Organiser la grève de la servitude volontaire
Ils/elles parlent de crises de sacrifices nécessaires pour sauver notre mode de vie, mais tous les sacrifices n'y changeront rien. Cela fait des années que nombre d'entre nous meurent au travail, gâchent leur vie derrière des machines ou des bureaux, ou sont abattu-e-s par la police. Tout ces sacrifices n'ont servi à rien et le capitalisme se contrefout bien de ce qu'il peut arriver à des individu-e-s qui ne sont au final que des rouages interchangeables, des statistiques dérivant à travers les graphiques de la production. Croire qu'il est possible de réformer le capitalisme, relève de la naïveté ou de la bêtise.
Cette mobilisation contre la réforme des retraites, témoigne de la volonté de nombres d'entre nous de ne pas laisser se dégrader encore des conditions de vies déjà misérables. La misère est la condition morale de tous les opprimé-e-s. Le plus aberrant est que cette misère est soigneusement organisée de manière a ce que nous y restions tous. Que ce soit la concurrence entre les salarié-e-s sur le "marché" du travail, ou au sein d'une même entreprise, la concurrence entre travailleurs/euses français-e-s et les travailleurs/euses sans-papiers/ères, tout les moyens sont bons pour dresser les individu-e-s les un-e-s contre les autres. Au final chacun-e, combat, détruit, rabaisse son/sa voisin-e, pendant qu'au dessus de cette mêlée générale, les patron-e-s et les bourgeois-e-s se gavent de caviar et de champagne en admirant ce spectacle d'un œil distrait. Chacun-e se satisfait de sa misère quand il/elle regarde celle de celui qui a encore moins, mais au final tout le monde reste dans la misère. Lorsqu'un-e ou plusieur-e-s individu-e-s décident de s'élever au dessus de leur condition d'esclaves et de lutter, la police, les syndicats, la justice, le salariat sont là pour leur rappeler où est leur place et bien souvent l'espoir d'une vie meilleure cède la place à la répression.
Il n'est pas question de se contenter du maintien du statut-quo sur les retraites, nous voulons TOUT.
C'est à nous de nous organiser collectivement, de la manière que nous jugerons appropriée pour reprendre ce qui est à nous. Le spectacle est un rapport social, une dépossession permanente de la vie, un système qui code tout ce qui nous entoure. Le capitalisme, pourrait bien redistribuer toute la production aux travailleurs/euses, les structures et les hiérarchies qui le composent maintiendraient tout le monde dans la misère la plus totale. La dépossession du travailleur/euses des moyens et du produit de son travail, ainsi que celle de son temps, la falsification des désirs et les substituts marchands qui nous sont servis pour les combler, c'est cela qui nous maintient dans la misère. Tout l'or du monde n'y changera rien.
La révolution c'est ce changement des modes de vie et de pensées qui nous amène à sortir des carcans que nous impose le capitalisme.
Pour obtenir une vie meilleure il est nécessaire de s'organiser tous/toutes ensemble de manière horizontale, c'est à chacun-e en fonction de celles/ceux qui l'entourent, de ses affinités, ses désirs et ses envies de participer à ce qui doit être un mouvement général vers une vie passionnante et passionnée. La grève, le blocages des flux, l'émeute, l'auto-réduction, le squat, la construction d'alternatives, les attaques informatiques sont quelques exemples de l'infinité des possibles qui permettent d'établir un rapport de force solide.
Les assemblés générales peuvent être le lieu de la construction d'un vrai rapport de force avec l'état et le capital, elles peuvent être le lieu où, au moyen de la discussion libre, s'élabore la mise à bas des fantasmes du spectacle. Pour cela il convient de garder à l'esprit que les syndicats, lorsqu'ils ne font pas que condamner à demi-mots une réforme des retraites qu'ils jugent nécessaire, appellent certes à la grève générale mais ne sont pas près à donner les moyen aux travailleurs/euses de l'organiser. Ils avancent le fait qu'il ne faut pas rompre l'unité syndicale ( celle qui oblige tout le monde à s'en tenir aux positions de jaunes patentés tels que chérèque ou tibault ), ou le fait de ne pas passer pour une minorité d'agité-e-s radicaux/ales déconnecté-e-s de la réalité. Le nombre de manifestant-e-s qui sont descendu-e-s dans la rue durant le mois de septembre, la multiplication des assemblés populaires en fRance ( paris, toulouse, caen,... ), les grève reconductibles appelées ( transport, santé ) ou en cours ( port de marseille, raffineries) dans divers secteurs, sont la preuve que ce qu'avancent les bureaucraties syndicales ne sont que des mensonges pour éviter tout durcissement du mouvement.
Il faut cesser d'attendre les ordres qui viendraient d'en haut et organiser la grève de manière locale et décentralisée. Il faut penser une multitude de modes de luttes adaptés à chacun-e, aux salarié-e-s d'une grosse boite, aux fonctionnaires, aux chômeurs/euses, aux précaires ou aux étudiant-e-s. Cette multiplicité des actions et des blocages divers, des actions collectives et des sabotages individuels, loin d'être une forme d'éparpillement des luttes, est au contraire ce qui ferait du vaste mouvement social à venir quelque-chose d'insaisissable pour les structures répressives, et qui permettrait d'établir un rapport de force dont la puissance sera proportionnelle à sa diffusion dans la société.
La séparation entre un temps politique qui serait celui de la manifestation, de l'AG, du piquet de grève et le reste de la vie, permet de contenir le mouvements dans les espaces alloués à la contestation sociale. Ce sont des soupapes servant à évacuer la colère de ceux/celles qui sont dans la misère. La lutte doit s'installer dans chacun des aspects de la vie quotidienne. Il n'est pas question de sacrifier sa vie à une hypothétique cause, à un intérêt supérieur; mais au contraire de remettre ses intérêts réels au centre de sa vie, et de construire la révolution du quotidien.
La société telle qu'elle est aujourd'hui n'est plus qu'un grand machin informe et pourrissant qui ne subsiste que par la force de l'inertie de chacun-e. Pour en finir avec il suffit de provoquer un bordel suffisant à sa désagrégation.
Chaque barrière qui s'effondre, chaque préfecture qui brûle, chaque usine détournée par ses salarié-e-s, chaque maison occupée est un énième petit séisme dans la tectonique des classes susceptible de provoquer un bouleversement complet dans le monde.
La guerre sociale continue, nous sommes leurs soldats, retournons leurs armes contre eux!
http://groupeelectronlibre.blogspot.com/
Pour en finir avec il suffit de provoquer un bordel suffisant à sa désagrégation.
Sinon, pour illustrer ce que j'ai dit (à savoir que c'est surtout les jeunes qui sont victimes)...
Hier, après une grosse manif à Toulouse ( 155 000 personnes), un groupe de 300 personnes ont décidés
(plus ou moins) après une AG de fin de manif, d'improviser une marche de 20 bornes vers le dépôt
de carburant de lespinasse. Arrivée prévue : fin d'AM. Rien à dire sauf que décider ce type d'action
sans préparation, c'est s'exposer à la flicaille. On le sait... et c'est ce qui n'a pas manqué d'arriver.
Le cortège était suivie de prés par les CRS et les flics en civil. A un moment donné, il y a eu moins
de monde. Il a été décidé d'abandonner... En marge, un groupe de jeune en panoplie de combat s'est
fait serrer. Certains ont été relaché assez vite. D'autres plus tard et un autre, on ne sait pas...
http://toulouse.indymedia.org/spip.php?article45665
En terme d'organisation, ces 300 personnes auraient été plus efficaces et utiles pour les grévistes de la
raffinerie, de ne pas céder à l'improvisation et de se voir ailleurs que dans la rue, devant les yeux et
les oreilles des schmidts pour aller concrétement sur place pour soutenir.
Il suffit pas de s'appeler assemblée populaire pour qu'elle le soit de fait. Quand à la démocratie de
ce type d'AG, il se pose la question des prises de décisions, puisque certains refusent de voter.
Bref, c'est celui ou celle qui a le plus de bouche qui remporte la mise... Sympa !
Personnellement, je pense qu'il est sain de donner la parole en fin de manif. Mais pas pour n'importe
quoi. C'est pas simplement ma position, mais la position discutée dans mon syndicat.
Notamment échanger les infos, donner son avis, faire des appels à soutien ou quoi...
mais pas pour décider de quoique ce soit. Le problème, c'est qu'il y a aussi plein de gugusses pour
qui la seule façon d'avoir un pied dans la réalité sociale et d'être connectée avec les luttes, c'est de
continuer et de chercher l'affrontement comme preuve de radicalité. Et que de fait, ça parasite
réellement toutes tentatives vraiment constructive.
Du mouvementisme à l’autonomisation des luttes- ébauche de réflexion pratique critique.
mercredi 3 novembre 2010 (00h19)
Je propose ici une ébauche de réflexion critique sur les trois dernières semaines de lutte, tant niveau local que national, tant pour penser son action que pour la mettre en question ; en espérant être complété et contre-argumenté par d’autres personnes en vue, pourquoi pas, d’une sorte de texte collectif de positionnement. De sorte que chacun puisse contribuer à cette autocritique analytique, par ses propres textes, par fragments thématiques, par envies et besoins, à signer librement et de manière anonyme ou pseudo, en vue d’une analyse en-train-de-se-faire et émanant de partout à la fois, selon les expériences individuelles et collectives. Que la plume devienne pavé, l’analyse pratique en-acte une outil de lutte et qui, par sa libre diffusion éclatée, ne soit jamais figée, jamais localisée, mais toujours pirate et horizontal. Ceci pourra nous permettre de mieux coordonner et rendre plus efficace son action présente et prochaine. Et, pourquoi pas, en faire une brochure collective "Du mouvementisme à l’autonomisation des luttes" comme appui pour les prochains bouleversements sociaux d’envergure.
***
Impressions locales. L’impression aujourd’hui, dans la phase actuelle du mouvement social, de s’enfermer justement dans le mouvementisme. Ceci au lieu de se réapproprier notre temporalité de lutte propre, d’obéir à l’urgence syndicale. Comment se subsister, rendre la grève permanente, la faire vivre et la rendre active autrement que par les grandes journées syndicales, comment en d’autres termes autonomiser la lutte à partir des camarades qui la créent ?
L’impression d’en être juste à se demander quelle est la prochaine action, quelqu’elle soit, et d’y foncer tête baissée, sans y mettre un fond, une ligne politique claire, un positionnement, que ce soit par des communiqués, un journal, des tracts, etc. A nous de nous créer et trouver des outils de lutte qui nous semblent justes et appropriés. Sans quoi, on ne reste que de sinistres portes-drapeaux, des moutons qui gonflons numériquement les actions-marketing-CGT. Car cette dernière vise moins la plupart du temps des blocages économiques réels, effectifs, et durs, que de promouvoir le logo-sponsor de l’orga. Comment ne pas se faire manipuler, comment se démarquer ? Comment parvenir à se positionner : par rapport aux camarades en lutte et leurs actions réelles, par rapport à la répression et les innombrables arrestations-perquisitions, par rapport à la trahison des centrales syndicales, par rapport à l’aspect strictement revendicatif et défensif-réactif du mouvement social ? Ceci afin de redonner au mouvement cette force de frappe offensive qu’il est dans ses moyens d’action, mais pas dans le fond. La "base salariale" se radicalise et s’autonomise dans ses moyens d’action mais pas dans la signification politique de ces moyens d’action : oui, on bloque des flux de marchandise, on empêche les collègues d’aller au taf, on saccage des bureaux de direction ou des permanences UMP voire MEDEF, etc etc, mais toujours pour quémander un dialogue, une négociation, une pitié de la part de l’Etat.
Alors que cette phase du mouvement est en cela très intéressante : les centrales syndicales trahissent, négocient, gèrent leurs troupes locales pour modérer le mouvement dans ses initiatives, ET POURTANT les actions radicales de blocages économiques continuent, se multiplient et se durcissent un peu partout. Alors que le gouvernement, de son côté, main dans la main avec les centrales, joue sur le pourrissement par l’épuisement et la censure-propagande médiatique, et par la provocation-répression. Cette phase est celle de la peur du MEDEF, du patronnat, de l’Etat. Car effectivement ils ont peur, comme les centrales syndicales, que ça reprenne, que le souffle "jeune" (étudiants-lycéens) prenne ou reprenne et donne assez de force aux gars salariés qui maintiennent grèves et actions de blocage à continuer encore. Autrement dit, le mouvement entre enfin dans cette phase tant souhaitée de renversement de perspective : LA PEUR CHANGE DE CAMP, le MEDEF compte tristement ses profits perdus (plus de 4 milliards d’euros depuis le début des grèves en septembre, dont 200 000 euros rien que pour l’industrie pétrolière), l’Etat craint la radicalité des lycéens prêts à l’affrontement et les centrales craignent la radicalisation et l’autonomisation de la base. LA PEUR CHANGE DE CAMP, et il faut agir pour confirmer cette tendance, en affichant clairement et collectivement notre ligne politique : que non, nous ne sommes pas là pour négocier, que nous ne sommes pas là pour les médias, mais que lorsqu’on va en manif, l’on va tenir des piquets, faire des actions, c’est un acte de guerre. De guerre contre l’Etat. De guerre contre le Capital. De guerre contre les centrales syndicales. Trouver les électrons libres, les exilés, les pirates, les parasites subverfis dans les boîtes, les bahuts, les usines, la rue ; prendre les contacts, apprendre à se connaître, se coordonner, s’auto-organiser, se positionner, décider et agir, frapper. Dans cet élan-là a été possible dans plusieurs villes de faire des Assembléees Populaires (comme à Lyon ou Toulouse), de faire des manifs-dures en vue de blocages économiques avec affrontements directs avec les flics s’ils s’entravent, des communiqués collectifs de la base qui crache à la gueule des centrales et des médias, de créer des canards (le journal radical INFOSLUTTE dans je ne sais plus quelle ville), des radios, etc.
Se trouver, se choisir, se créer des outils de lutte qui nous permette cette autonomisation des personnes en lutte, et donc de la lutte elle-même. Cela éviterait également de s’épuiser dans des élans suivistes, puisqu’alors nous reprenons l’initiative, la gardons et la développons.
En France, ce mouvement social aura eu quand même quelques mérites : l’autonomisation des actions par la multiplication des initiatives locales, la solidarité et convergence de terrain, les blocages économiques comme illustration politique de la grève, les piquets tournants/volants, les caisses de solidarité ; et surtout, ce mouvement ouvre une brèche, une ère d’instabilité à long terme. Ere d’instabilité que pourra contrôler de moins en moins la police syndicale, et les centrales en ont conscience, d’où les airs-bluffs de radicalité, parce que les centrales s’adaptent à la détermination de la base sur le terrain.
Dès lors, puisque cette brèche est ouverte, il est important de poser de nouvelles questions tactiques sur la stratégie des groupes radicaux vis-à-vis du mouvement "syndical".
De plus en plus de gens se "subvertisent", réceptifs au discours radical et à son auto-organisation en Bloc dans les cortèges et la solidarité affinitaire en son sein, comprennent que les grandes "journées d’action nationale et intersyndicale" ne sont que des fanfares festives dont le seul critère de rapport de force est le nombre. Mais la radicalité est notre force, davantage l’est notre initiative auto-organisée et coordonnée. Créer la tension, créer l’enjeu, l’étincelle, le rapport de force en manif où dès lors y aller est une action en soi, par notre capacité d’action et de réaction.
D’où, dans le cas spécifique de Strasbourg, le succès tactique du Bloc Anticapitaliste, qui, à 150 sympathisants dont 30-40 en noyau dur soudé, créé plus de tension et de rapport de force que les 30 000 autour de nous à défiler. D’où la présence policière unilatéralement tournée contre nous, car la répression est politique. Peut-être moins d’efficacité tactique dans l’idée, pourtant présente, de créer une sorte "d’agitation permanente" dans la rue en ville (surtout possible grâce aux lycéens, parfois trop seuls), par des manifs sauvages, des actions économiques de paralysie de sites stratégiques, d’occupation-blocage de lieux de travail et production, c’est-à-dire le maintien de la pression par actions-agitation-blocages économiques QUOTIDIENS et ponctués par les méga-manifs. Méga-manifs qui restent nécessaires pour la montée en crescendo du mouvement avec un rythme, une temporalité régulière, et, donc, sa "massification", autrement dit son amplification et sa radicalisation. Ceci reste intéressant jusqu’à la phase cruciale du mouvement quand il entre dans une logique de répression/radicalisation qui se reflète par la multiplication et le durcissement des conflits internes. Mais cette phase n’est pas ultime. Pour échapper à "l’ultime" justement, c’est-à-dire au mouvementisme acharné qui rime avec urgentisme et épuisement, essoufflement, créer une nouvelle phase (celle qui est si difficile en France), celle justement du renversement de perspective : ce en imposant comme rapport de force sa propre temporalité de lutte et ainsi briser le chantage de l’Etat et de la police syndicale.
"Le mouvement est mort", entend-on. Mais de quel mouvement parlons-nous ? L’idée est justement de favoriser les conditions qui permettent de créer un mouvement dans le mouvement, où la phase d’essoufllement-radicalisation forcenés se transforme en auto-organisation pour une lutte à long terme, inter-mouvement peut-être, ou qui rend le mouvement permanent ; bref, qui se réapproprie sa force de frappe offensive pour de nouvelles perspectives de lutte, qui ne soient plus revendicatives-défensives-réactives. Cette phase peut prendre multiples formes : mouvement des occupations de lieux stratégies (tels instances représentatives de la société totalitaire-marchande) pour des Assemblées Populaires et de coordination permanents, de réappropriation de médias tel radio, etc etc. A partir de là, repenser collectivement et par une nouvelle situation de lutte que nous avons nous-mêmes créé ce mouvement qui ne doit plus donc être revendicatif mais offensif.
Il n’y a pas encore eu de phase proprement insurrectionnelle dans les mouvements sociaux en Europe pour le moment, mais cela commence à prendre pied, à se réfléchir et en pratique. A nous d’être présents et de saisir les enjeux tactiques énormes. Aussi, maintenant, localement et nationalement, poser la question : où est le mouvement réel ?
Quand on voit à un Comité de Lutte qui rassembla ce soir là une grosse soixantaine de personnes des lycéens peu "politisés" comme on dit, mais qui sont réceptifs, attentifs et concentrés à de longs et apparemment austères sptich Legal Team compris alors comme réellement et collectivement nécessaires, c’est quelque chose de fort et positif. Structure qui s’organise, se consolide, se prépare et se projette. Car là est finalement la vraie question : se donner les outils et les moyens pour continuer de se fortifier, se structurer, et avoir une force de frappe plus cohérente et efficace dans les prochains grands évènements sociaux dont il ne faut évidemment pas s’isoler car au départ pilotés par des centrales syndicales réformistes.
Le mot tourne, se réapproprie, s’exprime avec moins en moins de retenue : l’Etat, la police, les centrales syndicales, le salariat, le capitalisme, sont fondamentalement des ENNEMIS. Avec tout ce que cela implique.
guitoto
douddu a écrit:Une critique des vignolles , qui révéle une ample méconnaissance du sujet
http://cccforum.propagande.org/viewtopi ... 1&start=30Sinon, pour illustrer ce que j'ai dit (à savoir que c'est surtout les jeunes qui sont victimes)...
Hier, après une grosse manif à Toulouse ( 155 000 personnes), un groupe de 300 personnes ont décidés
(plus ou moins) après une AG de fin de manif, d'improviser une marche de 20 bornes vers le dépôt
de carburant de lespinasse. Arrivée prévue : fin d'AM. Rien à dire sauf que décider ce type d'action
sans préparation, c'est s'exposer à la flicaille. On le sait... et c'est ce qui n'a pas manqué d'arriver.
Le cortège était suivie de prés par les CRS et les flics en civil. A un moment donné, il y a eu moins
de monde. Il a été décidé d'abandonner... En marge, un groupe de jeune en panoplie de combat s'est
fait serrer. Certains ont été relaché assez vite. D'autres plus tard et un autre, on ne sait pas...
http://toulouse.indymedia.org/spip.php?article45665
En terme d'organisation, ces 300 personnes auraient été plus efficaces et utiles pour les grévistes de la
raffinerie, de ne pas céder à l'improvisation et de se voir ailleurs que dans la rue, devant les yeux et
les oreilles des schmidts pour aller concrétement sur place pour soutenir.
Il suffit pas de s'appeler assemblée populaire pour qu'elle le soit de fait. Quand à la démocratie de
ce type d'AG, il se pose la question des prises de décisions, puisque certains refusent de voter.
Bref, c'est celui ou celle qui a le plus de bouche qui remporte la mise... Sympa !
Personnellement, je pense qu'il est sain de donner la parole en fin de manif. Mais pas pour n'importe
quoi. C'est pas simplement ma position, mais la position discutée dans mon syndicat.
Notamment échanger les infos, donner son avis, faire des appels à soutien ou quoi...
mais pas pour décider de quoique ce soit. Le problème, c'est qu'il y a aussi plein de gugusses pour
qui la seule façon d'avoir un pied dans la réalité sociale et d'être connectée avec les luttes, c'est de
continuer et de chercher l'affrontement comme preuve de radicalité. Et que de fait, ça parasite
réellement toutes tentatives vraiment constructive.
Brochure bilan des Assemblée Populaire
d’automne 2010 à Toulouse
Après le mouvement des retraites et des Assemblées Populaires (AP) sur Toulouse un groupe de discussion issu de cette dynamique a choisi de continuer à se réunir hebdomadairement dans un squat appelá les Pavillons Sauvages.
Faisant suite à de nombreux travaux de ce groupe, une brochure regroupant un historique et des témoignages vient de voir le jour.
La CNT-AIT, qui s’est exprimée largement sur ce sujet dans sa propre presse, a fait le choix de ne pas participer à cette rédaction afin qu’une autre parole autonome et collective puisse s’exprimer. Nous saluons donc cette parution de 120 pages environs comme le fruit d’un travail collectif sans faire toute fois nôtres tous les propos et considérations qui y sont rapportés. Nous soulignons ici également le fait qu’il est assez rare de voir un groupe spontané tirer lui même le bilan de sa propre action, ce qui nous semble très positif.
Lambros a écrit:(ce qui il est vrai est une rhétorique marxiste)...
Lambros a écrit:Le passage "internationaliste" ne ressemble pas aux compagnes-ons toulousain-e-s plutôt "anationlalistes" mais après...
Voici le temps où certains puissants pensent avec un cynisme a peine voiléque le peuple doit payer pour leurs propres excès. Ils appellent ce temps «La crise » et veulent continuer à s'enrichir quand ils nous somment de payeret d'endurer leurs restrictions. Ils pensent pouvoir étrangler l'espritrépublicain, l'esprit
citoyen, dans le noeud de leurs dettes. Nous ne serionspour eux que le produit final de leur chaine alimentaire, toujours prêts asacrifier nos bourses pour remplir les leurs, toujours prêts à sacrifier nosvaleurs pour leur propre laideur. Nous ne serions que leurs pions. Pourtant, nous sommes là. Nous vivons, nous aimons, nous soufrons, nousrions, nous défendons. Et Nous Défendrons. Plus que jamais.
J'ai pu côtoyer les « indignés » espagnols (los indignados)lorsqu'ils sont passés dans les Landes, rejoints ici dans leur marche versBruxelles par les indignés Français des mouvements de Bayonne et deBordeaux. Ils sont partis de Madrid et comptent arriver au parlement deBruxelles le 15 octobre, afin de montrer aux parlementaires européens cedont le peuple ne veut plus et proposer des alternatives. L'Espagne a été directement et durement touchée par la crisede 2008 et les restrictions qui ont suivi. Le chômage atteint un tauxindigne, surtout chez les jeunes, mais pas que, et beaucoup trop sont dansdes situations devenues misérables. Le 15 Mai de cette année, à Madrid,certains se sont indignés. Ils sont descendus dans la rue, ont investi la placepublique de la « puerta del sol » et se sont rassemblés pour discuterpacifiquement de ce qui les indignait, de ce qui leur faisait mal, de cequ'il fallait changer. Ils étaient une quarantaine , 4 mois plus tard, ilssont plus de 60 000 à travers toute l'Espagne à se réunir, à s'entraider, àproposer et à mettre en place des alternatives locales et nationales.
Certains ont ainsi décidé de cheminer à travers l'Europe, à pied, enplusieurs groupes de parcours différents afin de propager leurs messagesdans un maximum de pays, et de recueillir les indignations de tous. Le mouvement est d'ores et déjà mondial, des marches et desgroupes étant formés, en plus de beaucoup de pays d'Europe, en Inde, enIsraël, au Canada
J'ai donc assisté à deux des assemblées populaires qu'àorganisées un de ces groupe de marche, à Juvignac et à Pontenx-les-forges,après les avoir rencontré lors de leur passage à Dax. Dans ces assemblées, tout le monde peut parler. Chacun peuts'indigner, mettre le doigt, les mains, les coudes sur un problème, uneinjustice, une incompréhension. L'important est d'en parler, de parler dechoses personnelles qui nous heurtent. Vous êtes écouté. Ensuite, le but estde constituer des « groupes de travail » qui réfléchissent à la manière donton peut procéder pour apporter des solutions. Il faut évidemment ensuiteprocéder. Cette assemblée est pacifique. On n'attise pas les haines.On cherche à comprendre. Cette assemblée est populaire. Il n'y a pas de chef, pas deleader, pas de président, pas de trésorier. Ce n'est ni un comité, ni uneassociation. Juste des citoyens qui ont décidé de prendre les choses enmain, ensemble. Si vous n'êtes pas là, personne ne parlera pour vous. Cette assemblée est apolitique. On y parlera bien sûr depolitique, mais nul besoin d'adhésion à un quelconque parti. On nereprésente que soi. Cette assemblée n'est pas secrète. On parle en placepublique. Cette assemblée n'est pas reine. Si elle vous déplaît, ou sicela vous plaît, créez la votre. Cette assemblée est égalitaire. Chacun est important. Cette assemblée est volontaire. Vous avez le choix. La marche des indignés à creusé un sillon, a nous d'y faire germer lecourage du citoyen.