (le plus fréquent).
Dans d'autres cas, ils réclament la nationalisation avec contrôle ouvrier. C'est l'aboutissement des cas les plus conflictuels (les plus médiatiques mais exceptionnels : Brukman, Zanon). La revendication de la nationalisation présente l'intérêt de pérenniser la situation de l'E.r, dans la lutte de la récupération, elle s'oppose aux risques de l'idéologie coopérativiste, elle relève souvent de la présence dans l'entreprise de militants trotskistes, la revendication apparaît dans des situations bloquées et très conflictuelles où l'appel à l'Etat semble être la solution, mais le fait que la revendication de la « nationalisation sous contrôle ouvrier » ne relève d'aucun cadre juridique existant (contrairement à la coopérative), envenime en retour le conflit.
Dans tous les cas, le processus de récupération de l'entreprise dépasse les employés de cette entreprise. La récupération est toujours le fait d'un mouvement social qui rassemble au-delà des ouvriers directement concernés.
Trois voies de récupération…plus une.
(les chiffres suivants sont fournis par Centro Cultural de la Cooperacion, octobre 2006 - le total arrive à 99,4%… ?)
Toujours la nécessité de sauver son travail.
* 46,7% des récupération se font dans un mouvement d'occupation.
* 24% : l'entreprise ne peut être occupée, elle est « encerclée », les rues alentours bloquées pour empêcher la liquidation par le patron.
* 26,7% : des négociations directes entre patron et ouvriers pour obtenir un titre légal pour l'entreprise.
* 2% : conflits intenses et les ouvriers en appellent à l'intervention de l'Etat (Brukman, Zanon…)
Au total, 60% des cas sont réglés en moins d'un an : accords avec le patron, expropriations légales. L'expropriation légale est massivement le cas le plus fréquent.
Il s'agit d'exiger des Etats provinciaux ou de la municipalité de B.A qu'ils exproprient les biens et les cèdent à la coopérative en attendant la résolution des questions de propriété des moyens de production. La plupart du temps, une décision de justice accorde cette propriété ou fixe une location.
Il n'existe pas de structure nationale gouvernementale légale pour organiser les récupérations (c'est une revendication du MNER). Les structures provinciales ou municipales agissent au cas par cas.
Le 25 novembre 2004, la ville de B.A a approuvé le projet de loi d'expropriation définitive en faveur des E.r de la ville. En 2004, le gouvernement de la province de B.A a exproprié plusieurs établissements. Le gouverneur Filipe Sola a créé un Fonds Productif et une Direction du Plan de Récupération pour les entreprises en crise. Les deux organismes ainsi qu'un Fonds Financier sont rattachés au Ministère des affaires agricoles et de la production. Le MNER voudrait une loi du Congrès et 10 000 pesos pour chaque poste de travail.
Quelque cas
* Chilavert (voir plus haut)

* Commercio y Justicia (voir plus bas)

* Conforti
« Talleres Graficos Conforti » : début 2003, un an de salaires en retard. 1000 pesos par mois en 2001, les employés étaient passés à 150, 100, 50 pesos par semaine.
Le travail s'arrête totalement en mars 2003. Les ouvriers « n'occupent pas », ils viennent selon leurs anciens horaires. Le juge ne peut constater une occupation et, fin 2003, il légalise l'expropriation. Le slogan principal est « Gonzalo - le patron - hijo de puta, paga lo que debés » écrit en grandes lettres sur le mur de l'atelier. Depuis qu'ils sont en coopérative, les travailleurs ont effacé la seconde partie de la déclaration.

* Azden
Fabrication de chambres froides (marque Coventry) : accord avec le patron, location du site.
* Campichelo
Jusqu'en 1992, les ouvriers sont employés par l'Etat pour l'impression du Journal Officiel, puis privatisé sous contrat. Le passage à la coopérative fut négocié avec l'Etat qui loue les machines et le local à la coopérative.
* Coop Papelera
Industrie du papier, 40 employés. La patronne n'a pas fait d'obstacles. Utilisation des machines et des locaux avec autorisation de la justice. La dévaluation favorise l'activité de l'entreprise : vente à l'exportation.
* Crometal
Métallurgie, 24 employés. Occupée, puis évacuée en juin 2002. Les ouvriers s'enchaînent et empêchent l'enlèvement des machines. Expropriation légale en avril 2003, l'entreprise est confiée aux ouvriers qui ont deux ans pour payer. En 2003, ils ne se versent quasiment pas de salaires.
* A.I.M.
Distributeur de produits pharmaceutiques. Accord avec le patron pour emporter quelques ordinnateurs en paiement d'une partie des salaires dus. Les employés s'installent ailleurs pour fonctionner en coopérative. Ils deviennent créanciers de l'entreprise. Les salaires sont répartis en fonction des responsabilités (le cas est peu fréquent).
* Brukman
Textile. Réduction des salaires jusqu'à 20 pesos par semaine, à ce moment là (décembre 2001), un aller-retour en bus entre la banlieue et le centre-ville coûte 4 pesos.
« Pour nous le 18 décembre 2001, ce n'était pas une occupation d'usine (…) nous n'avions pas assez d'argent pour rentrer chez nous. Le patron promet d'aller chercher de l'argent pour payer le trajet et revenir travailler le lendemain. Nous avons attendu deux mois le retour du patron, nous sommes allées (le personnel est quasi exclusivement féminin) au syndicat, au Ministère du travail pour faire revenir le patron et qu'il nous offre une solution. Il n'est jamais revenu. Aussi nous avons décidé de travailler. Voilà comment ça a commencé, et nous avons fait un vrai bon boulot, nous avons bien travaillé. Nous avons même payé l'électricité, le patron avait une dette à la Compagnie. Nous avons payé la dette du patron. Nous avons payé l'eau et le gaz. Et ainsi nous avons travaillé. On a dit qu'ont avait brisé les machines. Cela n'a pas de sens. Comment aurions-nous mangé ? Ce dont a besoin un travailleur, c'est de travailler » (une ouvrière de Brukman)
Première expulsion, avril 2002 ; tentative de récupération (heurts très violents avec la police) le 21 avril 2002 ; deuxième expulsion, ? ; troisième expulsion, le 17 avril 2003 ; finalement récupération. Il semblerait qu'en 2004 le gouvernement de la Province de B.A a autorisé la récupération.
* Zanon
Céramique. Récupération fin 2002 / début 2003, violents affrontements autour de l'usine. 5000 personnes des différentes assemblées et MTD de Neuquèn défendent l'usine. Nouvelles menaces tout au long de 2004. L'usine tourne, embauche (entre autres des Mapuche), fait des bénéfices. Le 23 octobre 2006, le juge des faillites approuve la gestion ouvrière pour trois ans : « La présentation des bilans et des paiements à terme est impeccable, au-delà des espérances » (le juge). Les travailleurs de Zanon sont maintenant 466 (280 au départ). La solidarité des habitants de Neuquèn a été l'œuvre des femmes : école par école, maison par maison.
* Hotel Bauen
Occupé et récupéré par 40 employés le 21 mars 2001. La légalisation de la récupération est très conflictuelle à cause de la valeur de la propriété (hôtel de luxe en plein centre de B.A, avec pscine , solarium, etc.). Les employés sont un peu aidés par la municipalité pour le maintien en l'état du bâtiment. 2006, toujours pas de solution légale malgré un accord officieux mis en place par la municipalité de B.A. En 2006, l'hôtel fonctionne de façon aléatoire, mais 140 employés qui se versent 800 pesos par mois.
*Escuela Fischbach
L'école appartenait à une congrégation religieuse qui en août 2002 remet l'établissement au personnel (depuis 7 ans, les salaires n'étaient versés qu'en partie). Les salariés renoncent à leurs créances, en échange ils reçoivent le bâtiment pour 10 ans. Le personnel se payent son salaire par les cours comme avant, mais aussi par des cours du soir, et ils louent les locaux pour des réunions et des fêtes.
4) Tailles, secteurs, répartition géographique
« Les E.r ne sont pas celles de la plus grande importance productive » (rapport du Sénat de la Province de B.A)
Géographiquement :
Les E.R se situent majoritairement dans les aires de désindustrialisation des années 1990. En revanche le cordon industriel autour de la Panaméricaine (B.A - Mendoza) avec autour de B.A, les districts de San Isidro, Escobar, Pacheco, Pilar, où se concentrent les grandes entreprises capitalistes n'a pas été touché. (rapport du Sénat). Très peu également d'E.r dans les zones pétrolières de Salta, Tucuman (en revanche présence de forts MTD).
64% des E.r dans le grand B.A (20% dans B.A même) ; 16,1% dans la Province de Santa Fè ; 4,6% dans celle de Cordoba ; 15,3% ailleurs.
Par secteurs :
industriel 79%
services 18%
primaire 3% (dont coopératives de pêcheurs)

Dans le secteur industriel d'après un autre relevé (MNER) qui n'arrive qu'à 60,3% ( ?)
26% métallurgie
8% mécanique, électronique
8% réfrigération
6,9% agroalimentaire
5,7% imprimerie
5,7% transport
Par employés :
1 à 24 : 44%
25 à 49 : 27%
50 à 149 : 23%
plusde 150 : 6%
Les entreprises de moins de 50 salariés représentent 71% du total. La plus grande Yaguane (Frigorifico) à La Matanza employait 480 personnes au moment de la récupération, peut-être 600 en 2006.
Selon Murua (président du MNER), dans une déclaration de novembre 2004, les E.r l'ont été par seulement 25% du personnel au moment de l'évidence de la faillite ou de la disparition de l'entreprise. Que deviennent les 75% qui durant les restrictions ou les non-paiements de salaires, au moment de la fermeture, quittent l'entreprise ?
Par origine du capital
PME nationales : 92,9%
National concentré : 4,1%
Multinational : 0,6% (ce qui fait un cas)
Coopérative : 1,2%
Etatique : 1,2%
Un cas qui donne le ton : le journal Commercio y justicia

C'est un journal de la ville de Cordoba qui se vend par souscriptions à des professionnels, des patrons et des administrations. Fermeture en décembre 2001, avril 2002 formation de la coopérative (constitution autorisé par la justice). Le journal tombé à 1500 souscripteurs en 2001 parvient à 4000 fin 2004 (son plus haut niveau antérieur avait été de 3600). Avant 2002 : salaire 200 pesos ; 2004, 600 pesos.
Le journal travaille avec les tribunaux, l'Association des magistrats, l'Association des avocats, le Gouvernement provincial. Les lecteurs sont des petits patrons, avocats, administrations. La ligne : « Défense de l'économie réelle, de la petite et moyenne entreprise et des alternatives qui surgissent de la crise ».
5) Fonctionnement interne : direction, salaires, production, regroupements
D'abord le salaire et la « dignité »
Fonctionnement sous contrôle ouvrier : les assemblées, la recherche du consensus, rompre la hiérarchie interne, égalisation des salaires. Très peu d'E.r ne respectent pas ces deux dernières règles, même dans ce cas les écarts de salaires demeurent tès faibles et les fonction de « direction » sont limitées dans le temps et pas renouvelables.
Souvent, dans ces entreprises récupérées parce qu'en faillite, après des débuts difficiles, l'activité reprend, les salaires sont plus élevés qu'avant sans que le temps de travail soit plus important.
Comment une entreprise, récupérée par les employés alors qu'elle était, sous la direction du patron, en faillite, peut-elle s'en sortir ?
* l'entreprise a été « dégraissée » au cours de la faillite (cf. plus haut, déclaration de Murua),
* les dettes sont annulées,
* pas de rémunération du capital : « l'obligation de faire du profit est en réalité un obstacle pour l'entreprise » (un ouvrier de Chilavert),
* quelques subventions publiques,
* travail beaucoup plus efficace,
* meilleure utilisation et meilleur soin des machines et matières premières (mais il est difficile de savoir si un fonds de renouvellement des machines est constitué ?),
* écrasement des frais de gestion (« la gestion c'est facile, vous faites des aditions et des soustractions » - une ouvrière de Brukman -),
* disparition des salaires des cadres (majoritairement, ceux-ci ne prennent pas part aux récupérations). A Union y Fuerza (métallurgie), le propriétaire et 10 cadres touchaient ensemble 38 100 pesos par mois soit l'équivalent du salaire de 54 ouvriers à 705 pesos par mois,
* La dévaluation de 70% du peso a rendu la production intérieure compétitive et fermé les importations,
* dans beaucoup de cas : travail à façon (pas d'avance de capital).
Le travail à façon
Une économie mais aussi un grave problème dans les E.r pour leur mode de fonctionnement et un avantage momentanée qui peut à terme se retourner contre elles.
Le 15 février 2006, réunion organisée dans les locaux de Chilavert : « Eviter le travail à façon ». Présence de Brukman, Bauen, etc. mais aussi MTD Solano.
Beaucoup d'E.r ne fournissent que le travail. C'est une nécessité en l'absence de capital de roulement pour soutenir le cycle des approvisionnements en matières premières et matériaux. Le commanditaire fournit la matière première et récupère le produit fini, il fixe le prix de la main-d'œuvre et impose le rythme de production, il contrôle la chaîne de distribution. Pour les E.r, c'est une « perte de contrôle ». Bien sûr, au fur et à mesure que l'entreprise se stabilise, se constitue un petit fonds de roulement qui permet de combiner travail à façon et production propre.
Les rapports à l'extérieur
Ce rapport avec les luttes des autres secteurs de la société est fondamental, déterminant lors du procès de prise en main de l'entreprise avec :
les Assemblées de quartier,
les MTD,
les étudiants,
les autres E.r,
les producteurs agricoles.
Quelquefois la liaison persiste :
centres culturels
centres de santé
centres de formation
entraides financières.
Mais la liaison, généralement, tend à s'affaiblir avec la stabilisation et la légalisation de l'entreprise.
Les organisations regroupant les E.r
Le MNER (Movimiento Nacional de las Empresas Recuperadas)
Le mouvement regroupe 32% des E.r (IMPA, Chilavert, La Baskonia, etc.). Il développe un projet politique vers la formation d'un grand parti des travailleurs sur le modèle du P.T. brésilien. Aux élections de 2003, des membres du MNER, à « titre individuel », sont présents sur plusieurs listes et un de ses membres est élu à la mairie de B.A. Eduardo Murua (président du MNER) est député de la Province de B.A : « Si le MNER était au gouvernement ou au Parlement, on pourrait faire plus » (Murua).
Le but du Mouvement est de s'étendre en augmentant les activités productives, en réinvestissant. Le MNER a tenu un rôle important dans la rencontre de Caracas (Vénézuéla) -voir plus loin.
Le MNFR (Movimiento Nacional de las Fabricas Recuperadas)
Le mouvement regroupe 22% des E.r et les coopératives traditionnelles déjà anciennes, il se veut un mouvement strictement entrepreneurial.
46% des E.r ne sont dans aucun regroupement dont celles qui sont pour « l'étatisation sous contrôle ouvrier » (Zanon, Brukman, Clinica Junin). Ces entreprises « pour l'étatisation » ont une forte liaison avec les partis de gauche.
Le projet, surtout défendu par les trotskistes, consiste à vouloir orienter les excédents vers la « communauté » : éducation, santé. Il s'agit de mieux préparer les conditions pour une « transition vers une économie socialiste ». Dans l'optique de l'étatisation, rester une coopérative, c'est rester une petite entreprise soumise aux grandes : « auto-exploitation » pour résister, « réapparition d'une mentalité de petits propriétaires », « dilution de la conscience de classe ». Il faut « exproprier la classe capitaliste par l'étatisation », mais l'usine demeure sous « contrôle ouvrier ». L'étatisation et le « contrôle ouvrier » s'inscrivent dans le cadre de l'horizontalité, mais elle cherche à intégrer celle-ci dans une perspective de prise du pouvoir (tout le mouvement des entreprises récupérées parle de « Pouvoir ouvrier »). Les coopératives ne veulent pas « confier la propriété à l'Etat bourgeois ». Ce à quoi les trotskistes répondent que dans la pratique il n'y a aucune différence entre « l'entreprise nationalisée sous contrôle ouvrier » et les coopératives ; la différence est dans la « conscience de la lutte pour le socialisme ». Zanon, longtemps fer de lance de « l'étatisation sous contrôle ouvrier », est devenue coopérative avec le règlement judiciaire de son conflit.
Au-delà de toutes ces divergences, pour tous les ouvriers, il s'agit de sauver leur fuente de trabajo (source de travail) et de revenus.
6) Problèmes et perspectives
Formalisation des limites


Le discours tenu par et sur les E.r récupérées découle de leur origine et de leurs caractéristiques mêmes
* Contre le « neolibéralisme » et la « globalisation ».
* Le travail humain est plus important que le capital.
* La condition de citoyen ne se réduit pas au vote.
* Contre le « grand capital ».
« Le système est juste parce que le résultat reste à ceux qui produisent. Travailler beaucoup ce n'est pas s'auto-exploiter. On ne peut pas se soustraire à la logique économique, mais nous avons le luxe de faire du travail gratis et de faire ce que nous décidons en tant que travailleur. » (des travailleurs de Commercio y Justicia).
Pour le MNER : « Il est impossible d'aller de l'avant uniquement à partir du mouvement lui-même. Il s'agit de créer une société démocratique avec une juste répartition des richesses, où les travailleurs récupèrent le protagonismo des années 50 et 60 et que la masse salariale représente la moitié du PIB. Nous n'avons pas encore la force, ni la capacité pour construire un parti politique, mais nous rêvons qu'avec le temps les travailleurs puissent confluer dans une expression majoritaire du style du Parti des Travailleurs (P.T.) au Brésil » (Abelli, dirigeant du MNER, décembre 2003).
La réaction de l'Etat


Les ouvriers sont restés des ouvriers, les entreprises des entreprises, les marchandises des marchandises, etc. (l'autogestion généralisée ayant même « aboli l'Etat et la domination de la classe capitaliste » ne serait toujours que la gestion des entreprises - de toutes les entreprises - et de leur liaison, de leurs échanges, d'où renaîtraient la valeur et l'Etat).
C'est sur quoi la classe capitaliste et l'Etat argentin peuvent bâtir leur réaction.
* février 2002, stabilisation du cycle des dévaluations. Réduction de l'inflation.
* Mise en place et contrôle (affrontement avec les MTD et mouvements piqueteros à ce sujet) de toutes sortes de plan de secours. Le système de distribution enrôle parfois des organisations piqueteras, renaissance du clientélisme.
* Solution progressive à la confiscation des dépôts bancaires.
* Lois d'expropriation en faveur des E.r.
* Processus électoral qui ramène les gens aux urnes.
* Intégration des organisations les plus modérées et recherche de concertation avec les plus radicales. Marginalisation et répression des irréductibles.
* La CTA, jeune syndicat « contestataire » rentre dans le jeu de la réorganisation sociale.
* Les Assemblées populaires deviennent des organisations permanentes structurées (activités de formation, réfectoire, santé, culture) et souvent disparaissent.
* Retour au discours et à une pratique national-populiste par lesquels passe la réorganisation de l'Etat par la bourgeoisie.

L'Etat sait jouer sur une contradiction interne du mouvement entre la préservation de l'autonomie comme objectif principal et la conséquence qui est, dans la mesure même de la réussite de chaque mouvement, de se désintéresser de la lutte comme un tout. Lutte comme un tout qui était pourtant la condition de réussite de chaque lutte. Cette contradiction interne est l'intérêt théorique principal de ces luttes y compris les E.r.
La Commission de réforme de l'Etat du Sénat de la Province de B.A déclare : « Chercher des solutions aux problèmes qui frappent notre pays (…) Impulser des politiques conte l'inversion financiaro-spéculative au détriment de la production. (…) Contre les importations massives qui ont provoqué une destruction de l'appareil productif national. » (2004).
Ce discours est redoublé au niveau international. Les 27, 28, 29 octobre 2005 a eu lieu à Caracas la « Première rencontre latinoaméricaine des E.r ». Le 21 septembre 2005, la réunion décidant des participants argentins se tient à Chilavert présidée par Eduardo Murua. La réunion de Caracas réunit 263 E.r venues de 8 pays.
Chavez : « Cette expérience est l'âme de l'Amérique latine, le signal d'une nouvelle ère dans laquelle le capitalisme ne fixe plus les règles économiques, sociales et culturelles. Je considère qu'elle symbolise le contraire de l'Alca. (…) Dire non à la production capitaliste et dire oui à la production socialiste ».
La délégation argentine (300 personnes sur les 500 non-vénézuéliennes) est menée par Murua qui est devenu l'intermédiaire, l'interlocuteur entre les E.r et le gouvernement vénézuélien (peut-on savoir si le Vénézuéla fournit des produits pétroliers à des prix avantageux aux E.r argentines ?)
Une dynamique ?


« En Argentine, le problème est que nous n'avons pas de politiques en direction des E.r (…) Nous n'avons fait qu'arracher des expropriations (souligné par moi), mais il n'y a pas de politique claire, sinon nous serions 200 000 employés des E.r au lieu de 14 000 que nous sommes. » (Murua).
La lutte, de par son contenu même, devient système par la stabilisation de son résultat qui se détache en résultat particulier du processus général qui l'a produit et dans lequel sa particularité était objectivement contestée. « A Chilavert, quand des gars viennent nous voir pour former une coopérative et produire, je leur demande s'ils ont occupé et résisté, s'ils ne l'ont pas fait, je me dis que ces gars veulent juste être des patrons. » (un ouvrier de Chilavert). « Nous nous constituons en coopératives mais nous ne sommes pas des coopérateurs » disaient les travailleurs. L'allure subversive de ces expériences disparaît de par leur propre mouvement qui les détache des caractéristiques de la lutte multiple où elles s'originent. La subversion de cette lutte multiple résidait dans le fait que la lutte de chaque secteur particulier de la société pouvait être même conflictuellement la contrainte pour chacun de dépasser le cadre particulier de sa lutte y compris le cadre de l'entreprise qui est en soi une détermination du mode de production capitaliste. Dans le processus de récupération pouvait se trouver, en fait, contester le résultat auxquelles elles aspiraient.
Tout comme le processus de récupération des entreprises outrepasse le cadre de l'entreprise et peut contenir la remise en cause de celui-ci, tout comme il se fige dans un résultat qui contredit la dynamique qui l'a produit, ainsi, à l'intérieur de l'auto-organisation, la mise en avant de la subjectivité et de l'interindividualité (inséparable de la production, le contenu et le but principal de celle-ci est, momentanément, les rapports eux-mêmes entre les personnes) s'opposent au cadre même de l'auto-organisation qui la définit et lui impose ses règles parce que ce sont, en fait, les siennes propres. Le processus de récupération montre que l'activité dans l'usine récupérée doit contredire ce processus pour s'y enfermer. Dans la lutte qui accompagne la récupération, la contestation du procès de travail ne peut pas ne pas effleurer son indissociable unité avec le fait qu'il est procès de valorisation (division du travail, question de la coopération, objectivation de la hiérarchie) et la contestation des modalités de la production physique du produit, le fait qu'il est produit ainsi parce qu'il est marchandise.
Le processus de récupération inclut que l'usine récupérée n'est pas seule, qu'elle est dans un tout. Production, distribution posent des problèmes qui ne peuvent se régler dans les catégories qui définissent strictement la condition prolétarienne et sa reproduction sans être le renversement de la lutte qui avait mené à la récupération.
La lutte qui mène à l'usine récupérée s'inscrit dans un mouvement social plus ample qui ne peut se généraliser de façon homothétique comme juxtaposition de sphères également autogérées sans que cette autogestion soit la contradiction de ces sphères entre elles. Sans que le fait d'être gérées particulièrement pour ce qu'elles sont soit la limite même de leur généralisation. La généralisation est à la fois leur mouvement nécessaire et pose leur existence de sphères particulières comme la limite et la possibilité du conflit entre elles. « Aller plus loin », à partir de la situation que l'autogestion de ces sphères pose, c'est rompre le cadre de l'entreprise, de l'échange, du travail et du chômage, et cela est une possibilité dans le processus de récupération. Un dépassement de ce qui est auto-organisable, c'est-à-dire la situation antérieure. Soit il y a généralisation mais alors il y a abolition de cela même qui est auto-organisable, soit il y a auto-organisation, mais alors la généralisation est un rêve. L'auto-organisation, non dépassée devient un enfermement.
« L'auto-organisation est le premier acte de la révolution, la suite s'effectue contre elle », c'est exact, mais l'auto-organisation peut également être le retour à la normale d'une lutte pouvant contenir son dépassement.
Le problème est en quelque sorte dans la « réussite » des E.r. A la période de « l'audace et de la volonté collective » succède une période du « marché et de la compétence ». D'autant plus que, dans le contexte politique depuis 2003, il n'y a pas d'oppositions des gouvernements locaux ni du gouvernement national à ces « expériences ». Les coopératives reconnaissent que c'est un procès objectif de ne pouvoir s'isoler des lois du marché. Les risques de la réussite : les liens de solidarité s'affaiblissent, domination d'une logique productiviste et gestionnaire, les Assemblées se font de plus en plus éloignées, la prise de décision est déléguée, les différences de fonctions et de salaires réapparaissent, désintérêt pour l'extérieur.
L'autogestion du début des années 2000 en Argentine n'est plus celle des années 70, la substitution de l'horizontalité à la verticalité signifie la caducité du projet général de la libération du travail comme société et nouveau pouvoir. Les manifestations actuelles de l'autonomie sont de façon massive seulement la confirmation de la classe comme classe du mode de production capitaliste (y compris dans les MTD). Les usines récupérées seront des usines capitalistes quelque soient ceux qui les dirigent.

Actuellement, la plupart des entreprises récupérées ont stabilisé leur situation, elles connaissent une bonne continuité de la production, un affermissement de la chaîne d'approvisionnement et de distribution et un niveau de ventes satisfaisant, un niveau correct du salaire et des temps de travail. Cette situation coïncide avec la fin de l'expansion du nombre des entreprises récupérées. L'étape qui s'achève est celle de la relation nécessaire, dans la lutte avec les autres mouvements. C'était dans cette relation externe, sans laquelle aucune occupation n'aurait réussi que se situe la dynamique, une dynamique contradictoire où le rapport à l'autre peut faire apparaître ce que l'on est soi-même, son auto-organisation en tant que telle, dans la catégorie qui est la sienne, comme une limite, un obstacle à la lutte, quelque chose à dépasser.
Autogestion piége à cons ?
Lors de la réunion publique de Marseille jusqu’à 50 personnes ont discuté du mouvement contre le CPE, des « émeutes de banlieue » ainsi qu’autour de la présentation du reportage sur l’entreprise récupérée « Chilavert » en Argentine
La discussion sur le mouvement contre le CPE et les « émeutes de banlieues » a eu du mal a démarrer et une participante a attribué cette difficulté à un phénomène de « zapping » très répandu actuellement qui fait disparaître les événements de la conscience aussitôt que finis.
On avait relevé sur le moment cette disparition immédiate « comme on éteint la lumière » (cf. sur ce site : « Un mouvement vainqueur sans victoire ») mais elle a été contestée par un copain de Paris qui s’est très investi dans le mouvement (AG en lutte entre autres) en évoquant des suites dans les lycées de banlieue, suites qui on été occultées par la presse.
Cette apparente évanescence des luttes a donné lieu à une discussion qui s’est focalisée sur la disparition de la mémoire des luttes de classe, et sur la nécessité ou pas d’avoir cette mémoire et (C‘est du moins la conséquence que je tire) la nécessité d’avoir une analyse de ce qu’est l’exploitation capitaliste pour lutter contre elle. Il semble que ces conceptions sont la marque d’une grande difficulté parmi nous, à intégrer complètement la fin du mouvement ouvrier et du programme d’affirmation du travail, tant comme pratique que comme corpus théorique. Les disparitions du « socialisme réel » et du stalinisme, ont été reçues positivement par tous ceux qui sont dans la sphère des idées issues de l’anarchisme et de l’ultra-gauche, mais la disparition par la même occasion de la totalité des courants du mouvement ouvrier et de la connaissance de leurs corpus théoriques n’arrivent pas à être vraiment intégrées. L’impossibilité de la reconstitution d’un mouvement ouvrier et/ou révolutionnaire qui serait débarrassé de son histoire sociale-démocrate et stalinienne est encore moins intégrable pour beaucoup d’entre nous.
Cette question de la connaissance (la notion de conscience n’a pas été évoquée mais planait évidemment) des luttes du passé, et de l’impossibilité pour les ex-soixante-huitards de transmettre leurs expériences, a glissé vers un éducationnisme ce qui confirme cette difficulté à acter la fin définitive du mouvement ouvrier.
Le paradoxe de ces discussions c’est que les raisons de la projection du film du Chilavert ont été assez mal comprises, puisque plusieurs participants ont dit que ce document aurait pu être présenté par des gauchistes faisant l’apologie de l’autogestion. Cette critique implique une vision normative de la révolution s’énonçant ainsi :
« Puisqu’il est établi entre nous que la révolution ne saurait être la gestion des entreprises par les travailleurs quel intérêt y aurait-il à en connaître le détail et à entendre ces travailleurs se féliciter de travailler ‘à leur compte’ ? ».
Cette critique est en effet paradoxale. On veut des luttes « radicales » qui dépassent le capital ou au moins qui l’affrontent sans concession, sans le prendre en charge, mais par ailleurs on voudrait un mouvement dont les participants connaissent l’histoire du mouvement ouvrier et l’analyse théorique de l’exploitation, c’est à dire qu’on veut des militants ouvriers qui ne pourraient qu’affirmer le travail. C’est toute la question du mouvement de communisation comme dépassement du capital et des classes qui est posée là, la question des luttes de classe commençant dans l’auto-organisastion pour la dépasser au travers d’antagonismes aigus.
Les luttes de classes de ce cycle portent la révolution comme communisation, abolition de toutes les classes, mais elles la portent telles quelles sont, comme luttes de classe et c’est cela même qui est leur limite. Si les prolétaires s’emparent des entreprises ce n’est pas « pour faire le communisme » mais pour défendre leur reproduction immédiate. Les projets de réorganisation de la société sur la base du travail (Le socialisme) ont été très vagues en Argentine même si les termes de « pouvoir ouvrier » ont circulé. Aucune possibilité réelle de révolution programmatique n’existe plus (depuis très longtemps) il faut donc appréhender ces prises en mains d’entreprises dans leur dynamique qui peut amener à leur dépassement. Il nous faut savoir que ce dépassement aura comme sa médiation l’entrée en crise de l’économie, comme rapport capitaliste d’exploitation dans sa reproduction. En Argentine il y avait crise profonde de l’économie mais c’était en Argentine et pas ailleurs ! La révolution ne peut être que mondiale, dans et contre une crise mondiale du capital en aggravation permanente. Nos références de luttes de classe récentes « les mouvements sociaux » ou même plus anciennes ne sont pas à l’échelle de la dimension de la communisation.
Cette réunion a fait se déplacer beaucoup de personnes, relativement à notre audience, Meeting doit commencer à être un peu connu, et semble poser une perspective qui correspond aux questions qui se posent dans le courant qui s’oppose à la démocratie radicale. Il est normal que face à tout ce qui peut être rattaché à celle-ci ou à l’ex-socialisme, nous ayons d’abord une attitude critique négative - que j’appelle normative- mais il nous faut intégrer que la communisation est un dépassement, qu’elle devra s’opposer à ses propres formes initiales, même si déjà dans les formes actuelles on peut saisir les lignes de brisures à venir.
Il ne nous a pas été possible, au moment de la projection du film, de faire connaître la façon dont on peut voir la dynamique dans laquelle cette récupération se trouvait. En voici des éléments importants :

Citation : « En Argentine, le problème est que nous n’avons pas de politiques en direction des E.r (...) Nous n’avons fait qu’arracher des expropriations (souligné par moi), mais il n’y a pas de politique claire, sinon nous serions 200 000 employés des E.r au lieu de 14 000 que nous sommes. » (Murua).
La lutte, de par son contenu même, devient système par la stabilisation de son résultat qui se détache en résultat particulier du processus général qui l’a produit et dans lequel sa particularité était objectivement contestée. « A Chilavert, quand des gars viennent nous voir pour former une coopérative et produire, je leur demande s’ils ont occupé et résisté, s’ils ne l’ont pas fait, je me dis que ces gars veulent juste être des patrons. » (Un ouvrier de Chilavert). « Nous nous constituons en coopératives mais nous ne sommes pas des coopérateurs » disaient les travailleurs.
Le processus de récupération des entreprises outrepasse le cadre de l’entreprise et peut contenir la remise en cause de celui-ci, tout comme il se fige dans un résultat qui contredit la dynamique qui l’a produit, ainsi, à l’intérieur de l’auto-organisation, la mise en avant de la subjectivité et de l’interindividualité (inséparable de la production, le contenu et le but principal de celle-ci est, momentanément, les rapports eux-mêmes entre les personnes) s’opposent au cadre même de l’auto-organisation qui la définit et lui impose ses règles parce que ce sont, en fait, les siennes propres.
Le processus de récupération inclut que l’usine récupérée n’est pas seule, qu’elle est dans un tout. Production, distribution posent des problèmes qui ne peuvent se régler dans les catégories qui définissent strictement la condition prolétarienne et sa reproduction sans être le renversement de la lutte qui avait mené à la récupération.
La généralisation est à la fois leur mouvement nécessaire et pose leur existence de sphères particulières comme la limite et la possibilité du conflit entre elles. « Aller plus loin », à partir de la situation que l’autogestion de ces sphères pose, c’est rompre le cadre de l’entreprise, de l’échange, du travail et du chômage, et cela est une possibilité dans le processus de récupération. Un dépassement de ce qui est auto-organisable, c’est-à-dire la situation antérieure. Soit il y a généralisation mais alors il y a abolition de cela même qui est auto-organisable, soit il y a auto-organisation, mais alors la généralisation est un rêve. L’auto-organisation, non dépassée devient un enfermement.
« L’auto-organisation est le premier acte de la révolution, la suite s’effectue contre elle », c’est exact, mais l’auto-organisation peut également être le retour à la normale d’une lutte pouvant contenir son dépassement
Tempus Fugit
Dans une petite chronique précédente « L’autogestion, piège à cons » je constatais que lors de la rencontre de Marseille, « les raisons de la projection du film du Chilavert ont été assez mal comprises, puisque plusieurs participants ont dit que ce document aurait pu être présenté par des gauchistes faisant l’apologie de l’autogestion. Cette critique implique une vision normative de la révolution s’énonçant ainsi : « Puisqu’il est établi entre nous que la révolution ne saurait être la gestion des entreprises par les travailleurs quel intérêt y aurait-il à en connaître le détail et à entendre ces travailleurs se féliciter de travailler ‘à leur compte’ ? »
Cette condamnation de l’autogestion de ces entreprises récupérées dans la situation de l’Argentine dans ce moment là précis, je la qualifie de « normative » car ne prenant pas en compte la situation d’ensemble de la lutte des classes dans le cadre d’une crise catastrophique – locale du point de vue du capital mondial, et c’est sa limite absolue- mettant l’Etat en grandes difficultés ; cette condamnation de l’autogestion fixe une norme au processus révolutionnaire elle le nie comme processus. C’est toujours la dynamique d’ensemble de la lutte de classe qui est déterminante et l’extension du mouvement des récupération aurait été le dépassement des récupérations, le dépassement de l’autogestion l’enclenchement du mouvement d’abolition du capital et de classes, la communisation, ce n’aurait pas été la transcroissance de l’autogestion mais son dépassement produit dans la crise révolutionnaire générale. Il ne s’agit pas de dire que la révolution a manqué avoir lieu mais de s’intéresser, de se lier au moins théoriquement à ces luttes d’expropriations ; ces luttes que seront prises dans les conflits de leurs dépassement dans le mouvement de communisation contre une dimension incontournable de socialisation potentiellement porteuse de contre-révolution.
Il se trouve que sort maintenant le film « Lip l’imagination au pouvoir » cette sortie nous est vantée ainsi dans le petit journal de présentation :
« Lip est resté dans la mémoire de ceux qui ont milité dans l’après 68 comme un sommet, certes, mais surtout comme l’affaire de chacun. Qui parmi ceux qui ont vécu cette période, ne porte pas en lui un petit bout de Lip, un lambeau de mémoire en éveil, sa façon à lui d’avoir vécu le conflit ? Lip on y est tous un peu pour quelque chose. Qu’on soit d’ici ou de là, on a fait des grèves de soutient, collé des affiches, diffusé le journal Lip-unité, participé à des galas, vendu des montres, on est allé à Besançon visiter l’usine, on a fait la manif monstre sous la pluie, tenté de boycotter la banque qui étranglait Lip, on a diffusé des films, des casettes, des chansons, fait des meetings, on est allé sur le Larzac, on a encouragé d’autre travailleurs à imiter les Lips… »
La critique de l’autogestion a été faite radicalement au sein du courant qui promeut la communisation au moment même où l’autogestion a fait irruption dans les perspectives révolutionnaires il y a trente ans et c’est cette critique que nous avons entendue énoncer de manière intemporelle à cette réunion et l’occasion est bonne pour la republier.
Le texte qui suit est la reproduction de la deuxième partie de l’analyse parue dans le N° 3 de la revue Négation en 1974, sous le titre « Lip et la contre-révolution autogestionnaire ». Dans ses limites, qui sont celles de la théorie de l’autonégation du prolétariat, cette analyse a le double mérite d’avoir été faite à chaud et de n’être pas trop normative. Ses fondements sont exposés dans « le Prolétariat comme destructeur du travail » reproduit dans l’anthologie Rupture dans la théorie de la révolution - Textes 1965-1975 parue aux éditions Senonevero. On peut aussi lire la présentation générale des textes, « La Production de la rupture », sur le site de L’Angle mort.

LE « CAS » LIP

« Ce socialisme ne consistera pas à permettre à l’ou- vrier de sortir de l’usine avec une paire de chaussures en bandoulière ; et ceci, non parce qu’elles auraient été volées au patron, mais parce que cela représenterait un système ridiculement lent et lourd de distribution des chaussures à tous. » (Bordiga, Propriété et Capital)
Des ouvriers licenciés s’assurant eux-mêmes leur salaire grâce à la vente de la marchandise produite sous leur propre direction, le geste était spectaculaire et leur valut d’ailleurs la célébrité. La lutte des ouvriers de Lip portant atteinte au droit de propriété sur les moyens de production et tendant à la réappropriation du produit par les producteurs semblait renouer avec un mouvement qui devait faire passer la direction de l’appareil social de production aux mains de la classe ouvrière. Or cette perspective était le propre du mouvement ouvrier, produit d’une époque de la lutte de classes où le capital ne dominait que formellement le procès de travail et la société.
Si la lutte des ouvriers de Lip a pu s’inscrire initialement comme manifestation du mouvement ouvrier, c’est parce qu’elle a été déterminée, dans le cadre de l’entreprise Lip, par des rapports sociaux entre le capital et les prolétaires largement identiques à ceux qui ont produit le mouvement ouvrier. Mais le cadre plus vaste de la société capitaliste nationale et internationale a aussi conféré à cette lutte son actualité : la propriété personnelle des moyens de production est devenue aujourd’hui une entrave à la propriété capitaliste qui n’a plus besoin de propriétaires, mais de gestionnaires. Aussi l’actualité de la lutte des ouvriers de Lip ne tient-elle pas à la tendance à la réappropriation, mais bien plutôt à la tendance à la gestion du capital par les ouvriers eux-mêmes : Lip est devenue une foire à l’autogestion. Ceci, d’ailleurs, sans intention délibérée des travailleurs de Lip qui demandaient seulement un patron capable d’assurer leur survie.
Lip : une manufacture
à l’époque de la domination réelle du capital

Le conflit Lip s’est produit dans un secteur (l’horlogerie) où la domination du capital ne s’est pas encore parachevée en domination réelle. Plus exactement, la domination réelle du capital sur l’ensemble de la société n’y a pas encore promu le procès de travail spécifiquement capitaliste.
La soumission formelle précède historiquement la soumission réelle. Mais dans certaines branches de la production, « cette dernière forme qui est la plus développée peut constituer à son tour la base pour l’introduction de la première » (Marx, Un chapitre inédit du Capital, éd. 10/18, p 201).
Dans la production horlogère, la forme de la production capitaliste correspondant à la soumission réelle du travail au capital s’empare d’abord de la production des pièces détachées : cette production est assurée par des machines-outils servies par des O.S. Cette partie de la production à haut degré de productivité a permis d’introduire la forme capitaliste dans la production des montres, sur le mode de la domination formelle du capital sur le procès de travail de montage des montres, dans le cadre d’une manufacture. (Avant la manufacture, le montage des montres se faisait dans le cadre d’un mode de production artisanal, par les artisans horlogers du Jura et de la Franche-Comté, « région de tradition horlogère ».) Le mode de production capitaliste s’emparant du montage des montres, la domination est d’abord formelle : les procédés techniques à ce niveau diffèrent peu de ce qu’ils étaient dans le mode de production artisanal. Le montage des montres pourra se poursuivre même après que les ouvriers auront été expulsés de l’usine : c’est dire l’importance du travail humain à ce stade de la fabrication. La manufacture repose sur le travail qualifié des ouvriers, et c’est bien parce que Lip est la dernière manufacture horlogère que sa fermeture pose un grave problème d’emploi : les travailleurs de Lip « ne pourront jamais retrouver un travail correspondant à leur qualification » (Lip, dossier d’information publié par la Commission Popularisation des travailleurs de Lip, p 9).
De plus, la production manufacturière repose sur une division du travail peu poussée : elle comporte la fabrication des matériels nécessaires à la fabrication complète d’une montre (c’est le fameux département des fabrications mécaniques).
En définitive, le capital Lip, opérant sur une échelle trop restreinte, incorpore au produit une quantité de travail excédant la moyenne sociale. Les grands producteurs américains et japonais produisent à l’échelle de la production de masse : la dimension de leurs capitaux permet de compenser la baisse du taux de profit, engendrée par l’élévation de la composition organique, par la masse du profit et les superprofits, car leur productivité plus grande fait jouer la péréquation du taux de profit en leur faveur. Dès lors, la domination de la société à l’échelle nationale et internationale se faisant sur le mode réel, une crise de maturation devait affecter le capital Lip, dont la forme de domination sur le travail était archaïque, s’exprimant dans le cadre de la production manufacturière : Lip doit disparaître en tant que capital indépendant et en tant que manufacture.
Or, autre trait archaïque, le capital Lip était la propriété d’une personne physique : Fred Lip. En tant que propriétaire de son capital, il tenta de s’opposer ou tout au moins de retarder la crise de maturation qui nécessitait sa dépossession. Il tenta de rationaliser sa production en introduisant une certaine taylorisation du montage des montres et de diversifier ses activités en créant un secteur machines-outils et un secteur équipement militaire. Ces essais de rentabilisation de la manufacture n’étaient que des palliatifs. Ce n’est pas comme on l’a dit parce qu’il était fantasque et brouillon qu’il a fait des fautes de gestion, c’est parce que la seule gestion conséquente était d’accepter l’intégration de son capital dans un ensemble plus vaste et l’abandon de la production manufacturière. Il n’a eu que le tort de vouloir éterniser l’indépendance de son capital, et pour cela il lui a fallu trouver des palliatifs, que l’on a baptisés « fautes de gestion » (ce qui montre bien le caractère ambivalent du conflit Lip, conflit retardataire au sein d’une situation avancée). Ces fameuses fautes de gestion n’étaient dues qu’au réflexe de défense du propriétaire devant la menace de sa dépossession.
L’accession à la domination réelle s’accompagne de la dissolution de la propriété personnelle du capital. C’est entre autres parce que la société capitaliste française est en train d’achever cette mutation que le cas Lip a pris une telle résonance à tous les niveaux de la société. Au cours du conflit, on a pu voir certains représentants du capital et les syndicats faire la critique de la propriété personnelle, à l’abri de laquelle et pour la défense de laquelle peuvent être commises des fautes de gestion dont ils soulignaient les conséquences sociales : cf Syndicalisme Hebdo (C.F.D.T.) : « Le droit actuel est le protecteur tout-puissant de la propriété privée des moyens de production. Entre les patrons, qui ne trouvent pas leurs profits assez élevés, et les travailleurs, qui risquent de se retrouver jetés à la rue, le droit tranche en fonction des premiers. » (cité par Le Monde du 9 août 1973)
« Les salariés ne doivent pas supporter les risques financiers de l’échec d’une gestion. » (Ceyrac, cité par Le Monde, 21 septembre 1973)
« Les fautes de gestion sont souvent payées à retardement par ceux qui ne les ont pas commises … Il n’est pas tolérable qu’on puisse mener une entreprise à sa perte, s’en retirer à temps, et couler des jours tranquilles quand des centaines de salariés sont menacés de chômage. » (L’Expansion, septembre 1973, p 100)
Aussi pour remédier à cette inadéquation, le gouvernement a fait voter une loi garantissant les droits des salariés en cas de faillite ; et les autorités locales se préoccupaient à l’époque de la situation des commerçants bisontins devant la disparition de 1300 salaires et de celle de nombreux sous-traitants.
On sait que Fred Lip n’a pas évité la perte de contrôle progressive de son capital : Ébauches S.A. prend 33% des actions en 1967, 43% en 1970, la majorité en 1973. Cette pénétration progressive d’Ébauches S.A. devait trouver naturellement son achèvement dans la transformation de la production horlogère, de manufacture fabriquant la totalité de ses matériels et pièces détachées, en atelier de montage alimenté en pièces détachées par les autres unités d’Ébauches S.A., réalisant ainsi une plus grande division du travail inter-entreprises.
Dans cette optique, il fallait licencier la force de travail surnuméraire : de 866 personnes, le personnel horlogerie devait passer à 620 (cf document 3, plan Ébauches S.A. du 8 juin 1973, in Lip 73, Seuil). Le plan Giraud avait retenu le même chiffre dans le secteur horlogerie ; mais il prévoyait la création d’un secteur de fabrication de boitiers, permettant de ramener à un niveau plus acceptable, pour les ouvriers en lutte, le nombre des licenciements. En cela, il se trompait, comme devait le prouver le rejet des accords de Dijon.
Mais Giraud était également désavoué par le patronat, et si les ouvriers avaient accepté son plan, on peut se demander s’il aurait obtenu les moyens de financement nécessaires. Le patronat reprochait à Giraud ses trop grandes concessions à la force de travail : « "M. Giraud est en train de nous bâtir un monstre", déclare une haute personnalité officielle intéressée de près au règlement de l’affaire Lip. » (Le Monde, 22 septembre 1973) ; « "Seule une réorganisation totale peut remettre à Lip à égalité de coût de production, donc de chances commerciales. Or l’on est déjà sûr que ce grand nettoyage n’aura pas lieu.", assure un horloger de Besançon. » (Le Monde, 22 septembre 1973). À la veille des accords de Dijon, la mise en garde de François Ceyrac était claire : « Il faut que le chef d’entreprise garde sa liberté dans le domaine de l’emploi. » (Le Monde, 7 octobre 1973)
Le plan Giraud souffrait d’un autre défaut aux yeux du patronat : il prétendait pouvoir se passer d’Ébauches S.A. Or celui-ci est le plus gros producteur européen de pièces détachées d’horlogerie, si bien que sa participation à Palente est de loin la solution la plus rentable ; en outre, c’était le principal créancier de Lip.
Rappelons que les dettes de Lip s’établissaient comme suit : 30 millions à Ébauches S.A. ; 15 millions aux fournisseurs (bracelets, boîtiers) ; 10 millions d’emprunts bancaires (Le Monde, 14 août). Se passer d’Ébauches S.A. signifiait donc lui rembourser ses dettes, et le plan Giraud avait donc besoin d’un financement minimum de 40 à 50 millions. Un tel handicap financier, conjointement à une structure productive où la force de travail était trop nombreuse : le projet était voué à la faillite.
Le plan Interfinexa de novembre 73 souffrait du même handicap financier. Son financement était de 40 millions, car il voulait se passer lui aussi d’Ébauches S.A. et faire appel à l’horlogerie française (Le Monde du 23 novembre 73). La Société Générale a refusé de financer ce plan, et il faut être le sieur Rocard pour croire ou dire que ce refus a été motivé par des raisons politiques.
Le plan Interfinexa-Bidegain-Neuchwander, qui a été adopté par le patronat et que les ouvriers ont finalement été contraints d’accepter, faute d’autre issue, présente, lui, un financement de 10 millions de capitaux privés et de 15 millions d’aide d’État (Le Monde, 2 février 74) auquel il faut ajouter 2 millions de reliquat des ventes sauvages !
Ce plan marque la réintégration d’Ébauches S.A. en tant que protagoniste de l’affaire, d’où économie de financement et perspective de rentabilisation accrue : le nouveau capital va opérer sur une échelle double de la précédente : Neuchwander précise que l’objectif est de fabriquer un million de montres par an, alors que la manufacture n’en produisait pas 500 000 … (cité par Le Figaro, 7 février 74). C’est la solution de la crise de maturation par l’accession de la production horlogère de Lip à la domination réelle.
C’est aussi la solution, dans le sens des intérêts du capital, de la contradiction interne à la revendication des ouvriers de Lip ; ils voulaient à la fois une bonne gestion du capital, les mettant à l’abri des licenciements, laquelle ne pouvait être que l’accession du capital Lip à la domination réelle, ce qui signifiait le licenciement de la force de travail excédentaire. Le plan Neuchwander-Bidegain « concilie » effectivement les deux pôles de la contradiction en subordonnant la réintégration plus ou moins complète des ouvriers à la bonne marche de la nouvelle entreprise.
L’autre revendication, le non-démantèlement, a trouvé elle aussi sa solution dans le sens des intérêts du capital. Le secteur machines-outils d’Ornans est indépendant depuis novembre 73 et, à Palente, l’horlogerie et les équipements militaires sont coiffés par une société holding, structure de mise en commun des capitaux et profits, qui ne laisse subsister aucun lien technique dans le domaine de la production.
On ne peut terminer ce chapitre sans faire remarquer que la Société Européenne de Développement horloger et mécanique comprend principalement dans son conseil d’administration les représentants de capitaux français tels que BSN, Rhône-Poulenc, Sommer, opérant dans les secteurs de la chimie et de la pétrochimie : nous avons vu au chapitre précédent la place et la signification qui reviennent à ces secteurs dans le cadre de la domination réelle du capital.
Le mouvement ouvrier chez Lip
« La revendication socialiste classique consiste dans l’abolition du salariat. Seule l’abolition du salariat comporte celle du capitalisme. Ne pouvant abolir le salariat dans le sens où l’on rendrait au travailleur la physionomie absurde et rétrograde de vendeur de son produit, le socialisme revendique dès sa formation l’abolition de l’écono- mie de marché. » (Bordiga, Propriété et Capital)
Quels qu’aient été ses développements ultérieurs, l’origine du conflit de Lip est indiscutablement prolétarienne en ce sens que l’impossible reproduction du capital de cette entreprise fit apparaître brutalement le statut de sans-réserves de ses ouvriers. Comme on l’a fait beaucoup remarquer, les difficultés de l’entreprise ne gênèrent pas la survie de son patron, Fred Lip. Les ouvriers, au contraire, étaient directement menacés dans leurs moyens d’existence, et ce d’autant plus que, comme nous l’avons rappelé, ils ne pouvaient trouver ailleurs une entreprise du même type (manufacture) qui les emploierait dans les mêmes conditions. Pour défendre leur survie, ils furent donc contraints de réagir. Mais comment ? Nous allons voir que tout le déroulement du conflit a été déterminé par l’isolement fondamental
leniveleur
 
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Messagepar Federica_M » Dimanche 30 Sep 2007 23:18

salut christian

Merci pour cette contribution. je n'ai pas encore eu la temps de la lire, mais je pense que ce sera intéressant, comme souvent ce que publie meeting et les gens qui en sont proches

Pour le tract qu'on a publié en soutien à cette usine de vélo, nous nous sommes inspirés en plus de nos discussions ici sur le forum, d'un texte de Meeting qui faisait le compte rendu d'une réunion débat sur justement le processus de récupération d'entreprises en argentine.

En tout cas n'héistes pas à participer à ce forum, tu es le bienvenu !
Federica_M
 
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