goldfax a écrit:Le hic dans l'affaire avec Reich est qu'il a fini par céder aux pulsions pédophiles, et d'inciter les pédophiles à passer aux actes. C'est pour cette raison, qu'il a été emprisonné vers la fin de sa vie, aux USA.
Ca sent le raccourci ou alors j'ai de mauvaises sources !
Une biogaphie rapide trouvée
ici (peut-être pas la meilleure source...) :
Qui est Wilhelm Reich ?
Reich (1897-1957) est un psychanalyste allemand. Disciple de Freud, il mit au point dans les années 30 "l'analyse caractérielle" et explicita "la fonction de l'orgasme". Très vite il sut tirer les conséquences politiques qu'impliquaient les apports de la psychanalyse. Il proposa une explication du passage d'un système social communautaire au système capitaliste ("L'irruption de la morale sexuelle") et tenta de diffuser ses idées (synthétisées dans "La révolution sexuelle") auprès des masses ("La lutte sexuelle des jeunes") notamment au sein du parti communiste, dont il fut exclus (de même qu'il fut exclu de l'association internationale de psychanalyse) tant ses idées paraissaient subversives.
Contraint à l'exil par l'arrivée au pouvoir des Nazis, il fini par s'installer aux États-Unis. Il expliqua le succès des Nazis et la déconfiture du parti communiste allemand ("Psychologie de masse du fascisme", idéologie qu'il qualifie de "peste émotionnelle") ainsi que la faillite de la révolution bolchevique (ajout à "La révolution sexuelle"). Il livra un vigoureux pamphlet sur la société contemporaine ("Écoute petit homme !") et poursuivi ses travaux sur l'énergie vitale universelle (qu'il baptisa "orgone"), tentant d'appliquer ses découvertes à la cure du cancer et au contrôle de phénomènes météorologiques.
Arrêté par la Food & Drug Administration en raison de ses activités non-conformistes, il mourut en prison dans des circonstances suspectes et ses livres furent brûlés !
Un film évoque le personnage et l'œuvre de Wilhelm Reich :
W.R. les mystères de l'organisme, de Dusan Makavejev, 1971.
Pour aborder l'œuvre de Reich, nous vous recommandons l'ouvrage suivant :
Cent fleurs pour Wilhelm Reich, de Roger Dadoun, Payot, Paris, 1975.
Quelques unes des oeuvres majeures de Wilhelm Reich, traduites en français (rééditions) :
L'analyse caractérielle, 1933, Payot, Paris, 1992
La psychologie de masse du fascisme, 1933-42, Payot, Paris, 1998.
La révolution sexuelle, 1945 Christian Bourgois, 2003
La fonction de l'orgasme, 1945, L'Arche, Paris, 1986.
Écoute, petit homme, 1948, Payot, 2002.
L'éther, Dieu et le Diable, 1949, Payot, 1999.
La superposition cosmique, 1951, Payot, 1999.
Puis une autre, bien plus détaillée et que je trouve assez étonnante :
Biographie succincte de Wilhelm Reich (1897-1957)Cependant, on peut effectivement trouver des passages troublants, qu'il convient néanmoins de replacer dans leur contexte :
"La misère sexuelle de la société autoritaire-partriarcale est la conséquence de la négation et de la représentation sexuelles qui la caractérisent, et qui provoquent chez tous les individus qu'elle asservit,
des névroses, des perversions et des crimes sexuels. Il s'ensuit qu'une société qui ne pratique pas la répression sexuelle ne souffre pas de misère sexuelle.(..)
La liberté et l'indépendance de l'enfant s'étendent aussi au domaine sexuel. Pour commencer, les enfants voient et apprennent beaucoup en observant la vie sexuelle des adultes"
...
"Mais aucun doute n'est plus possible : la révolution sexuelle progresse et aucune puissance du monde n'arrêtera sa course. Il lui faut simplement une direction rationnelle pour lui permettre d'atteindre son but."
(Wilhelm Reich, "L'irruption de la morale sexuelle", Petite bibliothèque Payot)
Difficile de nier que ses propos aient pu inciter au passage à l'acte mais je ne crois vraiment pas que telle était l'intention de l'auteur ; quant à l'emprisonnement pour pédophilie (ou incitation) : pas de trace précise (seulement un emprisonnement pour outrage à la cour, suite à un procès sur ses travaux)... J'ai même trouvé les passages suivants parlant de Reich dans un article sur le fameux "
procès d’Angers" : il passe plutôt comme une référence...
Voici plus de 70 ans, un penseur autrichien Wilhelm Reich, élève surdoué de Freud et qui fut bientôt mis au ban de l’officialité politique et médicale de son temps (il fut exclu et du parti communiste et de la société psychanalytique avant de finir sa vie dans les geôles de l’ordre répressif américain) avait prévu de tels débordements. Il interrogeait déjà nos sociétés sur la capacité qu’elles ont de produire l’horreur en série, tant la bête immonde est toujours en chacun de nous prête à se réveiller. L’histoire récente ne cesse hélas de lui donner raison.
Interrogeant la misère sexuelle dont il constatait déjà les effets dans la société de son temps, il estimait que la sociologie des perversions, des troubles et déviations sociales de la sexualité devait, pour les comprendre, d’abord considérer les conditions de vie extérieure des populations, leur centre de gravité se trouvant précisément dans le domaine matrimonial et familial et dans celui de la vie génitale des enfants et adolescents, chaque système social se reproduisant dans la structure caractérielle de ses membres.
...
L’on se souvient que Reich fut un des premiers à lancer une politique de prévention en fondant, sur ses deniers, les premiers dispensaires d’hygiène sexuelle. Sa théorie de l’économie sexuelle en découla.
Car écrivait-il encore s’adressant à chacun de nous, « ta vie sera agréable et sûre lorsque la vie comptera plus à tes yeux que la sécurité, l’amour plus que l’argent, la liberté plus que la ligne du parti ou l’opinion publique (...) lorsque les physionomies des hommes dans la rue exprimeront la liberté, l’animation et non plus la tristesse, la misère... ».
Détail : la société américaine conservatrice brûla ses ouvrages... comme Hitler quelques années auparavant.