par goldfax » Mardi 30 Aoû 2011 8:19
Nan, mais je fais le même constat d'échec sur les différentes choses que tu répètes (élections professionnelles, le virage réformiste de la plupart des organisations pseudo-révolutionnaires...). Mais je pense que se focaliser sur la vieille idéologie anarchosyndicaliste limite notre champ de pensée et notre champ d'action (quoique sur ce dernier, l'AIT à travers le monde a réussi à mener des combats sur tous les terrains). Et je pense que l'autonomie ouvrière ne peut pas se construire si on n'essaie pas de s'ouvrir sur d'autres possibilités d'actions, de pensées, etc. Comme je le disais déjà ailleurs, il n'y a pas de recette miracle. Et prétendre en avoir une serait de la malhonnêteté intellectuelle.
Et pourquoi le front unique ouvrier serait une mauvaise idée ? Tout ceci n'est qu'une question de rapport de force. A trop vouloir s'exclure, on finit par ne plus peser lourd dans la balance. C'est comme ça qu'on crée des martyrs, aussi. Il ne faut pas se faire d'illusion à ce train, la révolution, si elle doit avoir lieu, ne sera pas anarchosyndicaliste ! Lorsque le combat contre le capitalisme sera à son apogée (admettons qu'il le soit un jour prochain), des alliances devront se tisser avec des organisations avec lesquelles les gens de ce forum sont habitués de se friter. Je préfère mille fois des militants du PC, du NPA ou de LO que des promoteurs de l'ordre établi comme les gens du PS ou de l'UMP. Même si mes opinions se trouvent à des lieues de leurs positions.
Je pense que l'autonomie ouvrière doit se construire dès maintenant, hors des organisations. Les organisations politiques sont des frontières artificielles entre les gens qui luttent. Comme les frontières, les classes sociales doivent disparaître, les organisations politiques doivent s'autodissoudre. La crise du capitalisme engendre une crise politique dont l'ampleur s'étend à de rares proportions (scissions à l'AIT française, dissidences croissantes au NPA, scissions chez les Vignolles, la fraction de LO expulsée...). Il y a des questionnements à remettre au goût du jour, sur nos héritages: être marxiste, anarchiste, trotskyste, anarchosyndicaliste... Est-ce que tout cela garde un sens en vérité ? Sur le fond, la plupart des désaccords se fondent sur des questions de stratégie, pas sur la question des fins. Car la plupart des organisations révolutionnaires (ou prétendues telles) aspirent au communisme et à l'anarchie.