Otto Rühle

Les courants, les théoriciens, les actes...

Otto Rühle

Messagepar Lambros » Samedi 29 Jan 2011 19:30

Je viens de relire le débat sur le sujet "Karl Marx" avec le CCI... Je fais parti de ceux, "orthodoxe" comme on dit, qui trouvent que ça sert à rien de tenter quoi que ce soit avec les marxistes, bien que j'ai des potes marxistes, dont un qui était présent à la projection de "Vivre l'Utopie". Le marxisme est autoritaire, donc nous le combattons. Si nous disons que le syndicalisme institutionnel est incompatible avec nos idées d'action directe, notre anti-autoritarisme, parlementarisme, étatisme l'est tout autant avec les marxistes, quels qu'ils soient.

Je me suis procuré il n'y a pas longtemps "Fascisme Brun, Fascisme Rouge" d'Otto Rühle et je l'ai finit il y a quelques semaines...

J'ai pas fait de recherches, mais l'auteur est sûrement marxiste, vu qu'il cite régulièrement "le maître". Néanmoins, un marxiste qui considère Lénine comme un fasciste, c'est intéressant (le texte, datant de 1939, ne parle quasiment pas de Staline...).

Quelqu'un l'a-t-il lu?
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Re: Otto Rühle

Messagepar NOSOTROS » Dimanche 30 Jan 2011 1:43

tout d'abord rappelons que Marx lui même disait qu'il n'était pas marxiste ...

bien d'accord avec toi en ce qui concerne ce qu'on appelle aujourd'hui marxisme et qui en fait n'est que du léninisme et en plus souvent mal digéré (de la même façon que aujourd'hui ce qu'on appelle communément syndicalisme n'a plus rien à voir avec e qu'il était à l'origine et est en fait du trade-unionisme, auquel le syndicalisme était pourtant opposé). Le CCI à cet égard est tout à fait représentatif car le problème n'est pas tant que e soit une organisation "marxiste" qu'une organisation completement léniniste en fait !

Néanmoins, un marxiste qui considère Lénine comme un fasciste, c'est intéressant


oui tout à fait. C'est en cela que le courant dit dela gauche germano hollandaise, bien que se référent au marxisme, est intéressant à lire et à comprendre.
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Re: Otto Rühle

Messagepar elquico » Lundi 31 Jan 2011 4:33

a lambros,tu évoques le syndicalisme institutionnel,il me fait penser à un patron qui a envie que tu bosses exploité c'est à dire te force à accepter en silence l'exploitation,le pillage quotidien de ta vie;c'est ce que j'ai vécu dans ces manifs qui tout en se disant contre étaient pour accepter de fermer sa gueule sur un systéme esclavagiste,la fameuse réforme des retraites.Ils ont quand même réussi à faire croire à tous,le gouvernement,qu'il n'y avait qu'une solution se taire,pour accepter nos sauveurs,eux;cela se résume en ceci faire travailler les retraités pour combler un déficit de gestion des caisses,pour moi c'est comme le travail quotidien du pur esclavage pour engraisser les maîtres qui ont l'argent ,rappelons que les caisses sont gérées par état, patrons, syndicats.La base du syndicalisme c'est confiquer la parole tu ne peux pas protester par toi même mais déleguer au syndicat,le syndicat a dit que la réforme n'était pas bonne,mais non seulement l'a accepté mais a géré les caisses avec les patrons;au fait c'est qui otto rühle?
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Re: Otto Rühle

Messagepar Paul Anton » Dimanche 13 Fév 2011 17:20

Otto Rühle s'apparentait au courant dit "Ultra-Gauche" aujourd'hui inexistant.

Les années 20-30 furent une période où la vague révolutionnaire refluait et ce qui limitait toute praxis. Otto Rühle, Anton Pannekoek, Karl Korsch et Paul Mattick s'étaient dès lors attachés dans leurs textes à démontrer que « le bolchevisme était un fascisme puisant directement sa source dans le jacobinisme et qu'il était sa continuité ». Autrement dit, il fallait pour eux comprensdre la portée de la révolution russe de 1917 en la comparant avec celle de la révolution française de 1789 pour dégager le processus historique et aussi sa singularité : « une révolution bourgeoise sans la bourgeoisie a eu lieu en Russie puisque le capitalisme d'État fut porté par toute une techno-structure (consulter les« Thèses sur le bolchevisme » viewtopic.php?f=1&t=1390#p11851).

Cet affrontement idéologique contre Lénine amena ce dernier dans un premier temps à réagir en sortant son célèbre pamphlet « Le gauchisme, la maladie infantile du communisme ».

De facto, il s'agissait pour ces quatre théoriciens de laisser à l'abandon certaines catégories du marxisme comme le parti et l'Etat. En 1931, Karl Korsch rédigea son fameux texte (bien après que Georges Sorel eût écrit en 1908 « La décomposition du marxisme ») :

LA CRISE DU MARXISME (1931) 

I. Le marxisme en tant que mouvement et en tant que théorie traverse présentement une crise. Il ne s'agit plus d'une crise à l'intérieur du marxisme, mais d'une crise du marxisme lui-même.
Extérieurement, la crise réside dans l'effondrement total de cette position dominante à laquelle le marxisme s'était élevé, mi-réellement, mi-illusoirement, dans l'ensemble du mouvement ouvrier de la période avant-guerre. Intérieurement, elle consiste en une modification de la théorie et de la pratique marxistes elles-mêmes, modification que les marxistes ont étalée au grand jour en changeant de position vis-à-vis de leur propre État et du système d'État bourgeois en général.
Se borner à constater que la théorie révolutionnaire de Marx et Engels s'est abâtardie aux mains d'épigones et a été en partie abandonnées et croire qu'à ce marxisme appauvri et falsifié s'oppose la "doctrine pure" du marxisme de Marx-Engels, c'est une façon superficielle et erronée de concevoir l'essence théorique de la crise actuelle. En dernière analyse, il s'agit, dans la crise contemporaine du marxisme, bien davantage d'une crise de la théorie de Marx et Engels elle-même. La séparation idéologique et dogmatique de la " doctrine pure " d'avec le mouvement historique réel, jusque et y compris la poursuite du développement théorique, est elle-même une forme sous laquelle se manifeste cette crise.
II. La forme historique du marxisme qui est entrée de nos jours dans la phase critique de son développement nous vient de la seconde moitié du XIXe siècle : dans les pays d'Europe, où le capitalisme ne s'était pas encore pleinement développé, le mouvement ouvrier a conservé des éléments déterminés d'une théorie issue de tout autres conditions historiques.
C'est sur cette genèse historique du marxisme actuel que repose la séparation de la théorie et de la pratique qui lui est inhérente depuis le début. La théorie n'est pas au départ l’expression générale des luttes de classes existantes. Elle est plutôt le résultat concentré des luttes de classes d'une époque antérieure, sans aucune relation directe avec les luttes de classes contemporaines qui sont en train de réapparaître dans des conditions totalement transformées.
Cette séparation de la théorie et de la pratique qui s'est instaurée au départ ne s'est pas affaiblie dans le cours du développement, elle n'a fait au contraire que s'y renforcer.
Cette base constitue le support de trois phénomènes caractéristiques : le "révisionnisme " orthodoxie et les efforts qui visent de temps à autre à "ressusciter" la forme pure du marxisme révolutionnaire originel. En dernier ressort, c'est sur elle également que repose la crise du marxisme, telle qu'elle s'exprime à notre époque.
III. La théorie marxiste n'a pas pu continuer après 1850 à se développer de façon vivante dans la pratique du mouvement ouvrier parce que les conditions historiques transformées de la nouvelle époque du capitalisme et du mouvement de la classe ouvrière l'en ont empêchée.
Avec l'année 1850 s'achève le premier grand cycle historique du développement capitaliste. Au cours de celui-ci, le capitalisme a déjà parcouru sur sa base limitée d'alors toutes les phases de son développement jusqu'au point où la partie consciente du prolétariat put mettre à l'ordre du jour la révolution sociale de la classe ouvrière elle-même. Par conséquent, le mouvement de classe du prolétariat de l'époque a déjà atteint — sur cette base limitée — un assez haut degré de développement : les luttes révolutionnaires qu'ont alors menées des fractions isolées de la classe ouvrière en ont été l'expression pratique; ceux qu'on a appelés les "socialistes utopiques", en formulant à l'époque le premier contenu de la conscience de classe prolétarienne, en ont donné l'expression théorique.
À cette époque et sur la foi des enseignements capitaux qu'ils en ont tirés pour poursuivre l'élaboration de leur théorie, Marx et Engels ont opéré une double critique. D'une part, ils ont critiqué l'ensemble des phénomènes de la société capitaliste existante (base économique et superstructure) du nouveau point de vue de la classe prolétarienne; ce faisant, ils ont repris sans le modifier le contenu de cette nouvelle conscience de classe prolétarienne, telle que la réalité immédiate des luttes de classes existantes et les formulations des socialistes utopiques l'avaient dégagé. D'autre part, ils ont critiqué à la fois le mouvement prolétarien pratique de leur époque et les théories du socialisme utopique, et cela par l'annexion des meilleurs résultats de la science bourgeoise d'alors : en amenant la classe prolétarienne à concevoir les lois réelles du mouvement et du développement de la société capitaliste en place, et par-là même les conditions réelles de l'action de classe révolutionnaire du prolétariat.
Passé l'année 1850, le capitalisme entame sur une base élargie (du point de vue géographique, technique et de l'organisation) un nouveau cycle historique de son développement. Dans ces conditions, il était impossible au prolétariat de se rattacher directement à la forme révolutionnaire de la théorie originelle de Marx, issue des conditions de l'époque précédente. Le mouvement ouvrier put préserver formellement cette théorie à la faveur du développement d'une conscience de classe révolutionnaire dans les conditions créées par la période de crise et de dépression des années 1870. Mais il ne pouvait pas, ni en théorie ni en pratique, s'approprier pleinement le contenu révolutionnaire de cette théorie.
IV. La théorie marxiste que le mouvement ouvrier européen a préservée dans la seconde moitié du XIXe siècle, avait déjà à plus d'un égard perdu le caractère directement révolutionnaire qu'elle avait à l'origine.
La conception matérialiste de l'histoire est apparue dans la période révolutionnaire de 1850 comme élément direct de l’action subjective de la classe révolutionnaire aux prises avec la critique théorique et le bouleversement pratique auxquels étaient soumis la fausse apparence et le phénomène éphémère rapports sociaux existants. Par la suite, elle s'est toujours plus acheminée dans le sens d'une histoire intuitive qui a réduit abstraitement le développement social à un cours objectif défini par des lois extérieures.
À l'origine, l'économie marxiste était posée comme une critique radicale de l'économie politique de la classe bourgeoise qui devait trouver sa conclusion à la fois théorique et pratique dans une véritable révolution. Ce projet primitif subit plus tard des modifications de la part de Marx et plus encore d'Engels. Par économie marxiste, aussi bien les apologistes que les critiques du marxisme n'entendent plus d'ordinaire aujourd'hui qu'une tentative pour faire dériver théoriquement du concept axiomatique fondamental de « valeur », admis sans critique, tous les phénomènes économiques donnés dans la société bourgeoise, tentative dont la conclusion est l'achèvement d'un s'estime scientifique. Le fétiche que Marx voulait abolir et contre lequel il avait dirigé sa critique révolutionnaire de l'économie politique est devenu l'idole des économistes marxistes scientifiques et un objet de scandale pour les critiques bourgeois et réformistes de Marx.
V. Après la mort de Marx et d'Engels et de la première génération marxiste qu'ils avaient directement influencée, la science marxiste préservée par le mouvement ouvrier moderne ne l'a été qu'en tant qu'idéologie et a totalement cessé de se développer de manière vivante Les meilleurs tenants du principe révolutionnaire dans les partis marxistes, qui eurent à mener à cette époque une violente lutte défensive antre la théorie et la pratique réformistes qui gagnaient en nombre, ne surent que s'opposer avec hostilité à tout ce qui fut tenté pour redonner vie et expression à la lutte de classes du prolétariat, et inclinèrent a voir encore un moindre mal, comparé aux menaces de falsification que la bourgeoisie faisait penser sur la théorie marxiste, dans sa stagnation. Les impulsions qui ont troussé dans cette période à la poursuite d'un développement vivant de la théorie des luttes de classes prolétariennes, ont été essentiellement le fait de trois tendances qui se sont plus ou moins sciemment opposées à la théorie marxiste orthodoxe : il s'agit du réformisme syndical, du syndicalisme révolutionnaire et du bolchevisme léniniste. Malgré leur grande diversité sur tout le reste, ces tendances ont ceci de commun qu'à la place du développement objectif et soumis aux lois du capitalisme, elles ont toutes trois visé à faire de l'action subjective de la classe ouvrière elle-même l'objet principal de la théorie socialiste. Dans cette mesure, elles apparaissent à l'époque comme des tendances progressistes au sein du développement de la classe ouvrière et comme les premiers précurseurs de la nouvelle praxis et de la nouvelle théorie de classe du prolétariat qui vont devoir se constituer à l'avenir sur une base nouvelle.
VII. Cette esquisse des causes et des conditions historiques dont la crise contemporaine du marxisme est issue et s'est développée, permet de dégager quelques indications qui aideront à définir dans quelle direction elle doit être surmontée.
Aucune des tendances actuelles ne représente une expression théorique suffisante des besoins pratiques qui demeurent en dépit de la lourde défaite qu'il a subie, ceux de la lutte de classes du prolétariat, lutte révolutionnaire dans ses moyens et dans ses buts.
Le prétendu "marxisme orthodoxe " moins que tout autre ! De toutes les manifestations du marxisme, celle-ci apparaît comme la plus nocive pour le mouvement progressiste de la classe prolétarienne. Après avoir été figée pendant très longtemps en idéologie pure et s'être dans sa dernière phase même désagrégée en tant qu'idéologie (Kautsky), elle n'est plus qu'une entrave à la poursuite du développement de la théorie et de la praxis de la lutte de classes du prolétariat.
En revanche, on ne peut pas liquider simplement comme réactionnaires, même du point de vue du prolétariat révolutionnaire, les deux autres tendances dans lesquelles le mouvement marxiste d'avant-guerre se survit historiquement, le socialisme d'État des actuels partis sociaux-démocrates et l'anti-impérialisme communiste. Il s'agit plutôt là d'un rapport qui existe entre le mouvement du prolétariat révolutionnaire et les deux grands continuateurs du mouvement ouvrier marxiste d'avant-guerre et qui correspond assez exactement aujourd'hui à la position qu'a pu adopter l'ensemble du mouvement de la classe prolétarienne vis-à-vis de la théorie et de la pratique du parti progressiste bourgeois radical à une époque où le mouvement de classe bourgeois avait encore en Europe un caractère progressiste bien délimité.
C'est un fait historique, qui paraît s'être accompli de manière irrévocable, que dans la période qui a précédé et suivi la guerre mondiale l'ancienne idéologie révolutionnaire et anti-étatique du marxisme social-démocrate s'est renversée en un socialisme d'État réformiste dans les métropoles dominantes du système capitaliste mondial, les pays dits impérialistes — à la manière dont le christianisme révolutionnaire et hostile au pouvoir central s'est métamorphosé au début du Moyen Âge en religion officielle de l'Empire romain.
D'autre part, dans les grands territoires en marge du système capitaliste mondial, qui ne sont pas encore parvenus à un développement indépendant du capitalisme, la forme d'expression théorique que les classes opprimées et exploitées cherchent à adapter a leurs luttes dans la période actuelle, semble se constituer présentement en liaison avec le prétendu communiste. Elle ne peut se rattacher au vieux marxisme, puisque celui-ci prend pour base un rapport positif direct qui existe entre la révolution bourgeoise et la révolution prolétarienne, entre la victoire du capitalisme sur les formes d'économie et de société précapitalistes et la lutte de classes prolétarienne, et qu'ici le rapport de la lutte de classes du prolétariat aux luttes de la bourgeoisie indigène et étrangère s'ordonne tout autrement, non pas certes en principe, mais tel qu'il apparaît dans ses manifestations immédiates. Ils ne peuvent à coup sûr pas se rattacher au réformisme qui est de nos jours indissociablement lié à l'expansion et à la politique coloniale des métropoles du système capitaliste mondial. Ils trouvent par contre dans le bolchevisme léniniste et le communisme une forme d'idéologie marxiste dont ils peuvent adopter le caractère anti-impérialiste explicite comme idéologie provisoire de leur propre lutte de classes anti-impérialiste : il s'agit là d'un mécanisme qu'on peut de nouveau comparer à l'extension du christianisme parmi les barbares au-delà des frontières de l'Empire.
VIII. Le marxisme en tant que phénomène historique qui a commencé par emprunter ses traits fondamentaux aux luttes de classes révolutionnaires de la première moitié du XIXe siècle, et s'est ensuite maintenu et changé dans la seconde moitié du siècle tout en devenant l'idéologie révolutionnaire d'un mouvement prolétarien qui, selon sa véritable essence, n'était plus révolutionnaire, est aujourd'hui une réalité du passé. Néanmoins, la nouvelle théorie de la révolution prolétarienne qui va émerger dans la période qui s'annonce, sera une continuation historique du marxisme dans un sens historique plus profond. La lutte des classes du prolétariat est à jamais redevable à Marx et à Engels de la première récapitulation grandiose des idées prolétariennes qu’ils ont donnée à l’époque des débuts de son développement révolutionnaire et qui reste la forme classique de la nouvelle conscience révolutionnaire de la classe ouvrière en lutte pour sa libération.
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Re: Otto Rühle

Messagepar Paul Anton » Dimanche 13 Fév 2011 17:55

J'allais oublié !

En 1934, dans son texte "Lénine et sa légende", Paul Mattick dit : "On ne peut nier que l'union de la théorie et de la pratique, du but final envisagé et des problèmes concrets qui se posent dans l'instant - préoccupations constantes de Lénine - ne soit une grande réussite. Mais cette réussite ne peut se mesurer que par le succès qui l'accompagne, et ce succès, nous l'avons déjà dit, fut refusé à Lénine. Non seulement son oeuvre s'est avérée incapable de faire avancer le mouvement révolutionnaire mondial, mais elle n'a pas su établir les conditions préalables à la construction d'une véritable société socialiste eu Russie. Les succès qu'il a pu remporter, loin de le rapprocher de son but, l'en ont éloigné."
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Re: Otto Rühle

Messagepar Paul Anton » Dimanche 13 Fév 2011 18:48

Rapidement sur l'orthodoxie évoquée par Lambros :

L'erreur à mon avis est justement de partir de ce point de vue qui ne peut conduire qu'à vouloir plier la réalité à l'idéologie. N'importe quelle idéologie est en proie à une crise et cela est normal puisqu'il y a tout simplement évolution.

L'anarchosyndicalisme telle que nous le concevons maintenant via l'idée de la résistance populaire autonome n'a plus rien à voir avec celui des années 30 synonyme de syndicalisme-révolutionnaire.

Le problème est d'en finir avec cette désorientation sciemment entretenue par la confusion idéologique (des résidus de la social-démocratie et du mouvement nanar) qui se dresse contre toute praxis révolutionnaire dans un sens communiste. Justement qu'elle doit être ?
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Re: Otto Rühle

Messagepar Lambros » Lundi 14 Fév 2011 1:13

Quand je parle d'orthodoxie, c'est refuser tout travail avec les ennemis de l'autonomie, du fédéralisme, bref de l'Anarchie. Outre les capitalistes de droite et gôche et les fascistes de droite et gôche aussi (c'est évident) il y a les réformistes, et les marxistes.
Je ne suis pas conseilliste, je ne le serais jamais. Se revendiquer de Marx, non merci, une dictature du prolétariat, même par d'hypothétiques "conseils" reste une dictature. De plus Marx prônait l'action parlementaire, il me semble qu'en se revendiquant de Marx les conseillistes "oublient" des enseignements du Maître...

Oui l'anarchosyndicalisme a évolué, c'est nécessaire. Mais l'orthodoxie, pour moi, n'est justement pas de se figer dans les textes de Bakounine (ou Paul Anton :D ), mais simplement de refuser toute collaboration avec des idéologies "révolutionnaires" qui ont, et là les premiers anarchistes avaient raison, écrasé toute réalisation anarchiste.Pour avoir parlé avec une militante marxiste, elle me disait que Rosa Luxembourg (que je ne connaissais pas à l'époque il me semble) était méfiante envers les anarchistes, enseignement marxiste...
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Re: Otto Rühle

Messagepar rosa » Mardi 15 Fév 2011 18:03

Salut Lambros.
Sur la question du conseillisme, c'est un vaste débat. Ce qui me semble important à signaler c'est que les marxistes n'ont pas la paternité exclusive du concept de conseillisme. Je dirais même plus que beaucoup de conseillistes sont viscéralement opposés à une grande partie du corpus idéologique marxiste. D'ailleurs quand tu y regardes, le conseillismes est un moyen d'établir des structures unifiantes entre les exploités dans une processus révolutionnaire, mais n'est pas strictement ni marxiste ni anarchiste. Archinov, Makhno, Vassiliev, Voline Rocker ont écrit dans ce sens (je t'invite à consulter certain textes dispo sur le site: cahier n°3, n°41, N°8...).
Pour ce qui est du CCI, on a affaire avec du bordiguisme, qui est une variante du léninisme. Il est clair que cela s'oppose à l'anarchosyndicalimse. Nous n'avons idéologiquement RIEN à faire avec eux, tu as raison. 8)
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Re: Otto Rühle

Messagepar Lambros » Mardi 15 Fév 2011 18:24

Merci des précisions !

En fait de ce que je sais du conseillisme, c'est que ses théoriciens (mais apparament pas tous!) pensaient que les conseils étaient la forme la plus "évoluée" pour mener à bien la théorie marxiste de dictature du prolétariat, pour arriver à la société sans classes et sans Etats. Que les conseils doivent diriger la société... Or, si les conseils (les soviets, comme la brochure "L'idée des Soviets") sont une bonne idée, je ne vois pas pourquoi on parle de diriger le société, ce qui est encore une fois un attachement au principe d'une prise de pouvoir marxiste...

Quant au CCI, je crois qu'on est d'accord !
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Re: Otto Rühle

Messagepar Bobcatshom » Mardi 15 Fév 2011 18:38

Ben diriger la société ne signifie pas de facto centralisme. Au contraire, j'ai pu lire un texte conseilliste daté de 1937 qui critiquait ardemment les anarchistes (ou plutôt la CNT mais pour cet auteur la CNT = les anarchistes, ce qui n'était pas forcément vrai) pour le bureaucratisme qui s'installait à la CNT, la participation au gouvernement et à la planification centralisée, etc. De ce point de vue là je ne pense pas que les conseillistes, au sens noble du terme, préconisent le pouvoir central, au contraire. Après diriger ça peut aussi vouloir signifier organiser la société je pense. De quels auteurs parles-tu ?

Après si ce que tu trouves douteux c'est que ce soient des organes de travailleurs (conseils) qui décident de ce qui se passe dans la société - hors économie - je suis d'accord, je trouve aussi cette théorie limitée. Pour moi le problème des conseillistes est qu'ils sont trop axés sur l'économie (par tradition marxiste ?) et oublient le champ politique où à mon avis ce n'est pas aux groupes de travailleurs (groupe économique) de décider. (par exemple)

Sinon tout à fait d'accord sur le CCI.
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Re: Otto Rühle

Messagepar Lambros » Mardi 15 Fév 2011 19:08

Je parle d'Otto Rülhe et de Rosa Luxembourg, bien que cette dernière soit parfois ambigüe ("l’avenir appartient partout au bolchevisme")

je pense que de la part des conseillistes marxistes, il y a volonté de diriger au sens marxiste du terme. D'autre part, illes critiquent la répression qu'illes ont subi, mais pas un mot sur la massacre des anarchistes

Quant à la critique de la CNT en 1936, je la rejoint évidemment !

Mais il existe une "tendance" conseilliste anarchiste ?
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Re: Otto Rühle

Messagepar Albert » Mardi 15 Fév 2011 22:20

Mais il existe une "tendance" conseilliste anarchiste ?Je parle d'Otto Rülhe et de Rosa Luxembourg, bien que cette dernière soit parfois ambigüe ("l’avenir appartient partout au bolchevisme")

je pense que de la part des conseillistes marxistes, il y a volonté de diriger au sens marxiste du terme. D'autre part, illes critiquent la répression qu'illes ont subi, mais pas un mot sur la massacre des anarchistes

Quant à la critique de la CNT en 1936, je la rejoint évidemment !

Mais il existe une "tendance" conseilliste anarchiste ?





Oui l'Anarchosyndicalisme! :mrgreen: :mrgreen:
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Re: Otto Rühle

Messagepar marv » Mercredi 16 Fév 2011 16:26

Rosa Luxembourg ne fut pas conseilliste (d'ailleurs le terme est anachronique pour 1917, les partisans du communisme de conseille en Allemagne n'utilisait pas ce terme), d'ailleurs Otto Rühle s'opposa à Elle entre autre sur la question des élections lors de la révolution allemande. Ce qui est drôle concernant Rosa Luxembourg c'est qu'en 1904 elle dénonçait Lénine
"L'ultra-centralisme défendu par Lénine nous apparaît comme imprégné, non point d'un esprit positif et créateur, mais de l'esprit stérile du veilleur de nuit."
) et si j'en crois la citation de Lambros plus en 1917 !

D'accord avec Albert pour dire qu'un conseilliste anarchiste est un anarchosyndicaliste et d'ailleurs Otto Rülhe fut celui parmi "les conseillistes" qui se rapprocha le plus des positions anarchosyndicalistes (il reprochait à la FAU d'être corporatiste) bien qu'il resta marxiste ou plutôt marxien selon Mattick (d'ailleurs je comprends pas bien la différence). Et d'ailleurs le CCI (qui elle n'est pas proche du conseillisme) ne s'y est pas trompé puisqu'il lui reproche son déviationnisme anarchosyndicaliste !


Selon Paul Mattick
"Otto Ruhle fit un pas au-delà de l’anti-bolchevisme du Parti Ouvrier Communiste et de ses adhérents de l’Union Ouvrière du Travail. Il pensait que l’histoire des partis sociaux-démocrates et les pratiques du parti bolchevik prouvaient suffisamment qu’il était sans effet d’essayer de remplacer les partis réactionnaires par des partis révolutionnaires, pour cette raison que la forme de l’organisation en parti elle-même était devenue inutile et même dangereuse. Dès 1920 il proclame que "la révolution n’est pas une affaire de parti" mais exige la destruction de tous les partis en faveur d’un mouvement de conseils. Travaillant surtout dans l’Union Ouvrière Générale, il fit de l’agitation contre l’exigence d’un parti politique spécial jusqu’à ce que cette organisation se scinde en deux. Une section (Allgemeine Arbeiter Union Einheits Organization) partageait les vues de Ruhle l’autre subsista comme "organisation économique" du Parti Communiste. L’organisation représentée par Ruhle pencha vers le syndicalisme et les mouvements anarchistes, sans renoncer cependant à sa Weltauschaung marxienne. L’autre se considérait comme l’héritière de tout ce qu’il y avait eu de révolutionnaire dans le mouvement marxiste du passé. Elle essaya de mettre sur pied une Quatrième Internationale mais ne réussit qu’a réaliser une coopération plus étroite avec des groupes similaires d’un petit nombre de pays européens.

Selon l’opinion de Ruhle, une révolution prolétarienne n’était possible qu’avec la participation consciente et active de larges masses prolétariennes. Ceci de nouveau présupposait une forme d’organisation qui ne put pas être gouvernée d’en haut, mais fut déterminée par la volonté de ses membres. L’organisation d’usine et la structure de l’Union Générale du Travail préviendraient, pensait-il, un divorce entre les intérêts d’organisation et les intérêts de classe ; cela préviendrait la naissance d’une puissante bureaucratie servie par l’organisation au lieu de la servir. Cela préparait en fin de compte, les ouvriers à s’emparer des industries et à les gérer en accord avec leurs propres besoins et ainsi préviendrait-on l’érection d’un nouvel état d’exploitation."
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Re: Otto Rühle

Messagepar NOSOTROS » Vendredi 18 Fév 2011 16:21

Pour ce qui est du CCI, on a affaire avec du bordiguisme, qui est une variante du léninisme.


Oui c'est très important de souligner cela !

il y a globalement (et à la hache) dans le courant dit "de la gauche communiste", qui a émergé comme opposition de gauche après la révolution ruse au sein de l'Internaitonale communiste, deux courants :

- le courant germano hollandais (avec des gens comme pannekoek, ruhle etc ...)
- le courant italien (autour d'Amédeo Bordiga)

Leur situation conjoncturelle d'opposition et de marginalisation dans le mouvement communiste international fait qu'ils ont eu tendance à se serrer les coudes. Mais si tu regardes politiquement ce qu'ils défendent les uns et les autres, c'est carrément antagonistes !

Les "hollandais" ont évolué vers différentes directions et les plus anti-autoritaires de tous ont donné le conseillisme (qui est une "invention" tardive, des années 60 et qui est en fait une convergence vers un perspective anarchiste à partir d'un point de départ qui ne l'était pas.). Le CCI ne se dit dit SURTOUT pas conseilliste, pour lui ce terme est une insulte.

Bordiga et les Bordiguistes de leur côté sont restés figés sur les dogmes léninistes - plus que Marxistes. Ils se veulent plus léninistes que Lénine. Pour te donner une idée de leur état d'esprit, ils sont partisans du concept d'invariance que l'on pourrait résumer en le monde change, pas eux ... Le CCI est clairement dans cette optique, malgré les risettes qu'il essaye d'administrer aux anars croyant les prendres pour des idiots (mais il y en a qui en font d'utiles ...)

Les Bordiguistes sont la caricature de ce que bobcatshom a indiqué avant sur le fait que les marxistes réduisent tout à l'économie. C'est d'ailleurs d'un courant qui a a poussé l'analyse de Bordigua jusqu'à la caricature que vient le négationnisme de gauche, selon le principe que les nazi bénéficiant d'une main d'oeuvre gratuite dans les camps, ils auraient éte absurde économiquement parlant de s'en priver donc l'extermination de masse n'a pas pu avoir lieu directement (sans passer par la case travail). Les négationnistes avaient simplement "oublié" le facteur humain psychologique du racisme ...

Pour bien comprendre ces deux tendances, leur histoire, leurs perspective, etc surtout ne pas lire le bouquin de Bourseiller qui est une merde. Par contre deux ouvrages passionnants de Philippe Bourrinet à télécharger sur son site :

http://www.left-dis.nl/ (il y a des rubriques en plusieurs langues. Pour le livre sur l'histoire de la gauche germano hollandaise j'ai l'impression que le lien avec la version française est rompu, mais les anglophones peuvent le lire en anglais)


Le CCI a très récemment éclaté entre ses différentes tendances, qui forment une constellation avec la myriade de petits groupes qui sont sortis du CCI pour échapper à l'etouffement de cette organisation sectaire.

- les bordiguistes qui s'assument ont fondé la fraction interne du CCI (FICCI). Leur canard est intéressant à lire car il rappelle toutes les saloperies que le CCI a écrit sur les anars depuis 10 ans, saloperies qui sont toujours en ligne sur le site du CCI ... http://fractioncommuniste.org/

- Le CCI sont donc des bordiguistes refoulés qui veulent se faire passer pour de doux agneaux né conseillistes. Mon cul !

- Sinon dans les groupes intéressants :

* Perspective internationaliste : des analyses parfois pointues, mais toujours très intéressant à lire, stimulant, et humainement des gens très bien 9à des années lumières du sectarisme CCI) :

http://ippi.over-blog.com/

* Controverses : la dernière scission du CCI, regroupe des gens avec des opinions différentes mais dans un processus de débat ouvert et franc, avec une réelle volonté de recherche là aussi sans sectarisme. Leur site internet est un peu 'prise de tête" (http://www.leftcommunism.org/), il est à l'image de gens qui viennent de quitter le CCI après 35 ans de bourrage de crane. Ce sont des survivants ! :-)

* le cercle de paris aussi, une scission des années 2000, qui se réunit occasionnellement (surtout avec ceux cités avant), et qui a une approche intéressante quant aux changement induit par les nouvelles technologies de l'information.

* il y aussi les éditions Tumulto (je ne sais plus sils sont ex CCI ou pas mais en tout cas sont critiques)
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Re: Otto Rühle

Messagepar Mala » Vendredi 18 Fév 2011 18:01

NOSOTROS a écrit:
* Controverses : la dernière scission du CCI, regroupe des gens avec des opinions différentes mais dans un processus de débat ouvert et franc, avec une réelle volonté de recherche là aussi sans sectarisme. Leur site internet est un peu 'prise de tête" (http://www.leftcommunism.org/), il est à l'image de gens qui viennent de quitter le CCI après 35 ans de bourrage de crane. Ce sont des survivants ! :-)



ce que tu dis est interressant. donc le CCI cissionne, et il en sort des gens que tu trouve bien. donc le CCI n'est pas un bloc monolithique comme tu nous le présente constamment. il est composé d'etres humains dotés d'un cerveau pour penser. Donc le fait que les gens du CCI de Toulouse acceptent de discuter avec nous (on leur reproche aussi en interne. lutte d'appareils? c'est l'impression que j'en ais apres tout les messages deplacés qu"on a eu cette semaine...mais enfin je dis ca je dis rien...) est peut etre qu'ils se posent des questions? non? (qu'il y en ait qui obéissent aveuglément a leur polit buro je n'en ait aucun doute, et ceci pour les avoir rencontré certains paraissent louches)
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Re: Otto Rühle

Messagepar NOSOTROS » Vendredi 18 Fév 2011 18:18

Le CCI est peut être plus monolithique que tu ne le penses. As tu eu l'occasion de croiser d'autres militants que ceux de Toulouse ? En totu cas ce qui est sur c'est qu'avec les départs successifs de strates de militants, ce qui reste du CCI se concentre de plus en plus sur le noyau si ce n'est dur du moins homogène. (vieux principe léniniste : on se renforce en s'épurant :-) )

Bien sur que dans le CCI Toulouse n'est pas le CCI Paris, où se trouve le Centre de l'organisation (à la fois au sens politique mais aussi au sens historique).

C'est bien connu que loin du centre il y a des tendances centrifuges plus grandes, une plus grande autonomie.

Mais si Toulouse a son mot à dire pour les questions locales, ce n'est surement pas le cas pour les questions internationales. Vu le fonctionnement centraliste du CCI, ce n'est surement pas de là bas que ces questions sont traitées mais bien à Paris. La on est donc dans une autre dimension, qui n'est plus locale, et on permet au Centre de Paris de reprendre la main sur les troupes qui étaient (peut être) en train de lui échapper ?


c'est l'impression que j'en ais apres tout les messages deplacés qu"on a eu cette semaine...


les déplacés c'est toujours les autres.

Mais le terme est exact : en effet "déplacé" (c'est à dire pris d'un autre place) que de ta position. Mais est ce que par la place de cette autre position est différente cela signifie qu'elle est nulle et non avenue ? Et si tu faisais l'effort justement de "déplacer"' ton point de vue, pour voir dans quel sens cela changeait ta perspective, que verrais tu ? Tu t'es posé la question ?
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Re: Otto Rühle

Messagepar douddu » Vendredi 18 Fév 2011 19:59

Mais le terme est exact : en effet "déplacé" (c'est à dire pris d'un autre place) que de ta position. Mais est ce que par la place de cette autre position est différente cela signifie qu'elle est nulle et non avenue ? Et si tu faisais l'effort justement de "déplaMcer"' ton point de vue, pour voir dans quel sens cela changeait ta perspective, que verrais tu ? Tu t'es posé la question ?


Brillante circonvolution .

Bien sûr que la position vue d'ailleurs est importante , le point de vue dans ce cas est souhaitable, sauf quand cette position d'ailleurs se veut au dessus .

Lénine s'est inspiré de Blanqui , oui , et Blanqui de la monarchie française et elle même de tout un passé qui confond la notion tactique du meilleur point de vue et la souhaitable différénce de points de vues .
voyez la revolution russe . Les decabristes de 1825 reviennent de paris occupé éblouis par l'Idée , mais ce n'est pas Tahir c'est Tienenmen . Lénine est l'héritier tragique de cette sanglante histoire qui débute a ce moment , son frére sera pendu . Il voudra rendre l'Idée plus "efficace" .il y aura un centre . Il a oublié que l'idée qui oblige n'est plus Idée mais Ordre

Arretons de transferer sur le marxisme , le léninisme , ou le bordiguisme ,comme si cela protégeait de quelque chose en ce domaine ! Le verticalisme est un puissant atavisme . Demandons nous plutôt en quoi dans nos actions nous sommes dans l'ordre de l' Idée , et en quoi nous sommes dans l'idée de l'Ordre .......
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Re: Otto Rühle

Messagepar Mala » Vendredi 18 Fév 2011 20:14

NOSOTROS a écrit:Mais le terme est exact : en effet "déplacé" (c'est à dire pris d'un autre place) que de ta position. Mais est ce que par la place de cette autre position est différente cela signifie qu'elle est nulle et non avenue ? Et si tu faisais l'effort justement de "déplacer"' ton point de vue, pour voir dans quel sens cela changeait ta perspective, que verrais tu ? Tu t'es posé la question ?


on dirai un sketch des inconnus :lol:
Mala
 

Bordiguiste ???

Messagepar Tibo » Vendredi 18 Fév 2011 20:20

Nosotros a parfaitement raison, le CCI n'est pas conseilliste, nous pensons que les révolutionnaires doivent se regrouper en organisation et non pas se dissoudre dans les soviets (même si à nos yeux, les conseils ouvriers sont bien le cœur de la révolution et l'âme de nôtre classe).

Par contre, NON et NON, nous ne sommes par bordiguistes !!!
1) Nous ne partageons pas la vision religieuses et invariante du marxisme (il suffit d'aller voir les discussions récentes sur notre forum où l'on répond justement à des camarades bordiguistes qui prétendent que le marxisme est une théorie figée et finalisée depuis 1848 et qu'on ne doit pas y toucher une virgule. On leur répond notamment : quid :?: des soviets dont Marx ne parle jamais - et pour cause - et qui furent créé par la classe ouvrière en lutte en 1905???).
2) Nous ne partageons pas la vision bordiguiste du rapport Parti-Prolétariat. Nous ne pensons pas que le rôle du Parti est de diriger la classe qui n'aurait qu'à le suivre aveuglément.
3) Et nous ne pensons pas, et c'est la même logique, que les révolutionnaires doivent être dirigés par des "chefs" qui devraient être suivis aveuglément.

Je ne développe pas. Voici les liens vers deux articles qui expriment la vision du CCI contre la théorie du "chef génial" et contre la vision bordiguiste de la "discipline de Parti":

Nosotros dit, en gros, que le CCI est peut-être intéressant à Toulouse, mais "à Paris, quelle plaie" !!!
Je suis étonné (et même un peu attristé, mais bon...) de ces propos. J'ai croisé souvent ce camarade-compagnon. On s'est retrouvé côte à côte dans les dernières manifs en défendant la même préoccupation de la nécessaire auto-organisation de la classe ouvrière, dans les mêmes AG pour défendre la libération de la parole ; le camarade a participé à deux de nos Réunions Publiques dont il est sorti, me semblait-il, content, où il avait pu librement défendre ses idées, où les liens avaient été chaleureux... Et je m'aperçois là qu'il me voit comme un monstre, ça fait un peu bizarre :( .

Et puis cette histoire que c'est à Paris que tout se décide dans le CCI... c'est beau comme une légende...
D'abord, franchement, concrètement, voir 4 ou 5 personnes décider de tout ce qui se fait dans 14 pays, et en autant de langues !!! Quand on arrive déjà pas toujours à organiser une réunion à Paris sans se tromper de salle, d'horaires... (Et Nosotros sait de quoi je cause, il reçoit presque chaque moi des invites à nos réunions, et il s'est déjà moqué de nos erreurs répétitives en disant - et c'était drôle... faux mais drôle - "et ça veut organiser la révolution mondiale, centralisée et tout, bah bravo"... C'est de mémoire, le copain m'excusera si ce n'est pas à la virgule prêt).
Et puis surtout, désolé, mais l'organe central du CCI n'est pas à Paris! Il est éclaté dans le monde entier, quelques camarades dans chaque pays! Et, de surcroît, le seul moment vraiment souverain au CCI, c'est le congrès international !!! Après, c'est vrai, nous sommes centralisés. Nous sommes contre l'idée même de chef, mais nous sommes centralisés (et là, méaculpa, ça fait des mois que vous nous demandez sur ce forum d'expliquer concrètement comment on fonctionne!!! Va falloir qu'on s'y mette quand même!).

Dernier point (désolé si c'est brouillon, j'écris au fil de la plume, enfin du clavier plutôt): Il est dit plus haut qu'il y a des discussions et désaccords en interne sur l'anarchisme. C'est vrai. Le CCI a évolué (on a mis 40 ans, on est pas des flèches!) sur son rapport avec les anarchistes. L'évolution même de nos articles (et nos liens concrets) en témoignent. Cette évolution est le fruit de circonstances (des rencontres essentiellement, au niveau international) qui ont déclenché en notre sein une discussion à l'échelle internationale (nous avons, au-delà de nos réunions, un bulletin interne publié très régulièrement, une centaine de page tous les deux mois disons, en plusieurs langues... où figurent des synthèses de discussion, des résolution de sections locales, territoriales ou internationale, des compte-rendu de voyages, de rencontres, mais surtout des contributions individuelles... pour que nus puissions débattre tous ensemble à l'échelle internationale). Au début, tout le monde n'était pas trop sûr que les anarchistes internationalistes (c'est à dire, pour nous, révolutionnaires) existent vraiment. Aujourd'hui, je pense que tout le monde est convaincu... Mais il reste évidemment des désaccords. Par exemple, certains pensent que ce n'est pas évident de pouvoir considérer un groupe anarchiste important comme faisant tout entier parti du camp révolutionnaire, ils pensent que seulement des membres, des individus peuvent être placés dans ce camp... ils mettent en avant l'hétérogénéité au sein des groupes anarchistes... Pour ma part, et la plupart des camarades, je pense que dans une orga anarchiste, il y a des débats, des positions individuelles, certes mais qui n'empêche pas des positions communes et unanimement partagées... (j'ai lu la description de Nosotros de l'organisation en filet qui est très instructive à ce niveau). Et, par exemple, les positions anationalistes de la CNT AIT ou contre la participations aux élections (de celles que je connais, beaucoup de sections internationales me sont totalement méconnues) me semblent clairement montrer que tous les militants se reconnaissent dans ces positions de base qui révèlent la nature authentiquement révolutionnaire de la CNT AIT.


Désolé d'avoir été un peu trop long... :oops:
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Re: Otto Rühle

Messagepar Lambros » Samedi 19 Fév 2011 4:56

Salut Tibo,

On n'a pas le CCI là où je suis, mais un pote est abonné (ou était) et y'a de vos journaux dans une libraire.

Que tu le saches d'avance, je suis radicalement anti-marxiste (mais pas pour les raisons de la bourgeoisie ça va de soi), mais je ne met pas tout le monde au même niveau. Les marxistes-léninistes sont de véritables fascistes et nationalistes rouges, les trotskistes pour la plupart de lamentables réformards, ce que je ne dirais jamais de vous.

Néanmoins il me semble que nous somme dans un paradoxe insurmontable. Vous voulez le pouvoir, nous voulons le détruire. Et ça on le changera pas. Imaginons (on peut rêver !) une période insurrectionelle dans la région France... Nos chemins vont se séparer, c'est inévitable non ?

Je voudrais savoir donc ce que vous apporte de travailler avec les "anarchistes internationalistes " (je dirais anationalistes mais bon), et pareil pour les compagnons de l'AIT (bosser avec le CCI)?

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