à chaque fois qu'e le peuple s'est soulevé, ici ou ailleurs, c'était en premier lieu sur des bases ... des revendications materielles... parfois, les fascistes ont reussi à imposer l'idée qu'une dictature était le bon moyen pour la resolution de leur problémes materiels.
La révolution iranienne est un bon exemple. Et il démontre bien qu'en l'absence de diffusion préalable d'une idéologie libératrice le plus largement possible dans le peuple, c'est aux fascistes que profite toujours le mouvement ...
(ou alors un retour à l'ordre ancien : argentine 2001 ...)
> c'est plutot le contraire en fait. les vieux reflexes se perdront dans des pratiques quotidiennes, par la propagande par le fait.
Merci car sans t'en rendre compte tu me donnes raison : qui dit "propagande" dit "message idéologique véhiculé". Donc ta propagande par le fait ce n'est que de l'idéologie mise en pratique ... L'idéologie est donc bien préséante ... (Que tu répugnes à la nommer, soit. Il n'empêche que c'en est ...).
Cette propagande par le fait est un choix conscient : par tes actions (quotidiennes et autres), tu choisis de promouvoir plutôt telle pensée politique ou plutôt telle autre. Par exemple, le fait de choisir de s'organiser selon un mode fédéraliste ou selon un mode centralisé, cela découle bien d'un choix idéologique. Ce n'est pas né d'un "hasard' (on ne le joue pas aux dés : pair pour le fédéralisme, impair pour le centralisme) ni une vérité révelée comme les tables de la Loi ! Plus il y aura de personnes convaincues qu'il faut un mode d'organisation décentralisé, fédéral, autoorganisé, ... bref plus il y a aura de personnes qui idéologiquement seront anarchistes, plus on s'approchera d'une possibilité révolutionnaire anarchiste.
Et le fait de nommer cette position idéologique, cela pemet d'accelerer la réflexion sur ce que cela implique, comme elle se démultiplie, et ca facilite sa diffusion.
> "l'ideologie" anarchiste est multiple.
Dans ses valeurs, non. Car il ya une relation dialectiaques entre toutes les facettes de l'anarchisme. Il s'agit d'être individualiste pour défendre son interêt individuel et collectiviste quand il s'agit de défendre les intérêts collectifs. Car l'individu sans le collectif n'est rien, et réciproquement.
> pour moi, il y a des militants qui basent leur combat sur la lutte de classe. chez ces derniers, il y a des autoritaires et des libertaires.
Ce qui sous entend qu'il ya un dénominateur commun entre anarchiste et autoritaire : la lutte des classes (et non "de classe" au singulier ...). Et que donc au nom de ce dénominateur, des alliances sont possibles. Ce qui explique toute la stratégie Vignoles - disons néo-syndicaliste-révolutionnaire - depuis la scission. Mettre de côté le facteur idéologique - "antagonisant" - pour valoriser ce qui relie ("la lutte des classes").
Sauf que cette séparation des moyens (lutte des classes) de la fin (révolution communiste libertaire) est déjà anti-anarchiste, par essence. Nier cette réalité (il y a des divergences idéologiques si profondes entre autoritaires et libertaires que toute action commune est impensable - au sens propre du terme) c'est se condamner à reproduire éternellement les mêmes erreurs que par le passé (espagne 36 par exemple).
> et effectivement, certains anarchistes se placent en dehors de cette vision.
Et d'autres l'enrichisse en disant que tout ne se réduit pas à la lutte des classes, mais l'englobent plus largement dans un lutte contre la domination ... (la lutte des classes en est une partie, importante certe mais pas exclusive).
Tout en se basant sur les principes fondamentaux de la lutte des classes exploitées, ces courants s’opposent, néanmoins, à réduire tout le processus historique à ce facteur unique. Ils conçoivent l’histoire humaine d’une façon beaucoup plus large. Ils admettent la grande importance d’autres facteurs historiques, en dehors de celui de la lutte des classes. Ils tiennent compte d’autres forces et éléments de l’évolution humaine. Et ce qui importe surtout, ils comprennent la notion même de la lutte des classes d’une façon beaucoup plus ample que les marxistes. Ils apprécient autrement le rôle de la classe paysanne, de celle des intellectuels exploités. C’est pourquoi, ils ont aussi une notion différente de la « dictature du prolétariat » (après sa victoire sur la classe capitaliste) et de l’ « État prolétarien ». C’est pour la même raison que les partisans de ces courants parlent des « classes exploitées et opprimées », des « classes travailleuses » plutôt que de la « classe des prolétaires », « classe ouvrière ». Du reste, ces courants sont en désaccord avec le marxisme « orthodoxe », non seulement par rapport à la théorie de la lutte des classes, mais aussi sur d’autres points, d’ordre philosophique et sociologique : ils font plus grand cas des mouvements psychologiques, éthiques et autres, formulant des objections à la doctrine du « matérialisme historique » (Pierre BESNARD (la lutte des classes - encyclopédie anarchiste)
http://bibliolib.net/article.php3?id_article=324)
> pour ce qui est la palestine, c'est un probléme bien trop complexe
Les problèmes complexes ont souvent - paradoxalement - des solutions simples ...
Par ailleurs, la notion de complexité, comme celle d'urgence, est souvent utilisé par nos ennemis pour étouffer toute réflexion, laquelle nécessite nécessairement une mise à distance du sujet.
On ne peut pas raisonner le nez dans le guidon. Tout le jeu des pro et des anti (palestiniens / israliens ... remplir les pointillés) est justement de chercher constamment à nous l'y mettre mettre pour nous forcer à prendre parti pour un camp ou l'autre ... Le vrai simplisme est justement ce manichéisme qui veux que tu sois pour l'Un ou pour l'Autre (en niant d'ailleurs la multiplicité de l'Un et l'Autre, vu comme des camps unifiés ...) L'intérêt des ACM est précisément qu'ils brouillent ce message "simpliste" : ils sont contre leur propre camp, faute impardonable pour tous les binaires, qui veulent faire croire que cette position est impensable. Ils sont subversifs car ils ouvrent une brêche en disant "il ya un troisième camp".
Des mouvements similaires, très minoritaires également, existent en palestine. Ce sont ces noyaux de résisatcnes qui doivent mériter notre attention, plus que des considérations géostratégiques ...