Page 1 sur 4

Rosa Luxemburg

MessagePosté: Dimanche 04 Mar 2007 23:56
par Paul Anton
:arrow:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Rosa_Luxemburg

Je ne connais pas trop la pensée de Rosa Luxemburg.

Et vous ??

Quelles sont les grandes lignes directrices ?

MessagePosté: Lundi 05 Mar 2007 10:32
par michel
Ca dépend d'où tu pars, mais si tu es à Saint-Michel, le jardin du Luxembourg c'est tout droit si tu fais dos à la seine.

MessagePosté: Lundi 05 Mar 2007 13:39
par Paul Anton
Humour... humour... :lol: :wink:

:oops: Où ai-je la tête ??

http://www.marxists.org/francais/luxembur/index.htm

Quelle biographie !!

MessagePosté: Vendredi 09 Mar 2007 1:41
par Federica_M
Sinon Jacques Brel lui a dédié une chanson : Rosa rosis rosum, rosare rosis rosis

:-)

Il ya des choses intéresantes dans la pensée luxemburgiste, notamment dans son opposition au léninisme. Son rejet également du nationalisme (cf ses positions sur la quesiton juive).

Mais peut être un copain du CCI pourrait nous donenr un éclairage marxiste de la quesiotn ?

MessagePosté: Vendredi 09 Mar 2007 11:17
par goldfax
Federica_M a écrit:Sinon Jacques Brel lui a dédié une chanson : Rosa rosis rosum, rosare rosis rosis


Révise ton latin... :? :roll:

MessagePosté: Dimanche 01 Avr 2007 12:33
par Paul Anton
Dernier texte de Rosa Luxemburg :

« L'ordre règne à Berlin »

--------------------------------------------------------------------------------

« L'ordre règne à Varsovie », déclara le ministre Sébastiani, en 1831, à la Chambre fran­çaise, lorsque, après avoir lancé son terrible assaut sur le faubourg de Praga, la soldatesque de Souvorov [1], eut pénétré dans la capitale polonaise et qu'elle eut commencé son office de bourreau.

« L'ordre règne à Berlin », proclame avec des cris de triomphe la presse bourgeoise, tout comme les Ebert et les Noske, tout comme les officiers des « troupes victorieuses » que la racaille petite-bourgeoise accueille dans les rues de Berlin en agitant des mouchoirs et en criant : « Hourrah ! » Devant l'histoire mondiale, la gloire et l'honneur des armes allemandes sont saufs. Les lamentables vaincus des Flandres et de l'Argonne ont rétabli leur renommée en remportant une victoire éclatante... sur les 300 « Spartakistes » du Vorwärts. Les exploits datant de la glorieuse invasion de la Belgique par des troupes allemandes, les exploits du général von Emmich, le vainqueur de Liège, pâlissent devant les exploits des Reinhardt [2] et Cie dans les rues de Berlin. Assassinat de parlementaires venus négocier la reddition du Vorwärts et que la soldatesque gouvernementale a frappés a coups de crosse, au point que l'identification des corps est impossible, prisonniers collés au mur, dont on a fait éclater les crânes et jaillir la cervelle : qui donc, en présence de faits aussi glorieux pourrait encore évoquer les défaites subies devant les Français, les Anglais et les Américains ? L'ennemi, c'est « Spartacus » et Berlin est le lieu où nos officiers s'entendent à remporter la victoire. Et le général qui s'entend à organiser ces victoires, là où Ludendorff a échoué, c'est Noske, l' « ouvrier » Noske.

Qui n'évoquerait l'ivresse de la meute des partisans de « l'ordre », la bacchanale de la bourgeoisie parisienne dansant sur les cadavres des combattants de la Commune, cette bourgeoisie qui venait de capituler lâchement devant les Prussiens et de livrer la capitale à l'ennemi extérieur après avoir levé le pied ? Mais quand il s'est agi d'affronter les prolétaires parisiens affamés et mal armés, d'affronter leurs femmes sans défense et leurs enfants, ah comme le courage viril des fils de bourgeois, de cette « jeunesse dorée », comme le courage des officiers a éclaté Comme la bravoure de ces fils de Mars qui avaient cané devant l'ennemi extérieur s'est donné libre cours dans ces atrocités bestiales, commises sur des hommes sans défense, des blessés et des prisonniers !



« L'ordre règne à Varsovie », « l'ordre règne à Paris », « l'ordre règne à Berlin ». Tous les demi-siècles, les gardiens de « l'ordre » lancent ainsi dans un des foyers de la lutte mondiale leurs bulletins de victoire. Et ces « vainqueurs » qui exultent ne s'aperçoivent pas qu'un « ordre », qui a besoin d'être maintenu périodiquement par de sanglantes hécatombes, va inéluctablement à sa perte.

Cette « Semaine Spartakiste » de Berlin, que nous a-t-elle apporté, que nous enseigne-t-elle ? Au cœur de la mêlée, au milieu des clameurs de triomphe de la contre-révolution, les prolétaires révolutionnaires doivent déjà faire le bilan des événements, les mesurer, eux et leurs résultats, au grand étalon de l'histoire. La révolution n'a pas de temps à perdre, elle poursuit sa marche en avant, - par-dessus les tombes encore ouvertes, par-delà les « victoires » et les « défaites » - vers ses objectifs grandioses. Et le premier devoir de ceux qui luttent pour le socialisme internationaliste, c'est d'étudier avec lucidité sa marche et ses lignes de force.

Pouvait-on s'attendre, dans le présent affrontement, à une victoire décisive du prolétariat révolutionnaire, pouvait-on escompter la chute des Ebert-Scheidemann et l'instauration de la dictature socialiste ? Certainement pas, si l'on fait entrer en ligne de compte tous les éléments qui décident de la réponse. Il suffit de mettre le doigt sur ce qui est à l'heure actuelle la plaie de la révolution : le manque de maturité politique de la masse des soldats qui continuent de se laisser abuser par leurs officiers et utiliser à des fins contre-révolutionnaires est à lui seul la preuve que, dans ce choc-ci, une victoire durable de la révolution n'était pas possible. D'autre part, ce manque de maturité n'est lui-même que le symptôme du manque général de maturité de la révolution allemande.



Les campagnes, d'où est issu un fort pourcentage de la masse des soldats, continuent de n'être à peu près pas touchées par la révolution. Jusqu'ici, Berlin est à peu près isolé du reste du Reich. Certes en province, les foyers révolutionnaires - en Rhénanie, sur la côte de la mer du Nord, dans le Brunswick, la Saxe, le Wurtemberg - sont corps et âme aux côtés du prolétariat berlinois. Mais ce qui fait défaut, c'est la coordination de la marche en avant, l'action commune qui donnerait aux coups de boutoir et aux ripostes de la classe ouvrière berlinoise une tout autre efficacité. Ensuite - et c'est de cette cause plus profonde que proviennent ces imperfections politiques - les luttes économiques, ce volcan qui alimente sans cesse la lutte de classe révolutionnaire, ces luttes économiques n'en sont encore qu'à leur stade initial.

Il en résulte que, dans la phase actuelle, on ne pouvait encore escompter de victoire définitive, de victoire durable. La lutte de la semaine écoulée constituait-elle pour autant une « faute » ? Oui, s'il s'agissait d'un « coup de boutoir » délibéré, de ce qu'on appelle un « putsch » ! Mais quel a été le point de départ des combats ? Comme dans tous les cas précé­dents, le 6 décembre, le 24 décembre : une provocation brutale du gouvernement ! Naguère l'attentat contre les manifestants sans armes de la Chausséestrasse, le massacre des matelots, cette fois le coup tenté contre la Préfecture de Police, ont été la cause des événements ultérieurs. C'est que la révolution n'agit pas à sa guise, elle n'opère pas en rase campagne, selon un plan bien mis au point par d'habiles « stratèges ». Ses adversaires aussi font preuve d'initiative, et même en règle générale, bien plus que la Révolution.

Placés devant la provocation violente des Ebert-Scheidemann, les ouvriers révolution­naires étaient contraints de prendre les armes. Pour la révolution, c'était une question d'honneur que de repousser l'attaque immédiatement, de toute son énergie, si l'on ne voulait pas que la contre-révolution se crût encouragée à un nouveau pas en avant ; si l'on ne voulait pas que fussent ébranlés les rangs du prolétariat révolutionnaire et le crédit dont jouit au sein de l'Internationale [3] la révolution allemande.



Du reste, des masses berlinoises jaillit spontanément, avec une énergie si naturelle, la volonté de résistance, que, dès le premier jour, la victoire morale fut du côté de la « rue ».

Or il existe pour la Révolution une règle absolue : ne jamais s'arrêter une fois le premier pas accompli, ne jamais tomber dans l'inaction, la passivité. La meilleure parade, c'est de porter à l'adversaire un coup énergique. Cette règle élémentaire qui s'applique à tout combat vaut surtout pour les premiers pas de la révolution. Il va de soi - et pareil comportement témoi­gne de la justesse, de la fraîcheur de réaction du prolétariat, - qu'il ne pouvait se satis­fai­re d'avoir réinstallé Eichhorn à son poste. Spontanément, il occupa d'autres positions de la contre-révolution : les sièges de la presse bourgeoise, le bureau de l'agence d'informations officieuse, le Vorwärts. Ces démarches étaient inspirées à la masse par ce qu'elle comprenait d'instinct : la contre-révolution n'allait pas pour sa part se satisfaire de sa défaite, mais préparer une épreuve de force générale.

Là encore nous nous trouvons en présence d'une de ces grandes lois historiques de la révolution, sur laquelle viennent se briser toutes les habiletés, toute la « science » de ces petits révolutionnaires de l'U.S.P. [4], qui dans chaque lutte ne sont en quête que d'une chose ; de prétextes pour battre en retraite. Dès que le problème fondamental d'une révolution a été clairement posé - et dans celle-ci c'est le renversement du gouvernement Ebert-Scheidemann, premier obstacle à la victoire du socialisme - alors ce problème ne cesse de resurgir dans toute son actualité, et, avec la fatalité d'une loi naturelle, chaque épisode de la lutte le fait apparaître dans toute son ampleur, si peu préparée à le résoudre que soit la révolution, si peu propice que soit la situation.

« A bas Ebert-Scheidemann ! » Ce mot d'ordre jaillit immanquablement à chaque nouvelle crise révolutionnaire ; c'est la formule qui, seule, épuise tous les conflits partiels et qui, par sa logique interne, qu'on le veuille ou non, pousse n'importe quel épisode de la lutte jusqu'à ses conséquences extrêmes.



De cette contradiction entre la tâche qui s'impose et l'absence, à l'étape actuelle de la révolution, des conditions préalables permettant de la résoudre, il résulte que les luttes se terminent par une défaite formelle. Mais la révolution est la seule forme de « guerre » - c'est encore une des lois de son développement - où la victoire finale ne saurait être obtenue que par une série de « défaites ».

Que nous enseigne toute l'histoire des révolutions modernes et du socialisme? La première flambée de la lutte de classe en Europe s'est achevé par une défaite. Le soulèvement des canuts de Lyon, en 1831, s'est soldé par un lourd échec. Défaite aussi pour le mouvement chartiste en Angleterre. Défaite écrasante pour la levée du prolétariat parisien au cours des journées de juin 1848. La Commune de Paris enfin a connu une terrible défaite. La route du socialisme - à considérer les luttes révolutionnaires - est pavée de défaites.

Et pourtant cette histoire mène irrésistiblement, pas à pas, à la victoire finale ! Où en serions-nous aujourd'hui sans toutes ces « défaites », où nous avons puisé notre expérience, nos connaissances, la force et l'idéalisme qui nous animent ? Aujourd'hui que nous sommes tout juste parvenus à la veille du combat final de la lutte prolétarienne, nous sommes campés sur ces défaites et nous ne pouvons renoncer à une seule d'entre elles, car de chacune nous tirons une portion de notre force, une partie de notre lucidité.

Les combats révolutionnaires sont à l'opposé des luttes parlementaires. En Allemagne, pendant quatre décennies, nous n'avons connu sur le plan parlementaire que des « victoires »; nous volions littéralement de victoire en victoire. Et quel a été le résultat lors de la grande épreuve historique du 4 août 1914 : une défaite morale et politique écrasante, un effondre­ment inouï, une banqueroute sans exemple. Les révolutions par contre ne nous ont jusqu'ici apporté que défaites, mais ces échecs inévitables sont précisément la caution réitérée de la victoire finale.

A une condition il est vrai ! Car il faut étudier dans quelles conditions la défaite s'est chaque fois produite. Résulte-t-elle du fait que l'énergie des masses est venue se briser contre la barrière des conditions historiques qui n'avaient pas atteint une maturité suffisante, ou bien est-elle imputable aux demi-mesures, à l'irrésolution, à la faiblesse interne qui ont paralysé l'action révolutionnaire ?

Pour chacune de ces deux éventualités, nous disposons d'exemples classiques : la révolution française de février, la révolution allemande de mars. L'action héroïque du prolétariat parisien, en 1848, est la source vive où tout le prolétariat international puise son énergie. Par contre, les navrantes petitesses de la révolution allemande de mars sont comme un boulet qui freine toute l'évolution de l'Allemagne moderne. Elles se sont répercutées - à travers l'histoire particulière de la social-démocratie allemande - jusque dans les événements les plus récents de la révolution allemande, jusque dans la crise que nous venons de vivre.

A la lumière de cette question historique, comment juger la défaite de ce qu'on appelle la « semaine spartakiste » ? Provient-elle de l'impétuosité de l'énergie révolutionnaire et de l'insuffisante maturité de la situation, ou de la faiblesse de l'action menée ?

De l'une et de l'autre ! Le double caractère de cette crise, la contradiction entre la manifes­tation vigoureuse, résolue, offensive des masses berlinoises et l'irrésolution, les hésitations, les atermoiements de la direction, telles sont les caractéristiques de ce dernier épisode.

La direction a été défaillante. Mais on peut et on doit instaurer une direction nouvelle, une direction qui émane des masses et que les masses choisissent. Les masses constituent l'élément décisif, le roc sur lequel on bâtira la victoire finale de la révolution.

Les masses ont été à la hauteur de leur tâche. Elles ont fait de cette « défaite » un maillon dans la série des défaites historiques, qui constituent la fierté et la force du socialisme international. Et voilà pourquoi la victoire fleurira sur le sol de cette défaite.

« L'ordre règne à Berlin ! » sbires stupides ! Votre « ordre » est bâti sur le sable. Dès demain la révolution « se dressera de nouveau avec fracas » proclamant à son de trompe pour votre plus grand effroi

J'étais, je suis, je serai ! [5]


--------------------------------------------------------------------------------

Notes

[1] Erreur de Rosa Luxemburg : Souvorov est mort en 1800. Les troupes russes étaient commandées par Paskevitch. (Note de G.Badia).

[2] REINHARDT, Walther (1872-1930). Officier d'État Major pendant la première guerre mondiale, dernier ministre prussien de la guerre, il fut nommé en octobre 1919, chef de la direction de l'armée. Il démissionna en même temps que Noske, après le putsch de Kapp.

[3] Il s'agit encore à ce moment-là d'une Internationale toute théorique puisque le premier Congrès de la III° Internationale n'a pas encore eu lieu. (Note de G.Badia).

[4] L’U.S.P. était le parti social-démocrate indépendant au sein duquel militaient notamment Kautsky et Bernstein.

[5] Vers extrait du poème de F. Freiligrath « La Révolution ». (Note de G.Badia).

Rosa Luxembourg

MessagePosté: Dimanche 01 Avr 2007 15:55
par damian
Effectivement Rosa Luxembourg avait des critiques interessente sur le Leninisme , mais aussi il semble envers l'Anarchisme , qqsoit le courant.
je ne crois pas que le luxembourgisme est meilleur ou pire que le leninisme, ce sont deux conception du Marxisme differente.
C'est vrai qu'un militant du CCI pourrait nous parler avec plus de precision
mais ça risque d'etre assomment.

MessagePosté: Dimanche 01 Avr 2007 19:02
par Laguigne
Mais peut être un copain du CCI pourrait nous donenr un éclairage marxiste de la quesiotn ?[/quote]

T'as des potes au CCI?

MessagePosté: Dimanche 01 Avr 2007 19:21
par Federica_M
J'y connais des gens avec qui j'entretiens de puis des années une polémique politique (je ne suis pas vraiment d'accord avec leur concept de décadence, et je trouve qu'ils ont une approche définitivement économiste des choses (pour des marxistes cela aurait été dur d'être autrement remarque )), sans pour autant que cela vire au pugilat et au manque de respect individuel.

MessagePosté: Lundi 02 Avr 2007 18:46
par goldfax
Laguigne a écrit:[quote=]Mais peut être un copain du CCI pourrait nous donenr un éclairage marxiste de la quesiotn ?


T'as des potes au CCI?[/quote]

Non, il a des potes à la CCI (chambre de commerce et d'industrie)... :wink: :lol:

MessagePosté: Lundi 02 Avr 2007 21:53
par Federica_M
Je suis grillée ...

Et à la CA aussi (chambre d'agriculture)

MessagePosté: Jeudi 14 Fév 2008 0:01
par topaze
Quel péche ce texte 'lordre régne à Berlin'.

De plus je trouve qu'aujourd'hui il est pleinement d'actualité quand elle dit :

« L'ordre règne à Berlin ! » sbires stupides ! Votre « ordre » est bâti sur le sable. Dès demain la révolution « se dressera de nouveau avec fracas » proclamant à son de trompe pour votre plus grand effroi

J'étais, je suis, je serai !

Autrement, je ne fait pas me lancer dans une explication exhaustif entre luxembourgisme et léninisme.
Vis-à-vis du léninisme il y a un sujet qui a été lancé. J’ai déjà donné mon point vue la dessus. Par contre je ne comprend pas ce que l’on met derrière le terme Luxembourgisme, ou du moins, il me semble qu’a travers c’est termes (luxembourgisme, léninisme), on veut opposé Lénine à Rosa Luxembourg, alors qu’a mon avis c’est deux révolutionnaires marxiste était dans le même camp.

Topaze

MessagePosté: Jeudi 14 Fév 2008 11:13
par NOSOTROS
ouimais comme je te l'ai déjà dit par ailleurs ils étaient dans le même camp mais pas du même côté des barbelés ...

MessagePosté: Jeudi 14 Fév 2008 18:13
par wiecha
Je n'ai pas lu beaucoup d'elle mais je trouve ce texte magnifique



Dans l’asile de nuit, Rosa Luxembourg, 1er janvier 1912


L’atmosphère de fête dans laquelle baignait la capitale du Reich vient d’être cruellement troublée. A peine des âmes pieuses avaient-elles entonné le vieux et beau cantique " O gai Noël, jours pleins de grâce et de félicité " qu’une nouvelle se répandait : les pensionnaires de l’asile de nuit municipal avaient été victimes d’une intoxication massive. Les vieux tout autant que les jeunes : l’employé de commerce Joseph Geihe, vingt et un ans ; l’ouvrier Karl Melchior, quarante-sept ans ; Lucian Szczyptierowski, soixante-cinq ans. Chaque jour s’allongeait la liste des sans-abri victimes de cet empoisonnement. La mort les a frappés partout : à l’asile de nuit, dans la prison, dans le chauffoir public, tout simplement dans la rue ou recroquevillés dans quelque grange. Juste avant que le carillon des cloches n’annonçât le commencement de l’an nouveau, cent cinquante sans-abri se tordaient dans les affres de la mort, soixante-dix avaient quitté ce monde.

Pendant plusieurs jours l’austère bâtiment de la Fröbel-strasse, qu’on préfère d’ordinaire éviter, se trouva au centre de l’intérêt général. Ces intoxications massives, quelle en était donc l’origine ? S’agissait-il d’une épidémie, d’un empoisonnement provoqué par l’ingestion de mets avariés ? La police se hâta de rassurer les bons citoyens : ce n’était pas une maladie contagieuse ; c’est-à-dire que les gens comme il faut, les gens " bien ", ne couraient aucun danger. Cette hécatombe ne déborda pas le cercle des " habitués de l’asile de nuit ", ne frappant que les gens qui, pour la Noël, s’étaient payé quelques harengs-saurs infects " très bon marché " ou quelque tord-boyaux frelaté. Mais ces harengs infects, où ces gens les avaient-ils pris ? Les avaient-ils achetés à quelque marchand " à la sauvette " ou ramassés aux halles, parmi les détritus ? Cette hypothèse fut écartée pour une raison péremptoire : les déchets, aux Halles municipales, ne constituent nullement, comme se l’imaginent des esprits superficiels et dénués de culture économique, un bien tombé en déshérence, que le premier sans-abri venu puisse s’approprier. Ces déchets sont ramassés et vendus à de grosses entreprises d’engraissage de porcs : désinfectés avec soin et broyés, ils servent à nourrir les cochons. Les vigilants services de la police des Halles s’emploient à éviter que quelque vagabond ne vienne illégalement subtiliser aux cochons leur nourriture, pour l’avaler, telle quelle, non désinfectée et non broyée. Impossible par conséquent que les sans-abri, contrairement à ce que d’aucuns s’imaginaient un peu légèrement, soient allés pêcher leur réveillon dans les poubelles des Halles. Du coup, la police recherche le " vendeur de poisson à la sauvette " ou le mastroquet qui aurait vendu aux sans-abri le tord-boyaux empoisonné.

De leur vie, ni Joseph Geihe, Karl Melchior ou Lucian Szczyptierowski, ni leurs modestes existences n’avaient été l’objet d’une telle attention. Quel honneur tout d’un coup ! Des sommités médicales – des Conseillers secrets en titre – fouillaient leurs entrailles de leur propre main. Le contenu de leur estomac – dont le monde s’était jusqu’alors éperdument moqué -, voilà qu’on l’examine minutieusement et qu’on en discute dans la presse. Dix messieurs – les journaux l’ont dit – sont occupés à isoler des cultures du bacille responsable de la mort des pensionnaires de l’asile. Et le monde veut savoir avec précision où chacun des sans-abri a contracté son mal dans la grange où la police l’a trouvé mort ou bien à l’asile où il avait passé la nuit d’avant ? Lucian Szczyptierowski est brusquement devenu une importante personnalité : sûr qu’il enflerait de vanité s’il ne gisait, cadavre nauséabond, sur la table de dissection.

Jusqu’à l’Empereur – qui, grâce aux trois millions de marks ajoutés, pour cause de vie chère, à la liste civile qu’il perçoit en sa qualité de roi de Prusse, est Dieu merci à l’abri du pire – jusqu’à l’Empereur qui au passage s’est informé de l’état des intoxiqués de l’asile municipal. Et par un mouvement bien féminin, sa noble épouse a fait exprimer ses condoléances au premier bourgmestre, M. Kirschner, par le truchement de M. le Chambellan von Winterfeldt. Le premier bourgmestre, M. Kirschner n’a pas, il est vrai, mangé de hareng pourri, malgré son prix très avantageux, et lui-même, ainsi que toute sa famille, se trouve en excellente santé. Il n’est pas parent non plus, que nous sachions, fût-ce par alliance, de Joseph Geihe ni de Lucian Szczyptierowski. Mais enfin à qui vouliez-vous donc que le Chambellan von Winterfeldt exprimât les condoléances de l’Impératrice ? Il ne pouvait guère présenter les salutations de Sa Majesté aux fragments de corps épars sur la table de dissection. Et " la famille éplorée " ?... Qui la connaît ? Comment la retrouver dans les gargotes, les hospices pour enfants trouvés, les quartiers de prostituées ou dans les usines et au fond des mines ? Or donc le premier bourgmestre accepta, au nom de la famille, les condoléances de l’Impératrice et cela lui donna la force de supporter stoïquement la douleur des Szczyptierowski. A l’Hôtel de ville également, devant la catastrophe qui frappait l’asile, on fit preuve d’un sang-froid tout à fait viril. On identifia, vérifia, établit des procès-verbaux ; on noircit feuille sur feuille tout en gardant la tête haute. En assistant à l’agonie de ces étrangers, on fit preuve d’un courage et d’une force d’âme qu’on ne voit qu’aux héros antiques quand ils risquent leur propre vie.

Et pourtant toute l’affaire a produit dans la vie publique une dissonance criarde. D’habitude, notre société, en gros, à l’air de respecter les convenances : elle prône l’honorabilité, l’ordre et les bonnes moeurs. Certes il y a des lacunes dans l’édifice de l’Etat, et tout n’est pas parfait dans son fonctionnement. Mais quoi, le soleil lui aussi a ses taches ! Et la perfection n’est pas de ce monde. Les ouvriers eux-mêmes – ceux surtout qui perçoivent les plus hauts salaires, qui font partie d’une organisation – croient volontiers que, tout compte fait, l’existence et la lutte du prolétariat se déroulent dans le respect des règles d’honnêteté et de correction. La paupérisation n’est-elle pas une grise théorie [1] depuis longtemps réfutée ? Personne n’ignore qu’il existe des asiles de nuit, des mendiants, des prostituées, une police secrète, des criminels et des personnes préférant l’ombre à la lumière. Mais d’ordinaire on a le sentiment qu’il s’agit là d’un monde lointain et étranger, situé quelque part en dehors de la société proprement dite. Entre les ouvriers honnêtes et ces exclus, un mur se dresse et l’on ne pense que rarement à la misère qui se traîne dans la fange de l’autre côté de ce mur. Et brusquement survient un événement qui remet tout en cause : c’est comme si dans un cercle de gens bien élevés, cultivés et gentils, au milieu d’un mobilier précieux, quelqu’un découvrait, par hasard, les indices révélateurs de crimes effroyables, de débordements honteux. Brusquement le spectre horrible de la misère arrache à notre société son masque de correction et révèle que cette pseudo-honorabilité n’est que le fard d’une putain. Brusquement sous les apparences frivoles et enivrantes de notre civilisation on découvre l’abîme béant de la barbarie et de la bestialité. On en voit surgir des tableaux dignes de l’enfer : des créatures humaines fouillent les poubelles à la recherche de détritus, d’autres se tordent dans les affres de l’agonie ou exhalent en mourant un souffle pestilentiel.

Et le mur qui nous sépare de ce lugubre royaume d’ombres s’avère brusquement n’être qu’un décor de papier peint.

Ces pensionnaires de l’asile, victimes des harengs infects ou du tord-boyaux frelaté, qui sont-ils ? Un employé de commerce, un ouvrier du bâtiment, un tourneur, un mécanicien : des ouvriers, des ouvriers, rien que des ouvriers. Et qui sont ces êtres sans nom que la police n’a pu identifier ? Des ouvriers, rien que des ouvriers ou des hommes qui l’étaient, hier encore.

Et pas un ouvrier qui soit assuré contre l’asile, le hareng et l’alcool frelatés. Aujourd’hui il est solide encore, considéré, travailleur ; qu’adviendra-t-il de lui, si demain il est renvoyé parce qu’il aura atteint le seuil fatal des quarante ans, au-delà duquel le patron le déclare " inutilisable " ? Ou s’il est victime demain d’un accident qui fasse de lui un infirme, un mendiant pensionné ?

On dit : échouent à la Maison des pauvres ou en prison uniquement des éléments faibles ou dépravés : vieillards débiles, jeunes délinquants, anormaux à responsabilité diminuée. Cela se peut. Seulement les natures faibles ou dépravées issues des classes supérieures ne finissent pas à l’asile, mais sont envoyées dans des maisons de repos ou prennent du service aux colonies : là elles peuvent assouvir leurs instincts sur des nègres et des négresses. D’ex-reines ou d’ex-duchesses, devenues idiotes, passent le reste de leur vie dans des palais enclos de murs, entourées de luxe et d’une domesticité à leur dévotion. Au sultan Abd-ul-Hamid [2], ce vieux monstre devenu fou, qui a sur la conscience des milliers de vies humaines et dont les crimes et les débordements sexuels ont émoussé la sensibilité, la société a donné pour retraite, au milieu de jardins d’agrément, une villa luxueuse qui abrite des cuisiniers excellents et un harem de filles dans la fleur de l’âge dont la plus jeune a douze ans. Pour le jeune criminel Prosper Arenberg [3] : une prison avec huîtres et champagne et de gais compagnons. Pour des princes anormaux : l’indulgence des tribunaux, les soins prodigués par des épouses héroïques et la consolation muette d’une bonne cave remplie de vieilles bouteilles. Pour la femme de l’officier d’Allenstein, cette folle, coupable d’un crime et d’un suicide une existence confortable, des toilettes de soie et la sympathie discrète de la société. Tandis que les prolétaires vieux, faibles, irresponsables, crèvent dans la rue comme les chiens dans les venelles de Constantinople, le long d’une palissade, dans des asiles de nuit ou des caniveaux, et le seul bien qu’ils laissent, c’est la queue d’un hareng pourri que l’on trouve près d’eux. La cruelle et brutale barrière qui sépare les classes ne s’arrête pas devant la folie, le crime et même la mort. Pour la racaille fortunée : indulgence et plaisir de vivre jusqu’à leur dernier souffle, pour les Lazare du prolétariat : les tenaillements de la faim et les bacilles de mort qui grouillent dans les tas d’immondices.

Ainsi est bouclée la boucle de l’existence du prolétaire dans la société capitaliste. Le prolétaire est d’abord l’ouvrier capable et consciencieux qui, dès son enfance, trime patiemment pour verser son tribut quotidien au capital. La moisson dorée des millions s’ajoutant aux millions s’entasse dans les granges des capitalistes ; un flot de richesses de plus en plus imposant roule dans les banques et les bourses tandis que les ouvriers – masse grise, silencieuse, obscure – sortent chaque soir des usines et des ateliers tels qu’ils y sont entrés le matin, éternels pauvres hères, éternels vendeurs apportant au marché le seul bien qu’ils possèdent : leur peau.

De loin en loin un accident, un coup de grisou les fauche par douzaines ou par centaines dans les profondeurs de la mine – un entrefilet dans les journaux, un chiffre signale la catastrophe ; au bout de quelques jours, on les a oubliés, leur dernier soupir est étouffé par le piétinement et le halètement des affairés avides de profit ; au bout de quelques jours, des douzaines ou des centaines d’ouvriers les remplacent sous le joug du capital.

De temps en temps survient une crise : semaines et mois de chômage, de lutte désespérée contre la faim. Et chaque fois l’ouvrier réussit à pénétrer de nouveau dans l’engrenage, heureux de pouvoir de nouveau bander ses muscles et ses nerfs pour le capital.

Mais peu à peu ses forces le trahissent. Une période de chômage plus longue, un accident, la vieillesse qui vient – et l’un d’eux, puis un second est contraint de se précipiter sur le premier emploi qui se présente : il abandonne sa profession et glisse irrésistiblement vers le bas. Les périodes de chômage s’allongent, les emplois se font plus irréguliers. L’existence du prolétaire est bientôt dominée par le hasard ; le malheur s’acharne sur lui, la vie chère le touche plus durement que d’autres. La tension perpétuelle des énergies, dans cette lutte pour un morceau de pain, finit par se relâcher, son respect de soi s’amenuise – et le voici debout devant la porte de l’asile de nuit à moins que ce ne soit celle de la prison.

Ainsi chaque année, chez les prolétaires, des milliers d’existences s’écartent des conditions de vie normales de la classe ouvrière pour tomber dans la nuit de la misère. Ils tombent silencieusement, comme un sédiment qui se dépose, sur le fond de la société : éléments usés, inutiles, dont le capital ne peut plus tirer une goutte de plus, détritus humains, qu’un balai de fer éjecte. Contre eux se relaient le bras de la loi, la faim et le froid. Et pour finir la société bourgeoise tend à ses proscrits la coupe du poison.

" Le système public d’assistance aux pauvres ", dit Karl Marx, dans Le Capital, " est l’Hôtel des Invalides des ouvriers qui travaillent, à quoi s’ajoute le poids mort des chômeurs. La naissance du paupérisme public est liée indissolublement à la naissance d’un volant de travailleurs sans emploi ; travailleurs actifs et chômeurs sont également nécessaires, ces deux catégories conditionnent l’existence de la production capitaliste et le développement de la richesse. La masse des chômeurs est d’autant plus nombreuse que la richesse sociale, le capital en fonction, l’étendue et l’énergie de son accumulation, partant aussi le nombre absolu de la classe ouvrière et la puissance productive de son travail, sont plus considérables. Mais plus cette réserve de chômeurs grossit comparativement à l’armée active du travail, plus grossit la surpopulation des pauvres. Voilà la loi générale absolue de l’accumulation capitaliste. "

Lucian Szczyptierowski, qui finit sa vie dans la rue, empoisonné par un hareng pourri, fait partie du prolétariat au même titre que n’importe quel ouvrier qualifié et bien rémunéré qui se paie des cartes de nouvel an imprimées et une chaîne de montre plaqué or. L’asile de nuit pour sans-abri et les contrôles de police sont les piliers de la société actuelle au même titre que le Palais du Chancelier du Reich et la Deutsche Bank.[4] Et le banquet aux harengs et au tord-boyaux empoisonné de l’asile de nuit municipal constitue le soubassement invisible du caviar et du champagne qu’on voit sur la table des millionnaires. Messieurs les Conseillers médicaux peuvent toujours rechercher au microscope le germe mortel dans les intestins des intoxiqués et isoler leurs " cultures pures " : le véritable bacille, celui qui a causé la mort des pensionnaires de l’asile berlinois, c’est l’ordre social capitaliste à l’état pur.

Chaque jour des sans-abri s’écroulent, terrassés par la faim et le froid. Personne ne s’en émeut, seul les mentionne le rapport de police. Ce qui a fait sensation cette fois à Berlin, c’est le caractère massif du phénomène. Le prolétaire ne peut attirer sur lui l’attention de la société qu’en tant que masse qui porte à bout de bras le poids de sa misère. Même le dernier d’entre eux, le vagabond, devient une force publique quand il forme masse, et ne formerait-il qu’un monceau de cadavres.

D’ordinaire un cadavre est quelque chose de muet et de peu remarquable. Mais il en est qui crient plus fort que des trompettes et éclairent plus que des flambeaux. Au lendemain des barricades du 18 mars 1848, les ouvriers berlinois relevèrent les corps des insurgés tués et les portèrent devant le Château royal, forçant le despotisme à découvrir son front devant ces victimes. A présent il s’agit de hisser les corps empoisonnés des sans-abri de Berlin, qui sont la chair de notre chair et le sang de notre sang, sur des milliers de mains de prolétaires et de les porter dans cette nouvelle année de lutte en criant : A bas l’infâme régime social qui engendre de pareilles horreurs !

Notes

[1] Expression empruntée au Faust de Goethe.

[2] Abd-ul-Hamid II (1842-1918), 34ème sultan ottoman. Fit massacrer les Arméniens. Détrôné en 1909 par Mehmet V.

[3] Les Arenberg étaient une très vieille famille princière d’Allemagne.

[4] Le plus important établissement bancaire dans l’Allemagne de Guillaume II. Il avait financé en particulier la construction du chemin de fer de Bagdad.

MessagePosté: Mercredi 20 Fév 2008 23:03
par topaze
Nosostros quand tu dit à propos de Rosa Luxembourg et Lénine
‘ouimais comme je te l'ai déjà dit par ailleurs ils étaient dans le même camp mais pas du même côté des barbelés ...’

Ta réflexion montre à mon avis une confusion entre le débat qui a eu lieu et qui doit avoir lieu entre les révolutionnaires et la dénonciation qui doit être faite vis-à-vis d’organisation et de représentant de c’est organisations qui ont trahi la cause prolétarienne et qui participe au maintien de l’ordre bourgeois.
L’autre confusion à mon avis c’est de concevoir les erreurs commises par des révolutionnaires et des positions qui ne sont plus prolétarienne.
Pour prendre exemple sur Rosa Luxembourg et Lénine
Rosa Luxembourg a polémiqué avec Lénine en le considérant dans le même camp.
Concernant les erreurs.
Rosa Luxembourg n’a-t-elle pas commise elle aussi des erreurs au même titre que d’autres révolutionnaires comme Lénine ? Est-ce qu’en fonction des erreurs commise elle serait elle aussi de l’autre côté des barbelés ?
A mon avis raisonner comme tu le fais peut amener à tout rejeter puisqu’il n’y a pas eu de révolutionnaires qui n’est pas commis d’erreurs et à dire au bout du compte que l’histoire commence avec moi

Topaze

MessagePosté: Jeudi 21 Fév 2008 6:30
par topaze
intervention de ma part sur le sujet la crise financiére

topaze a écrit:
Tu parles de la guerre. C’est vrai que celle-ci a toujours eu lieu dans tous les systèmes de production. Même au 19éme siècle il y a eu des guerres pour la formation des Etats. D’ailleurs Marx en a soutenu certaines.
Quand on regarde c’est différentes guerres de cette époque, on voit qu’elles sont limité a certains endroits, la société civile n’est pas ou très peu impliqué dans c’est guerres. Par contre la 1ère guerre mondiale montre qu’il y a un changement dans la vie du capitalisme qu’il y a une période qui est fini et qu’une autre s’ouvre. Que le capitalisme entre dans l’ère des guerres et des révolutions comme l’ont mis en avant les révolutionnaires de l’époque. Cette situation historique dans lequel est rentré le capitalisme montre (contrairement a ce que tu dit Goldfax) qu’il n’y a plus de possibilité de développement de ce système. Que la seule perpective qu’il peut offrir c’est la barbarie.


En réponse a cette intervention Goldfax dit :
‘Tout ça n'est que du blabla. Ce n'est pas parce que les guerres changent de forme que l'on entre dans une nouvelle ère capitaliste. Faut vraiment être crétin pour croire ces idioties’.

En donnant ce cadre historique je pense être du coté de Rosa Luxembourg contrairement a toi goldfax

Topaze

MessagePosté: Jeudi 21 Fév 2008 10:40
par anarced
topaze a écrit:il n’y a pas eu de révolutionnaires qui n’est pas commis d’erreurs


Pol pot aussi a commis quelques erreurs mais il n’y a pas eu de révolutionnaires qui n’est pas commis d’erreurs alors, au fond, c'était un bon gars, bien sincère, un bon pote quoi! Hum...

topaze a écrit:[...]il n’y a plus de possibilité de développement de ce système. Que la seule perpective qu’il peut offrir c’est la barbarie. [...] En donnant ce cadre historique je pense être du coté de Rosa Luxembourg


Je ne pense pas que ton discours soit comparable à celui de Rosa, parce qu'en disant qu'il n'y a plus de possibilité de développement, tu sous-entends que le capitalisme a eu, à une certaine époque, la possibilité de développer autre chose que la barbarie! Et ce "plus" que j'ai souligné n'est pas qu'un petit mot glissé par erreur dans ton argumentation, il en est la clé : Pour caricaturer un peu, tu dis, avant le capitalisme c'était bien mais aujourd'hui ce n'est plus bien alors, il faut faire la révolution!

Le capitalisme n'a pas évolué, il était, il est et il sera toujours aussi monstrueux. En fait, si on est arrivé là où on en est aujourd'hui, c'est à la suite d'une longue série de défaites, au moins trente ans de stricte régression sociale, où les "acquis sociaux" se sont envolés en fumée un par un. Mais comme disait Rosa : "La route du socialisme - à considérer les luttes révolutionnaires - est pavée de défaites. Et pourtant cette histoire mène irrésistiblement, pas à pas, à la victoire finale ! Où en serions-nous aujourd'hui sans toutes ces « défaites », où nous avons puisé notre expérience, nos connaissances, la force et l'idéalisme qui nous animent ? Aujourd'hui que nous sommes tout juste parvenus à la veille du combat final de la lutte prolétarienne, nous sommes campés sur ces défaites et nous ne pouvons renoncer à une seule d'entre elles, car de chacune nous tirons une portion de notre force, une partie de notre lucidité."

MessagePosté: Samedi 23 Fév 2008 15:16
par goldfax
topaze a écrit:En donnant ce cadre historique je pense être du coté de Rosa Luxembourg contrairement a toi goldfax


Je m'en tape d'être du côté de Rosa Luxemburg et ton cadre historique, ce ne sont que des foutaises téléologiques qui ne riment à rien !

MessagePosté: Lundi 25 Fév 2008 19:45
par topaze
Anarced tu dit :
‘ Pol pot aussi a commis quelques erreurs mais il n’y a pas eu de révolutionnaires qui n’est pas commis d’erreurs alors, au fond, c'était un bon gars, bien sincère, un bon pote quoi! Hum...’

Que dire ! Tellement ta réflexion est stupide !

Ensuite tu poursuis en mettant en avant une argumentation plus sérieuse ou le débat peut avoir lieu
Tu dis :
‘Je ne pense pas que ton discours soit comparable à celui de Rosa, parce qu'en disant qu'il n'y a plus de possibilité de développement, tu sous-entends que le capitalisme a eu, à une certaine époque, la possibilité de développer autre chose que la barbarie! Et ce "plus" que j'ai souligné n'est pas qu'un petit mot glissé par erreur dans ton argumentation, il en est la clé : Pour caricaturer un peu, tu dis, avant le capitalisme c'était bien mais aujourd'hui ce n'est plus bien alors, il faut faire la révolution!’

Quand je parle de plus de possibilité de développement j’en parle au niveau des marché. Le fait que le capitalisme se soit développé sur l’ensemble de la planète ne lui permet plus le développement qu’il pouvait avoir avant. Cette situation historique à mon avis fait rentrer le capitalisme dans une autre phase de son histoire : l’ère de l’impérialisme. Cette nouvelle phase du capitalisme, Rosa Luxembourg l’explique fort bien dans différents ouvrages. Je citerais ‘la crise de la Social Démocratie, ou la brochure de Junius’ , ‘l’accumulation du capital’.
Cette nouvelle phase comme l’histoire nous l’a montré et nous le montre tous les jours ce traduit par un affrontement guerrier permanent et ou l’économie est au service du militarisme.
Donc contrairement a toi je pense que le capitalisme a évolué et même dans la barbarie, mais ce n’est pas le niveau de barbarie qui pose la possibilité de la révolution communiste mais le fait que le capitalisme est rentré depuis 14 dans l’ère des guerres et des révolutions.

Je partage avec toi l’analyse de Rosa Luxembourg sur pourquoi on en est arrivé là et sur la perpective qu’elle trace. Je pense que comprendre l’évolution du capitalisme comme Rosa Luxembourg l’a fait va dans se sens

Topaze

MessagePosté: Mardi 26 Fév 2008 0:30
par NOSOTROS
Quand je parle de plus de possibilité de développement j’en parle au niveau des marché. Le fait que le capitalisme se soit développé sur l’ensemble de la planète ne lui permet plus le développement qu’il pouvait avoir avant.


Mais c'est faux ! Evidement si tu te places uniquement d'un point de vue européen, le développement des marchés c'est fini. Mais si tu te places d'un point de vue brésilien par exemple c'est exactement l'inverse. Tu devrai t'intéresserun peu à l'économie agricole mondiale, et tu verrais qu'il y a actuellement une redistribution des cartes au niveau mondial précisément parce que les marchés mondiaux (céréales, soja, etc ...) EXPLOSENT littéralement ! Le jour où tu arrêtera de prendre l'Europe (la France ?) pour le centre/nombril du monde, tu feras un grand progrès.