Opéraïsme ?

Les courants, les théoriciens, les actes...

Messagepar Léa » Jeudi 29 Déc 2005 17:38

riveira a écrit:J'ai un numéro de Camarades... pas très clair sur l'orientation, mais intéressant. Jusqu'au moment où on apprend que l'une des figures de ce groupe était Yann Moulier Boutang, ce libéral élitiste et pédant pro constitution européenne, gestionnaire de la revue Multitides, fer de lance de la droite des Verts, soutien de DCB ou Mamère.

L'opéraïsme a produit beaucoup de savante théorie sur le travail et l'aliénation capitaliste avant de retourner à l'apologie du caractère révolutionnaire du libéralisme. :(

:lol: Je savais bien qu'il ne m'était pas inconnu ce personnage tête d'affiche intellectuel du milieu militant :wink:

Léa a écrit: :arrow: LA RÉVOLTE DES BANLIEUES ou LES HABITS NUS DE LA RÉPUBLIQUE
de Yann Moulier Boutang ! C'est bizarre, ce nom me dit quelque chose ? Vous avez dit bizarre, tiens comme c'est bizarre.
Elu par cette crapule
Avatar de l’utilisateur
Léa
 
Messages: 2363
Inscription: Samedi 19 Fév 2005 21:16
Localisation: Pas très Loin. Derrière toi !

Messagepar Paul Anton » Jeudi 29 Déc 2005 17:54

"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
Paul Anton
 
Messages: 3191
Inscription: Lundi 01 Nov 2004 16:19

Messagepar goldfax » Jeudi 29 Déc 2005 20:27

Léa a écrit: :arrow: LA RÉVOLTE DES BANLIEUES ou LES HABITS NUS DE LA RÉPUBLIQUE
de Yann Moulier Boutang ! C'est bizarre, ce nom me dit quelque chose ? Vous avez dit bizarre, tiens comme c'est bizarre.



Ah d'accord !! :shock: :shock:
Je comprends maintenant...
goldfax
 

Messagepar Léa » Vendredi 30 Déc 2005 2:15

goldfax a écrit:Ah d'accord !! :shock: :shock:
Je comprends maintenant...
Ah ben t'as bien de la chance, car moi je piges toujours pas ce Yann Moulier Boutang :roll: Et je pige encore moins ses relations dans certains réseaux.... Mais bon les voix de la politique sont impénétrables :twisted:

Au fait, riveira, tu sais pas si YMB à des relations + ou - direct avec Yoland Bresson ? Parfois, je me dit qu'il ne doivent pas être autant éloigné que ça ?!... :roll:
Elu par cette crapule
Avatar de l’utilisateur
Léa
 
Messages: 2363
Inscription: Samedi 19 Fév 2005 21:16
Localisation: Pas très Loin. Derrière toi !

Messagepar goldfax » Mardi 03 Jan 2006 22:40

riveira a écrit:L'opéraïsme a produit beaucoup de savante théorie sur le travail et l'aliénation capitaliste avant de retourner à l'apologie du caractère révolutionnaire du libéralisme. :(


POurquoi je comprends ?... Eh bien voilà ! D'une part, qui dit opéraïsme, dit Antonio Negri, ce qui signifie que tout ceci est particulièrement louche. Rappelez-vous que Negri avait soutenu le "oui" au TCE !! :evil:
D'autre part, si ce cher YMB s'est précipité sur l'événement comme une mouche sur une merde, il n'a pas du réfléchir beaucoup et a dû imiter la tournure d'esprit de son maître à penser, c'est-à-dire en ayant un point de vue libéral -et non révolutionnaire !- sur les événements dans les banlieues ! Rappelez-vous que certaines personnes de l'extrême gauche ont eu des positions diverses, variées et surtout... contradictoires ! Certains ont défendu la police de proximité, certains tenaient des propos dignes d'un Sarko-zizi (pour ne pas être méchant, et encore !...)...
Enfin, peut-être que j'extrapole et que je lui fais dire des choses qu'il n'a pas dites... mais bon ! Peut-être que j'ai vu juste !...
goldfax
 

Messagepar Paul Anton » Lundi 09 Jan 2006 21:39

...

http://www.nadir.org/nadir/initiativ/ko ... _klazu.htm

hé...hé...encore de la lecture :!: :wink:

Ce texte est une analyse de la composition de classe par le groupe Kolinko (conseilliste d'allemagne)
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
Paul Anton
 
Messages: 3191
Inscription: Lundi 01 Nov 2004 16:19

Messagepar riveira » Mardi 10 Jan 2006 12:48

Petit résumé du post-opéraïsme réellement existant (sur Editions Mutines) :

La contre-révolution negriste en france


Pourquoi publier une brochure autour des théories d’Antonio Negri , de sa branche activiste en Italie (les Tute bianche devenues Disobbedienti après Gênes en juillet 2001) et de ses acolytes français ? L’auteur d’Empire est peu connu ici, bien que certains de ses concepts comme précisément l’Empire ou le revenu garanti se répandent de plus en plus. Le fait est que ce vieux routier des cénacles universitaires élabore actuellement, avec tous ses disciples, ses associés et ses propagateurs, le programme de gauche du capital en proposant un kit alternatif à la subversion des plus instructifs puisqu’il nous parle à la fois des craintes de la domination et des réformes contre-révolutionnaires susceptibles d’endiguer une révolte qui parviendrait à se faire contagieuse, avant qu’il ne soit trop tard.

Si nous n’avons pas l’illusion de penser que des théories puissent influencer unilatéralement des mouvements, nous pensons par contre que celles de Negri correspondent aux intérêts de la domination, c’est-à-dire redonner une stabilité à cet “Empire menacé de partout”. A travers de nouvelles médiations (le pouvoir constituant et ses porte-paroles médiatiques), un contrôle social plus raffiné (revenu garanti et nouvelles technologies), des réformes économiques (un nouveau New Deal) et politiques (une “démocratie européenne”, de “nouveaux droits universels de citoyenneté”), les negristes tentent en effet de forger, malgré leur usage abscons du langage, de nouveaux outils préventifs pour garantir l’ordre social.

Les textes de cette brochure ont tous été écrits par des compagnons italiens et publiés soit directement là-bas, soit comme notes destinées à préciser la feinte radicalité dont les negristes sont parfois porteurs au-delà des Alpes : le “portrait craché” de Negri a été rédigé à l’occasion de la publication de la traduction de Barbari (livre italien qui analyse, critique et répond à Empire) aux Etats-Unis, où ses années de prison conféraient une aura au personnage, et l’article sur les pratiques des Tute bianche lors d’une manifestation à Rome a été écrit pour un journal parisien de précaires, au moment où ces bouffons en blanc —véritables balances para-institutionnelles— jouissaient d’une réputation de radicaux, notamment forgée par le réseau antifasciste libertoïde No Pasaran (1). Nous avons simplement rajouté à ces différents textes un recueil de citations de negristes français extraites de publications qui se sont implantées ici dans les bonnes bibliothèques universitaires et dans les poches des partisans du prêt-à-penser qui fait intelligent.
S’il reste tout un travail bien plus complet à mener sur toutes les conséquences pratiques du negrisme en Italie (dont la diffusion de la dissociation politique, le rôle de pacification sociale dans les villes à travers les centres sociaux, de constitution d’une base électorale pour une gauche italienne en faillite, d’auxiliaires de police lors des manifestations), revenons à présent sur les épigones français du théoricien de Padoue.

Comme en Italie, où les negristes sont issus politiquement des groupes de l’Autonomie ouvrière de la fin des années 70 (2), une partie des negristes français était déjà active à la même époque dans la sphère de l’autonomie parisienne.
Si on suit par exemple le fil rouge de la revendication pour “un revenu minimum garanti”, un Laurent Guilloteau (aujourd’hui activiste à AC!, dans la coordination Ile-de-France des intermittents du spectacle et membre du comité de rédaction de Multitudes) ou un Yann Moulier-Boutang (aujourd’hui aux Verts, professeur à sciences-po et directeur de publication de Multitudes) militaient déjà ensemble dans les premiers collectifs de chômeurs en 1978-79 (3) avant de promouvoir le revenu garanti au sein de la revue CASH (1984-1989) puis du Collectif d’agitation pour un revenu garanti optimal (CARGO, né en 1994, aujourd’hui dissous) avant de participer à la rédaction de dossiers sur ce thème dans Vacarme, Chimères ou Multitudes. C’est donc un travail de longue haleine qui a été entrepris pour le promouvoir, à la fois théorique en épuisant tous les arguments possibles —jusqu’à défendre la relance de la consommation (4)— et pratique, en s’investissant dans les luttes de chômeurs —jusqu’à signer un appel pour un revenu garanti stipulant que chaque bénéficiaire devrait s’engager à ne pas refuser plus de deux offres d’emploi (CASH) ou infiltrant AC! à Paris par un activisme néo-léniniste forcené (CARGO)—.
Finalement, cette longue marche des petits soldats du néo-keynésianisme et du contrôle accru de l’Etat a abouti à placer de petites louches de revenu garanti chez ...une partie de la mouvance libertaire organisée (5), toujours en quête de “mesures concrètes” à défendre à défaut de se fondre dans les révoltes subversives, ou chez les Verts, avant d’être réapproprié par une multitude jusqu’alors bien ingrate. Car c’est surtout la reprise du slogan “un revenu c’est du dû” par une partie du mouvement des chômeurs et précaires de fin 1997 qui fut leur plus grand succès, en terme de visibilité du moins (l’occupation de l’école Normale Supérieure le 14 janvier 1998 qui a débouché sur la première Assemblée de Jussieu le 19 janvier s’était de même faite sous les auspices d’une grande banderole rivée à la toiture proclamant “chômeurs précaires travailleurs étudiants / assemblée des luttes / revenu garanti pour tous”), parce que malgré leurs appels répétés à la gauche, ils n’ont toujours pas été entendus. Le gouvernement Jospin avait réglé la question en 1998 à coups de matraques et de miettes, mais il n’est pas dit que le réservoir d’alternatives que constituent les negristes reste toujours ainsi inemployé. La “dialectique avec les institutions” peut parfois prendre un peu plus de temps que prévu avant le retour de balancier.

Mais les braves promoteurs de la multitude ne perdent pas tout et poussent l’abnégation jusqu’à expérimenter la formule, puisque l’Etat, bon prince, veut bien parfois leur garantir un revenu. Certains forment par exemple les cadres de demain : Yann Moulier-Boutang est professeur d’économie à l’université de Compiègne et à sciences-politiques Paris, quand il n’est pas intervenant à l’ENA dans un “séminaire portant sur les mouvements sociaux et le terrorisme” (1985), à l’école d’architecture de Versailles (1993) et l’école supérieure des beaux-arts de Bourges (2000), ou consultant pour le Bureau International du Travail (1981-82), la CEE (1986) ou l’OCDE (1993-94). Pour ses recherches, il a été sous contrat des ministères des Affaires Etrangères, des Affaires Sociales, du ministère de l’Industrie et celui de l’Equipement (6). Pour compléter ceci et certainement accélérer le mouvement du capital qui n’entend rien aux réformes que les negristes lui suggèrent si aimablement, il a été consultant pour la Commission de modernisation de la Confédération des Entreprises Marocaines et intervenant à leur journée du 11 décembre 1997 portant sur le “management de l’entreprise marocaine, réalités et défis”. Plus récemment (2004), il s’est rendu à une réunion du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD), syndicat patronal, qui l’avait invité afin de “réagir à leur thème de rapport qui porte sur l’homme fluide”.

Un autre exemple est celui d’Anne Querrien, membre du comité de rédaction de Multitudes et de Chimères, et qui non contente d’être membre de la CFDT, est également sociologue-urbaniste à l’université et rédactrice-en-chef des Annales de la Recherche Urbaine, éditée par le ministère de l’Equipement.
Ce genre de parcours de conseiller du prince et collaborateur officiel des patrons ou de l’Etat trouve son modèle chez le maître lui-même, puisque les affres de l’exil en france entre 1983 et 1997 ont été adoucis pour Negri par des séminaires dispensés à l’Ecole Normale Supérieure, dans les universités de Paris VII et VIII ou au Collège International de philosophie, parallèlement à un travail de recherches sociologiques pour le compte de différents ministères et institutions. Depuis sa mise en semi-liberté en 1999 et la sortie d’Empire en 2000, il a publié pas moins de quatre livres en français et enseigne à nouveau à Paris, cette fois à la Sorbonne : le séminaire 2004-2005 a pour objet la “Transformation du travail, du pouvoir (s) et crise de la comptabilité nationale et d’entreprise”. Enfin, sa pièce de théâtre, Essaim, sera jouée en juin 2005 au théâtre de la Colline à Paris. On comprend dès lors mieux leur concept analytique à la base de la revendication pour un “salaire social garanti”, le “travail immatériel” qui veut que le capital nous exploite à plein temps même lorsqu’on ne lui est pas directement soumis comme salarié : tout le temps qu’ils ne passent pas à servir directement l’Etat comme fonctionnaires de la domination est tout de même employé à la consolider.

Tous ces efforts sont ensuite régulièrement récompensés, puisque le n°15 de leur revue Multitudes sur l’Art a reçu une subvention de la direction régionale des affaires culturelles (Drac) du ministère de la culture qui pourrait même être doublée “sur un numéro hors série qui pourrait être consacré à l’architecture et aux médias” (compte-rendu de l’assemblée générale de l’association Multitudes du 17 janvier 2004) et que “Yann [Moulier-Boutang] fait part d’un projet d’extension-relookage du site pour lequel nous aurions le soutien de la Direction des arts plastiques du Ministère de la culture” (compte-rendu de l’assemblée générale du 24 mars 2004). De même, l’ours de la revue Alice (n°2, hiver 1999), un des ancêtres de Multitudes, annonçait la perception d’une aide de la fondation Nestlé.
On comprend également à présent mieux les notions de “contre-pouvoir” ou de “pouvoir constituant” répandues dans les numéros de Multitudes (créée en mars 2000 et faisant suite à Futur Antérieur, 1989-1998), “partie prenante du réseau mondial autour de Toni Negri et Michael Hardt et de leurs livres : Empire et Multitude” (7) : il s’agit d’être tout contre le pouvoir afin non plus de s’y substituer comme au temps où Negri ne jurait que par Lénine, mais de l’alimenter en réflexions riches sur le mouvement (on a pu par exemple croiser la branche activiste de Multitudes dans les luttes de chômeurs, des intermittents, autour des comités Persichetti ou Battisti), de servir de médiation entre la multitude et les ministères de l’asservissement, de constituer un contre-feu prêt à l’emploi afin d’aider à mater les révoltes non intégrables contre cet “Empire”. En somme, ce sont des auxiliaires entretenus par la répression en cas de besoin, si Gênes vous dit quelque chose.

Certains, plus ingénus sans doute, ont cependant dû s’exposer plus que nécessaire pour mieux co-gérer l’ordre de l’existant. C’est par exemple le cas de Giuseppe Caccia (un des porte-parole des centres sociaux du nord-est d’Italie et élu Vert au conseil municipal de Venise) ou de Yann Moulier-Boutang (directeur de Multitudes et membre de la Commission économique des Verts français). Le Professeur italien qui a théorisé la dissociation hier, lui n’a pas besoin de ces politicailleries-là, il expose directement sa contre-révolution de gauche aux dirigeants de multinationales et chefs d’Etat dans les colonnes de leur magazine, celui du Forum Economique mondial de Davos (WEF) (8) :
« 32. La multitude fournit une deuxième source d’orientation des voix qui protestent contre l’état actuel de guerre et la forme présente de la mondialisation. Ces manifestants dans les rues, aux forums sociaux et dans les ONG présentent non seulement des griefs contre les échecs du système présent, mais encore de nombreuses propositions de réforme allant des propositions institutionnelles à la politique économique.
33. Il est clair que ces mouvements resteront toujours antagoniques aux aristocraties impériales et, de notre point de vue, c’est bien ainsi. Néanmoins, il serait dans l’intérêt des aristocraties de considérer ces mouvements comme des alliés potentiels et une ressource pour formuler la politique globale d’aujourd’hui.
34. Une version des réformes demandées par ces mouvements et quelques moyens d’incorporer la multitude globale comme force active sont indéniablement indispensables pour la production de richesse et la sécurité ».

Il n’est dès lors plus besoin de beaucoup en rajouter sur les intentions de ces petits Machiavel qui, lorsqu’ils théorisent pour la multitude lui présentent toutes les dominations et aliénations comme le fruit de ses propres conquêtes (voir “Barbares”, le premier texte de cette brochure), et conseillent aux puissants d’un autre côté de voir en elle des «alliés potentiels» à «incorporer» pour se renforcer. Prônant aux uns la résignation et la défense de l’ordre social puisque le capitalisme contient déjà en lui le communisme et aux autres une meilleure exploitation de cette formidable «ressource», ils se posent —eux— en meilleurs agents de la pacification comme garants de «la production de richesse et la sécurité».
Alors que ce monde techno-industriel d’exploitation, de domestication et de contrôle est plus que jamais à détruire —avec ses nuisances qui bouleversent jusqu’aux fondements biologiques de nos existences, de la génétique au nucléaire en passant par les pollutions—, en un temps où le pouvoir réclame sans cesse plus de participation individuelle et collective à sa propre servitude volontaire, à l’heure où on n’aurait d’autre liberté que celle de choisir la moins pire manière de crever, le negrisme et ses avatars garantistes, citoyennistes ou collaborationnistes est identifié pour ce qu’il affirme lui-même être : une idéologie qui rassemble des théoriciens de la domination et des flics sociaux dont le destin ne pourra être que celui que les insurgés réserveront à ces esclaves de tous les pouvoirs.

août 2004



(1) Qui a leurré jusqu’aux animateurs du journal “Cette Semaine”, alors en quête de textes de la mouvance radicale, et qui ont publié un communiqué de “camarades de Milan”, en fait le centre social Leoncavallo et Ya Basta! (Cette Semaine n°76, jan/fév 1999, p.7).
(2) Pour une analyse détaillée, voir Claudio Albertani, Toni Negri et la déconcertante trajectoire de l’opéraïsme italien, A contretemps n°13, septembre 2003, pp. 3-18 (chez Fernand Gomez, 55 rue des Prairies, 75020 Paris)
(3) Cité par Moulier-Boutang lors d’une interview in L’art de la fugue, Vacarme n°8, mai 1999
(4) Yann Moulier-Boutang, Pour un nouveau New-Deal, paru notamment dans Chimères n°33, printemps 1998 et Alice n°1, automne 1998
(5) Voir par exemple les articles favorables au revenu garanti comme : “Pour un revenu minimum garanti égal au Smic” (couverture de Courant alternatif, journal de l’OCL, n°79, octobre 1988), Christophe Soulié “Le revenu garanti : un autre futur ?’ (La Griffe n°11, octobre 1998), d’innombrables articles dans No Pasaran, dont les militants se battent par exemple pour “un revenu décent pour toutes et tous” (No pasaran ,n°53, janvier 1998) ou “un revenu garanti individuel permettant de vivre dans la dignité” (No Pasaran n°64, février 1999).
(6) Informations de la base de données Matisse (Université Paris 1/CNRS)
(7) “Qu’est-ce que Multitudes ?”, autodéfinition sur http://multitudes.samizdat.net/
(8) Antonio Negri et Michael Hardt, Why we need a multilateral Magna Carta [Pourquoi nous avons besoin d’une “Grande Charte” multilatérale], Global agenda, 2004
http://www.globalagendamagazine.com/200 ... onegri.asp

[ Introduction de la brochure " Negrisme & Tute bianche : une contre-révolution de gauche" (éd. Mutines Séditions, 36 p., août 2004)]
riveira
 
Messages: 74
Inscription: Vendredi 16 Déc 2005 13:40

Messagepar michel » Mardi 10 Jan 2006 12:51

les textes des editions mutines ont d'ailleurs ete reproduits la :

http://cnt-ait.info/rubrique.php3?id_rubrique=122
michel
 

Messagepar goldfax » Mardi 10 Jan 2006 13:26

En effet... petit résumé... :lol: :lol:
goldfax
 

Messagepar Paul Anton » Vendredi 13 Jan 2006 12:24

Alors qu'en pensez-vous :?: :wink:
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
Paul Anton
 
Messages: 3191
Inscription: Lundi 01 Nov 2004 16:19

Messagepar goldfax » Vendredi 13 Jan 2006 20:02

Mmmm... Je ne sais pas... Il faut encore que je le lise... :lol:
goldfax
 

Messagepar Léa » Samedi 14 Jan 2006 14:29

Paul Anton a écrit:Alors qu'en pensez-vous :?: :wink:

T'as essayé d'envoyer le résumé posté par riveira sur la liste d'info d'AC! et de la CIP afin d'entamer une discution ou de suciter un débat ? :roll: :wink: Ou alors il, faudrait contacter certaines des personnes mentionnées afin de permettre le débat ici. :roll:

michel a écrit:les textes des editions mutines ont d'ailleurs ete reproduits la :

http://cnt-ait.info/rubrique.php3?id_rubrique=122
:wink: On en a même fait un sujet ici aussi :
:arrow: Negrisme & Tute bianche: une contre-révolution de gauche
Elu par cette crapule
Avatar de l’utilisateur
Léa
 
Messages: 2363
Inscription: Samedi 19 Fév 2005 21:16
Localisation: Pas très Loin. Derrière toi !

Messagepar goldfax » Dimanche 15 Jan 2006 11:19

Oh ! Je n'ai toujours pas lu cette brochure... en entier ! Si je ne me trompe pas, le contexte de ce texte, c'est les grosses manifs de Gênes ? :?:
goldfax
 

Re: Opéraïsme ?

Messagepar Paul Anton » Samedi 30 Mai 2009 11:51

....

:arrow:

Operaïsme
Mise en ligne le mardi 11 mai 2004
par François Matheron
Article paru d’abord dans Georges Labica et Gérard Bensussan, ed. Dictionnaire critique du marxisme, pp. 49-56. Paris : Presses Universitaires de France, 1982.

Voyez la trad. espagnole et la trad. anglaise

Mouvement théorique et politique italien, l’operaismo est essentiellement actif dans les années 60 et au début des années 7o. A une époque où le mouvement ouvrier, en crise, est pris dans des débats extrêmement « idéologiques », l’opéraïsme se caractérise essentiellement par un « retour à la classe ouvrière ». On en retiendra :

1/ Une méthode.
« Nous avons considéré, nous aussi, le développement capitaliste tout d’abord, et après seulement les luttes ouvrières. C’est une erreur. Il faut renverser le problème, en changer le signe, et repartir du commencement : et le commencement, c’est la lutte de la classe ouvrière » (M. Tronti, p. 105). Non seulement, donc, la lutte de classes est le moteur de l’histoire, mais surtout le rapport est asymétrique. Ce sont les mouvements, pas toujours visibles, de la classe ouvrière qui expliquent ceux du Capital et de la société capitaliste, et non l’inverse.

Cette idée abstraite prend son sens avec l’introduction du concept de composition de classe. La classe ouvrière n’est pas une notion mythologique, mais un ensemble historiquement composé. Composition technique : analyse du procès de travail, de la technologie, non pas en termes sociologiques, mais comme sanction d’un rapport de force entre les classes. Exemple : fordisme et taylorisme ont d’abord pour but de briser la résistance des ouvriers de métier et de leurs syndicats en imposant un nouveau type de procès de travail. Il convient donc d’analyser en détail les procès de travail, leurs changements, pour comprendre ce que signifie « lutte de classes » : « évidence » marxiste qui ne l’était plus. Composition politique : au sein de la classe ouvrière, certaines fractions jouent un rôle politique moteur. La classe ouvrière ne se contente pas de réagir à la domination du Capital, elle est en perpétuelle recomposition politique, et le Capital est contraint de réagir par une restructuration continuelle du procès de travail. Il convient donc d’analyser cette recomposition politique, la circulation des luttes.

2/ Un point de vue global.
Dès les premiers textes de Raniero Panzieri, l’attention est portée sur la planification. Le Capital n’est plus essentiellement propriété privée ; c’est d’abord un pouvoir social visant à contrôler les mouvements de classe. D’où une vision nouvelle de l’État : non plus simple garant, mais organisateur de l’exploitation, agissant directement dans la production. La forme de l’État est une conséquence de la composition de classe. Antonio Negri peut ainsi montrer que l’État « keynésien » et, plus généralement, ce qu’il nomme « État-plan » n’est autre chose que l’inscription, au cœur du développement capitaliste, de la Révolution d’Octobre : le pouvoir ouvrier est reconnu comme variable indépendante.

3/ Un mouvement politique.
Si la classe ouvrière est le moteur du développement capitaliste, elle peut également être, et elle est, une force de rupture. Dans une période de reflux apparent, où l’on parle volontiers d’intégration de la classe ouvrière, les opéraïstes prédisent, et cherchent à organiser l’émergence de nouvelles luttes impulsées par une figure nouvelle : l’« ouvrier masse », ouvrier non qualifié des grandes usines. Luttes salariales égalitaristes, non comme revendications corporatistes, mais comme force de rupture politique susceptible de bloquer le système et d’accroître le pouvoir ouvrier. Le mouvement de 68 sera perçu comme une confirmation de ces thèses. Il y a possibilité de rupture, et donc de construction du communisme (contre le socialisme, forme nouvelle de développement) ; mais l’État peut également imposer sa restructuration, les luttes ouvrières devenant une fois de plus simple moteur du développement.

4/ Un mouvement dans l’Histoire.
La volonté d’organiser des mouvements souvent en conflit ouvert avec le mouvement ouvrier traditionnel provoque une rupture au sein de la revue originaire, Quaderni Rossi, dirigée par Panzieri : en 1964, naît le journal Classe operaia, animé entre autres par Mario Tronti, Romano Alquati et Antonio Negri, qui éclatera en 1966, une partie du groupe, Tronti en tête, finissant un peu plus tard par adhérer au PCI. Après 1968, le groupe Potere Operaio sera en quelque sorte l’héritier de l’autre tendance ; son autodissolution en 1973 sonnera l’heure de l’ « autonomie ouvrière ». Negri élaborera en particulier la théorie de l’ « ouvrier social » comme figure nouvelle de la classe ouvrière, non plus cantonnée dans les grandes usines, mais diffuse sur l’ensemble du territoire, le concept de travail productif prenant une extension beaucoup plus grande, l’État devenant toujours davantage l’ennemi direct. Mais il s’agit déjà d’une autre histoire.

• BIBLIOGRAPHIE.
Revues :
Quaderni Rossi, 1961-1965, rééd., Rome, Nuove edizioni operaie, 1976-1978 ; Classe operaia, 1964-1967, rééd., Milan, Machina Libri, 1979 ; Contro-piano, Florence, La Nuova Italia.

Livres (en général recueils d’articles, réunis parfois beaucoup plus tard) :
Romano Alquati, Sulla Fiat, Milan, Feltrinelli, 1975 ; Antonio Negri, La Forma-Stato, Milan, Feltrinelli, 1977 ; Id., Crisi della Stato-piano, Milan, Feltrinelli, 1974 ; Id., Proletari e Stato, Milan, Feltrinelli, 1976 ; Raniero Panzieri, La crisi del movimento operaio, Milan, Lampugnani Nigri, I973 ; Id., La ripresa del marxismo-leninismo in Iialia, Milan, Sapere Edizioni, 1973 ; Alberto Asor Rosa, Intellettuali e classe operaia, Florence, La Nuova Italia, 1973 ; Mario Tronti, Operai e Capitale, Turin, Einaudi, 1966.

Recueils collectifs :
Operai e Stato, Milan, Feltrinelli, 1972 ; Crisi e organizzazione operaia, Milan, Feltrinelli, 1974 ; L’operaio multinationale in Europa, Milan, Feltrinelli, 1974 ; Imperialismo e classe operaia multinationale, Milan, Feltrinelli, I976.

Disponibles en français :
A. Negri, La classe ouvrière contre l’État, Paris, Galilée, 1978 ; R. Panzieri, Plus-value et planification, in Luttes ouvrières et capitalisme aujourd’hui, Paris, Maspero, 1968 ; M. Tronti, Ouvriers et Capital, Paris, C. Bourgois, 1977.

http://multitudes.samizdat.net/Operaisme

"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
Paul Anton
 
Messages: 3191
Inscription: Lundi 01 Nov 2004 16:19

Re: Opéraïsme ?

Messagepar goldfax » Samedi 30 Mai 2009 12:01

Ouais, bah je devais le lire depuis un bail ce texte... Mais, comme d'hab, je pense à d'autres choses...
goldfax
 


Retourner vers Sur la pensée révolutionnaire

cron