A PROPOS DU POST ANARCHISME

Les courants, les théoriciens, les actes...

A PROPOS DU POST ANARCHISME

Messagepar NOSOTROS » Jeudi 01 Juil 2010 8:56

Je copie colle une présentation d'un livre qui apparement vient de sortir chez l'Harmathan et qui me semble très intéressant.

On retrouve dans la présentation, mais aussi dans l'introduction de Colson, un certain nombre de thèmes qui nous sont familiers, puisque cela fait quelques années maintenant que nous essayons de les exprimer (notmament à propos de l'universalisme et e l'atemporalité du projet anarchiste). J'ai mis en gras ces passages dans le texte.

C'est intéressant de voir qu'il commence à y avoir un début de mùobilisation pour contrer l'offensive "postanarhcisme" qui n'est ni plus ni moins que le sabordage de l'idée de révolution communiste libertaire.

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L’Anarchisme aujourd’hui

Préface de Daniel Colson

Rares sont les courants politiques suscitant autant de fantasmes que l’anarchisme. Qu’il provoque crainte, antipathie ou connivence, les imaginaires dominants s’enflamment à son sujet. Néanmoins, ils ne font que bien rarement mouche à l’endroit des pratiques et pensées effectives de la nébuleuse libertaire. Beaucoup s’évertuent même à teinter de sépia leurs représentations, reléguant l’anarchisme dans un XIXe siècle déjà lointain, le laissant pour mort dans le monde contemporain.

Depuis quelques années pourtant, un regain d’intérêt pointe à l’égard de ce qui ne semblait plus trouver place que dans de poussiéreux livres d’histoire. Et il arrive que l’on rencontre l’anarchisme sur des terrains dont il était comme refoulé, telle la philosophie. C’est en tout cas ce que démontre l’entreprise postanarchiste ; elle prend principalement racine outreatlantique et relit, à la lumière des réflexions poststructuralistes et postmodernes, les oeuvres de Proudhon, Bakounine ou Kropotkine, Mais à quel prix ?

Le présent ouvrage propose la première introduction en langue française à ce projet réflexif, Il en est aussi la première critique. Saisissant l’occasion ouverte de penser en compagnie de ces auteurs par trop méconnus, mais aussi au travers des pratiques qu’ils ont inspirées et inspirent encore, l’auteur nous révèle en quelle mesure l’anarchisme, sans préfixe, peut être aujourd’hui d’une actualité pertinente.

PRÉFACE

Du point de vue de l’histoire, le projet politique et philosophique de l’anarchisme s’est exprimé de deux façons :

– Pratiquement, dans la plupart des pays en voie d’industrialisation, à travers près d’un siècle de luttes et d’expérimentations sociales et révolutionnaires (principalement en Europe et dans les deux Amériques), de la fin de la première moitié du XIXe siècle jusqu’en 1938, lorsque l’anarchisme espagnol succombe sous les coups de cet étonnant mélange entre le fascisme rouge du communisme russe, la logique verticale de l’État et les mensonges démocratiques de l’antifascisme.

– Théoriquement, d’abord avec un certain nombre de fondateurs de la pensée libertaire (Proudhon, Déjacques, Stimer, Bakounine), puis une multitude de textes (brochures, livres, chansons, proclamations, motions, poèmes, pièces de théâtre, mémoires, récits et romans) qui, du Chant des ouvriers de Pierre Dupont à La mémoire des vaincus de Michel Ragon, en passant par des œuvres historiques aussi considérables que L’Internationale de James Guillaume ou La Révolution Inconnue de Voline, ont annoncé, accompagné et prolongé ses expérimentations révolutionnaires.

À l’ombre étouffante du marxisme, ces deux aspects de l’anarchisme et l’étroite intimité qui les lie ont longtemps été sous-estimés, voire carrément ignorés, y compris et surtout dans les textes qui se voulaient les plus fidèles aux mouvements d’émancipation ouvrière, alors même qu’ils s’interdisaient d’en percevoir la moindre lueur libertaire et révolutionnaire. On a pu trop longtemps parler de la révolution espagnole en ignorant que l’essentiel du prolétariat révolutionnaire de cette région du monde se reconnaissait dans l’anarchisme et mettait en oeuvre son projet. On peut encore, en 2007, décrire l’irruption du fascisme italien au lendemain de la première guerre mondiale, sans dire un mot de la composante libertaire qui, dans la radicalisation des conflits d’alors, animait, de près ou de loin, de larges secteurs des forces ouvrières et révolutionnaires de ce pays. Plus généralement on a pu, du côté des historiens comme des intellectuels et des militants de gauche et d’extrême gauche, se féliciter pendant plus de cinquante ans du prétendu succès de la révolution russe sans jamais être sensible ne serait-ce qu’un instant à ce qui avait constitué sa force et sa réalité premières, avant que le totalitarisme d’État n’impose en son nom et après l’avoir brisée, sa terreur et ses mensonges.

Cette ignorance et ce travestissement historiques se retrouvent sur le terrain de la pensée politique et philosophique. Incapables de mettre un nom sur des mouvements qui menaçaient aussi radicalement leur existence (avant que l’épouvantail du « communisme » russe ne leur fournisse enfin un adversaire assignable, un répondant étatique homologue), les institutions de l’ordre dominant étaient tout aussi sourdes et aveugles à une pensée qui pourtant, depuis très longtemps – des pré-socratiques à Nietzsche en passant par Spinoza, Leibniz et bien d’autres –, traversait l’histoire de la philosophie, mais d’une façon plus ou moins cachée et suspecte, qualifiée d’« orientale » [NDLR cf les messages sur la stratégie ou encore sur la notion d'efficacité ici sur ce forum ...], sans jamais imaginer qu’elle puisse justement trouver un jour, dans l’anarchisme de Proudhon, de Bakounine, de Coeurderoy ou de Voline, une expression politique et sociale effective, débordant de partout les limites et les aveuglements d’un Occident impérial et dominateur, et donnant sens, du même coup, aux innombrables histoires et expérimentations humaines, en Orient comme en Occident, au Sud comme au Nord.

Paradoxalement c’est seulement près de cinquante ans après sa disparition comme alternative sociale et ouvrière effective, mais à l’intérieur de la brèche dans le temps des événements dits « de mai 68 » – que l’anarchisme, sous sa double dimension politique et philosophique, a pu tout à coup laisser deviner sa radicalité, ses immenses potentialités, et redevenir ainsi une source d’espoir et une puissante raison de résister à la logique répugnante et totalitaire du capitalisme, comme aux replis et aux délires non moins totalitaires (et répugnants) des différents fascismes ethniques et religieux qui prétendent se substituer à elle. C’est à expliciter cette renaissance que s’attache le livre de Vivien García, et ceci de trois grandes façons :

– En montrant tout d’abord comment, historiquement, depuis quelques années, et à partir d’une littérature anglo-saxonne mal connue en France, l’Idée anarchiste – et pour ne considérer que le seul terrain de la philosophie politique –, commence (timidement) à retrouver sa force et son acuité, mais imparfaitement pourrait-on dire, sans parvenir encore à briser le mur de mépris et surtout d’ignorance qui entoure les textes et l’histoire de la pensée libertaire, en se contentant d’un postanarchisme décevant mais qui permet de sauter pardessus cette histoire et cette pensée, d’en faire l’économie et de se laver ainsi de toute compromission forcément déshonorante aux yeux de ceux pour qui l’anarchisme reste encore quelque chose de honteux et de méprisable.

– En montrant au contraire, et dès lors que l’on veut bien se donner la peine de lire les textes et de déchiffrer les traces laissés par ce mouvement, en quoi l’anarchisme non seulement n’obéit en rien aux images d’Épinal et aux lieux communs auxquels on voudrait le réduire, mais constitue au contraire la source étonnante d’un projet et d’une pensée capables, par leur richesse, leur cohérence, leur originalité, leur force et leur radicalité, de faire pâlir tous les postanarchismes réunis.

– En montrant enfin ce que l’on commence seulement à percevoir : la dimension ontologique du projet et de la philosophie anarchistes, son universalité du singulier et de la différence, et par voie de conséquence, sa façon singulière et paradoxale d’échapper au temps et à l’histoire, de s’affirmer dans toutes les situations possibles même les plus difficiles et les plus oppressives, de dire ce qu’est le monde où nous vivons et ce qu’il nous autorise du point de vue de la liberté et de la joie d’exister. Source de vie et d’émancipation – et comme le travail de Vivien Garcia contribue déjà à le faire comprendre – l’anarchisme peut ainsi, peut-être, constituer une alternative au devenir catastrophique du monde actuel, une alternative aux impuissances d’une gauche et d’une extrême gauche exténuées.

Daniel COLSON
Capitalismo delenda est
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Re: A PROPOS DU POST ANARCHISME

Messagepar apar » Jeudi 01 Juil 2010 21:40

j'ai trouvé un texte critique sur ce mouvement philosophique (colombo sur refraction 20), extraits :

Il existait bien en Europe des intellectuels qui essayaient d’articuler l’anarchisme et les théories de Deleuze ou de Foucault mais, suivant les lois du marché idéologique, c’est dans l’espace anglo-américain que les livres de Todd May (La philosophie politique de l’anarchisme
poststructuraliste, 1994), de Saul Newman (De Bakounine à Lacan, 2001), de Lewis Call (L’anarchisme postmoderne, 2002) 20, et de Richard Day (Gramsci est mort, 2005), donneront droit de cité aux postanarchistes.
Les deux tendances citées, «libérale» et « postmoderne », vont, à mon avis, dans le sens des exigences du néolibéralisme dominant dans les sociétés développées, et déterminent non seulement des modifications importantes dans le corpus théorique de l’anarchisme, mais aussi des pratiques qui isolent, privatisent et enferment les luttes sociales dans le cercle de la répétition du geste de révolte sans arrimage à la
structure holistique du social institué. De surcroît, en subjectivisant la contestation elles font de l’anarchisme une philosophie à l’usage des nantis.


Pour ceux [NDM : postmodernes] qui se réclament de l’anarchisme, l’opération commence par le besoin de montrer combien était « erronée la thèse anarchiste de la possibilité d’éliminer radicalement le pouvoir»35.[...] La déliquescence théorique (avec ses conséquences pratiques) d’un certain anarchisme dit postmoderne se fait inévitable quand il arrive «à s’approprier, intégrer et assimiler à son propre corpus les outils construits par Foucault»36. La théorie du pouvoir de Foucault, en définissant le pouvoir comme le résultat d’un rapport des forces en lutte, «d’un affrontement belliqueux de forces», et en le considérant comme « omniprésent parce qu’il se produit à chaque instant et il vient de partout », confond dans le mot «pouvoir» sa double valeur sémantique: le pouvoir comme capacité de faire (potentia) et le pouvoir comme domination (potestas) – ce qui est inacceptable au niveau sociopolitique. Il mélange dans un concept fourre-tout les « capacités différentielles en situation », pouvoir situationnel ou influence réciproque (même si elles peuvent inclure une valence différentielle), et les formes institutionnelles du pouvoir politique.
Pour Foucault, le pouvoir, dans ce qu’il a de permanent, de stable, d’établi, n’est que l’effet d’ensemble de tous ces rapports de pouvoir, de façon telle qu’on pourrait dire que pouvoir «c’est le nom qu’on prête à une situation stratégique complexe dans une société donnée »37.
Ainsi, le pouvoir politique n’est plus l’exercice du pouvoir par une élite, groupe dominant ou classe, mais une forme anthropologique du social, anonyme, généralisée et même biologique (voir sa notion de «microphysique du pouvoir»).
Devant un pouvoir anonyme et généralisé sans auteur responsable, au sein d’une société conformée par des relations de pouvoir qui font de tout un chacun un sujet assujetti, aussi bien celui qui commande que celui qui obéit, la rébellion devient inutile
. On peut dire avec Cyrano : « c’est bien plus beau lorsque c’est inutile ». Mais l’anarchisme a la volonté de changer la société hiérarchique, d’en finir avec la propriété privée des moyens de production et d’abolir l’État.


c'est la confusion généralisé entretenue par les intellectuels qui y ont tout à y gagner (là on pourrait reprendre "socialisme des intellectuels" de makhaiski, et mettre "libéralisme des intellectuels").

un commentaire d'un autre texte pertinent (de j.c michea de la meme revue) :

[5] J’entends par « nouvelle extrême gauche » (il serait beaucoup plus exact de dire l’ « extrême nouvelle gauche ») celle qui a progressivement remplacé dans son discours et ses modes d’action la figure autrefois centrale du prolétaire (c’est-à- dire du travailleur exploité par les puissances du Capital) au profit de celle de l’exclu (dont le sans- abri et le sans-papier sont devenus l’incarnation médiatique privilégiée) quand ce n’est pas celle du Lumpen (selon le terme forgé par Marx et mystérieusement disparu du vocabulaire poli- tique contemporain). Cette nouvelle « extrême gauche » (qui a surtout conservé de l’ancienne la posture et la rhétorique extrémistes) trouve assurément ses conditions de possibilité philo- sophiques dans certains aspects de la culture dite de « Mai 68 » (même si elle n’a pu rencontrer les conditions de son déploiement effectif, y compris médiatique et financier, que dans le cadre très particulier de la stratégie mitterrandienne – et de son idéologue alors officiel Jacques Attali). Cependant, une fois rappelée cette évidence, on n’a guère progressé du point de vue théorique car il reste encore à répondre à la seule véritable question : de quoi Mai 68 est-il le nom ? L’idée qu’il pourrait s’agir là d’une réalité homogène et bien définie (qu’il serait du coup possible de célébrer ou de maudire en bloc, conformément aux exigences du positionnement journalistique) constitue en réalité l’exemple même de l’illusion rétrospective. Il est en effet impossible d’ignorer, notamment après les travaux de Kristin Ross, que les « événements de Mai 68 » ont d’abord été le point de télescopage politique entre deux mouvements sociaux d’origine distincte et dont l’unification rétrospective sous une catégorie médiatique commune apparaît extrêmement problématique : d’un côté un puissant mouve- ment ouvrier et populaire (« la plus grande grève de l’histoire de France »), de l’autre une révolte des élites étudiantes dont la logique et les motivations réelles (au-delà de la fausse conscience qui caractérisait la plupart de ses protagonistes) étaient d’une nature très différente, comme en atteste abondamment l’évolution personnelle ultérieure de la plupart de ses cadres dirigeants. Que pouvait-t-il y avoir de commun, par exemple, entre la volonté des paysans du Larzac de conserver leur droit de vivre au pays et celle d’un Daniel Cohn-Bendit, le futur député européen, invitant les étudiants parisiens à abolir toutes les frontières et à célébrer le pouvoir émancipateur de toutes les formes de.« déterritorialisation » ? Ces remarques seraient toutefois bien sommaires si l’on n’ajoutait aussitôt que chacun de ces deux Mai 68 s’est trouvé traversé à son tour par toute une série de divisions secondaires opposant chaque fois, et sous des formes spécifiques, un pôle radical, que l’idéologie dominante allait s’empresser de marginaliser par tous les moyens (qu’on songe, par exemple, aux critiques du mode de vie consumériste et aux différentes expériences de vie communautaire ou de retour au monde rural) et un pôle libéral qui allait rapidement devenir, dans la construction médiatique officielle la vérité unique de ces événements en réalité multiples et disparates. C’est cette série de contradictions secondaires qui explique par exemple, pour nous en tenir ici au seul champ idéologique, que la séquence Lukacs - École de Francfort - Socia- lisme et Barbarie - Henri Lefebvre - Interna- tionale situationniste (qui était porteuse d’une critique difficilement récupérable du mode de vie capitaliste) ait été très vite expulsée de la vie intellectuelle officielle (et donc également du souvenir des individus) au profit de la séquence Althusser - Bourdieu - Deleuze - Foucault - Derrida, dont les conceptualisations élégantes et byzantines allaient bientôt s’avérer infiniment plus solubles dans le nouvel esprit du capitalisme (procurant de ce fait à toute une nouvelle génération d’universitaires un fond de commerce intellectuel d’une rentabilité sans égale). Il n’est, du reste, que de relire le texte incroyablement prophétique de Mustapha Khayati (De la misère en milieu étudiant, 1966) pour comprendre aussitôt quels ont pu être, dans l’immédiat après- Mai, les enjeux effectifs de cette véritable contre- révolution dans la révolution. Ces brèves précisions devraient permettre d’éclairer à la fois la généalogie politique réelle de cette nouvelle extrême gauche « citoyenniste » (selon le mot de René Riesel), aujourd’hui surmédiatisée, et les raisons pour lesquelles, sous le nom de « post- modernisme » ou de French theory, elle en est venue à exercer, moyennant les simplifications philosophiques d’usage, un pouvoir déterminant dans le champ académique (comme dans ses différents reflets médiatiques). Sur ce dernier point (et à travers l’exemple particulièrement révélateur de « l’imposture Foucault »), on trouvera des remarques extrêmement pertinentes dans le dernier ouvrage de Jean-Marc Mandosio (D’or et de sable, Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, Paris 2008)
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Re: A PROPOS DU POST ANARCHISME

Messagepar douddu » Vendredi 02 Juil 2010 10:14

Et bien voilà des textes qui mettent en appétit !

D'autant plus que ce débat a des des conséquences pratiques immédiates . Il n'y a pas de de stratégie digne de ce nom si on ne sait pas qui est l' adversaire . La confusion relevée ici au sujet du pouvoir revient a nier les responsabilitées en jeu .
Or , pas de processus révolutionnaire sans procés des responsables de la situation que l'on cherche a renverser
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Re: A PROPOS DU POST ANARCHISME

Messagepar goldfax » Vendredi 02 Juil 2010 11:24

NOSOTROS a écrit:Je copie colle une présentation d'un livre qui apparemment vient de sortir chez l'Harmathan et qui me semble très intéressant.

On retrouve dans la présentation, mais aussi dans l'introduction de Colson, un certain nombre de thèmes qui nous sont familiers, puisque cela fait quelques années maintenant que nous essayons de les exprimer (notamment à propos de l'universalisme et e l'atemporalité du projet anarchiste). J'ai mis en gras ces passages dans le texte.

C'est intéressant de voir qu'il commence à y avoir un début de mobilisation pour contrer l'offensive "post anarchisme" qui n'est ni plus ni moins que le sabordage de l'idée de révolution communiste libertaire.


Comme j'ai du mal avec la théorie en ce moment, j'ai regardé sur wikipedia ce à quoi correspondait le post-anarchisme. Et j'ai cru comprendre que Colson, également à Onfray, était considéré comme un post-anarchiste. Je n'ai pas lu le texte que tu reproduis, mais alors, Colson donne-t-il les bâtons pour qu'on le batte ?

Après lecture :Ouais... Bon, Colson est tout de même critique... Un post-anarchiste anarchiste, quoi ! :lol:
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Re: A PROPOS DU POST ANARCHISME

Messagepar wiecha » Lundi 05 Juil 2010 12:46

Salut,

Moi aussi j'ai du mal avec les concepts, bien que les quelques extraits ici me donnent une vague idée de quoi il s'agit.

Quelqu'un pourrait-il résumer simplement cette notion de "post anarchisme", du point de vue de l'AIT ?

Et filer quelques références ?
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Re: A PROPOS DU POST ANARCHISME

Messagepar goldfax » Lundi 05 Juil 2010 15:41

wiecha a écrit:Salut,

Moi aussi j'ai du mal avec les concepts, bien que les quelques extraits ici me donnent une vague idée de quoi il s'agit.


J'ai vaguement compris également la problématique, quoique je ne maîtrise pas totalement le sujet.


wiecha a écrit:Quelqu'un pourrait-il résumer simplement cette notion de "post anarchisme", du point de vue de l'AIT ?

Et filer quelques références ?


Je t'aurais bien mis le lien de wikipedia, mais je me méfie toujours de ce truc...
Je pense que le plus parfait exemple de tromperie post-anarchiste, c'est des types comme Onfray ou Chomsky. Des types qui prétendent parler d'anarchie alors que ce qu'ils préconisent n'en est pas. Il suffit, à titre d'exemple, de lire Politique du rebelle d'Onfray pour être définitivement convaincu de l'imposture.
Après, il y a sans doute des auteurs post-anarchistes anarchistes comme Daniel Colson, qui, à mon humble avis, fait relativement progresser la réflexion. J'argumente seulement à l'appui du travail qu'il a réalisé à travers le Dictionnaire philosophique de l'Anarchie, qui me semble mille fois plus pertinent que l'auteur de best-sellers philosophiques Michel Onfray. Il suffit, par exemple, de voir la polémique publicitaire autour de son bouquin sur Freud...
Bon, après je n'attends plus qu'on me propose des textes pour illustrer une réelle critique du post-anarchisme.
Perso, j'y verrai du positif et du négatif. Du point de vue positif, je pense que l'anarchie peut s'enrichir d'autres pensées philosophiques, à condition de ne pas en faire d'effet de mode, de détournement conceptuels ou autre. Dans ce cas, ce qui correspond à une partie du point négatif, la pensée anarchiste est pervertie. Après, tout dépend de ce que l'on considère comme anarchiste et non anarchiste.
Du point de vue négatif, donc, il y a, de fait, des modes de pensées, des pensées qui sont en totales contradictions avec le concept d'anarchie. Il suffit seulement de considérer les pseudo conceptions que sont, par exemple, l'anarchisme chrétien, l'anarcho-capitalisme et l'anarchisme de droite, qui sont des paradoxes en puissance. Comment peut-on se réclamer de l'anarchisme chrétien, sachant que l'anarchie s'oppose à la religion ? Comment peut-on se dire anarchiste capitaliste alors que le capitalisme n'a pas pour vocation d'émanciper les hommes ? Etc.
Le cas du post-anarchisme, même s'il ne pose pas la problématique de la même manière que les pseudos anarchismes, est assez ambigu parce qu'il reste un concept vague et que derrière ce terme on peut trouver tout et n'importe quoi. Je pense que parler d'anarchi(sm)e suffit.
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Re: A PROPOS DU POST ANARCHISME

Messagepar apar » Dimanche 11 Juil 2010 18:23

NOSOTROS a écrit:...
L’Anarchisme aujourd’hui

...


il est, en parti, dispo à la lecture, ici : http://books.google.fr/books?id=AweHdpyeZjAC&printsec=frontcover.

Sinon, sur le même sujet, il y a refraction 20 ici : http://www.refractions.plusloin.org/spip.php?article157

Autrement, concernant le post modernisme en soi, pour entretenir la reflexion, il y a d'autres livres critiques qui sont intéressant :

* Raison et pouvoir: les impasses de la pensée politique postmoderne. Par Marc Maesschalck : http://books.google.fr/books?id=OfW2fDLD6B8C&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false.
* sur le doit international postmoderne : http://books.google.fr/books?id=QE8xl1t6jCUC&pg=PA246#v=onepage&q&f=false.
* Le monde postmoderne: analyse du discours sur la postmodernité. Par Yves Boisvert : http://books.google.fr/books?id=8C2tmA9m10MC&pg=PA9#v=onepage&q&f=false.
* Le postmodernisme ou La logique culturelle du capitalisme tardif : Fredric Jameson : http://www.passiondulivre.com/livre-43547-le-postmodernisme-ou-la-logique-culturelle-du-capitalisme-tardif.htm.
* A propos de Servitude et Simulacre - de Jordi VIDAL : http://psythere.free.fr/article.php?id_article=57
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Re: A PROPOS DU POST ANARCHISME

Messagepar apar » Mercredi 14 Juil 2010 21:09

Ce que j'ai lu du post-modernisme me parle, car j'ai l'impression d'avoir rencontré ou de rencontrer souvent des pensées et des actes (dans l'espace virtuel ou réél) qui correspondrait à cette "idée" post-. mais, je ne sais pas si on peut résumer le post-modernisme tout simplement comme une idéologie radicale, individualiste (subjectiviste), non révolutionnaire (voire contre-), consistant à instituer, par une résistance avec le modernisme libéral, des droits liés à des lobbys particularistes (sexuel, culturel, communautaire, etc). C'est assez contradictoire, mais ils semblent rejetter le modernisme en principe, mais dans les faits, ils s'adaptent parfaitement à l'universel libéral. De cet état de faits, ma thèse, c'est que le post modernisme n'est en rien en rupture avec le modernisme, mais au contraire veut aller plus loin (ou autrement) dans le libéralisme (par une radicalité épistémologique), et rejetant toutes les autres idéologies universelles (comme seules pensées modernistes?). le post modernisme serait donc une pensée (du présent ; no future ?) de résistance au sein du libéralisme afin de neutraliser le pouvoir en place (pour mieux l'accepter ?). parce que pour eux, il existe une gouvernementalité par un dualisme pouvoir/résistance, mais il ne semble pas question de dépasser cette dualité. Selon moi, le post-modernisme c'est du radicalisme libéral (dans le sens large).
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